
pu trouver encore aucune explication fuftifante
dp.ee phénomène : elle eft p eu t-ê tre , comme
M. .Defauffure le foupçonne, une tranl'udation
defféchée du fruir.
La Graine, proprement dite, ou plutôt fon'
noyau, eft enveloppé par des membranes’ qui
s’éclatent diverfement, quand les cotylédons font
gonflés par la germination, & qui .tombent,
quand elles ont éclaté. On diftingue ces enve-,
loppes en d'eux efpèces les enveloppes propres
& les aedeffoires. On compte ,,parmi les enveloppes
propres, celle qui eft appelée tefta\ 8c
parmi les accefibires, une efpèce d’épiderme,
a ri IIu. s ou la robe dans la fève.
L ’enveloppe, appelée Testa , eft l’enveloppe
extérieure de la Graine, quand cèlle-ci a deux
enveloppes propres, fout comme lorfque la
Graine n’en a qu’une feule. S’il.y a plus de deux
enveloppes, on donnera le nom de tefta à celle
qui eft la pins en-dehors. Cette enveloppe extérieure
de la Graine lui eft effentielle • elle fubfif-
toit déjà dans la bafe du piftil où elle recouvroit
le germe, comme nous l’avons .vu-, elle y conte-
noit la matière‘ qui a formé la Graine, tandis
que cette matière y étoit fous ht forme fluide:
quoique quelques Graines femblent manquer
de cette enveloppe, quand elles font mûres;
©n le voit au moins de cette îifànière, dans les
Graines de laurier ; cependant ce défaut eft
feulement apparent, & l’on diftingue-enfin les
deux membranes, lorfqu’on les cherche avec
attention.
Cette première enveloppe eft fingulièrement
variable, par la confiftance dans différentes efpèces
de Graines. Elle eft membraneufe dans les
unes ; mais ces enveloppes membraneufes varient
entr’ellesç par leur finefle, leur tranfparence,
& leur ténacité. Cette enveloppe eft encore
eoriacce dans d’autres plantes, c eft-à-dire, plus
épaiffe que les enveloppes membraneufes.; fi la
duveté'de cette enveloppe eft différente ; fa texture ,
eft affez femblable à celle du cu ir , quoiqu’elle
puifle néanmoins'être toujours ramollie par l’eau.
On la trouve-quelquefois fpongieufe, formée par
une fubflance poreufe, qui peut être facilement
déchirée avec l’ongle : elle eft charnue dans les
bayes : crujlacee , quoique mince ; alors elle ne
fe ramollit pas dans l’eau, mais elle peut être
facilement brifée avec les doigts : enfin elle
peut être ojfeufe, pierreufe, ou plutôt ligneufe,
& elle ne diffère de l’enveloppe membraneufe,
que par fa dureté.
Cette enveloppe eft toujours formée par une
feule tunique, elle »’a que l’ouverture de l’ombilic,
on n’y voit qu’une feule Graine, qu’une
feule cavité pour la recevoir, excepté dans les
Graines de la crefcentia & de la jaijjîcea frutejeens.
Cette membrane a toujours unè couleur plus
foncée que celle de la Graine qu’elle renferme.
Il n’y a que quelques plantes dans la famille
des Tnofiocofylédons qui offrent der Grainês
attachées a cette enveloppe; les Graines des*
autres plantes n’ont aucune liaifon avec elle.
La Membrane in te rn e ne fe; trouve pas
toujours dans toutes les Grain es-, elle eft pourtant
dans le plus grand nombre. Mais il arrive: quelquefois
que cette enveloppe parpît manquer à la
Graine s qu’elle lui manque réellement, fur-
tout quand la Graine eft mûre : l’enveloppe eft
alors fi mince, elle eft fi collée à la Grainer
qu’elle ne fe diftingue pas facilement. Cette enveloppe
eft membraneufe, dans quelques cas, fpongieufe.,
toujours étroitement unie à la Graine
qu elle recouvre -, mais on la fépare facilement,
de la première enveloppe. Cette membrane n’a>
aucune ouverture, elle eft toute d’une pièce..
Il paroît que les vaifl'eaux de l’ombilic rampent
fur la furface extérieure, & qu’ils pénètrent la
Graine par les dernières ramifications qui s’ouvrent
alors dans la partie intérieure, pour arriver ainfi
jufqu’à la graine. La conftitution de cette membrane
eft fort fîmplc ; on remarque feulement
que cette partie appelée chala\a y eft logée.
Ce Chalaza eft un petit tubercule fpongieux
ou calleux, formé par l'extrémité, des vaifl'eaux:
ombilicaux internes qu’on voit fur la membrane
extérieure. On découvre cette partie dànsdiverfes
Graines près de l’ombilic^
Quant à la furface intérieure de là féconde,
enveloppe, elle refîemble à la furface extérieure,,
par fa fimpliciié & fon uniformité : on y remarque
pourtant quelques éminences qui pénètrent
la Graine, & qui entrent dansles fentes formées-
par les cotylédons.
On obferve encore d’autres enveloppes dans
les Graines-, I epiderme eft cette pellicule très-
mince, qui enveloppe toute la Graine, &_qui
ne la quitte jamais : elle eft placée fur F enveloppe;,
la plus extérieure que je viens de décrire. C et
épiderme eft pour l’ordinaire membraneux, quelquefois
il eft couvert de poils de petits grains £
il devient mucilagîneux, quand on le met dans,
l’eau.
L ’ARiLLustire fon origine de l’ombilic ; cette
membrane n’eft point liée avec la première enveloppe
, & elle eft tout-à-faît acceffoife..
Quand on a enlevé toutes les enveloppes, ont
trouve la graine totalement découverte; on y remarque
quatre parties bien diflinéles, V Albumen %
le Vitellus, les Cotylédons , & VEmbryon.
L ’albumen eft cette partie des graines mûres,
qui refîemble, dans le plus grand nombre, pat
la confiance & la couleur, au blanc d’oeuf.
Grew lui a donné ce nom. Malpighi rapporte
cette partie à la membrane qu’il appelle Se-
cundinoe internes. Adanfon fa décrite fous le nom
de Y Albumen, comme un corps folide qui enveloppe
l’embryon. Le Baron de Glêichen l’appelle
Placenta feminalis. Méefe & Boëbflier lyi
ont donné le nom de Cotylédons,
Quelques-uns de ces Phyfiologiftes attribuent
Forigine de cette partie à la liqueur de l’amnios;
mais il y en a ii peu dans quelques graines, &
fur-tout dans celles des plantes appeliées imparfaites
, que Linné avoir dit que, dans l’oeuf vé-f
gétal, il n’y a voit point d’albumen, & qu’il ne
pouvoit y être d’aucun ufage ; d’autant plus qu’il
ne s’en formait point dans diverfes graines qui
avoient une grande abondance de la liqueur de
l ’amnios. Toutes ces idées de liqueur de Famnios
8c de l’albumen ^viennent des idées analogiques
qu’on a voulu établir entre les animaux & les
plantes. Mais, quoi qu’il en fo i t , cette analogie,
malgré une très-grande probabilité apparente,
n’eft pas affez démontrée pour attribuer aux
individus d’un règne qu’on ne connoît pas, les
parties des individus d’un autre règne qu’on ne
' connoît guères mieux.
On fait d’abord qu’il y a des plantes, comme
la fagittaria dont la graine eft totalement privée
d’albuinen. On fait de même qu’il y èna d’autres
dans lefquelles cette partie eft extrêmement
petite , comme dans le« Graines du poirier &
du citronnier. Mais, aufîi il y a des graines de
plantes où cette partie eft très-remarquable,
comme dans le bled & le café. On obferve
même des familles entières de plantes dont les
Graines font fans albumen , comme lescucurbi-
tacées. Dans d’autres familles quelques genres ont
cet albumen, tandis que plufieurs autres en
manquent, & réciproquement. Mais cependant
le plus grand nombre des familles des genres
& des eipcces ont des graines pourvues de cet
albumen.
On voit que F ufage principal de cet albumen
eft de fervir d’appui au germe enfermé dans
la Graine & de lui fournir un aliment après la
germination : cela ne me femble pas cependant
bien établi. On dit, à la vérité, que çct albumen
fe réfout en liqueur, quand la graine germe,
& que cette liqueur doit être abîorbée par la
plantule, parce qu’il ne femble pas qu’elle foit
employée autrement. Mais cette quantité de
liqueur eft fi petite, qu’elle pourroit s’évaporer
fans manquer à la graine ; 8c il feroit polfible
' encore que cette évaporation pût être avanta-
geufeau développement de Iaplante. Néanmoins,
au milieu de ces incertitudes, on peut demander
encore avec fondement fi cette liqueur de
l ’alburaen, ou fi Falbumen lui-même communique
avec kr germe ? Il eft d’abord impoflible,
à cet égard , de comparer l’albumen avec les cotylédons,
parce que le premier eft tellement
féparé du germe, qu’on peut facilement enlever
l’un à l’autre fans les entamer, tandis qu’on
voit un appareil de vaifl'eaux qui unifient le
germe avec les cotylédons.
Cet albumen eft conftamment placé fous la
membrane interne de la graine : ft Fon obferve
b pofirion, relativement au germe, elle eft ou
extérieure au germe de manière que celui-ci
en eft recouvert, ou interne en forte que le
germe recouvre Falbumen, ou oppofee defa-^
çon qué'le germe repofe fur la furface de Falbumen. ’
La figure de l’albmnen eft déterminée par les
enveloppes de la graine ; mais, malgré cette détermination,
le germe garde toujours fa forme.
En général, dans les pofitions que j’ai décrites,
lès albumens., de la première & de la dernière
pofition font globuleux ; ils reffemblent affez
à la Graine, fi la Graine eft giobuleufe; en ua
mot, ils ont, en général, quelque refferskblance
avec la Graine elle-même ; mais dans la fécondé-,
pofition , iis fe modèlent fiir la place qu’ilspeu-
vent avoir.
La fubftance de Falbumen, dans la Graine
mûre, eft farineufe. L’albumen peut être réduit
dans une poudre blanche impalpable, qui forme
une efpèce de lait, quand on la mêle avec
l ’eau : il peut être brifé avec lés doigts : ii y
a un petit nombre de graines où Fon n’obferve
aucune partie huileufe : mais il y a aufli des
graines où Fon peut en trouver; alors Falbumen
a moins, de blancheur : quelquefois il eft fragile ;
quelquefois aufli il eft tranfparent comme dans
la Graine du tithimale. L ’albumen le plus commun
eft celui qui offre une fubftance'opaque ,
fragile & sèche. Il a la forme de gelée dans les
plantes légumineufes. Cet albumen peut avoir
aufli une forme cartilagineufc avec la dureté de
la corne ; il eft difficilement alors ramolli dans
l’eau. En général, il paroît formé de particules
homogènes & diaphanes, étroitement unies & difi
ficiles à féparer.
Toutce qu’on peut dire fur la forme extérieure
de Falbumen eft relatif aux cavités qu’on y obferve,
aux filions, aux fentes & aux autres Vivifions
qn’on y apperçoit.
On voit quelquefois deux cavités fur Falbumen
: l’une qui fert de place au germe, & qui
a fa forme en creux; elle èft la plus commune:
la fécondé cavité eft très-rare ; elle eft même encore
plus fou vent vuide : on la trouve toujours
placée au milieu de l’albumen : elle renferme
dans le coco frais une liqueur douce qui devient
bien-rôt un fort vinaigre, & qui s’évapore d’abord.
Quoiqu’on obferve fur fa furface extérieure
de Falbumen des filions, des ouvertures
affez profondes, cependant fa furface eft le plus
communément polie &. égale. On a faifi, dans
la différence de ces filions & de ces fentes, des-
cara&ères qui donnent naiffance à fix diviflons
bien marquées,.
La couleur de Falbumen eft dans diverfes nuances
entre un blanc v if & un blanc plus terne.
Elle eft verte dans les Graines fraîches; elle jaunit
dans les Graines vieilles.
L ’albumen enfin eft inodore, infipide. Au refte,
le nombre des Graines qui ont de l’odeur eft
très petit.
S ij