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comme je m*en fuis afluré en mefurant tous les
jours celle qui manquent dans les fioles, où ces
rameaux plongcoient. L ’eau feule ne 1 croit peut-
être pas un fluide convenable, pour s’élever dans
les plantes. Ou bien faut-il qu’elle fubiffe une
élaboration préliminaire dans les racines ? ou
enfin y auroit-il dans la plante entière une énergie
, une force qui n’exifte plus dans fes frag-
ràcns, qu’on voit pourtant végéter avec une afiez
grande- vigueur ? ces problèmes font encore à
xéfoudre.
Quoique ce ne foit pas le cas de donner une
analyfe chyinique, j’ai cru cependant qu’il feroit
important de lavoir ce que la lymphe ou les
pleurs de la vigne peuvent contenir. Cela doit
éclairer fur la nature des fîtes élaborés par les
plantes.
J ai répété trois fois cette analyfe,' & je l’ai
faite line fois dans deux mômens différées. Mais
j ’ai eu le plaifir de remarquer , que comme je
l ’ai faite deux fois dans le moment où la sève
étoit prête à finir de-cou 1er, j’ai e u , dans ces
■ deux fois, des réfultats femblables, ou plutôt proportionnels
parce que j’employai des quantités
différentes de lymphe.
J ’ai recueilli cette eau du 28 au 30 Mars
1790 elle me parut fans goût ; mais on s’ap-
percevoir qu’elle avoir quelque âcreté, quand
on en mouilloit les yeux.
Cette eau fraîchement retirée de la vigne, efl
xranfparente : elle ne tarde pas-à louchir, blanchir
même : quoiqu’elle foit filtrée, on y voit
des filandres; cette eau cependant n’avoit fait aucun
dépôt, an bout de trois jours : fi-on la garde
davantage, elle fe putréfie : au bout de fix jours,
i l fe fit un précipité affez. confidérable, & il y
eut une pellicule fort mince , tapiffée de moi-
liffure qui la recouvroit ; l’eau reprit alors une
parfaite tranfparence, qu’elle ne perdit plus.
Quand on verfe cette eau fraîchement retirée
d ’un cep dans un flacon, de manière qu’il en
contienne les trois quarts de fa capacité, fi on
le remplit enfuite avec l ’eau de chaux, & fi on
le ferme après cette opération, il fe forme un
nuage blanc, affez épais & flaconneux, avec un
précipité : en verfant de l’acide nitreux dans
c e flacon, on voit paroitre quelques bulles d’a ir,
& le nuage difparoît. Cet air efl fans doute
l ’air fixe contenu dans la lymphe, que la chaux
avoit pris : ce nuage eft la partie mucilagineufe
« a gommo-réfineufe, que l’eau de chaux précipite
, & qui avoit troublé l’eau, peu après
qu’elle avoit été recueillie.
La diffolution de la terre pefante, dans l’acide
marin, donne naiffance à un nuage & un précipité
très-fin, qui couvre le fond du verre.
La diffolution d’argent produit une couleur
opale très-forte, avec un nuage léger qui fe
forme dans la partie fupérieure f ie précipité eft
gris blanc affez adhérent au fond du verre ; il
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s’enlève par lames quand on y paffe line paille.
La diffolution du mercure par l’acide nitreux
faite à froid, & étendue d’eau, produit un précipité
gris noir, fort abondant.
L ’huile de chaux verfée fur les pleurs de
vigne,forme un précipité floconneux peu lié,,
mais qui fe détache par maffes.
L ’acide du tartre a légèrement opalifé cette
eau.
L ’acide du fucre a d’abord rendu le mélange
bourbeux , & il y a eu un grand précipité.
L ’alkali plogiftiquë n’a donné naiffance à aucun
changement. L ’alkali cauftique a produit au
bout d’un rems affez long les mêmes phénomène?
que l’eau de diaux ; mais le nuage étoit jaunâtre.
L ’acide vicriolique , & l’acide nitreux , ont,
occafionné un léger nuage, - quand on les a
mêlés avec cette eau ; on a oblervé encore un
léger précipité.
Les papiers rouges & jaunes ne fouffrent
aucune efpèce d’altération dans leur couleur ;
le papier b'eu avoit un rougi. &
J ’ai fait évaporer fur le feu , dans un poêlon
d'argent, 128 onces \ de cette eau , qui me donnèrent
cinq grains , & quinze feizièmes de:
réfidu.
L ’efprit^de-vin ôta dix feizièmes de grain à.
ce réfidu : & cette teinture, après avoir été mêlée
avec l’eau diftillée, & l’éther ne falit point l’éther§
qui ne put lui enlever aucune des particules
qu’il avoit diffoutes. Ce qui montroit que la partie
diffoute par l’efprit-de-vin , étoit gommo rélî-
neufe. 0 e procédé appartient à M. Tingry.
J ’ai lavé enfuite ce réfidu de refprit-de-vin
dans l’eau diftillée , qui s’eft chargée de gommes r
le réfidu de^ ce lavage a été de deux grains , &
quatorze feizièmes d’une couleur grife. Ces deux
grains, & quatorze feizièmes, ont été diffous
par l’acide nitreux , avec une grande effervef-
cence ; ilsétoient de la terre calcaire. J’ai lieu de
croire que l’acide, qui a paru dans une quantité
que je n’ai pu déterminer , étoit l’acide tar-
tareux.
Je crus devoir répéter cette analyfe fur cette1
lymphe de la vigne , lorfqu’elle feroit fur le
point de s’arrêter dans fon écoulemenr. Je la
fis le 10 d’Avril , & j*eus précifémcnt les mêmes
réfultats que j’avois obtenu par le moyen des
réaCtifs. J ’en fis évaporer 136 onces , qui me
donnèrent 93 grains, & | | : l’efprit-de-vin, en
a emporté 34 grains} & .fix feizièmes : de forte
que le réfidu s’eft trouvé de 58 grains & \\.
L ’éther employé pour effayer l’e fp r it-d e -v in ,
comme dans le cas précédent, ne s’eft point
mêlé avec la partie coloranre qui eft réfino-gom-
meufe.
Ces 58 grains & , mis dans l’eau diftillée,
ont été réduits à 23 grains , qui ont été totalement
diffous, par l ’acide du vinaigre. Ces deux
analyfes montrent, i.°q u e la chaleur influe fut
L U W
là nature de là sève ; puifque les rapports eritre
les matières trouvées & employées font fi différentes
, dans un intervalle de teins fi petit.
La quantité de Tcau employée étoit environ,
comme . . . . . . . . . . . .c ..- • - • • • • • *2- à 15
celle des matières trouvées, comme 2 à 31
celle des matières réfineu fes, comme jV à 17
celle des matièresgommeufes,commei -^ à 17 rs
celle de la terre, comme................ 1 à i l
2.0 On voit que la quantité des matières ré-
fineufes eft très-différente dans les deux cas.
Comme elles font toujours formées par lç fuc
propre; elles fuppofent une énergie dans la végétation,
que la chaleur feule & la préfence des
feuilles pouvoient donner. Au fît c’eft lorfque la
chaleur prolongée a favorifé le développement des
boutons, que la partie réfineufe a paru en plus
grande quantité, & de la manière la plus décidée.
3.0 Quant à la quantité de la terre diffoute
dans l’eau , on apprend combien elle eft petite :
i l .y en a 24 grains pour 136 onces, ou environ
~ de grain par once. On peut juger par - là
combien cette terre eft divifée dans l’eau qui
Fa diffoute , & eftimer l’influence de la chaleur
néceffaire pour produire l’air fixe, qui doit
être dans l’eau afin de favorifer la diffolution des
matières terreufes, & peut-être afin d’agir furie
végétal lui-même comme un ftimulant.
J ’ai été curieux de chercher enfuite L’effet
produit par l’analyfe fpontanée fur la lymphe de
la vigne. J ’ai abandonné, dans ce b u t, cette eau
dans un vafe expofé à l’air , mais garanti de la
Foiiffière, & d’une évaporation trop forte ; je
ai oublié dès le moment que la putréfaction a
été établie ; je n’ai pu marquer le tems où le
précipité s’eft fait, & où l’eau eft redevenue parfaitement
tranfparente ; j’en avois 42 onces &
148 grains ; j’ai trouvé fur le filtre 3 grains
& f | , & cette eau évaporée m’a fourni 11 grains
& f f , en tout 15 grains & *6. Ce qui eft bien
loin de la quantité , qu’on devoit naturellement
avoir d’après l’analyfe précédente ; car le produit,
en fuivant cette proportion, auroit dû être au-
moins double. Mais on fent que tout ce qui
manque a été perdu par la décompofition : l’efi-
prit-de - vin en a emporté feulement 4 grains
& f | , l’eau en a emporté 4 grains & , & il
fçfte 6 grains de matière terreufe.
En pascourant plufieurs ceps de vigne au moment
où ils pleuroient , j’apperçus une vieille
fouche fraîchement coupée , dont la fe&ion étoit
couverte d’une matière parfaitement gélatineufe.
Il étoit utile de connoître fes élémens. Et quoique
la quantité de cette matière fût'très-petite
(ejle étoit feulement de 3 grains & demi ) , je
réfolus de favoir ce qu’elle me donnçroit par
Vanalyfe.
L ’efprit-de-vin n’en a rien tiré, L ’acide nitreux
y a occafionné une effervefeenee ; mais
les belles avoient de la peine à Réchapper.
MA I
Cette matière fe difTout dans l’eau ; elle y laiffe
des* filandres qui font foupçonner des parties.
extraCtives, ou parenchymateufes.
Cette matière expofée fur le feu dans une
petite capfule , a donné une fumée épaiffe : U
cendre faifoit effervefeenee avec les acides.
L ’acide vitriolique mêlé avec la diffolution faite
par le moyen de l’acide nitreux l’a troublée, &
il s’eft formé de la félénité.
II paroît, par cette double analyfe; que la gomme
trouvée eft feulement la lymphe qui s’évapore.
Cette lymphe n’offre jamais que la terre calcaire
diffoute dans l’eau avec quelques matières végétales.
Mais il faut remarquer ici ,-que cette
terre calcaire eft fort peu aérée : elle en prefque
fous la forme de chaux : il fembleroit que l’air
fixe uni à la terre calcaire pour la rendre diffbluble
dans l’eau, fe décompofe prefque en totalité dans
les plantes, pour fournir l’air pur formé dans
les feuilles, par la combinaifon de la Lumière
avec l’oxygène. Il paroît que cet oxygène s’échappe
en partie hors des feuilles , & que le refte fe joint
peut-être à l’oxygène de l’eau, pour former l’acide
végétal , en fe combinant d’une autre manière
avec le carbone & l’hydrogène que la décompofition
de l’air & de l’eau, développent encore,
Voyei Acides, Feuilles, Muiles, Lumière,
Sels, Sève.
M.
MAINS ou VRILLES. Tandis que plufieurs
plantes ont une tige affez forte pour fe foutenir
par elles-mêmes ; tandis que quelques plantes
farmenteufes s’entortillent avec leurs différentes
branches autour des corps ' folides , qui leur
donnent une confiftance qu’elles n’auroient pas
fans e u x , comme les convolvulus ; tandis que
d’autres plantes plus grêles & plus foibles rem-
pent à terre, telle que la ronce bleuâtre ; il y
en a qui entrelacent leurs tiges avec les branches
des buiffons & des arbres, pour y chercher un
appui, comme la ronce des hayes ou frutefeente^
& la douce amère ; on voit qudqu’autres plantes
telles que le chèvre-feuille, dont les branches
fou pies font d’abord tombantes , & qui prennent
enfuite un maintien fuflifant pour le foutenir
feules ; il y en a encore qui s’attachent aux corps
folides voifîns , par des productions particulières,
roulées en fpirales, & propres à s’accrocher,
comme on le voit dans la vigne.
M. Duhamel obferve que ces. productions {
appellées Mains, parce qu’elles paroiffent en faire
l’ufage , & Vrilles , parce qu’elles reffemblent à
un tire-boure, ont différentes places "fuivant les
plantes ; dans la vigne', elles forcent de la partie
oppoféc aux feuilles ; dans la grénadille , elle*
s’échappent à côté du pétiole. Au refte , il faut
remarquer qu’il y a des Mains compofées d’un
ou de plufieurs filets ; que les boutons forten$
dç§ aiffeljes des fouilles, & rarement dçs aiffçU?|