12.6 P L A
J1 fc**a lï&effaire de joindre ici ia leèlure de
l ’excellent article, Bourrelet, qui eft dans le Dictionnaire
d’Agriculture de l’Encyclopédie méthodique
: je ne le connoiffois pas, quand je traitai
le mot Bourrelet de cet Ouvrage- On y obferve
d’abord que les Plaies annulaires, faites aux arbres,,
augmentent le volume du bois de la branche
placée .au-deffus de la Plaie , tandis que le
volume du bois de la branche qui eft au-deffous,
ne change pas. Ce qui prouve que cette augmentation
eft abfolument due au ralentiffement
de la sève defcendante, ou plutôt à fon emploi
pour cette partie de la branche qui eft au-deffus
de la Plaie, d’où il réfulte que la sève descendante
forme la matière du bourrelet & de la
cicatrice.
L e bourrelet, qui ferme la Plaie, femble l’ouvrage
de la sève defcendante qu’on voit alors
comme une fubftance grenue & herbacée, Portant
du liber, & s'infiltrant de haut en bas,
entré les fibres ligneufes, dont les bords de la
Plaie font environnés ; mais cette fubfiance
fluide en apparence eft organifée , en perdant
l’eau qui la rend trop liquide, elle devient l’écorce,
le liber, les couches ligneufes.. ;
On apperçoit des mammelons fe former fur
les bourrelets des Plaies : fi on les dift'èque dans
la direction de leur axe, ou dans celle de leur
fommet, jufqu’à l’axe de la branche, on voit
fouvent des fibres ligneufes fervir d’axe au mam-
melon, & ces fibres fortir de la couche ligneufe
dont elles s’écartent , pour être l’axe lui-même
du mam melon qui paroît. Ces mammelons deviennent
l’origine des nacines, quand ils font
mis en terre.
L ’Auteur du mot Bourrelet, déjà cité, obferve
encore que, dès que la Plaie annulaire efi faite,
il ne fe forme plus de fibres ligneufes au-deffous
de cette Plaie -, jnfqu’à la première ramification
entre le terrein & le bourrelet, & jufqu’à l’extrémité
des racines, s’il n’y a point de ramification
inférieure à la Plaie, parce que la sève defeen-
dante efl arrêtée dans fon cours: ce qui prouve,
avec évidence, la nécefiiîe de cette sève, pour
développer le bois qui peut feulement être formé
par elle.
Mais une Obfervation bien remarquable,
faite par le même Phyficien, c’efl la guérifon de
la Plaie annulaire d’un tou rne-fol, par des
moyens très—différens de ceux qu’on imagine.
Cette Plaie, formoit un anneau de fix lignes de
largeur. Différentes Obfervations précédentes
engagèrent notre Obferyateur à fuivre celle-ci
avec un redoublement d’attention. 11 eut d’abord
un très-grand foin de ne laiffer fur la Plaie
aucune trace perceptible de liber-, il vit fuinter
des pores du bois écorcé une matière gélati—
neufe, onéhieufe tranfparente , qui prit peu-
à -p e u de la coiififtance, de l’opacité. & de la
couleur, jufqu’à ce quelle fût. devenue parlai-
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tement femblable à j ’éçorce dç cette tiga, Sc
qu’elle eut recouvert entièrement la Plaie qtü
s’eft ainfi cicatrifée : cette nouvelle écorce étoit
fort adhérente au bois ci-devant- écorcé. Afin
de réuflir dans cette expérience importante, il
faut que le bois écorcé foit confervé dans un
état humide.
Notre Phyficien croit que cette humeur, qui
fuinte hors du bois, efl un tiflii cellulaire lui-
même } que cette humeur entretient dans Cette
Plaie une vie fuffifante, i..° Pour faciliter à-des
fibres nouvelles les moyens de fe prolonger fur
le bois ancien au-delà du bourrelet. 2.° Pour
iàvorifer l’incorporation de çes fibres anciennes
avec le bois nouveau qui fe forme. Si cette incorporation
ne fe fait pas dans tous les cas, c’eft
fans doute, parce que la mort des vieilles fibres
qui fie defféchent, empêche cette incorporation
avec les fibres nouvelles.
Il paroît que cette enveloppe cellulaire s’é-*-
chappe hors dès mailles, du réfeàu fibreux par
l ’extrémité.des canaux horizontaux, qui conr
tiennent la fubfiance connue fous le nom de
production médullaire-î ce qui feroit voir que
toute enveloppe médullaire n’efi qu’une expan-
fion des produirions médullaires' horizontales ,
& quelle fort par les orifices extérieurs des ca— *
naux qui contiennent cès produirions pour fe'
répandre fur toute la furface extérieure des
troncs, tiges & branches.
Enfin, pour peindre la marche de la Nature
dans la formation des cicatrices ou des bourrelets,
cet habile Agriculteur s’eft affuré que la première
fubfiance qui paroît efi l’enveloppe cellulaire,
& que la fubftance fibreufe, ligneufe & corticale,
perce enfuite entre l’écorce & lé bois du bord
fupérieur & inférieur de la Plaie : ce qui prouve
que la fève defcendante fournit feule au développement
des fibres ligneufes. L ’Auteur du
morceau cité affirme enfin que tous des bourrelets
des Plaies font formés par des fibres parallèles,
ou à celles du bois, ou au bord des bourrelets
; & que tout ce qu'on a dit fur ces volutes
obfervées dans les bourrelets des grandes Plaie«'
font des jeux d’imagination. Mais j’avoue que ' •
dans un grand nombre de bourrelets, j’ai cru
remarquer la vérité de ces volutes -, de même
que les fibres parallèles de notre grand Agriciifi-
teur.
La Nature a pourvu à la guérifon des Plaies.
Les différens feuillets, qui forment leurs, bords,
ne font pas ligneux, il y en a qui font gélatineux
, il y en a fur lefquels la fève defeendanie,
la lève nourricière des racines, peuvent agir
lorfquelles ont été élaborées : s’il n’y avoir point
eu de folution de continué dans la plante, ces
fèves fe fçroient également répandues dans 'tous
le feuillets de l’écorce comme dans l’arbre fain ;
mais comme cette, folution de continuité efl
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réelle la réfiflance efl diminuée dans tous les
points où elle- a lieu, par conféqucnt la fève e
porte fur-tout vers les bords des feuillets quel e
prolonge de haut en bas, & par ce moyen elle
forme Scs petits feuillets herbacés qui s échappen
hors des bords de la Plate. Cette fève fejournant
dans ces bords avec autant dabondance, y développe
un grand nombre de fibres ; & en pi odui-
l'ant ainfi le bourrelet, elle forme la cicatrice
de la Plaie. ■ ‘ - . . ■
. Le feul moyen efficace pour guérir les Plaies
des arbres , c’e'fl de leur ôter le conta« de l atr
oui defl'èche trop vite la partie qu il touche ;
on les recouvre pour qela avec l’onguent de bamt-
F l ftl.e Duhamel a guéri des Plaies pareilles, en
les enveloppant avec un tube de verre. Le
contact de Pair & de l’eau efl également funefte
aux Plaies végétales : il devient la caufe de la
carie , que. la cicatrice arrête en recouvrant la
Plaie & en la mettant à l’abri de 1 influence .délétère
de ces deux élémeus. Quand une cicatrice
ne fermé pas les.; Plaies des arbres, elles s augmentent
par une humeur corrofive qui les baigne.
ce qui montre le danger de. tailler les arbres
pendant qu’ils font en fève. Cette liqueur
s’échappe Sors au travers des ouvertures qu on
vient de faire, elle prend ce cours & forme
une plaie qui peut devenir fatale. En gcnéral,
il ne faut Minais faire une bleffure conhdérable
à un arbre fans la couvrir & fans arrêter le -
coulement qui peut la fuivre : la lymphe delà
plante s'écoulerait au moins par cette ouverture;
& j’ai fait voir que la lymphe n étoit pas une
eau pure, mais l’aliment préparé pour la con-
fervation de la plante. Voyei Lymphe, Sdcs
PROPRES. i . r
Les arbres à noyaux, dont les plaies fe couvrent
de gommes, périffent bien-tôt après. Une expérience
en fera fentir la raifon : fi 1 on taille la
vigne quand la végétation commence, elle pleure
juï’ques au développement des boutons ; mais
elle ceffe de. pleurer quand les boutons s épa-
nouiffent : fi l’on coupe enfuitéla vigne au-deffous
des boutons qui fe développent après la ccffation
des pleurs, la vigne 'recommence à pleurer dans
l ’endroit où le rameau a été coupé buvant 1 obfervation
de l’Auteur du DiéHonnatre d Agricul-
ture : ce qui prouve évidemment-que cette lève
fervoit au développement du bouton retranché;
puifque cette fève qui couloit quand les boutons
n’étoient pas gonflés & qui ceffoit de cou er
lorfqu’elle a commencé à les développer , recommence
à couler dès qu’elle ne peut plus lervir
de nourriture au bouton fupprimé.
PLANTE. Etre organîfé dont les organes aérits,
pendant un certain tems , lui fourniffent ^des
matières préparées de manière qu’elless’affimncnt ;
avec lui & favorifent le développement complet
de fes parties intégrantes par l’^ccroiflement
P L A i i ; ,
quelles ont reçu en fe développant. Cet^être
) organifé a non-feulement la faculté de croître,
'• il a encore celle de fe reproduire, de diverles
manières. Il efi; attaché communément à la terre
| ou à d’autres corps qui lui fourniffent les, matières
propres à le nourrir , après une élaboration
: quelles ont fouffertes dans les organes. _ ,
; Quoique je fois mécontent de cette définition,
I c’efi pourtant celles qui me déplaît le moins,
: parce quelle n’admet aucune comparaifon avec
es autres êtres de l’Ünivers. {
i Quoi qu’il en foit lés plantesne font peut-être
, pas encore allez connues pour pouvoir être bien
définies, & elles fonttrop Amples, comme Linné
: l’a bien obfervé, pour être facilement étudiées.
. Si leur fimplicité n étoit qu’une apparence , la
variété de leurs parties nous cchapperoit, & I on
i ne pourroit rien affirmer ni fur leur nombre
ni fur leur nature. .
Mais ce qui rend la connoiffance générale des
Plantes encore plus difficile, ce font les variétés
obfervées dans leur trente mille efpèces, & ces
variétés font telles qu’elles, offrent les apparences
les moins femblables. Qui verroit au premier
coup-d’oeil des êtres analogues dans le chêne
qui brave les orages & lé champignon qui croit
à fon pied ? Qui croiroit que les inouffés> les
moififlurcs font faites fur le même plan que le
1 cèdre, quelles ont comme lui leurs vaiffeaux,
1 leur parenchyme ? ; , .
Ces différences, au milieude cette reflembtance,
font pourtant déterminées par des cauies qux
; doivent les rendre auffi différentes qu il eft polhblc.
> la Plante parafite, qui croît dans le fein des autres
i végétaux, ne peut reffetnbler , à tous égards, a
celle qui tapiffe le fommet des montagnes : la
Plante qui a befoin duloleil des Antilles pour le
développer doit avoir une organifadon différente
de celle qui végète en Laponie.
On a employé bien des moyens pour pénétrer
. les fecrets que. les Plantes cachent à leurs Obier.
valeurs. Malpighi, Grew & Duhamel fe font
fervi pour cela du fcalpel & du microfcope.
Haies & Duhamel ont étudié les phénomènes
des fluides végétaux. Duhamel, Bonnet & Hedwig
ont recherché lur-tout les événemens phyuologiques
de la vie des Plantés. Plufieurs autres obter-
vateurs ont fuivi les plantes fur des points, de vue
particuliers. Mais, quoique ces obfervations réunies
fourniffent une riche colleflion, néanmoins
routes ces obfervations font bien éloignées de
donner la lumière qui nous manque Elles nous
conduite« dans le voifinage des grands fans qu il
faut encore approfondir & que 1 on défelpère
à préfent de fonder, , _
Les Plantes font des' Etres orgamfes. On n a pas
lonv-tems obfervé leur compofition fans avoir remarqué,
dans leur fimplicité même, quelles étoient
pourtant formées de parties différentes qui ne font
pas Amples, &dont la différence paroît avoir un 1 r ƒ F f ij