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Ja ehakur favorife le roulement des feuilles à
l ’air, l’eau bouillante par fon humidité l’empêche
entièrement. r
Pour étudier cette écorce , M. Defauffure
choifit la digitale -, il y obferva une membrane
gnle , ou il vit d abord de petits points qui lui
parurent oblongs; l’écorce lui fembloit criblée
m *r0llx inégaux &■ de différentes figures •
il diftmguaentre ces trous desfilcts opaques & tortueux;
» remarqua de la tranfparence dans le contour
intérieur des points oblongs;enfin avec des verres
plus forts il découvrit que ces filets formoient
un ré le au , que fix filets abeutiffoient à chaque
madle, que les points oblongs font des corps
ovales auxquels s attachent trois ou quatre filets
du réfeau , 1 aire qu’ils renferment paroît tranfo
patente.dans fon contour, le milieu de cette
aire eft occupé par un corps oblong d’une figure
femblable à la fienne , dont le centre eft quel-
<ïUl s tranfparent & quelquefois opaque : enfin
çn déchu ant une partie de l’écorce , on parvient
a voir que ce réfeau particulier recouvre la mem- ■
branegnfe pendant qu’on fobferve, & qu’il peut
être lépaié dans l’écorce fupérieure ; il y en a
unpeu mo>ns de corps oblongs dans le réfeau. ,
Ce réfeau forme le réfeau cortical, ou l’écorce
proprement dite des feuilles.
.. diftinguer nettement cesparties de l’écorce,
il faut attendre dix ou quinze minutes après^avoir
feparé . écorct de la feuille, afin quelle foit un
peu delleché. l a d e f ription qu’on vient de lire
con Jent aux feuilles des autres plantes comme à
celles qu on a décrites..
Ce réfeau qu’on avoir pris pour l’Epiderme ,
eft ccnvoit'par elle, on le voit au moins en
écureant une feuille, parce qu’on n’emporte pas
toujours le réfeau avec la membrane auquel il
eft attaché.
Les rouilles dit réfeau varient non-feulement
dans les différentes efpèces de feuilles f mais encore
dans les diffén ntes places de la même feuille •
1 état des mailles montre que le réfeau efi produit
par ] étanomffement qui fe fait dans l’écorce du
pédicule dès feuilles : comme ce réfeau varie fui—
vanr les différentes efpèces des feuilles il fcm-
blereit qu’une étude réfléchie de ce’ réfeau
pourroir perfeéHenner la nomer.clatureBotaniqne!
En examinant les filets de ce réfeau M. De-
fauffure fait une obfervation très-finé qi i trou-
vera_fa place d’ailleurs ; il remarque que comme
les fifets.sanaflomofent les uns avec les autres
part-tout ou ils fe tencontrent fans fe nouer ni
fe croifer , ce caraâère fait foüpçcnner que ces
filets iont d>s vaiffeaux plntét que des fibres &
il en conclut que ces fils forment un réfeau vaf-
cufaire & tranfparent & fans couleur • mais il
croît auffi que les vaiffeaux qui le forment font
très-fins & lymphatiques. Il foupçonne encore
3 U.^L ces vaiffeaux s’uniffent avec les autres
yaiffeaux de la feuille qu’ils enveloppent ; mais
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il n’a pti partenir à démontrer cette uïiion par
la vue.
Les mailles du réfeau cortical ont des figures
plus régulières dans les pétales que dans les feuilles,
& il femblcroit que chaque efpèce de fleurs
a des figures qui-lui font particulières ; mais ces
mailles font à tous égards comme les filets qui les
forment, elles' font de la même nature que le
réfeau & les vaiffeaux des feuilles. M. Defauffure
en faifantees Obfervations, remarqua encore fur
1 écorce de ces feuilles-une quantité prodigieufe
de points brillants, à-peu-près circulaires, environnés
d un cercle opaque ; ils- étoîent petits,
prefqüe égaux & contigus. Ces points paroiffent
appartenir au parenchyme ; on les obferve àfa
moins fur le parenchyme & les parties du parenchyme
qui refient adhérentes au réfeau cortical
; iîsine font point propres à l’Epiderme ; ils
peuvent pourtant fe détacher du parenchyme
& de l’écorce ; ils ne fort pas des trous ou des
orifices de vaiffeaux comme on l’avoit cru ; le
defféchement & la macération ne les altèrent
point ; ils ne font pas des molécules gommeufes
& réfineufès. Mais il faut lire dans l’ouvrage lui-
même, dans les Obfervations fur V écorce des feuilles
& des petales■, les/moyens ingénieux de l’A n -r
reur pour découvrir la vérité au milieu dès ténèbres
épaiffes qui la couvrent. '
Quoique ce que je vais dire paroifle moins
convenir à l’article que je traite , je ne veux pourtant
pas le féparer afin de ràffembler ici des Ob-
fervatu ns nombreufes & importantes Contenues
dans le petit Ouvrage dont je vi ns de parler*
mais je finirai auffi ce que j’avois à dire, fur l’écorce
,-en faifant cônnoître les glandes corticales
que M.Defauffurea fu anatomifer & qu’iTappelle
x cortical s , parce quelles tiennent au réfeau cor-
ticaj par un vaiffeau du une fibre qui les embrafîe
prefque circulairement fans ramper immédiatement
fur elles.
La figure de ces glandes efi un ovale plus ou
moins âlongé ; la figure décrite par le vaiffeau
autour d elles efi d ne à-peu-près elliptique ;
pli'ficurs vaiffeaux du réfeau s’anaftomofent avec
celui de la glande & érabliftént une liaifon entre
la glande -& le réfeau.
Ces glandes adhèrent au parenchyme, & leur
vaiffeau paroît être de la même nature que le
réfeau cortical. Au rf fie , ces glandes ne s’apper-
çeiven? pas dans le i éfeaa qui forme le paren-
chyme 4 mais elles paroiffent dépendre abfolu-
ment du réfeau cortical.
Il y a des plantes où l’on peut voir ces glandes
corticales au travers de l’épiderme de la feuille ;
elles paroiffent comme des points blancs quand
en les obferve avec une loupe de quelques lignes
de foyer. Grew & Guetta:d qui ont parlé de
leur quantité & de leur difpofiiion , n’avoient
r*n dit de leur organifati'on. M. Gtiettvd le»
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appelle des glandes miliaires, . & il en tire un
caraélère botanique.
Ces glandes, qu’on trouve toujours dans les
feuilles, fervent à les diftinguer des pétales qui
« ’en ont point.
l^a grandeur de ces glandes eft variable , mais
elle eft limitée; les plus grandes glandes ne font
jamais-cinq fois plus longues ou plus larges dans
une efpèce de plante, que dans une autre ; les
plus grandes n’ont pas pour diamètre moyen
plus de Jj de ligne. Ces glandes font tranfpa-
rentès, fans couleur, fi quelques-unes paroifo
fent vertes,: quelquefois leur couleur eft empruntée
du parenchyme.
Mais , quel eft l’ufage de ces glandes ? leur
pofition confiante auprès de la furface de la
feuille , leur ôrganifation fait foupçonner quelles
préparent peut-être, la matière de la tranfpira-
tion , & qu’elles contribuent à l’émanation de
l ’air p u r , î que les feuilles rendent au foleil ;
ces glandes deviennent au-moins plus opaques
quand les feuilles commencent à jaunir, & cette
opacité paroît être produite par un engorgement.
Guéttard a obfervé que ces glandes Fuintent
une humeur blanche , & tenue dans' quelques
plan,tes *, mais rien n’empêche que cet organe
n’ait plus d’un ufage.
Comme il n’y a point de glandes à la furface
fupérieure des feuilles de beaucoup d’arbres,
on peut conjecturer que ces glandes placéesdans
la furface inférieure, y font fur-tout des organes
absorbants ; mais, pourquoi n’y feroient-ils pas
des organes excrétoires & fécrétoires ?
M. de Saufture foupçonne que les glandes
corticales ou leurs vaiffeaux communiquent avec
les vaiffeaux ou les utricules du parenchyme,
parce que le parenchyme refte plus fouvent ,
adhérent aux glandes corticales, qu’aux autres
parties du réfeau , & parce qivon n’obferve point
çes glandes dans les parties du réfeau appliquées
fur les nervures des feuilles : ce qui inftnueroit
que ces glandes n’ont pas des rapports immédiats
avec les vaiffeaux féveux.
L ’épiderme, comme on l’a déjà remarqué , eft
une membrane fine tranfparentc & fans couleur,
les main melons colorés des pétales, ne doivent
leurs couleurs qu’aux fines qu’ils renferment ; on
n’y apperçoit ni fibres, ni pores, ni organifa-
tion ; les grains obfcrvés dans L’épiderme de quelques
plantes ne lui appartiennent pas.
M. dé Sauflùie foupçonne que cet Epiderme
recouvre l’écorce des liges & des branches, il
l’a même vu' fur l’écorce de quelques arbres.
Le tiflu ferré de cette membrane en fait une
forte dëfenfe courre .les corps étrangers qui
voltigent dans l’air , qui pourraient pénétrer
l’écorce des feuilles , des tiges & des branches:
elle ne s’ouvré que vis-à-vis dès \ ajffeaux abforbants
& excrétoires. Cette membrane forte &
41aftique , contient dans leur place & leur
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grandeur, les parties intérieures des feuilles ;
elle garantit les vaiffeaux délicats du parenchyme
des chocs qui les auroient brifés : fenfible à
l ’aéHon de la chaleur & de l’humidité , elle
donne aux feuilles la forme & la pofition convenable
; pour profiter des influences de l’aï—
mofphère & de la lumière. Peut-être y trouveroit-
on les organes de la tranfpiratiori infenfible ?
EPINES. -Productions faillantes, dures, fermes
& pointues1, qui fe développent quand les plantes’
végètent , & qui rie fortent pas*d’un bouton
particulier.
Suivant M. Ié Chevalier de là Marck , les
Epines font de productions dures, aigues, fou-
vent ligneufes,;&’ toujours adhérentes au corps
de la plante.dont elles,font partie. Les aiguillons
ou piquants font différents des Epines, en ce
qu’ils font des’ productions dures, terminées par.
une pointe aigue & fragile, & placées fur les
tiges & fur les branches, où elles font feulement
attachées à l’écorce fans adhérer à la fubftance
propre des plantes , . comme dans lé rofier, le
grofoilier. Cette diftinCtion peut être utile dans
la nomenclature botanique; mais, quant à préfent,
elle né fournit à la Phyfiologie végétale, qu’un
nouveau fujer à étudier.
On obferve les Epines fur toutes le s . parties
des plantes, parmi celles qui en ont. Elles fortent
une à une, ou deux à deux, dans l’oranger
fauvageon à côté des boutons, placés dans
l’angle formé par les pédicules des feuilles &
la branche. Les Epines de la plupart des ef-
i pèces de relier? font crochues en-deflous ; elles
font fouvent au-deffous des boutons; les pétioles
i des feuilles en font quelquefois garnis. Dans le
le faux acacia, on trouve deux grandes Epines
droites vers le pétiole des feuilles; les feuilles
de l'épine vinette, & celles du grofeillier épineux
font accompagnées de trois, & quelqi efois de
cinq Epines affez longues, réunies à leur bafe.
Ces Epines-répandues fur'ces diverfes efpèces
d’arbres & d’arbuftes, terminent les branches 5t
rameaux d’autres efpèces , comme celles des
pruniers /poiriers, néfliers. Ces rameaux pointus
n’ont quelquefois point de bouton; mais il y
en a qui en font couverts, & ces nouveaux
rameaux fout pointus. Le houx a fes feuilles
épineufes ; les nervures de quelques folanum
font hériffées d’épines ; les chardons , les car-
lines , les orties fourniffent des variétés .pour
»pa nature ,■ & la pofition des Epines; il y a
des Epines fur Le calice, dans le chardon. 11 y
a des glandes épineufes ; il y a des cônes de
pins, dont les écailles fe terminent par des pointes;
mais le marronnier , le châtaignier , le hêtre ont
leurs fruits couvei ts d’épines.
Ces Epines peuvent fe divifer en deux efpèces,
les unes n’ont aucune communication avec le
corps ligneux, les autres en font un prolonge