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dans les premières que dans les fécondés : Pou- /
verture extérieure des vaifleaux de l’épiderme, |
que Hill a remarquée dans les plantes ligneufes,
ne le voit pas dans les Herbes ; les utricules des J
Herbes font compofés de deux membranes, ceux
des arbres en ont feulement une. Voilà quelques
différences entre les arbres &Jes Herbes
qui en font prévoir d’autres, qui font defirer
qu’on les recherche avec attention , on découvrira
peut-être d’autres organes, des modifications
inftruélives dans les'organes communs à
ces deux genres. On pénétrera furement en étudiant
les Herbes de cette manière, un des plus
beaux fecrets de la- Fhyfiolôgie végétale*, on
faura quels font les caractères particuliers des
arbres & des Herbes, qui font fi femblables &
û différens.
HUILE. Suc propre, formé naturellemeiït
dans les végétaux ; les propriétés principales qui
le caraélérifent, font la graiffe , l’onéluofité , une
fluidité plus ou moins grande , - Findiftbiubilité
dans l’ea u , la combufiibilité avec flamme, la
volatilité à différens degrés de chaleur. *
Cesfucs fe trouvent renfermés dans daes vaif-
feaux particuliers , ou dans des véficules qui
leur font deftinées.
L ’Huile fe trouve dans les végétaux ou parfaitement
libre , de manière quelle coule aufii-tôt
qu on ouvre les véficules qui l’a contiennent,
ou combinée avec d’autres principes , comme j
dans les extraits, les mucilages, les réfines /les j
gommes, les bois ■ &p. î
1 Ü3 de Cariophyîlus dromaticus fournit..............
' 3° îb Ecorce càlcarille............... .............................. .
3 tb Canelfe...................................................
3° îb Fleurs Cajjioe Zeilanieæ. . , . . . . .". . . . . . . ;..
% de ib yr^i Saffràn. . . . . . . . . . . . . . .quelques gouttes.
12 -îb Racine "Enula. .................. - . . . . . . . . . . . . .
48 fb Genièvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
"3 2 îb du bois de Juntperus Sdbina.. . . . . . . . j . è . ,
‘ 2,9 îb des feuilles de cef arbre.
' 36 îb'-bois de Saffafras. U ^
45 îb Thymus j\ rpillum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7 fb Racine Zsdoana. . . . . . . ___. . . . . . . . . . 1 !
6 Réfine Bennes. ..
200 Matricaria Chamomilla. . . . . . . . ......................
6 Corbeilles, ' Cqchlêaria officinalis.. . . . J . ,
. 6 Corbeilles $. Meliffa officinales: . . . . . . . . . . . . . 4 prices.
6 Corbeilles, Meliffa cïtrata. . . . . . . . . . . . . . . i . . . . f. J
30 Corbeilles, Mcmka crifpa ïècriée. ;. * îfe &
5 Îd i Amandes ont donné par l’exprefiion 1 ffc & *
2 îb Sureau (graine de) . ......................... 1 de fk .
1 îb C a c a o . . . . . . ......... * ...................................
Bindheim à Mofcou , qui a fait'quelques—
«nés de ces expériences, a trouvé que 970 liv.
de fleur de chamomille, lui ont donné 3 onces
7 gros 30 grains d’Huile effentielle,. ou 3 grains
fS ? kvre ; & 240 livres de menthe frifée| dif-
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On divife communément les Huiles différente?;
qu on trouve dans les végétaux en Huiles éthéréûs
0U4 effenrielfês, & en Huiles grades ; je ne veux
point faire ici leur analyfe, on la* trouvera dans
le Didionnàire de Chimie.
On obtient les Huiles érhérées ou effentielles
par exprefiion y elles font renfermées dans des>
véficules, dont elles s’échappent quand les vé-:
ficules fe rompent, comme celle d’orange , de*
bergamotte, & celle qui eft contenue dans l’écorce
des fruits y mais on les retire fur-tour par
la diftillation.
Les Huiles eflèntielles diffèrent des Huiles
grades par leur fluidité, leur facilité à s’évaporer,
leur goût pénétrant, l’odeur de la plante quelles'
confervem , leur diffolubilité dans Fefprit-de-vin,
& leur inflammation prompte & facile.
Gn retire les Huiles effentielles des racines
des bois , des. écorces, des feuilles, des fleurs *
des calices, des fruits, de leurs enveloppes, des
graines, des baumes & fies réfines. Il n’y a que.
l’angélique de Bohême, dont toutes-les parties
fourniflent de l’Huile eflentielle y la feuille & la
graine du çeléri en donnent-, mais, dans la pliir
part des autres plantes, il n’y a guêpes qu’une:
de leur parfi.e , qui laiffe l’efpoir de retirer cette
Huile. On trouvera peut-être curieux d’avoir
ici un tableau de la quantité fi!Huile eflentielle
que diverfes plantes ont donnée à M. Dehne y
on le lit dans les Annales de Chimie de . Çr,çlJ ^
pour 1789 ; partie troifième.
$ onces 2 gros d’huile.
4 onces. |
1 once..
8 onjees.
5 gr°s f> 6' onces.’
1 once huile rouge.
9 onces huile comme la térébenthine,
7 once?.
1 once.
2 onces,
X îfc & 12 onces.
32 onces. ;
6 grôç,
1 gros,
5 onces,
4 onces 6 gros ~. |
tillée- neuf fois ont fourni 35 onces d’Huilç
effentielle, ou 44 grains par livre.
On voit, par ce tableau, quelle différence il
y a dans la quantité d’Huile eflentielle qu pn
peut retirer dos différentes plantes qui en font
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cfpérer , & , par conféquent, quelle doit être
la différence de l’organilation des végétaux qui
les produifent y ces Huiles font environ depuis
un deux centième du poids de la plante, juf-
ques à un millième.
Ces Huiles diffèrent entr’elles par leur goût,
leur Rôdeur, leur couleur , leur fluidité & leur
pefanteury mais , en général, leur goût efl très-
âcrc , leur odeur très=pénérrante , leur couleur
blanche , ou blanche dorée , ou jaune y elles
font aufli plus ou moins fluides y mais cette couleur
& cette fluidité dépendent beaucoup de la
manière dont elles ont été confervées y quant
à leur pefanteur y quelques - unes furnagerit à
Fefprit-de-vin , & d’autres à l’eau.
Les acides agiflent fortement fur ces Huiles,
& fur-tout l’acide nitreux y elles s’enflamment
quelquefois dans le mélange. Elles forment avec
les alkalis une efpèce dé favon , qü’on appelle
fa von de Starkey.
Les Huiles éthérées diffolvent le camphre , le
foufre , le phofphore , les baumes, les favons,
les Huiles graffes, les réfines, les parties colorantes
fies plantes, quelques métaux. Elles rendent l’eau
laiteufe, fur-tout quand elle eft aérée y ce qui
feroit croire qu’elles contiennent une certaine
"quantité de mucilage. L ’Huile de térébenthine
fournit de l’air inflammable, quand elle eft abandonnée
à elle-même dans un vafe à moitié plein
& bouché. On voit auffi que ces Huiles cflen-
tielles peuvent fervir dans les plantes , à tenir
difloutes quelques-unes de leurs parties, & à les
fixer fous la forme réfineufe. On fait qu’elles fe
combinent avec Pair pur y qu’elles ont une affinité
particulière avec la lumière , en forte que les
rayons qui les traverfenr, font plus réfraétés que
la denlîtéde ces Huiles ne: le feroit croire. C’eff
peut-être à cette Huile eflentielle , ou à cette
réfine qu’eft due l’influence principale de la lumière
fur les plantes , . comme je l’ai fait voir
dans les Volumes I>I & III de. mes- Mémoires
Phyfico-chimiques fur l’influence de la Lumière'
folaire.
Ces Huiles fe retirent par la diftillation à
une très-douce chaleur. Elles perdent leur fluidité
en fegardam, mais elles perdent aufli leur
©deux y on leur rend néanmoins leur premier
état, en leur rendant leur principe odorant,
qui paroît être aufli celui de leur fluidité.
Il réfulteroit de tout ce que j’ai d i t q u e
les Huiles efientielles font cp-mpofées de l’efpm
reéleur de la plante & d’une réfme, il fem-
bleroit mêmet que la différente proportion de
'ces deux fubfiances, eft la. caufe dès- différentes
propriétés de ces Huiles : il paraît au moins
que cèr efprit-reéleur mafque lin acide qui fe
'développe aulft-tôt que l’efprit - rcéieur s’eft
dégagé? Les Huiles éthérées, en perdant cet
efprir-reéîeur s’épaiffiffent y elles prennent alors
la forme de baume de réfines y mais on leur
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rend leur premier état, en leur rendant leur
efprit-r.eéleur y c’eft peut-être en perdant leur
efprit-reéleur , que les réfines deviennent des
parties conftituantes du bois, c’eft peut-être
aux Huiles effentielles & aux réfines r que les
plantes doivent la puiffance quelles ont de
rëfifter à 'de grands froids fans périr.
Il paroît que les Huiles. effentielles fournilient
par l’analyle, l’eau , la terre, l’air inflammable
& un acide y on obtient l’eau par
la combuftion.y on trouvé la terre dans la fuie
que ces Huiles forment en brûlant*, l’air inflammable
fe manïfefle par leur évaporation à
l’air, & par la flamme qu'elle déployé en fe
brûlant y enfin on découvre leur acide, par
l’aclion que ces Huiles exercent fur quelques-
corps, & par le Tel qu’elles fcurriiffenr, qui
eft très-voifin du tartre, ÿ. on y a .trouvé par
conféquent F acide du fucre y enfin iî y a de
ces Huiles, comme l’Huile effentielle de perfil
qui laiffe appercevoir des cryftaux bien carac-
térifés.-
Quoique les plantes faffent remarquer cette
Huile éthérée prefqu’au moment où ^elles pa-
roiffent, parce que fa préparation eft un effer
de l’organifation végétale, il eft évident pourtant
que cette Huile ne fe manifefte avec
toutes fes propriétés, que lorfque fa plante
a acquis toute fa vigueur, &. lorfqu’efle eft fur
îe point de fleurir..
M. Prouft a découvert Forigine du camphre
dans les Huiles effentielles, & fur-tout dans celles-
de lavande qu’oft fait en Efpagne. Il obferva
des cryftaux dans des flacons renfermans l’Huile
de lavande, &. il en obtint de femblables en
diffolvant du camphre dans de l’efprit-de-vin
étendu d’eau. Le froid & un repos abfol-u font
néceffaires pour produire ces cryftallifations qui
reffemblent à des célaédres entés les uns fur
les autres, ou à des lames exaédres quand Ta
cryftalïifation a été prëcipiéée. L ’Huile de lavande
fournit un quart dé fon poids de
camphre, FHuile de fauge un feptième, celle
fié marjolaine un neuvième celle de romarin
un fixième. A quinze degrés cfu thermomètre
de Réaumur^ cette précipitation fë fait au bout
de 12 heures dans l’Huile de lavande.
Les Huiles effentielles, fuivant M. Prouff,,
font compcfêes de deux principes qui rendent
a le combiner avec l’air p u r , l’une efl le radical
de la réfine , l’autre eft le radical de
Facide y mais celui-ci ne fe combine avec l’air
pur que lorfque le radical' réfineux eft fa tu ré,
Auffi, eqinme je Fai cfefervé fouvent, les Huiles-
eftentieUés s’épaifllffent à F air, & on n’y ap perçoit
que tard les concrétions fallu es-.
M. Prouft obferve encore que lés Huiles
volatiles deviennent acides par leur conraél avec
F air, & qu’on ne peut lés diftiller fouvent, fans
leur communiquer cette acidité. Les Huiles