
1 à Fleuraifon des plantes dans les lietfx qu’ils habitent
, & ils en ont donné des tableaux utiles
à la Météorologie & à l’Agriculture. Linneits dans
Ion -Calendrier de Flore pour Upfal, M. Adanfon
pour Paris dans fes familles des plantes , & M. Du5
rande pour Dijon dans fes Notions élémentaires
de Botanique. On voit clairement un effet de
la lumière & de la chaleur dans l’ouverture horaire
des fleurs ; l’horloge dès fleurs annoncé faction
lucceftive du foleil.
M. Adanfon obferve , pour la Fleuraifon, ce
qu’il avoir obfervé pour la feüillaifon , c’eft-à
dire qu’il s’éçouloit un mois entre la Fleuraifon
des individus , les plus prompts & les plus lents
d’une efpèce de plantes fleuriffantes en Février &
en Mars-, 15 jours pour celles d’avril-, 8 jours
pour celles'de Mai & de Juin. Mais cela ne peut
être vrai que pour les arbres & les plantes vivaces,
pmifque la Fleuraifon des plantes femées dépend
du tems où on les sème.
L ’épanouiffement des fleurs eft aufli fournis
à des lois générales, -qui font l’expreflion des
rapports que ces fleurs peuvent avoir avec la
lumière, la chaleur, &c. Il y a des fleurs qui
s’ouvrent le matin comme les laitues & les labiées ;
d’autres à midi, comme les mauves y les autres
pendant la n u it , comme le géranium. Mais il
y a des grandes variétés dans tous ces réfultats.
L ’abondance clés fucs, qui remplirent les vaif-
féaux de la plante, me l'emble la caufe de l’é -
panouiflèment des fleurs : ils gonflent les vaif-
« féaux dès^pétales, & l ’on fait l’influence de la
lumière & de la chaleur pour produire cette
fuéfion. Il paroîtroit aufli que l ’humidité, la
defîication des pétales, du calice , &c. , influent
•fur cet épanouiffement. Peut-être que lès fleurs,
qui s’épanouifl'ent pendant la n u it, ont befoin
d’une plus grande quantité de fucs ; peut-être
leür fuélion eft-elle moins confidérable ; peut-
êrre faut-il que l’évaporation foit ralentie, ou
que la lumière ait agi fur elles, fans agir dans
te moment de l’épanouiffement. Mais tout cela’
eft encore profondément obfcur. M. Adanfon
obferve que les fleurs ouvertes à 6 heures du
matin au Sénégal, ne s’ouvrent qu’a 8 ou- 9 heures
en France , & à 10 heures en Suède : mais il
remarque encore, que celles qui s’ouvrent à 10
heures au Sénégal, ne s’ouvrent qu’à 12 heures
en France ; qu’il arrive qu’elles ne flettriffent
pas, ou qu’elles perdent leur corolle, & fou vent,
qu’elles ne donnent point de fruit. Enfin ,
M. Adanfon apprend que les fleurs qui s’ouvrent
au Sénégal depuis midi, ne fleurifTent & nè fructifient,
ni en France ni en Suède ! & qu’il en
efldcmême pour les planres de nos climats tranf-
protéesau Sénégal.
Linneus, dans fon Horloge de Flore , diflingue
les plantes ,• relativement à leur Floraifon diurne,
en Météoriques , dont l’épanouiflement dépend
de l’état 4e Vatmofphère'; celles-ci ne s’011- ,
1 vrent point quand le ciel efl nébuleux, & elleï
fe ferment à l’approche de la pluie, comme lè
fouci du Cap de Bonne-Efpérance : en Tropiques\
qui s’ouvrent le matin & fe ferment le loir :
enfin , en Equinoxiales qui fuivent la div.ifion de
nos heures poitr s’épanouir. Mais ces obfervations
dépendent.de la température,de l’expofition ,&c..
un nuage même peut déranger le moment de
1 cet épanouiffemenr.
Dirai-je ici qu’on voit quelques fleurs s’épanouir
clans l’eau. M. le Marquis de Gouffier à
le premier fait cette expérience fur deshyacinthesC
Je l’ai répétée. Mais, afin de réuflir,il faut renoua
veller.l’eau tous les jours pour empêcher la pour-*
riture des feuilles &de la tige. J’ai vu de même
des boutons de maronnier, de poirier, de pommier
, de vigne s’épanouir plus ou moins fous
Teau § le bouton de maronnier fe développa très-
bien, fes feuilles vertes s’étendirent, les fleurs
fe gonflèrent, elles furent prêtes à s’ouvrir ; mais
les feuilles en pourriffant , me forcèrent à renoncer
à l’expérience. Ceci prouve que les feuilles
peuvent vivre dans l’eau quand elles y trouvent
la partie d’air fixe néeeffaire à leur développe-*
ment.
On remarque que les fleurs périffent quand la
graine | eft formée , oit quand le fruit paroît j
non-feulement les pétales fe fanent , mais elles
tombent. Elles paroiffent dans quelques arbres f
•comme dans le poirier, avoir été coupées; elles
cèdent, au-moins , dès qu’on les touche. Cela
ne viendroit - il pas de ce que ces pétales font
comprimés par le germe qui groflit, ou de ce que
les.fucs qui les nourrifîent, fe portent pour nourrir
le fruit ? C’eft encore un fujet curieux de recherches
dont il ne me paroît pas qu’on fe foifc
occupé.
FRUIT , FRUCTIFICATION. Le fruit ell
l’ovaire même qui a furvécu à la plupart des
autres organes de la fleur , &' que la maturité «
grofli , & développé fuivant la définition de
M. le Chevalier de Lamark. On diflingue dans
le fruit la graine que l’on appelle femence qui
renferme le principe d’une nouvelle plante; f
fon enveloppe qui porte le noin de péricarpe,
& fon réceptacle propre que l’on nomme placenta.
Voyez F l eu r s , G raines.
La fécondation efl opérée .* la pouftière des étamines
où foir fluide a pénétré le piflil ; le» germes
obferyés, par l’Abbé Spallanzanî, à la bafe du
piflil en ont été touchés ; la plante qui exifloit en
apparence , prend une nouvelle vie ; l’aliment
qu’elle ^reçoit la développé ; ces progrès font
fenfibles. B ie n - tô t elle a reçu dans la graine
toute l’étendue qu’elle peut avoir, & elle a acquis
toutes les qualités fléceffaires pour donner naif-
fance à une plante, aufli-fôt que la graine qui
la contient aura été mife en terre. Et cela eft
aufli vrai pour les graines uniques dans le Fruit
comme le noyau de cerife, que pour les grain®
qui y font nombreufes comme dans les fiiiquéh
En général , les Truits font les émis de ces
graines fécondes ; mais ces étuis renferment des
moyens pour perfectionner la graine qu ils défendent
; ces Fruits, qui diffèrent à mille égards
comme leurs graines par des raifons qui nous
font inconnues, font plus ou moins produits
par des combinaisons des fibres du péduncule
répandues dans leur enveloppe ; elles en font la
charpente ; elles en deviennent les nourrices. Au
milieu de ces fibres, on obferve une quantité
plus ©u moins grande de parenchyme qui fait la
pulpe du Fruit ; on voit dans ce parenchyme des
corps glanduleux affez. durs. Voyc{ C arrière;
Je^voudrois pouvoir donner ici la belle anaro-
inié de la poire, & de quelques Fruits à noyau ,
faite par M. Duhamel avec tant d’habileté ; mais
i l vaut mieux y renvoyer ,que de l’extraire , fur-
tout quand il faut fe paffer du fecours des figures.
I l feroit curieux de fuivre avec M. Goertner
dans fon ouvrage : de Fru3ibus & feminibus plan-
tarum , toutes les différentes formes des Fruits,
leurs différentes dénominations ; le caractère botanique
qu’il en tire, & la claflification des plantes
qu’il y a trouvées ; mais ceci regarde fur^tout le
Dictionnaire de Botanique . Ici je dois m’occuper
feulement de la Phyfiologie des végétaux.
Toutes les parties du Fruit fe combinent de
mille façons, & donnent naiffance par leurs combinations
, aux poires, aux pêches, aux filiques,
aux cônes, &c. Linneus réduit toutes ces variétés
à huit efpèces de péricarpes, & il en tire un caractère
Botanique. Voyei Péricarpe. Nous avons
déjà vu le Fruit dans le bouton, dans la fleur ;
il fe développe peu-à—peu , comme j ai dit par
la végétation ; la graine féconde mife en terre
germe ; la plante parcourt tous les événemens de
fa vie ; le Fruit mûrit, pourrit « Voye[ Bouton ,
Fleurs, Fécondation , ^Maturité , Germination
, Putréfaction.
La difpolition des Fruits fur les arbres , eft
déterminée par celles des boutons à F ru it, qui eft
elle-même déterminée par les boutons à feuilles,
en forte qu’il n’y a rien de nouveau à ajouter
fur cet article. voye\ Boutons. En général, on
peut dire que la pofition des Fruits fur la plante,
eft celle que les Fleurs ont occupée, & par
conféquent, la place de leurs boutons. Mais
tout cela entre dans la nomenclature Botanique.
JHH .
. , Quant à la groffeur des. Fruits , elle eft très-
variable. M. Gærtner obferve que les Fruits les
plus gros, fe trouvent dans les efpèces des palmiers
& des courges, que les plus longs font
dans les efpèces des plantes légumineufes.
La partie du péduncule qui s’unit à la branche
, comme celle qui s’unit au Fruit, offre un
Ibourrelet où la sève s’élabore -de même que dans
cette foule de maramelons placés à 1 articulation
qui réunit Ve Fruit au péduncule. Fruit
qui a d’abord une faveur âpre, devient ■ plus acide,
le fucre fe prépare, la partie aromatique fe développe
avec lu i . le Fruit fe colore , fur-tout
au fo le il, &. le foleil achève cette partie fuçrée
colorée & aromatique.
La couleur verte des Fruits, qui eft la même
pour tous quand ils fortent du bouton, eft moins
foncée que celle des feuilles. Mais elle .varie
entièrement quand les Fruits mûriffent ; leur
couleur verte pâlit, & ils prennent prefque toutes
les couleurs & toutes leurs nuances.
Il eft démontré que la partie colorante du
Fruit,eft dans le parenchyme ; que la lumière
du foleil influe beaucoup pour la développer ;
que cette couleur eft réfin0-gommeufe; que l intérieur
des Fruits comme la pêche , a quelquefois
dans le centre des couleurs très-vives , & fur
lefquelles la lumière n’a pu immédiatement in fluer.
Au milieu de tous ces faits différens on
• reconnoît bien-tôt les bornes étroites de nos con-*
noiffances chymiques, & notre ignorance de la
chymie de la Nature.
On ne connoît pas mieux les caufesde laformç
des Fruits qui eft très-variée, à moins de foupt
çonner qu’elle eft déterminée par le germe lui-r
même, qui néceflite toujours la forme des fibres,
, leurs courbures, & par conféquent, les finuofités
des différens Fruits. Mais ce qui peut le rendre
probable, c’eft la grande reffemblance de tous les
Fruits de la même efpèce de plantes.
Tous les Fruits n’ont pas une odeur bien mar-s
quée. Il y en a qui flattent agréablement l’odorat,
comme les fraifes, les pêçhes, les ananas. C«
parfum ne peut être que comme dans les fleurs
& les feuilles,. un Efprit-reèteur, une huile ténuç
qui s’évapore.
Quant au goût, tous les Fruits ont un goût
plus ou moins fo r t , plus ou moins agréable ou
déplaifant ; ce qui prouve qu’ils contiennent des
fels plus ou moins développés. Mais tout ce qui
tient à^cette théorie des couleurs, des odeurs &
des faveurs, eft encore un objet de nos recherches
aufli curieux qu’ignoré, ! -
La chair des Fruits ; .leur ju s , fuivant les obfervations
de MM. Laffône & Cornette , donno
i d’abord une moififfure, une précipitation de terre,
& un mucilage. Par la concentration de la gelée
on a obtenu les fels tartareux, le fel végétal &
le fel de feignette. M. le Marquis de Bullion, cq
faifant évaporer le moût de raifin , a obtenu
le tartre. Ce moût confervé €n firop, après avoir
été privé de fon tartre, donne au bout de fi*
mois du fucre criftalifé. Il a obfervé que le
verjus fourniffoit la moitié plus de tartre que le
raifin mûr; d’où il réfulte que le tartre fe change
en fucre, & que le premier diminue à înefure
que le fécond augmente. Il a encore remarqué
que te ju s de raifin fépayé de fon tartre ne fermente
plus ; mais que la fermentation fe prpdujt
aufli-tôt qu on Je lui a rendu. Enfin, il a f$ |