
fécondation. Voye\ Bouton ,> Plaiï , Reproduction.
J ’obferverai pourtant qu’il y a manifeftement
une furabondance de nourriture qui favorife le
développement de ces germes, dans le dernier
c a s , puifqu’il doit y avoir eu un retranchement
dans le voifinage des germes développés. 11
fout remarquer cnfuite qu’il efl extrêmement
probable que les germes fe trouvent répandus
dans toute la plante^ puifqu’ils y font dans un
nombre immenfe & dans un état que nous
Ignorons: qu’ils font peut-être comme les germes
de ces plantes qui fourniffent des graines fécondes
dans fécondation : qu’ils font fur-tout placés
dans la fubftance réticulaire des plantes qui efl
leur partie la plus végétante, ou plutôt celle où
fe font les plus grandes écrétions & fécrétions,
& que les circonflances développent ces germes.
Mais je m’arrête.... Avant M. Bonnet, il n’étoit
pas même permis de confidérer ces profondeurs
& l’on apperçoit dans fes ouvrages la polfrbilité
de les fonder. Je me fuis trop occupé de la
-théorie ; je voulois feulement indiquer ce que
l ’obfervation a révélé fur ces beaux fujets.
GERMINATION. Cet aéle de la végétation par
|e moyen duquel la plante s’échappe hors de'
la graine qui la contient, quand celle-ci efl placée
dans des circonflances particulières propres
à produire cet effet., 11 s’opère alors un développement
tel de toutes les parties de la plante
cachées'dans la graine , que ces parties qui étoient
invifibles font bien-tôt en état de frapper les fens,
& reçoivent journellement un plus grand ae-
eroiffement, jufques à ce qu’elles aient acquis
toute leur perfection.
Cette époque de l’hifloire des végétaux efl
vraiment intéreffante. Quand on penfe qu’un
ormeau, cet arbre fi élancé , fort d’une graine
suffi - petite que celle du millet , on s’étonne
avec raifon de ce phénomène : & quoique l’habitude
de le voir tous les jours nous familiarife
avec lui , il ne laiïïe pas de nous étonner conf-
tamment de la même manière , lorfqu’on lui
donne quelqtfattenrion.
Si l’on met en terre un pépin de courge, & fi
on le fuit avec Malpighi, on trouvera que ce pépin
, après avoir féjourné dans la terre pendant
vingt-quatre heures, paroît gonflé , & que fon
enveloppe extérieure efl tellement humeélée
qu’on peut en exprimer un fluide ; on découvre
alors un trou au fommet de ce grain ; déjà l’on
voir les feuilles féminales qui deviennent fenfibles,
& la plamule enveloppée dans fes petites feuilles
qui s’étend : après le fécondjour, la fécondé peau
fe ramollit encore davantage, elle fç déchire,
la plantule s’alonge, s’enfle , s’arrondit .dans fa
partie fupérieure ; fi on la partage par le milieu,
on y découvre des filets ligneux & dgs trachées,
l ’on en voit déjà fortir le comrrencempnt des
racines, à fon extérieur -, on obferve alors les
ntticules de fécorce, & l’on trouve an-dedans
la moelle, j après le troifième jour , la première
enveloppe brunit, les utricules font encore
plus pleins, les feuilles de la plantule prennent
de la confiftance , elles continuent à croître-,
on y diftingue des faifeeaux des fibres, leur tige
efl plus épaiffe , la racine conique perce 1er-
enveloppes près du trou ; après le quatrième
jour , la plante toujours plus gonflée refle encore
dans fon étui, là racine feule en eft fortie ; mais
fi l’on ôte ces enveloppes, . on trouve que la
fécondé s’eft defféchée , quelle recouvre des
feuilles blanches flexibles & molles, où l’on remarque
de petites côtes ; la tige & les racines
continuent à fe développer davantage ; la racine
- paroît d’abord comme un appendice cortical
blanc & protubérant, on y découvre même des
petits boutons qui annoncent le développement
des radicules ; dans le fixième jour, les feuilles
s’échappent de la graine, elles font trèsMrçolles
quoiqu’elles aient forcé, leur prifon -, on apperçoit
de petits poils fur la tige qui s’alonge ,
toute la racine efl couverte d’une efpèce de
duvet; les feuilles féminales enveloppent le bouton
, dans le neuvième jour , la plante s’élance
hors de fa prifon, elle eft jaunâtre à fon fon*-
m e t , le refle commence à. verdir ,, les côtes des
feuilles grofliffent, leurs utricules font remplis
par un fuc verdâtre , la tige qui a pris la longueur
du doigt paffe du jaune au v e rd ,& fur -
tout à fon fommet, les racines fe développent ;
on diflingue mieux les fibres ligneufes de la tige,
'leurs trachées & là moelle ;ôn voit les.ùtricu-
lés liées aux fibres ligneufes &corti€alés; çes fibres
ligneufes rapprochées à la bafe de la tige .forment
le tronc de la partie fupérieure de la racine ; le
bouton groflît, mais il n’eft pas encore développé ;
au vingt-unième jour la plante eft parfaite.
Il ne faut pas oublier que la partie moyenne
de la plumule eft fouvent la première qui paroit
fous la forme d’un arc.
On doit fe rappeller que l’on obferve déjà
la plantule dans la graine , avant qu’elle ait été
mile en terre , qu’on la voit avec fes deux petites
feuilles larges & blanches, placées dans la.fubf-
tance qui forme la graine, qu’elles pendent d’une
tige très-petite à laquelle ces feuilles font liées
par des raifeeaux de fibres & de trachées ; au
fommet de la petite tige , on apperçoit un petit
bouton formé par de pentes feuilles ; on découvre
encore alors, en coupant la tige de cette
plantule tranfverfalemem, la radicule avec de
petits globules qui donneront naiflance aux racines
; mais il faur obfcrver cela au fo le il, parce
que ces parties font tranfparentes. Toutes ces
obfervations ont été faites par Malpighi : & il
faut le dire , elles font le miroir fidèle de la
Nature.
Je joindrai encore ici quelques- faits bien ob-
fenes relativement à la Germination, avant de
procéder plqs férieufemem à l’hiftoîre de cette
époque fi capitale dans l’hiftoire des végétaux.
Lédermuller fema dès graines de feigle au mois
d’Août, dans une bonne terre; au bout de la première
Heure, il trouva le germe gonflé ; il remarqua
les noeuds dont les filets de la radicule ]
dévoient fortir ; au bout de la fécondé heure,/ '
©n voyoit ces filets ; quand vingt-quatre heures
fe furent écoulées, le germe étoit hors de la
graine ; le foîr , les deux filets de la racine
s’étoient étendus , les premières feuilles fem-
bloient enveloppées dans une bourfe ; au quatrième
jour , plufieurs plantes étoient forties de
terre; le -foir, les feuilles rouges parurent, ces
feuilles contiennent dix vaiffeaux féveux , ou
fibres perpendiculaires au fol , on y voit des
poils tendres, un fin duvet; dans le cinquième
jo u r ,la feuille s’étoit alongée d’un p ouce , &
elle étoit devenue verte ; dans le fixième jou r ,
les fécondés feuil'es fe montrèrent.
M. le Baron de Gleichen, qui a fait ces obfervations
fous un autre point de vue , les a
rendues aufli plus capitales pour cette partie de
la Phyfiologie végétale. Il mit des pois dans l’eau
colorée , & quand on les preffoir au bout dé
24 heures, ils rendoiem affez d’eau colorée par
la cicatricule où cette partie de la graine à laquelle
le cordon efl attaché ; ce Phyficien imagina
de vernir cette place ou de la couvrir de
cire , & alors il remarqua que les pois ainfi
préparés, ne prenoient pas tant d’eau pendant
plufieurs jours, qu’ils en avoient pris fans cette
préparation, pendant quelques heures ; il découvrit
même que les pois dont la cicatricule ayoit
été vernie ou couverte de cire, ne germoient
point quand on les mettoit en terre.
M. le Baron de Gleichen a encore obfervé
dans les pois qu’il a voit mis dans l’eau teinte
en rouge , que cette eau colorée pénétroit la
graine.en payant au travers de la peaü, au bout
de quelques heures. MM. Bonnet & de Gleichen
ont vu, comme moi , que les tranches des cotylédons
des plantes gennées dans les infufions
coloréas, montroient des points colorés comme
les injeèlions faites avec ces liqueurs ; ce qui
indiqueroit que la matière colorée paffe au travers
ffes cotylédons, avant de pénétrer dans la
radicule , 011 elle arrive fans doute , \ par le pédicule
qui Punit aux cotylédons, à moins que cette
liqueur n-e foit arrêtée par la furface extérieure
de la radicule ; ce qui paroît moins analogue
avec la marche connue de la végétation. Voyt{
Cotylédons, Feuilles, Séminales, Plumule,:
R adicule. M. de Gleichen a pouffé plus loin
fes expériences ; il planta à la profondeur d’une
ligne clans une terre humide quelques pois ; au
bout defix heures, il y en eut trois qui furent
fort gonflés, les autres furent feulement le lendemain
dans cet état ; au bout de 48 heures,
la peau dé ces pois fut fendue par le germe.
Il plaça encore des pois de manière que leurs
germes ruffent hors de terre ; mais il enfonça
ces pois à diverfes profondeurs , en fiufant at tention
que le germe fût toujours clans 1 air : au
cinquième jour, il n’y eut point de changemens
dans leur état; lapeau des pois qui étoient le plus
enfoncés en terre, s’étoient feulement un peu hu-
meétée; au feptième jour, le germe de ces dernières
s’étoit gonflé, il perça la pe^u de ces,pe-is clans le huitième
, & il fe courba pour gagner la terre par
fa radicule ; alors, au bout de deux heures, le
germe s’alonga d’une ligne. Il paroitroit donc .
que l’eau peut pénétrer dans la graine au travers
de fes enveloppes ; cependant, comme tous les
autres pois périrent par lapourri turc-, ne ferok-
il pas probable que l’eaus infinuât dans ces pois
’ qui germèrent par l’ouverture de la ciça,tric.e ?
mais fi l’eau s’etoit feulement infinuée dans la graine
au traversées enveloppes, elle aurait dû pénétrer
de même dans les autres pois , dont le*
enveloppes touchèrent la terre humide.
M . de Gleichen a obfervé encore , & je l’ai
obfervé comme lu i, que iorfque l’eau efl trop-
abondante les pois périffent fans germer. Ce Na-
•turalifte diflingué, dépouilla plufîeuçs graines de
leur peaux , & la Germination fe fit très-bien;*
il vit le germe fe pencher au bout defix heures
vers la terre , que la radicule atteignit le fuir.
Je dois le remarquer i c i , la plante croît dans
une proportion beaucoup plus grande que les
lobes, dont le développement eftpour l’ordinaire
beaucoup plus lent ; mais il faut dire auffi , que
celui - ci a été d’abord extrêmement rapide dans
la formation cle la graine.
On obferve pourtant que, dans plufieurs plantes
, les feuilles féminales occupent plus d’étendue
que les lobes. Mais les lobes ne deviennent
pas toujours des feuilles féminales ; ceux du gland
& de la noix ne donnent pas de vraies feuilles,
quoiqu’ils relient long-teins verts & fucculents,
quoiqu’ils crciffent & changent de couleur. Voyei
Cotylédons.
Les expériences de Malpighi, de M. Bonnet
& les miennes prouvent l’utilité de ces cotylédons
ou de ces lobes, pour le développement de la
plante, puifque leur retranchement en fait périr
! un grand nombre , & puifque ceux qui ne pé-
riffent- pas, font les miniatures des autres. M. Gio *•
■ bert obferve, dans fes Recherches fur Us engrais ,
j que la fubftance huileule, farineufe des lobes,’
fuffit pour donner aux plantes la nuance verte
■ qu’elles ont en fartant de terre, comme on le.
voit fur-tout dans les graines de melons & dé
limons-, élevés à l’obfcurité , & comme je l’ai
vu cent fois dans les haricots & les feves étiolés,
où l’on diflingue, quand ils forrent de terre des
vaiffeaux verts, au travers de leurs tiges blanches.
Les noyaux préfentent en germant les mêmes
événemens que les autres graines; mais il y a
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