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& qui manifefient plus ou moins cette tendance.
Voyt{ F e u i l l e s ; L u m i è r e , H é l io t r o p i sm e !
Enfin on remarque un Mouvement particulier
daus les folioles de quelques feuilles ; ces
folioles fe rapprochent pour fe rencontrer par
leurs furfaces inférieures dans les teins humides,
& ils s étendent pour fe former en gouttières
dans un fens oppofé, lorfque l’air eft fec,
Voye[ F e u i l l e s .
A tous ces Mouvemens il faut joindre celui
des lenfitives, de la àionoea mufcipula ,- de légères
fecoufles, un léger attouchement, leur °font
fermer leurs feuilles. F b y q I r r i t a b i l i t é .
Enfin je dois rapporter ici les Mouvemens
des étamines & des piftils de plufieurs plantes
dans le moment de la fécondation dç leurs fleurs.
Voye£ I r r i t a b i l i t é .
M. Smith foupçonne .une efpèce de Mouvez
ment fpontanê dans les -étamines de la nie
qui Rapprochent chaque jour du piftil, ?& qui
s’en éloignent après avoir donné- leurs pouffières.
Linné l’avoit déjà Vu -, mais l’Obfervateur An-
glôis T a remarqué encore dans la rué Chah-
pcnjis j ces étamineS-'hé s’approchent pas toutes
en même-tems du piftil. On en voit qui font
couchées fur lés pétales , tandis que d’autres
touchent les piftils f on a fait la même obfer-
vation fur d’autres plantes.
Tous ces Mouvemens font bien confia tés,
ils ont été obfervés & fuivis avec foin -, mais
il faut avouer auffi qu’ils s’expliquent plus ou
moins bien par des moyens mécaniques. Cependant
cps moyens n’expliquent pas toujours les
phénomènes -, comme je l’ai fait voir en parlant
de l’héliotropifme.
Enfin M. l'Abbé Corti a vu les fils de plufieurs
• ëfpèces- de tremelle fe donner de grands
Mouvemens,; faire des efforts bien marqués
pour fe défentrelacer dï|§ paquet dans lefquels
ils fe trouvôient. On ieà'obferve'alors fe plier
fe replier de mille' manières , ofciller à droite
ou à gauche , s’échapper enfin-, & , dès qu’ils
font libres ; s’arrêter, aller en avant, rétrograder,
revenir fur leurs pas, accourir vers la lumière.
On trouve le détail de ces curieufes obferva-
tions dans un livre curieux, intitulé : OJferva- ■
%ioni microfcopiohc fulle Tremelle. Ce fpeélacle
avoit été fuivi par M. Félix Fontàna. M. Scherer
a revu .ces phénomènes dans les tremelles des
eaux chaudes de Garlshàd , en Bohême. Enfin
M. Defauflure: a obfervé 'des phénomènes Fem-
blables dans les tremelles qu’il a découvertes
dans les eaux d’A ix , en Savoye. Ce$ obferva-
tions lui font croire que la fpontanéîté des
Mouvemens de ces tremelles étoit au - deflus'
de tous les doutés , que leurs Mpuvëmens
étôienr pfeilittoires, 1 progreflifs , qu’ils^fe diri-
^eoient fur - tout vers lès lieux éclairés $ enfin
P- en a mefuré la vîteflë.
fil. Félix Fontana diflingpe-difFéçens Mou-
U O tf
‘ vemens de la tremelle. i.* Un Mouvement dé
tortillement,- par lequel un filet, en s’approchant
d’un autre, fe tortille autour de lui comme
une fpirale autour d’une ligne droite. i.° Un
Mouvement dans les extrémités, qui eft un Mouvement
de branlement comme celui des fer?«
pents qui remuent leur tête & leur queue,
3,0 Un Mouvement de progreflion. Ces filets
remuent quoique coupés par morceaux, mais
les Mouvements font moins fenfibles. M. Fontanat
démontre enfin que ces Mouvements ne font
point produirs par l’agitation de l’air ou de l’eau!
Voye[ J o u r n a l d e P h y s iq u e , J a n v i e r
; 177 6.f
Voilà jufques où lès obfervations ont pouffé
nos connoinances fur ce fujet ; voilà prefque
tons les faits connus fur cette matière. Quel?
réfultafs peut-on en tirer? Quant à moi, le?
conféquences ne pourroient être que l’exprefo
lion elie-mêîne des faits,-& en bornant ma vue
aux végétaux, je ne fais y voir que le Mouvement
de quelques végéraux ou de quelques-?
unes de leurs parties, & je ne puis trouver le
, lieu qui enchaîne ce fait à leur hifioire.
Quoique ces Mouvemens paroiflènt le pro-
; duit d’un pur mécanifme, quoiqu’ils n’empêchent
pas d’imaginer que lès cas qu’on ne peut
expliquer encore de cette manière font fucep-
tibles de cette e x p lic a tio n je ne faurois décider
néanmoins que le pur mécanifme produife ces
Mouvemens, Il paroîtroit cependant beaucoup
plus dans l’analogie végétale, de croire ces Mouvemens
les effets" d’un mécanifme particulier,
que de les attribuer à une autre caufe qu’on
femble moins porté à foupçohner, D’ailleurs,
çomme le Mouvement peut fe produire d’une
manière différente, & comme l’effet refie tou-
jours le même, malgré la différence de la caufe,
il faut reconnoitre que, dans ce - cas-ci, l’on ne
fauroit conclure de l’ëfFèt" à la nature de la
caufe efficiente , tout comme on ne pourroit
conclure de nos Mouvemens, & de ceux d’une
montre aux caufes efficientes qui peuvent les
mouvoir.
Ce n’efi pas tout ', l’analogie même des végétaux.
& des animaux ne conduit pas à croire
que les Mouvemens des uns & des autres aient
la même origine.
Je ne vois dans les végétaux qui fe meuvent
ni mufcles, ni fens, ni cerveaux. On les.ap-
perçôit néanmoins dans tous les animaux qu’on
obfervé fe mouvoir & qu’on peut anatomifer.
Les végétaux n’ont même rien qui puifie repré-*
feiatër de près ■ ou de loin ces mufcles, ces fens,
ces cerveaux. De forte que fi les végétaux fe
meuvent fp on tan émeut, il eft très-vraifemblable
que c’eft par des moyens qui nous font tota-j
lemént inconnus. Il eft vrai que nous ne pouT
vons difiinguer ni le cerveau, ni les mufcle?
dés polypes ; il eft vrai que les polypes reçhçf*.
M O . U
chent la lumière -, mais on a prouvé que les
polypes étoiènt des animaux , & il eft bien plus
naturel d’imaginer Une analogie entre les 'êtres
du même règne, que la ûippofer entre les êtres
de règnes difrérens.
On pourroit; dire que Tes Mouvements des
animaux paroiflènt déterminés par le defïr de
mieux être • on fait que ce but ordonne ces
Mouvemens, & que ces Mbùvérhens lé rem-
pliffent pour l’ordinaire. Mais fi ce but exifte
daus les végétaux; nous l’ignorons, & s’il produit
fon effet nous ne lê favons pas mieux ;
de forte qu’à cet égard, nous ne pouvons
vérifier nos foupçons.
IL eft pourtant vrai que- la lumière favorife
la végétation., que lés végétaux en la cherchant
acquièrent leur bien-êire quand ils l’ont trouvée.
Il paroît encore que la lumière eft de tous TeS
corps Celui qui agit fur les plantés avec le plus ;
d’énergie & de confiance. Elle agit auffi fur
les animaux. Mais réfulteroit-il de-là que la
lumière agit fur les animaux comme elle agit
- fur les plantes ? Certainement, fi la lumière
agifToit fur les plantes comme fur ies animaux,
il faudroit que les organes- qui reçoivent fon
influence enflent la délicatefîe de la rétine;
Cependant, comme on eft prefque forcé d’écarter
cette idée , puifque les parties du végétal affectées"
par la lumière font très-robuftes ; on eft.
porté davantage à reconnoitre l’aéiion mécanique
de la lumière, & l’on fait, jufques à un
certain point, qu’elle agit ainfi fur eux, comme
je l’ai fait voir en parlant de fon anti-fépticité-;
dé la grande fuèlion & tranfpiration qu’elle
occafionne dans les végétaux expofés à fon
aélion,- en un mor, en montrant que la lumière
fe-combirloit immédiatement avec leurs parties.
Voyei Lumière. ‘ ' ! _
D’ailleurs, fi les plantes a voient un fens
îiftèété par la lumière, ce fens feroit univerfel
fur toute la plante, de forte que fi les végétaux
avoient les mêmes fens. que les animaux, ils
ne les auroient pas fûrenient de la même manière
: & s’ils ont dès fens différeiis, j’avoue
que nous ne {aurions en parler.
Quant à l’analyfe végétale, les résultats fournis
à M. Tingry par fes Conferves , & à moi
par la matière verte qui fe forme au fond des
vafes où il y a de l’eau quand ils font expofés
à la lumière, font très - analogues aux réfultars
obtenus de Toutes les anaiyfes végétales , & donnent
des preuves allez fortes de la végétabiiité
de ces végétaux -, fi les analyfes végétales ou
le produits fe compofent plutôt qu’ils ne fe
retirent, pouv oient prouver quelque chofe. Il arrive
quelquefois, à la vérité, qu’on obferve des
produits qui fémbleroient annoncer des parties
animales -, mais j’ai eu lieu de remarquer, daîïs
quelques analyfes de ce genre, que cés produits
dévoient leur origine à de petits infectes qui
N E C 199
étoient mêlés avec lés tremelles , oii qui avoient
péï'i dans l’eau où elles avoient végété. Au refte,
j’ai propofé des doutes dont' jé'féns bien mieux
la foiblefte quand je lis les écrits de MM. Bonnet
& Defauffure.
N.
NECTAR ou NECTAIRE. On donne ce
nom à l ’organe des fleurs qui prépare & qui
contient [a liqueur douce & mielleufe élaborée
par quelques-fleurs. .
Il y a des fleurs monopétales dans le tube
defquelles on trouve un fluide, quoiqu’il n y
ait point de réceptacle particulier pour recevoir
cette liqueur, comme dans les chardons, les
caèles & les aloës ; de forte qu’il faudroit peut-être
définir le Neélaire toute efpèce de yafe fait pour
recueillir le fuc mielleux qui s’élabore dans les
les fleurs. Entre i^o.genrss de plantes, dans lefquels
Linné a trouvé des NeèTaircs, Bobiner croit
u’il n’y en a que 65) qui en aient véritablement.
1 y en a 25 où il prouve qu’il n’y en a point,
& ' 36 d ont-il doute, parce qu’il n y a pas
remarqué ce fuc particulier qui. doit remplir
ce yafe deftiné à le recevoir -, ou s^il y a dé->
couvert le fuc .dans la plante, il n’y a point vu
le réceptacle particulier où il devoir feraflembler.
Voy. Bohmeri, Dissertatio d eN ectariisF lo-
r u m . Auffi M. le Chevalier de Lamarck définit
le NeéTaire, cette partie de la corolle ou de la
fleur qui contient la liqueur fucrée. Le Nectaire
eft très-remarquable dans la corolle dé la
Sritillaria Jmperialis ,- mais , comme toutes les
fleurs n’ont pas un réfevoir propre à contenir
là liqueur dont il s’agit, on donne ce nom à
toutes fortes fie produétions de la fleur qui
n’ont aucun rapport avec ce nom.
Le fuc mielleux eft produit dans le Neélairey
quand les fleurs ont atteint leur plus grande per-
reéfion, & quand les parties fexuelles font fuffi-
famment développées y cet organe acquiert feulement,
après la fru&ifiation, toute laperfeéHo»
v qu’il peut avoir.
Je dois obfèrver que cet organe eft quelquefois
eômpofée de deux parties*, la première eft
celle où le fuc fe prépare, la fécondé eft le
réfervoir où le Neélar préparé fe raffemble ,
comme on le voit dans quelques violettes.
Cette liqueur paroît. avoir de grandes analogies
avec le miel. Cartheuier a montré que le
Neélar des fleurs du Melianihus fe diflblvoit
dans l’eau & dans Telprit-de-vin , qûe lorfque
cetté liqueur eft un peu étendue d’eau , elle eft
dîflokible dans les huiles étbérées , & qu’elle
diflblvoit les parties favonneufes. Koëlreuter a
retiré' cë NeéTâr des fleurs d’orangers, des cou-
I ronnes impériales ; '46 fleurs éè ces dernières