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des vaiffeaux pleins de lait ^ ils y font difpofés de
manière qu’ils fuivent les utricules; Quand on a
enlevé cette écorce, ifes’offr.e une partie ligneufe,
cylindrique & vuide, dans laquelle on découvre
les trachées, le relie eft foriné par les utricules,
& Ton voit entr’eux des vaiffeaux laCtés qui fui-
vent les libres ligneufes..
Quant au bled de Turquie, la furface extérieure
paroit formée par plufieiirs faifceaux de
fibres dont les extérieures font ligneufes, & dont
les intérieures, qui occupent le centre des faifceaux
, font roulées' en fpïrale; le relie eh formé
par des utricules.
Enfin, j ’ai cru convenable de joindre ici une
defcription d une plante à tuyau ; je prends celle
du feigle; la couleur de la parrie inférieure de
la tige, ce le* qui enferme le vuide obfe'rvë dans .
le tube, eft d’un yert jaune -, cette partie eft
.compofée dé plufièurs files de véficules, affez
femblables à celles du parenchyme -, mais, après
un certain nombre de ces files perpendiculaires
au terrein, lorfque la plante eft fur pied, on
trouve-unejfile' de ces véficules , dont le diamètre
& laj longueur font doubles -, dans la partie
extérieure j on remarque le parenchyme dont
les véficules, vertes font à-peu-près femblables
à celles que je viens, de décrire ; Telles diffèrent
feulement, parcequ’çllesfont vertes & beaucoup
plus petites. Si l’on coupe le noeud par le milieu,
& û l’on en détache une tranche fort mince, il
paroît formé, par un tiffu compofé de mailles
exàgonés, percé à des diflâncès égales, par trois
rangs dc.yaiffeaux, cylindriques; entre le;fécond
& f e troifième rang, vers le centre, il y a une
raie circulaire, comportée d’un réfeau plus ferré
quô léjrefte.; enfin, ati mfliéù, on voit un trou
ou vft la moêllë. Voye{ rNrèpp's. Le^ feuilles ont
dans leurs bords dés aiguillons trés-fenfibles ; oh
y diftmgue onze .gpqs'.v^iuçaux gn| fibres, remplis |
dans leur interyàlje, p‘ar le'bârenchyme. La fur-
face inférieure de 'ces. feuilles èfi fans duvet, la
füpërieure en eft couyérte , on y voit l’épîderme,
1 écorce-, mais..res feuilles ne diffèrent pas de
celles que j’ai déêrjtes.
Les épis, qui fortent de la tige, ont plus ou
moins de noeuds, depuis io jurtqu’à 18 , Tes grains
font placés lur ces noeuds ; je n’entre pas dans de
nouveaux détails fur le; fleurs & fur les graines,
Voyc{ Fleurs, Graines.
Les branches des plantés font trop femblables
â leurs troncs, poür parler de celles des plantes
herbacées; mais fettrs racines,font comportées?
commê' dans les plantés 'Jégumineuïes f -r-l’une
écorce un peu groflière,de fibres ligneufes $ de
trachées, de moelle.; cette partie préfente quelques
différences, quand ofl lâ Comparé avec Çêfle
des plantes ligneufes. Ainfi, dans'fe plantain
tsgo , les fibres dès,feuilles portent, lçW'direc*
lion droite, en entrant dans les racines/, Tefj>ace
^ui fe trouvq» entre ces fibres eff rempli par .dés
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Utricules qui forment ce qu’on appelle Ta chair;
dans l’artperge, la partie fupérieure d elà racine,
où le noeud eft formé par un réfeau de fibres qui
donne nalliance à la racine , on trouve dans ion
centre, une partie ligneufe. Voyei Racines.
Quand on fuit l’Hiftoire dès herbes & des
autres plantes , on ne tarde pas à reconnoître
qu’elles fé reffemblent beaucoup ; cette reffem-
blance eft au moins très-fenlible dans leur appa-
, rence extérieure. 11 parolrroit feulement que la
Nature a été moins riche pour elles, que pour les
arbres & les arbuftes relativement à leurs tiges;
leur organirtatiqn eft peut-être moins compofée;
maisily a des herbes qui fe rapprochent beaucoup
dçsàrbi;es par cette organisation, comme YEndivia.
En général, les herbes le reffemblent allez entr elles ;
on voit au moins qu’elles font toutes comportées
d’un épiderme, d’une écorce , de piufieurs couches
concentriques formées par le parenchyme
& les fibres ligneufes, enfin d’un canal plus ou
moins large & plus ou moins plein d’une moelle
très-délicate, & quelquefois très-fuel ée. Les vairt-
feaux qui contiennent les fucs des plantçs, font
extrêmement mois ; la putréfaéHon, le détruit entièrement
; il eft vrai que la; diftolution de$
fucs accélère celle des vaiffeaux. où ils roulent;,
plus les plantes font tendres, plus fe nombre dé
leurs vaiffeaux eft confidérable, & plus leur fyrt-
tême vartculaire eft lâche, foibfe; & mince.
• Les herbes offrent, à cet égard* quelques différences,
quand on les compare avec les arbres;
mais on ne. peut fe, diffimufer qifelle^ffàieni
avec eux les plus grands rapports. On'v retrouve
les mêmes organes, lés mêmes fibres,,les mêmes
trachées, les méinés utricules, la même sève ; dès
fucs propres, des feuilles des racines, & pour
l’ordinaire une tige ; les.phénomènes de la végétation
font les mêm'ès“pendant toute leur vie ;
l’Hiftoire de la fruélification , celle de leurs
graines, de leur « germination font parfaitement
Femblables ; elles fe reproduifent comme les
arbres par boutures ; mais ce qui me .frappe fe
plus days cette reffemblaqce,, c’eft que le chêne
Je plus gros a, été une fois une herbe.;.c’eft que
fes dernières pouffes font tou jours, des productions
abfolument herbacées.
Ce qui. cara^érirte, fer-tout les herbes, c’eft
qu’elles ne font- jamais proprement ligneufes,
& que fe ’durée (Je leur vie eft affez courte auprès
de celle des arbres ; elles meurent, chaque
année,. en Automne, au moins jufqu’à la racine, .
quand elles^fie périffent pas entièrement,; §i, la
racine de ces-plantes privilégiées les. conferve
jadujr-les,, années rfeivântes;.. Les herh.es ,_ qui nç
fenjlîflent que. pendant, une^fajfon, deviennent
ppyrtant bifenruiclles, qoeinef elles,n’ont pas pu
fléqrir pinjlafe.t la première année parce qii’clîes
n’pfit. pas-.pris‘ afeçs 'tjôùt. leur développement. '
Au miliefidè reffemblâniCes., que les herbes
pèiiYefttavqir avccies' arbres, on ne fe perfuade
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pas aïfément que l’organifation des herbes foi t
très-voifine de celle des arbres & arbuftes. Il eft
bien plutôt vraifemblable que les lwb.es different
beaucoup des arbres; & que fi Ton a conclu
des obfervations faites fur fes arbres, cfeft que
les herbes ont été très-peu étudiées. On s’eft
livré uniquement à l’obfervation des arbres qui
eft plus Facile, & on s’eft trompé, parce qu’on
a cru que l’étude des arbres pouvoir difpenfer
de’ celles des herbes. Je ne doute pas qu’on ne
parvienne à faire des découvertes très-remarquables
dans l’économie végétale, fi l’on s’iinpoloit
l ’obligation d’étudier les herbes clans feurs diver-
fes efpèces. On .fëroït étonné de leurs variétés,
en étendant les obfervations depuis les plantes
tranfparentes qui vivent dans fes eaux jufques
aux plantes herbacées, ‘qui femnlent rivaliler les
arbres , commele tournefol. Chacune a un genre
de vie qui lui eft propre , des organes accommodés
à ce genre de v ie , chacune peut offrir dans
fes modifications particulières de la forme, générale
des végétaux , quelques moyens pour pénétrer
leurs opérations qui me paroiffent encore
couvertes d’épaiffes; ténèbres.
Quoi, qu’il en fo it , il me rtemble qu’on peut
affurer d’abord, que les herbes annuelles font
privées duTiber ou de ce réfeau , qui le développe
fucceflivement dans les plantes ligneufes,
pour former annuellement le bois pendant tout
le teins que le diamètre de l ’arbre prend de
l’accroiffement. Dans les herbes cet accroiffe-
inent eft prompt, un tiffu lâche le fa,vorife, &
i i l’on pouvôit anatomifer là plantule, on trôu-
- veroit peut-être quelle ne renferme qu’y ne couche
ligneufe, à développer celle qui lui donne
toute la confiftance qu’elle aura après avoir pris
tout fon développement. 11 eft par conféquent
îrès-poffible que les maillés du réfeau des her;bes
fe prêtent peu à cette dilatation , & q,ue leur
foupleflè renfermée dans' des bornes étroites.
y bieh-tôt déployé toute fon énergie ; en forte
qu’il ne fauroit y avoir plus d’accroiffement,
parce que les mailles incapables de s’étendre,
ne pourroient plus recevoir des matières nourricières.
, Ain fi , raccroiffement que les herbes .
reçoivent^ eft très-prompt & très-borné cependant
alors toute la plante eft aiiffi , endurcie ,
dans toutes fes parties qu’elle peiir être; 8l
elle finit de la même manière au bout, de quelques
jours, comme le chêneau bout de quel-,
.ques fiècles.
Je crôirois que ces feules différences n’ex-
pliqueroient pas celles qu’on trouve entre les
-arbres & les herbes ; il.rfa-yt .admettre encore,
que l’organiiàtion du parenchyme ou du tiffu
cellulaire eft.,différente. Une .végétation auffi
prompte , aufli énergique que .celle qufen ob-
ferve dans les herfees, fuppofe des moyens pfes
puiffans que ceux qii’on trouve, communément
dans les arbres. Quand une plante d’épinards par-.
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court toutes les pbafes de fon hiftoire, dans l’e f •
pace d’un mois, elle a sûrement déployé une
force plus grande que le chêne, qui demande
quelques années pour produire une fois routes
t-s parties de fon hiftoire. 11 faut pourtant l’avouer,
fi ce développement eft rapide, la longueur
de la vie de la plante eft fingulièrement abrégée.
j ’obferverai outre cela , que la conftitimon des
herbes fe rapproche beaucoup de celle des feuilles;
& comme ces dernières 'varient à mille égards, il
ferdit poftible que fes herbes enflent, par les
mêmes raifons, les mêmes fources de variétés.
On trouve dans les herbes la conflitution des
feuilles , leur couleur, leur molkfle, feur organifa*
tion ; elles joùiffent comme les feuilles .du bénéfice
de la lumière , elles en font colorées, elles
donnent de l’air pur quand1 elles font expofées
fous l’eau au foleil dans toutes leurs parties qui
font vertes ; de forte que fes herbes ont, à divers
égards, fes plus grands rapports avec les feuilles. :
&, fous ce point de vue , elles ont bien plus de
parenchyme que de bois.
Mais ce qui diftingue les herbes des plantes
ligneufes, & qui les rapproche des feuilles, c’cfl que
l’on trouve prefque généralement dans les herbes ,
les plantes les plus odorantes ; ce font elles qui
fourniffent les huiles les plus aromatiques : les
arbres même qui jouifl’ent de cet avantage le doivent,
ou à leurs feuilles, ou à leur écorce, qui, ont
les plus grands rapportsavecles plantes herbacées..
Dans la tige dès plantes annuelles , on ne-voit
pas, comme dans des plantes ligneufes, un. noeud
ferrant du milieu des fibres dé l’écorce féparéés
un moment pour lui8 donner partage ; mais c’eft
de1 ce. noeud lui-même , que fortent les boutons
à feuilles. Dans les plantes herbacées , ori découvre
quelques fibres fubtiles, femblables à des
plumules qui s’échappent ça & là ; ces fibres-,
qui paroiffent des productions médullaires, aliènent
une grande abondance de fucs. dans le tiffu
cellulaire, où ces fibres font plus abondantes,
que dans le tiffu cellulaire des plantes ligneufes;
FaCtion delà sève fur le pétiole des feuilles contribue
à les pouffervigoureufementà l’extérieur; parce
qu’elle n’eft pas arrêtée dans fa marche , & elle
concourt ainfi à former les branches latérales: au-
lieu que le liflù des plantes ligneufes: étant plus
ferré, ralentit le cours de.la sève -, qui agit par
conféquent avec moins de puiflance.
Les feuillesc dès Herbes font en général plus
molles.- que celles dés plantes ligneufes; elles
contiennent une plus grande quantité de fluide,
elles périffent pour l’ordinaire avec les fleurs qui
lès,accompagnent, ou plutôt quand leurs graines
font mûres; & , à cet égard, elles font différentes
des feuille,sn des arbres ou des arbuftes.
J’aipiuérai, avant de finir , que les graines des
plantes herbacées, germent, en général, plus vite
que celles des plantes ligneufes : il paroîtroit que
les trachées font difpofees un peu différemment