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fe reffemblent à mille égards, & elles diffèrent
peu des plantes fans Noeuds, quand on k s con-
fidère fous mille autres points de vue.
NO YAU. Boîte ligneufe contenant une amande,
remermé, pour 1 ordinaire, dans une enveloppe
charnue, comme on la voit dans les abricots.
Cette boîte eft formée par deux battans folides,
plus ou moins étroitement fermés ;' la furface
-extérieure de ces battans eft auffi plus ou moins
rabotteufe; l’intérieur eft toujours très-poli.
M. Duhamel a fuivi avec attention l ’anatomie des
Noyaux -, il s’eft attaché fur-tout à celle des abricots
& des prunes ; c’èft celle que je veux faire con-
noitre d’après cet excellent Observateur,
Ces Noyaux font relevés fur un de leurs
côtés, par une arête tranchante-, mais, le côté
oppofé eft creufé en fillon. Les Noyaux de
pêche ont un fillon creux au lieu de cette
arête ; au côté oppofé, l’on voit une rainure
plus profonde, bordée de deux lèvres failiantes :
Jorfqu’on fend le Noyau, en introduiront dans
cette rainure la pointe d’un couteau, on apper-
çoit une gouttière çrtufée dans k bois ; peut-
être fert - elle à -loger le vaideau ombilical ,
lorfque cette boîte ligneufe eft mode, eu plutôt
comme M- Duhamel le croit, lorfque. cette -
boîte ligneufe n’eft encore qu’un corps glanduleux,
tel que celui cjû'il apperçoit dans la
capfule glanduleufe des poires. La partie pointue .
des amandes eft tournée du côté-du fiile; & la
partie renflée fe trouve placée du côté de la
queue : aulfi ce vaifteau ombilical doit proba- ,
blcment gagner le gros bout. La partie intérieure
des Noyaux eft formée par une couche
de bois a fiez mince ; cette couche eft d’un tiffu
fi/* & ferré ; elle eft polie, brillante; elle contient
l’amande, mais elle ne lui eft pas adhé^-
rente.
j M. Duhamel croit que le Noyau eft formé
d’abord par une enveloppe glanduleufe; parce
que fi l’on macère les Noyaux dans l’eaü, ils
fe divifent en petits grains femhlables à ceux
de la capfule pierreufe des poires : il y a même
dçs noyaiix de prunes qui fe dégrainent de
cette façon fans macération pi éalable.
Les Noyaux pàroiffent unis à la -pulpe qui
les couvre. On voit clairement dans la pêche
une quantité de fibres qui lient cette pulpe au
Noyau. On les obferve de même dans les abricots :
& l ’on voit fur-tout une très-grofle fibre engagée
dans la rainure, qui s’échappe pour donner
des fibres au fruit. Ces faifeeaux ou troncs
principaux fe ramifiem en plufieurs rameaux
particuliers, garnis d’un duvet très-fin. Voyez
G r a i n e .
Le gros vaifteau part du gros bout du Noyau
il tient au péduncule du fruit, & il fé termine
à fon extrémité fupérieure ; ce \ aifleau conferve
îong-tems fa flexibilité : on le voit encore quand
le irust eft mûr, il alors pjefque blanc.
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Quant aux amandes, elles parviennent à îéuï
grofteur avant que la pulpe du fruit foit formée :
& fi les amandes opt leur grofteur, les. Noyaux
qui les renferment, auront auffi atteint celle
qu’ils doivent ' avoir. Cependant, quoique
l’amande foit formée, elle ëfi bien loin d’être
encore tout ce qu’elle fera :■ elle eft remplie
d une fubftance glaireufe, fans doute organifée,
.puilqu’elie doit devenir le pépin ; & l’on s’en
afl’ure quand on a vu que l'ébullition dans l’eau
donnoit à cette fubftance glaireufe une certaine
confiftanee , au moyen de laquelle on pouv oir
appercevoir, dans quelques-uns de ces Noyaux,
la graine elle-même, qui fe manifeftera enfuite.
. Voyez' G r a in e .
L enveloppe des amandes eft cî’abord blanche,
enfuite elle brunit ; elle devient plus mince
en- s étendant, tandis que la partie intérieure
conferve fa blancheur. Cette membrane eft unie
aux-graines, par des vaifleaux qu’on peut oh-
l'erver , en failant tremper dans l’eau les amandes
fèches.
Quand on étudie la glaire de l’amande, on
apperçoit à fa pointe un petit point blanc qui
groflit; il eft enchaft’é par le bas , dans une
petite veftie tranfparente, très-diftinéle de l’humeur
glaireufe, avec laquelle cette veftie communique
pourtant par un filer. Ce corps b lanc,
qui eft 1 amande, greffit, & la veftie croît avec
lui; celle-ci s’appropre la fubftance glaireufe,
& 1 amande fe nourrit enfuite aux dépens de
la veftie, en confommant la matière que lle
contient..
M . Duhamel , qùi m’a fourni cette anatomie
fubrile, n a point apperçu de communication!
bien décidée entre l’amande & la veftie : il a
feulement vu une efpècc de vaifteau , pafiant
entre les lobes de l’amande, & allant jufqu’au
germe. Mais il foupçonne que t’amande pour^*
roit être nourrie par la radicule, qui feroit j ’office
d une racine ordinaire. Je ne faurois le croire,
parce que la radicule n’a aucunes proportions
avec les lobes de la graine; parce quelle ne
croît alors que d’une quantité affez petite. Mais,
quoi qu il en fo i t , 1 amande fe développe aux
dépens d'e la veftie.
L amande fèche remplit la moitié de la cavité
du Noyau, fuivanr l’Auteur du Di<5K onnaire
d Agriculture ; mais, quand l’amande germe, elle
, 1 occupe entièrement. Le vaifFeau qui eft dans
la rainure, où les deux battans s’unifient, ce
vaifteau qui rapproche fans doute les deux
barraps, qui les tient li fortement fermés,
s’humeéte,. il fe ramollit par l’eairque le germe
pompe ; alors le gonflement de la grain«, agi£-
j fant d’abord fur les battans par la partie du
germe, furmonte l’obftacle mis par les battans
à leur ouverture; enfuite le gonflement s’étendant
aux autres parties de l’amande, les battans
font repouffés de la même manière par le s
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lobes -, & les battans tombent enfin pour donner ,
pafiage à la plantu'le.
11 me femble que cê phénomène s’explique-
roit mieux par la diflblution du gluten qui
uniroit les deux battans. Mais ce font encore
des chôfes à découvrir.
Pour éclaircir cette queftion, j’avois effayé
de mettre fous l’eau des ’ Noyaux de pêches &
d’abricots, au mois de Mai 1790. Quinze jours
après, l’eau avoir pénétré le Noyau ; mais les
deux battans étoienr auffi fortement unis, que
s’ils n’avoienr pas été humeélés. J ’éxaminâi en-
fuite ces Noyaux diverfes fois; je les. trouvai
toujours dans lé même état : l'amande étoit
faine, & les deux battans étroitement collés,
ce qui me prouve; que le gonflement des vaif-
feàux & de l'amande ne lauroit produire;feul
cet écartement ; néanmoins ces Noyaux avoient
été fous l’eau jufqu’au mois de Mai 1791. U y
a plus; la fermentation qui s’excita, à l’occa-
ficn de'‘quelques parties du fruit attachées au
Noyau, n’auroir pas été dans çè cas fuffifante
pour difFoudre ce gluten, s’ il avoit exifté. Enfin
ccs Noyaux' ecnfervès dans Tefprit-dë-vin pendant
un teins auffilong, feint rëftës auffi fortement
unis que s’ils n’y âvoîent pas été placés,
quoique l’efprit-de-vin y eût . pris une forte
teinte brune, par la diffolution' de la partie
réfineufë du Noyau. J ’ai Ôbfervé depuis le
milieu de Février, que le bois du Noyau ,
quand on lè touche, ou quand on le remue,
s’égrène, ou plutôt fe fépaiè èri petites parties/
brimes. Les Noyaux, qui font dans J’efprit-de-
vin , n’ont pas ;co!oré celui que j’ai, mis, depuis1
cette ôbférvation, à la placé du pré-.
cèdent.
On ne peut en doutèr, cetté partie ligneufe
du Noyau , comme le rëfte de la plante, étoit
dans le germé ; fa fo fm é& fa'dureté font une
fuite de l’organifation de la plante, & de fes
moyens, pour préparer lés diftérëns lues qui
lui appartiennent
Quoi qu’ il en foit, cette ouverture dés Noyaux
par la germinatio'n, eft encore im fecret pour
nous. Il faut une force confidérable pour vaincre
la réfifhance des battans, lôrfqu’ils font fo r -;
més; & il paroît que feâii feule ne peut être
cette force. Je foupçonnérois d’abord que l ’effort
doit fe faire dan's'le bout du Noyau, où eft
placé le germe qui commence à fe gonfler,-
& que Teffori continué à agir enfuite. fur les
autres parties diî Noyau. Mais lé moyen me.;
femble' encore * inconnu. Ne pourrait-on pas-
imaginer pourtant que la fève élaborée, offre Je
diftblvanr du gluten, qui colle lés" battans des
noyaux; comme ces coquillages ^qui produifent
un fuc propre à rorinpre fes Jieris qui les attachent
aux pierres fur lefquelîes ils repofent? &
fi la matière fucrée , par exemple., diflbut la
matière gltitineufe dans la germination, ne pour-
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roit—il pas auffi arriver que cette matière diflolve
de même le gluten qui colle les battans des
Noyau« ?
NUTRITION des Plantes. C’eft le propre
des êtres organifés, de fe développer toujours
pendant un certain tems, jufqu’à ce que ce
développement foit arrivé à fon plus haut période.
Alors ils fe foutiennent quelques n.10-
mens dans ce' point de. perfection ; & tendent
enfuite vers le dépériflement qui entraîne leur
diflblution. Mais quel que fo,it leur état, ils
ont befoin du fecours des êtres qui leur, font
étrangers, pour favorifer ce développement,
pour le fomenir iorfqu’il a été produit, &
même pour amener, par des nuances infenfibles,
la fin de leur exiftence , quand ils commencent
à déeheoir. Mais je nie borne ici aux végétaux.
On n’a pas réfléchi long-tems fur l’état des
plantes,- fans s’appercevoir qu’elles ont les
rapports les plus immédiats avec l’eau , l’air, la
terre & le feu. On découvre bien-tôt que
c’eft aux dépens de ces êtres qu’elles paliënt
de l’état oblcur ou elles.font dans le germe.,,
à celui ; de leur perfection : de l’état de la
, plantiile, cet être prefque microfcopiqiie, 1 état
du chêhé, qui fe déployé ;avçc tant de nobitlfe
’ & : dé 'grandeur dans les- airs. C’eft .en incarcérant,
fous diverfes formes, dans leurs mailles,
quelques portions de .ces quatre matières élémentaires
, que les végétaux offrent cet étonnant
phénomène : & c ’eft par-dàj combinaifon
différente de ces quatre élémens, que lés plantes
pàrcoifrent' toutes lès phafes de leur hiftoire.
S’il eft déinontré que les végétaux fe réfolvent
par l’ariâlyfe chymique, dans, ces quatre produits
, il eft démontré qu’ils les ont reçu de
■ qifelcfiie part. Et comme les végétaux qui ont
vieilli contiennent une plus grande quantité
de ces matières, que ceux qui font plus jeunes, :
ou qui viennent de naître, il faut reconnoître
que les végétaux qui ont vieilli, fe font ap--
propriés ces matières, & les ont fait pafier dans,
leur fubftance.
Mais ce n’eft pas aflèz que ces matières
entrent, Comme elles fe préfèment à nous dans
les plantes, pour les nourrir; il ne fuffir pas
qu’elles remplilfent .’:es mailles qu’ils diftendent ;
il falloir encore qu’il fe fît une préparation telle
.de ces lûbftances, qu’eÜes Tulfèrit affimilées à la
nature particulière: du végétal quel lès dévoient
développer, en fe logeant p eu -à -p eu dans les
mailles yuides du réfeau primordial, qui confti-
tuoit déjà la plante dans fon germe. Auffi ce font
précif ment, cette élaboration dés fub flan ces dont
j’ai parlé, & leur aftimilation avec la plante produite
, qui occafionnmi fordéveloppën enr, qui
‘affurent fa c o n fe c t io n , & qui forment la bafe
Tur laq.uellç'repolent les propriétés pài ticuiieres
‘qui la caraélérifent,