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reffemblent au véritable Lait que par une
matière huileufe mal combinée avec l’eau.
Ces fîtes laiteux font âcres, cauftiques, tandis
qu’il n’y a rien de plus doux que le lait des
animaux*
Lifter a fait quelques obfervations fur le Lait
des plantes dans les Tranfad philof. n.° 224. La
la duc a filvefiris cojla fpinofa préfente un fuc épais
comme la crème, il eft blanc & filant ; celui
qui partoit des fommités de la plante avoit un
filet rouge, l’écorce étoit rougeâtre dans cet endroit.
Ce fuc ramaffé jaunit, s’épaiflit, il fe caille;
la partie blanche qui eft épaifle fe fépare de la
rouge ; la partie caillée éfan t lavée fe fèche,
prend la forme d’écailles grifes ; la partie rouge
fe fèche de même ; ces écailles fèches fe con-
fervënt pendant plufieurs mois, fe brifent quand
en cherche à les rompre , & offrent une caffure
femblable à celle de la réfine ; elles brûlent long-
tems avec flamme comme la cire ; la chaleur
les ramollit, elles les fond, & elles fe divifent en
filaments longs & tenaces comme la glu ; ce fuc
eft alors infipide. La partie rouge eft amère ;
quand on la jette fur le fe u , elle fe réduit en
charbons fans flammes. Quand le fuc du tithymale
eft mis dans une bouteille, une partie du
fluide fe change en écailles qui fe fâchent; le
re’fte conferve fa fluidité. Sans doute ce qui eft
réfine fe dégage de l’eau où il flottoit fufpendu,
& où il étoit peut-être feulement mécaniquement
diffous pour pénétrer les vaifteaux de la
plante, & fervir au perfectionnement du bois.
Le fuc du tithymale reçoit les impreffions de l’air
d’une façon fenfible, au moins il y devient bleu ;
ce qui montre qu’il fe fait entr’eux une eom-
Linaifon direéte ; & c’eft peut-être cette combinai
fon qui produit les écailles réfineufes dont
j ’ai parlé alors. Ce fuc fond & brûle comme
fa cire lorfqu’on l’expofe au feu. Le Lait du
pavot offre les mêmes phénomènes.
Le fuc de la clématite, du figuier, du fonchus
font obferver les mêmes effets. Le lait du pavot
pafle au jaune comme celui du tragopogon lorfqu’on
les garde. La jufquiamè, la chélidoine
fourniffent un fuc qui le change, en écailles
fans aucun réfidu fluide.
Voici une efpèce d’analyfe des fucs. laiteux
du tithymale que j’ai fait avec beaucoup de peine,
parce qu’il eft difficile de -s’en- procurer une
certaine quantité, & peut-être dangereux de .
l ’exprimer ; au moins les yeux des personnes qui
le firent s’enflèrent, & l’enflure dura prefque
une' journée.
Ce fuc s’étend fort bien dans l’eau, iL la blanchit
également & elle refte blanche ; il fe fait
pourtant de légers précipités ; mais, quand l’eau :
s’eft évaporée, il refte fur le fond d.u verre un :
vernis opaque également étendu & un peu poif- j
iant. ~
U sfprit du vin coagule d’aboft} ce. fuc«Sol ,
L A î
refte toujours dans cet état ; on le voit fous la
forme de petites boules blanches.
L'éther vitrioliquè diflbut entièrement le fuc
du tithymale ; après l’évaporation, il refte une
matière parfaitement tranfparenre, mais qui ne
fe fèche pas bien ; elle eft encore au bout de
15 jours affez molle pour recevoir facilement
les impreffions du doigt ; elle eft outre cela affez
poiffante.
L ’huile de térébenthine a diffout ce fuc, elle a
formé un précipité d’un blanc mat au fond du
verre, mais il couloitavec l’huile.
J ’effayai enfuite de combiner ce ; fuc avec
quelques matières falines.
Je verfai l’acide vitrioliquè fur le fuc du tithy—
male : le mélange noircit ; il y eut cependant
quelques parties qui confervèrent leur blancheur;
foç odeur étoit aromatique ; j’étendis d’eau ce
produit, de même que celui des autres acides ;
j’y mêlai de l’alkali t & il n’y eut aucune dé-
compofition.
L ’acide nitreux du commerce ou plutôt l’eau
forte verdit légèrement avec ce fuc ; il- n’y en
eut qu’une très-petite.. partie qui fut diffoute;
mais il fe forme une pellicule affez épaifle ;
l’acide jaunit ; & il fe répandit une odeur aromatique
. JL’acide nitreux plus fort diflbut ce fuc
complètement & la pellicule qui fe forme efjl
très-légère»
Lucide marin a caîlleboté ce fu c , qui eft refté
dans cet état ; il s’eft formé une pellicule minet?
très-blanche & grumuleufe..
L ’acide du tartre a complètement diffout c*
fuc ; la diflolution formoh une gelée opale fan;
réfidu ni précipité.
L ’écide du vinaigre a çailleboté le fuc du t i r
thymale ; il a formé une légère, pellicule.
L ’alkâli cauftique a diflbut complètement 0?
fuc ,; & il a formé une efpèce de. beurre jau;,
paillé; mais ce mélange affez mol ne s’eft pa
diffout dans l’eau, & l’acide du vinaigre n’a pi,
le décompofer.
Ce fuc s’eft grumelé. dans l’huile d’olive.
J ’âvois fait fécher une certaine quantité de ce if*/«
pour le1 mêler enfuite avec les matières précédente,
il m’a donné un corps gluant & fort extenfîbr
L ’éther vitrioliquè le diffout alors fort b fc . ,
& 1 on a après la. diftication une matière fe;;
blable à celle que le fuc m’a fourni de ce ,
manière.. L ’efprit-de-vin ne touche pas ce :
fubftance.
L ’acide du tartre agit un peu fur ce fuc de\
féché par le moyen de la chaleur » il n’a t ,
toucher que légèrement la réfine élafiique.
L ’alkaii cauftique Je diffout avec, la chalen*
de même que l’acide nitreux.
11 paroît que ces fucs n’ont une couleur blat.
ch e , que parce qu’ils contiennent une matièu,
huileufe ou réfineufe, mêlée fans diffolution
dans une liqueur aqueufe ou mucilagineufe. L ,
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plupart dés gommes félines ont été peut-ê tre
une fois des fucs laiteux qui fe font folidifiés par
l’évaporation ou autrement. On peut les regarder
, ou comme une matière gommeufe, parfaitement
diffoute, mais qui contient une matière
indiflblublè dans l’eau, ou comme une matière
gommo-réfineufe, que l’eau diffout très-
imparfaitement, & qui n’attend que la combi-
naifon avec l’a ir , pour devenir une vraie réfine.
Ce fujet mériteroit toute l’attenrion des Chy-
miftes, & leurs découvertes pourroient être très-
inftruélives pour la Phyfiologie végétale : on y
verfoit une combinaifon particulière des principes
végétaux, & l’on parviendroit peut-être à
découvrir comment ils fe combinent. Les travaux
de. M. Berniard, fur la réfine élaftique,
inftruiront fur la manière de traiter ces fucs laiteux
, car ils me paroiffent avoir de très-grands
rapports avec cette réfine du Caoutchouc : & il
ne feroit pas impoflible de limiter par leurs
moyens, fi j’en crois quelques effais que j’ai fait
fur ces fucs. Quoi qu’il en foir , la production
de ces fucs montre qu’elle tient à l’organifation
particulière des plantes qui les fourniffent. Et
cette organifation eft encore à pénétrer ; car, ces
plantes n’offrent d’abord rien aux fens qui les
diftîngue des autres végétaux : il paroît feulement
qu’ils ont des vaifteaux plus gros, ce qui étoit
néceffaire pour-contenir un fuc plus épais. Ces
végétaux pourroient convenir pour les injections
dont j’ai parlé, fi ces injections pouvoient fe faire
facilement; maisje n’ai point pu y réuflir. Voyelle
Dictionnaire de Ckymie, pourcesfucs laiteux.
LIBER ou LIVRET. M. le Chevalier de la
Marck le définit, une fubftance compofée d’un
tiffu cellulaire affez lâche, qui recouvre les diffé-
rens vaifteaux charians les fucs nourriciers de la
plante, ainfi que les efpèces de trachées qui reçoivent
& tranfmettent l’air néceffaire à la circulation
de la sève.
Le Liber eft cette partie de l’écorce, eompo-
fée de feuillets ou de .réfeaux placés concentriquement,
les uns autour des autres, de manière
cependant que, -lorfqu’on parvient à les- féparer
jufqu’à un certain point, dans un morceau
donné, ils offrent l’idée d’un- livre ouvert, parce
que tous ces* feuillets détachés les uns des
autres dans une de* extrémités de ce morceau ,
reftent réunis dans Vautre.
Il me femble qu’on peut déterminer la place
où le Liber paroît, en déterminant- le point où
les bleffùres- faites à l’écorce ceffent de fe cicatri-
fer fans bourrelet, & où les couches corticales
ne fourniffent aucun filet ligneux* bien caraCté—
sifé. Le Liber doit donc finir préciféraent là où
commence l’aubier : ou bienr & cçci feroit peut-
être plus' propre à fixer la place du Liber, il
doit commencer dans cette partie de. l’écorCe où
L’on commence d’ap-perc.evoir lés trachées.
Cetxe fubflance.fournit le bois.par fou dévelop-
LOU , 'r0 f
peinent : on eft au moins entraîné ù le croire ,
quand on voit qu’il y a une partie de l’écOrce-,
contenant des trachées comme le bois, tandis-
que l’autre partie n’en contient jamais. Et
on fe, perfuade que cela doit être ainfi, parce
que l’écorce & le bois, qui font fi différens, ne
fauroient avoir une origine commune ; puifquc
les plaies faites à l’écorce fe confondent fans
cicatrices, tandis que les plaies faites à la partie
qui peut fe changer en bois, donnent toujours
naiffance à un bourrelet. D’ailleurs, dans le pre~
mier cas, l’écorce fe reproduit & répare la foliation
de continuité qui formoit la plaie ; au lieu
que, dans l’autre cas, la plaie fe recouvre fans
lefouder , avec la partie reproduite. Cependant-,
comme l’écorce & le bois fe reproduifenr fans-
cefle , il eft naturel d'imaginer que le Liber qui
contient des parties analogues au bois, lui donne
naiffance, tandis que l’autre partie de l’écorce
qui eft plus extérieure, produit feulement les
parties corticales. Mais eelafe confirme davantage;
quand on réfléchit qu’il eft impoflible de fup-
pofer que la végétation fafle du bois & de l’écorce
: en forte qu’on eft forcé de reconnoîtré
que les productions nouvelles font feulement
les développemens de ces matières qui exiftoient
, déjà. Voyez Bois, Couches ligneuses, EpoRCE.
Enfin, quand on étudie.la tige herbacée d’un
arbre , dans le moment où elle devroit être
entièrement écorce, fi je puis me fervir de cette
exprefîion, on y découvre déjà le cercle ligneux,
ou plutôt la matière qui doit former le bais.
Le bois eft effentieilemenr comme M. Bonnet
l’obferve dans fes Confîde'rationsr fur les corps orga-
■ >n;fe s , Ce qu’il fera toujours. Il eft bois», quand
il fe montre à nous-, fous la forme de mucilage..
E t , quand le Liber fe change en bois, ce font
les fibres lign êu fe s le s trachées contenues dans
le Liber, qui prennent par le développement
qu’elles reçoivent’j a confiftance diL bois..
On ne fauroit pourtant regarder c-ette belle
théorie comme rigoureufement démontrée : on-
eft étonné , quand on voit un arbre privé totalement
deTon écorce , faire encore des productions,
corhme s’il-étoit parfaitement fain, &
comme fi fera bois étoit recouvert de l ’écorce
qu’on vienrde lui enlever. Il y a eu des ceri-v
fiers qui ont vécu pendant deux ou trois ans dans:
cet état. Mais, i f y a plus, on y obferve encore^
alors des effets, qu’on n’obferve plus, lorfque
l’écorce enlevée lui a été exactement appliquée.
LOBES. Il faut confulter pour ce mot ceux
de Cotylédons,, de Eeuilesséminales & de
Graine.-
LOUPE. Excroiffance végétale qui paroît occa-
fionnée par les^contufions ou les bleffures que
' les arbres peuvent'recevoir» L ’Auteur du Dictionnaire
dAgricultur© remarque quon obferve:
! fur-tout lès Loupes-aux pieds-des arbres-,, & ill
i; me femble que cela doit- être:, parce que eeus: