
jnoëlle dans la Radiçule, on imagine qu'elle eft
la caufe de la germination. Mais on ne détermine
pas j li ce mouvement excité dans la Radicule,
pour produire fon alongemént, eft
l ’effet de l’humidité qu’elle puife elle-même,
ou de l’aélion que les cotylédons exercent fur
elle, par les fucs qu’ils lui envoient. Certainement
l’eau pénètre la graine, par la cicatri-,
cule. Cette eau doit être fucéé par la Radicule
quelle hutnéélé: Mais fans doute la Radicule
eft vraiment nourrie par les cotylédons qui font
ramollis'par l’humidité dont iis fe pénètrent, &
qui doivent fournir à la Radicule une nourriture
plus fubflàntiçlle, plus élaborée que celle
quelle tire de la terre. Par ce moyen, la Radicule
vit dans la graine , comme la racine dans
la terre : la Radicule fe nourrit aux dépens
des cotylédons, & fe développe pour être en
état dg fournir. à la plumulé les aliinens qui
lui feront néceffaires , & qu’elle tire d’abord
par fa baie, pour les renvoyer enfuite dans le
fefte de la plantuie.
Il eft démontré que les cotylédons font unis
% la plantuie, par des vaiffeaux que l ’on con-
n o î t , & que Duhamel appelle vaiffeaux mammaires
> pietrich, le cordon ombilical, & dont
Meefe a eu. la patience de décrire les différences,
dans les différentes plantes, Comment, de Reb'. in
tfijï. na(. & Med. geflif. Vol. X I , p. 6 \ j%
Mais on voit clairement que ces vaiffeaux le
réduifent à un feul, qui s’ouvre, dans là Radicule,
q u i.y verfe. les fucs qu’il charie , plutôt
que d’entrer dans la plunaule. Eiler à remarqué
n o n - feulement dans la Radicule d’une graine,
germante, plufieurs fibres longitudinales , ;fëpa-.
rées également en tf elles, avec un téfeau frès-
fabtiï ; mais il a vu encore «que ces fibres &
ces vaiffeaux étpient ouvertsà la pointe de cette
Radicule; qu’ils tiroient l’humeur de la terre;
& que cette humeur, après avoir traverfé la Radicule,
pénétroit dans la plumule. Le même
Obfervateur, en examinant les cotylédons d’une
graine qui n’étoit pas mûre , a remarqué les ramifications
des vaiffeaux qui couvroient leur
furface, & qui fe réuniffoient pour former trois
vaiffeaux, dont deux pénétroient la Radicule,
& le troifièmç entrait à angle droit dans, la
plumule,
Grew avpit déjà obfervë ces vaiffeaux. M,
Hedwig apprend que Leuwennoêk avoit vu dans
une châtaigne, les, deux vaiffeaux qui lient les
cotylédons avec la Radicule. Epijl. Anat. annexa
p. 223 , de même que dans les pépins des poires,
Epifi. phyf. p. 178. Duhamel, a vu auffi dans la
graine du haricot, les vaiffeaux qui unifient les
cotylédons à la Radiçule, & qui la pénètrent
en defeendant. En forte que les fucs des cotylédons
paffent dans la Radicule,- pour là nourrir
J’alonger, développer fes racines latérales, &
mettre en état de tirer des fucs pour alimeuter
la plurhuïe. M. Hedvngn’a vu cfe mèfflô.
dans les hàrïcpts, qu’un ..ÿaifféati partant de'
chaque cotylédon, qui s’inféroir dans, la.,Radicule
, en traverfant fon parenchyme & fa moelle,.
Ces yaiffeaux defeendent jufqu’à la baie de la
Radicule, & fe terminent par des ànaftomolesT
qui ôtent toute ifl'iie extérieure, aux fucs que*
les'cotylédons lui ont‘fournis par ces' vaiffeaux.
M. Hedwig appelle, ces yaiffeaux fucciferes. Dans,
lès'graines, qui n’ont qü’un cotylédon, les chofes,
fe- paffent de, ' même. M. Hedwig a vu qu’un
feul vaiffeau pénétroit la Radiçulé, & lui p or-
toit le fuc élaboré dans les ramifications du co-*»
tylédon.
Il réfùlte dé ces obfervations que le fuc formé,
dans'1rs cotylédons, ne peut arriver que dans:
la partie de la plantuie avec laquelle les' cotylédons
conimunique.pt, & cette partie eft la
Radicule. D’ailleurs,1 comme M. Hedwig Lob-
ferve, ce lue. devoir gagner le bas par là gravité.
Enfuite le bout de la Radicule étant hu—
meélé, fe gonfle, & fort de la cap fuie qui
l’enfermoit : il trouve, alors la terre humide,
prête à le recevoir : il s’alonge plus facilement
en bas, que s’i f 's’étc'tfdoit-en hauteur, parce.
qu’il 'eft plus facile de .déterminer le moùv.e—*
ment des fucs, vers la partie'inférieure, que
dé les lancer en . haut : outre ;cela, les tubes
médullaires font trop petites, pour'permettre
d’abord cette afcènfion des humeurs. Aufli la
Radicule fort de fon enveloppe long-tems avant
la; plumule ; & la Radicule a reçu un accrpif-'
fement fenfible, avant que-là plumule ait quitté
le; berceau où elle repofoir: comme ,op 1’obfervé
fur-tout dans les graines des plantes' frOmen-
tâcéès, quis’enracinentvigourcufement, quoique,
la plumule n’ait pas encore paru. Il faut ob-
ferver ici que la Radicule eft tellement déter-'
minéepour être une racine, que rien ne change
la détermination , & qu’ellfc s’enfonce, .en
terre , quelle que, fort fa- pofition : quoi-'
que toutes Iey parties; de la' plante développée,
puiffe'devenir racineJ ou . feuille , fui-
vant le milieu où elles font ‘■ placées. V oy e r
D ir e c t io n des branches, B o u t u r e s , M a r c
o t t e s . Il paroîtroit de-là que; la plantuie
diffère à cet égard de la plante , puifque la
plumule cherche toujours à gagner, lé Ciél, &
ne devient jamais Ridicule', & pùîfqùÈ la; Radicule
cheminé toujours dans la terre fans s?é‘r’
lancer dans l’àir, & fe couvrir de feuilles. II
eft vrai que les feuilles & les racines, font formées'
en miniature dans-cëtrc plantuie; mais ellesn’exif-
renr pas moins dahs la plante adulte; en forte
que ce phénomène tft peut-étire dù à l’aélion
feule des cotylédons, qui verfent leurs fucs dans
la Radicule 8c qui la décident à ê tre racine.
Voye{ B o u t u r e s , M A R çd tT E S .
L’utilité de fa Radicule eft prouvée par l’ex-?
péricnce. La plumule périt; û l’on retranche là
1! 'qu’elles avoienf faite. Il feroit curieux &. utile
I tdo fui.vre ,cette marche,. -,;r , ; , ,
' i p 1..°. L ’éçorce ,.bleffée' coupée fe ■ reproduit»
Voye\ É gorge, ’ Bo u r r e l e t , . P la ie. Elle ie
reproduit toujours facilement; c’eft même, par
leMnoyen feul de l’écorce, que toutes les autres
■ parties ;d€S plantes;peuvent fermer leurs plaies.
S'adiCÜlS pendawt la*‘gerimnation : s’il attire j
quel a plantuie combine alors à vôgéter, comme
Malpighi l’a obfevvd', il ie forme une cicaince, :
lirf- ' tïoeutl: i -férUe ïetraoehée., qui donne
■ na(lïance à des Boutons, :d!où il fort deux pentes 1
racines’; en forte que cètte efpèce de bourrelet i
Ou de noeud, devient une Radicule quiiproduit j
:. les1 mêmes effets que la véritable,.. & qui ^e3îr ;
c également au développement dé la plumule.
.. La Radicule . a .donc un douîffç ufage ; -H? j
: elle fèç’ôit jéè fiics que lés.cotylédons lui portént, i
par fçs! cànaux-qui communiquent avec elle ,
& ces lues y produ'iiènt non-feulemént le niqu- ,
■ vemerit, le • développement, un alongement
fenfible-, mais ils dilpofent encore les vaiffeaux
: à. fe pénétrer des fucs .tirés fie la terre ; & quoi- •
' que ces çanaux^des ' cotylédons foient fermés , |
& qu’ils ne communiquent ni .avec la môëlle, ,
ni avec le parenchyme1, ils'pourront faire naître ;
' ce t e ffet, par la dilatation.qtvils dccafiOntient •
dans la Radicule ’ conime M. Hedwig 1 a très- ;
bien obfervé. z.° Quand la Radicule a reçu de |
‘ cette manière tout le ■ développement qui lui étoit |
néceffaire dans cq moment de fa vie * ' elle
fournit à la plumule les fucs qu’elle tire dë la ;
terre, foit .par elle-même , foit par les racines \
latérales qui s’enéchappoRt. Voye\ C otylédons^ j
' G erminatioIï , Gr a in e , Plantui^r , :Pi>u- >
' MüLE.
REJETTON. Nouvelle pouffe d'es plantds j
auxquelles on a fait aùparavant quelque retran- ;
cheiiient. Après l’opéraiiqn, -il V5S-|
boutons , des .ÿjëüx, , d’oq .fortirOnt des jbpûh- j
georis qui n’attend,ent cjifùnë notivelie sèvë pour j
fe montrer. Il eft aifé d’expliqp?*' de qui fe jpams j
.dans ce moment. Quand on. fait un retranche-j
. ment à une branche, o.u , quand on a retranché |
la branche elle-même, la sève continue à fe;
porter vers les.parties.Retranchées: & , comme;
elle ne . peut 'les nourrir,, puifque ces parties j
tfexiftent plus,: 'elle, bîiigne.: lés'germes.rëpandits \
dans lè voifinage. de la feélion : cèux-ci tjoilyëht ;
alors une nourriture plus, abondante cjifo celles ^
qu’ils ^voient d’abord : elïe;fert à leuf développement
,’ elle lé hâte : ou peut - ê'tré mèm^ elle
le détermine , & fait éclore àmfi des boutons qui
donneront naiffance fi des branches ,développées
par la sèÿè qui continué dé, lés.nourrir. • '
REPRODUCTION. Ce fut'un phënomépc
bien remarquable que celui qpi s offriq a ;^Qb- ,
fervatqur attentif, .lorfqu’il vit la . pl^ie {d,Uii
arbre fej. cicattifer , une branche reparoître.à; !3
place de celle qu’il avpit enlevée. S On efp.rit
occupé de; cette merveille, chercha fans doute ;
à trouver les fources &. les boraes de, cette production..,
à découvrir; quelles font les parties des,
végétaux capables de fe reproduire de cette manière.
Il s’efforça de-pénétrer enfuite comment
ces partiesibicfféçsparyenoient à réparer la pertq
, -Si l’on ; coupe une-jbranchery une racine, la
branche, ,1a racine fe reproduiront., mais ce fera
- pouffant..des branches ou -des. racines latèra-
J e s ^ ^ In e jfo-nt ’point, des- fibres iigneüfes de la
.brandi«^ ou de là-racine coupée qui Te proton-
.g en tm ais , ce font de nouveaux boutons voifius
de îà feiftiôn.qui fe développent : la partie coupée
ne s’-alonge.pins. Voye\ Bo u r r e le t , BouTtiRE.
/ Ge: n’pft pas ..tout, l’écorce .& toutes fes parties,
les ràcines, lés branches, les feuilles,, leufs
pétioles-.,, peuvent produire, des nouveaux boutons
^qjU-irdpnnerônt naiffance. à des nouvelles plantes»
Bouture. , ....
irp a ro jt que Içsi'hQutohs- à feuilles,, avec leur
bourrelets , . peuvent fe reproduire de même ;
mais j’ignore,fi les, boutons à fruit offriroient le
même réfultat. Je, fais feulement que.,l’on peut
lés enter | & qu ils fui;vent ■ alors, .leur deftinéé.
Néanmoins ; comme le b'ois; s, ies pétales & les
-partieSr qui forment les.. ffenrs. ne le _, reproduisent
jamais- je fuis fort porté à çroi'ré que les
boutons à fruit , qui ne font qiîe la fleur ehfer-
■ mèe dans fes. écailles ne fe reproduifent pas.
II.® Ces répro.dudions fe font le plus promp*-
i renient, & le plus vigoureufement poflible, lorl-
' que la plantq eft adulte.. Plutôt, elle fouffre trop
aës.retfàncheinens qu on peut lui faire,foit par
,l’écouiement de fa plaie, foit par lés reffources
quei-cès perites emportent, à .la planté. Pliis tard,
lôrfqué la plabtè'eft vieille, l’écoyce offre moins
"de reffources, elle renfenne une quantité moin •
' dre désTucs , il ÿ en arrivé peu ; mais chaque retranchement.
oonfidérablo. occafionne une reprô-
du.dipq, qui fejfait.remarqtier. On voit les vieux
trqn.es des. arbrés 'q ü ’on a fc-ïé, fe couronner en-
eprè 1 1 f e u i l le s ',f a iç e des efforts pourfe coti-
. vrir de branchés. Mais, tant que la plante végète,
' ëïlè! travaille' à 'réparer Us pertes quelle
peut fpuffrirpar. dgs nouvelles produèlions.
U V IL fatu çdniidèrer chaque plante comme
contenant dans fon écorce le germe d’une foule
de fibres d^des boulons furnuméraires , qui ne
Te développer pût que dans des cas particuliers»
Ft ,..fans tceJR, comment pouf foit-en imaginer
quuhè branche /une fimple feuille puiffer.t reproduire
une plante .entière, fi les parties,qui fe
dérëloppent en elle, he contenoient pas tout ce
qui' èft néceffaire à la vie végétale , fi oes parties,
développées, ces germes n’avoient pas tous
les organes des tiges, des branches qu des plantes
qui en fortefit ? Sans cela comment ces fractions
dé .végétaux fourniroicat-elles des végéq\px c ifc
tiers ? | :