
t92. V A I
le chêne, mais fur-tout dans le pin, où ces
vailfeaux font les plus grands : la matière qu’ils
contiennent peut être .diffoutc par. Tefprit-de-
vin. Hili a cnoifi le pin ppur îes/çlémonflrations ;■
il. a fait digérer les tranches dans l’éfprit-dè-vin,
& il a remarqué une fuite de Vailfeaux formants
un ovale qui fo fuccèdent autour de
fécorce dans l’intérieur de laquelle ils font placés
comme des bagues : chacun de ces Vaifleaux
fçlfemble à ceux que j’ai décrits-, ils font des
cylindres creux, Il paroît que des Vaivlèaux,
comme les précédents , font remplis avec les!'
fucs propres de l’écorce , & que le tilfu cellulaire
dépofe la matière,qu’il contient dans ces
grands vafes par. les" glandes des prptiiberahces
décrites : mais ceci n’efUqu’un foupçon. •
, 3.0 Les Vaiffcaux .intimes. Leur.:place eff d<*ns
h’aubier , quelquefois dans le .bois;; Ils lbnc.rçè-i
lési avec d’autres,fijbllancês, qui peuvent rendre,
leur confufion plus facile. L ’arbre dans lequel
on,- les obferve;le mieux,eôle Pijidia Erytiirir.a^
la couleur écarlatte de ces Vaifleaux lesi fair
remarquer*, On les voit après les. vaifleaux inté-:
rieurs'du côté de l’axe de larbrançhe-, & ils pa-
roiffent former^ trois ordres de Yaifleaùx dans,
l’aubier. Hill e ff parvenu , ..par,une: longue macération
, à féparer quelques-uns de ces-Vaif-
feaux de l’aubier: ils ont paru cylindriques:
leurs parois font blanches ; & ils font remplis de
fucs propres. *
4,* Les Vaijjeaux de la couronne, où Hill
retrouve tous ceux de l’écorce, de l’aubier &
du bois. Voye\ Couronne. Je féupçonnèrôis
fort que ces • Vailfeaux & les prêcédens font des
Vaifleaux propres qui né font pas. tout - à - fait
changés en bois.
c.° Les Vaifteaux feveux. Les plus grandes Ouvertures
de la tranché d’une branche font dans
le bois. Hill croît que' ces ouvertures font l’extrémité
des Vaifleaux féveux. Les plus grands fe'
trouvent dans le chêne écarlate H’Amérique. On '
les obferve non- feulement fur là tranche , mais
aufli fur lés côtés de la branche, aprèsJavoir■
ciflevëTéçprce & l’aubier. Hill croit même lés
avoir fépàré'après'leur macération dans l'eau 8c
leur digêfiiôn dans l’èfprit-deAin : il fuppbfe
aufli qu’ils font compofés* de petites Celiulès
percées, emboîtées les unes dans les autres , qui
forment un cylindre creux par leur réunion.
Leurs parois reffemblent à un mince parchemin
eompofé de plufieurs membranes.
Ces Vailfeaux difféminés circuïaîrerhent d’ans"
W bois renferment la sève : ,8c, on peut inêraë
les rendre plus feaûbles en les rempliflant de cire
èolorée-
V E G
J ’ajouterai ici une expérience qué j’ai faité^
qui me paroît importante & curicnfe : J’avôis
enfermé dans 'des ^ boiffollles vui'dés l’extrémité
de branches cle p^chèr^délTanVb'pi'ffer, _d'e men-'
thè. a je les â fols fondées. 'àt 'c'èÿ bôuteilles ’ de>
maniéré- que rien ne pouvoir y enrrer. Je les
fis a in fi palier fous F eau dans 1 dès vafos p le i n i
d’eaufermés.par Peau : je les expofai au fo—
lëil, & le .ibifj, je tfôuvpjs'la bèuteille 'parfaitement
fiiide : niais te lendemain matin, jè-découvris
àn fond de çes'bpifrtill. s quelqûes goiïttes d’une
liqueur verdâtre tirant fur le roux'qui s àng-
nlehtoH chaque nuit: ' ‘
Pour montrer la fureté de la''clôturé'de rres-
boutciilçSj j’en avots placé finis feaii. qui étoiert
vuides' 8c fény'ées avec le méii'é fuf qnp
tV?f,fà‘ns!aiiCune lintHéhe : il ri’ycentra’ pas une
goutte d’éatv. jjèndà'nf f<£ même' terias .que fc‘te-
noîs les premières en 'expérience, f
, La copieur de . l’eau J i%.dub!pendantjpîufieurs’
jours',’ dpi e'ft dnun jaune ve’rdârré", fà propriété;
- réfihèumfne perrnéÛ'eh't pas dé dôùtcr que cé:
fluide foit un. épanchement de fiue propre j^ar
la feéHpn deTa branché, f â^dnfiniranon.dé'det
; épânçhémènt, pendant plufieurs traits', annonce-
: qu’i l 1 e îf un effet produit de ia;
: feuilles’ V & le moment où il coule feroir croiré'
! que ; c’efl' feulemen t pendantjà n ü if qu^t fo ré-^
i parié..’Enfin il fénable que ce;'<'fùqî eft>'ddhtenu-'
dans d e sŸ àifle au xp ü îfq tfil ric/cqnle-qyie peu-'
| a-péri dans deséppcfilês .fixés.. ‘ Au ieïjè , la tige’
, qui plongeoir/dans là bouteille pleine d’eau ne
l’a point colorée.,.,
Cette/ e;xpériëjfcè ‘ d ’é in on tfç f ce qtron avoir
' foupçoririé' • “c èfi qué la 'Sève cpti pénètre"
les feuilles' & qui y efl élaborée 'jfondàrit 1 lé-
le jour, redefçend ,- pendant la nuit, .yersJes ç i-
ciries. /V oy e f iSÈf$ / Mais jé fuis ÙCCivpéâ friiVrQ;
cette expérience’ & 'à ’ prévenir’’ les’ erreurs qui;
. l’dnvironnént. .,
V É G É T A T IO N , V t i végétal’e.. Quoique je ‘
• réunifie ces deux ,mots‘, jev fuis bien '.’éloigné de !
1 les ' erbi'rê fynonymés - mais' ils ont dans Faècëp-'
,tion , que je leur donne , cMs pliis gràrids rap—
•por^s, Au premier,- cppp-d’oeij o n . ne .faurpiü
■ les diflin.guér : il n y âu-rpit point de V'io v égé-f
■ taie fans Végétation': 8c "s’il y à quelques diffié—-
irences obfervées entre l’une & fautrè, c’cfl fans-
jdoute parce que. nos fens ne peuvent pas refnar-
quer des preuves de Végétation qui.nous'échappent
-/mais on ' rie peut douter de ta vie de la '
^plante quand elle- végète, parce que Ta Plante ’
Ipi.end de raçcroiflement, qu’elle le développe-
pii fe confierve, & qu’elle ccffe de viyreoii plti-
jtôt quelle périt quand elfecefiede fe développer
ou de fe cônferverl
V E G
Il y a il éft v ra i, des circonftances pendant «
lefqüelies la plante paroît fufpendre fa Végétation
fans perdre la vie : ainfi , quelques con-
fe/ves & lé nofiôc peuvent le cônferver tîès-
îong-têm's' I I I . fans’donner aucune apparence
de Végétation : mais ils végéteront auifi - tôt
qu’ils feront mis dans l’eau. 11 y a des harippts
rouges d’Amérique , gardés depuis 200 ans, dans
le cabinet de l’Empereur, qm ont végété au
bout de ce t'erris-Jà : il a donc dhllu que les géi-
mës aient conlervé leur vie. Les arbres teni-
blent rnOrts pendant l’Hiver , ils font au moins
dans une inaélion apparente. Les oignons des
plantes bulbeufes. ont leur vie enchaînée pendant
plufieurs mois. Mais tout cela prouve feulement
qu’il y a des tems o ù ’ia- Vie végétale ne
fe manirefle pas.par des effets fenfibles. S rejlç
êtoif fufpendue un moment, elle 1erc|it arrêtée
pour toujours, il n’y auroit phis de principe,
moteur pour lui rendre la 'force motrice qui
lui manquerait. La Vie végétale dure toujours,
tant que le végétal en peut donner des preuves-
la Végétation efl donc là preuve fenfible de la^
Vie végétale. Je n’en parcours pas de nouveau
les phafes., on les . trouve dans l'es différens.
jirncles clé: ce Diéüonnaire , mais fnr-tont aux
mots ÂccicoïssEMÉisiT, FS.tf-él'1 i 16'ATiON., G ermination
, Nutrition , Sève , V aisseau. Je
me bornerai à rapporter ici quelques-unes des
caiifes qui peuvent influer fur la Végétation.
Quel,problème à réfoudre que-celui que la
Végétation nous pré fente !• Il n y a’ dans la Nature
ni huile, ni fiels, ni aucun produit végétai.;
& voilà pourtant ce que la Végétation forme
tous, les ..jours-, quoique l’huile,. 8c le. f cl ne ferti-
îifent pas la terre. Quoiqu’aucun Artifie nepuifle
produire, les huiles, changer .les .unes, dans les
autres ,, néanmoins les plantes ré.alifent tous les
jours celte opération au moyen de leurs oi ganes,
que nous avons décrits, & de i’impreffioades corps_
qui agiffent fur eux.
J ’ai prouvé la néceflité de l’eau dans la \ é-
gétation , celle de la terre, • de la chaleur , de
l’air. Les obiervaiipnsrégulières & foigneuies de
M. Adànfon ont démontré qu’il falloir un certain
nombre de degrés de. chaleur thérinomé—
trique pour rendre la vie aux plantes que O liver
engourdit, pour, produire leur feuiuaiion,
floraifon, fruélification.
La chaleur me paroît agir mécaniquement en
dilatant les vaifleaux des plantes -, les fluides
qu’ils contiennent, ceux qui doivent les'; péné-',
trer, & en fàvorifant leur paflagé - dans toutes
les parties. de la plante. Il ferait poflible.que-la
chaleur rendît plus irritables les .parties des végér -
taux fufceptiblés d’irritabilité-, cjue l’air fixe qui
y pa.de avec- l’eau augmentât l’çnêrgîe de cet
V E G ! | |
effet’,que cette irritation donnât vraiment le
branle à cette machine organique. Il • lcroit
aiifli poflible que la chaleur rendît l’eau qui
pénètre les racines , plus propre à difibudra la
terré calcaire. Peut-être fàu-t-il. une certaine
température pour dé corn peler l’éaü 8c 1 air fixe
: dont les.compofants font fi néceflaires à la Aie-
végétale.
L ’air efl de même néceflaire à la Végétation
: par l’eau qu’il difiout & qu'il fournit aiix feuilles,
par l’air fixé .des couches'baffes de.i’atmofphère^
; qui s’unit à l’eau dont la rofée butnocîe. les
; fouilles i par la déconipofition de cette eau & de’
; cet air fixe. Enfin l’air favorite la tranfpii ation
j des fouilles. Mais il paroît que l’air pur. efl la
- partie de i ’air atmofphérique, qui fort à la famé
. des végétaux : i l s . périffent au moins toujours
: dans la mofette , iorfqu’elle efl pure , de même
’ que dans l’air fixe 8c l’air inflammable, lbïfqu’ils
■ font délivrés^ de toute, efpèce d’air commun. Ce
qui arrive; fan s doute parce que ces airs me fau-
. raient procurer un atome d’air, fixe di fi o lubie
dans l’eau pour favoril’er la diffolution cle la
terre calcaire & fournir ainfi aux racines 8c aux
feuilles.l'aliment quelles doivent élaborer. Enfin
les variations dans la température & dans l’ha-
midité de l’air animent fans douce la V égécation
par l’influence qu’elles ont fur l’ai.r renfermé
dans les, plan tes.;;..
La lumière'-"par fon aéfion particulière fur
les feuilles, l’ëcoixe &. les racines, ou plutôt
fur le parenchyme, 8t le nffu cellulaire , finit
de donner la vie à la plante : c’efl le foleil qui
favorifo l’afoenfion de la sève dans La tige 8c
dans les branchés pat fon influence fur leur
écorce 8c fur les feuilles. C’eft la lumière qui .
verdit 'les végétaux,, qui les confefve en préve-
. naat les efFets d’une fermentation continuelle &
trop forte : c’efl elle qui décompofe l’air fixe»
dans fiés fouilles : c’efl elle encore qui décompofe
vraifombiablemcnt l’eau, & qui, par lesdécom~
pofitions 8c recompofitions continuelles, fournit
peut-être la folurion du problème curieux que
préfente la Végétation.
Mais qu’on efl .loin quand on a vu tout cela,;
de concevoir comment cette maclirne végétale!
efl mile en mouvement -, d’autant plos^qu’il nJeff>
pas trop fur que l’irritabilité foit le principe de'
ce mouvement... v
On ne peut s’empêcher de s’étonner quand,
on réfléchit aux .effets produits p a r la Végétation,
quand on coniidère dans la mêmqplante
la variété, confidérablede fucs, d’odeurs,de ma- >
tières- -prodnirès depuis les racines • jufqu’aux
f e u i l l e s e n fuivant lcursdifFërentes- .parties^v
Heurs fleurs / leurs fiaùts, leurs graines fleurs l î - .
Pquenrs,&c*