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tion eft prolongée, ces vaiffeaux, qui paroiflbient
entiers , n’offrent que des parties rompues, des
apparences de poils, avec une fubftance cellulaire
qui en fait un tout ; car les mailles, les
véficules, unies entr’elles par des vaiffeaux, s’uni f-
fent encore de même, avec les fibres ou les vaif-
ieaux.
Les fibres confidërées comme des vaiffeaux ,
ne font peut-être qu’un tiffu cellulaire véritable.
C ’étoit l’opinion de Cefalpin 5c de Tour-*
nefort. C’eft celle de Ludwig. -Et l’on eft confirmé
dans cette idée, quand on obférve avec
un microfcô-pe très - fo r t , la tranche d’une tige
d’amarante qui a environ une ligne : on y voit
plufieurs couches circulaires, dont les côtés font
remarquables par une couleur plus obfcure, 6c
par une Opacité fenfible. Mais, dans le milieu,
on découvre une place blanc tranfparent, un
tiffu cellulaire reffemblant à plufieurs véficules
réunies. On peut diftinguer cet efpace de celui
qui enveloppe les côtés extérieurs des vaiffeaux.
Et en renouvellent l’obfervation fur le même
morceau, ou fur la même tranche, il eft arrivé
quelquefois que cet efpace vafculaire obiervé
dans le milieu de la tanche avoir difparu. En
fuivanr ce p h é n om è n e f^ o u v e que ce Parenchyme
intérieur eft plus ou moins adhérent fui-
vant les circdnftances, 6c qu’il difparoît plus ou
moins vite. Quand la plante fe porte bien y ce
tiffu cellulaire remplit la capacité de cet efpace.
Mais quand la plante dépérit, le tiffu cellulaire
femble diminuer ; parce qu’il eft moins gonflé,
6c le vuide devient plus grand. On peut foup-
çonner que cela avoir été obfcrvé par Leuv/en-
hoëk , 6c d’autres qui avoienr imaginé voir des
valvules dans les vaiffeaux des plantes, 6c ils n’a-
voient peut-être remarqué que l’apparition ou la
difparution de ce tiffu cellulaire, logé dans l’intervalle
de quelques vaiffeaux des plantes.
Le Parenchyme embraffe encore les vaiffeaux
ou les fibres comme je l’ai dit • on le voit fur- '
tout adhérer à leurs orifices , ou à leurs extrémités
; 6c l’on fait que ces vaiffeaux ou ces fibres
doivent avoir une foule d’prifices ou d’éminences
fur leurs furfaces, qui les lient au Parenchyme.
C ’eft ainfi que le Parenchyme forme l’écorce
avec ces vaiffeaux ou ces fibres. Mais lui - même
eft compofé de vaiffeaux, 6c fur-tout de véficules
, comme on peut facilement l’obferver ejans
les jeunes plantes. Voyç\ Couches corticales,
E corce, Va esse al x .
J ’ai dit que le Parenchyme communiquait
avec la moelle. Voye\ Moelle. Mais que ré-
fulte-t—il de cette communication ? C’eft enepre
ce qu’on ignore. On pourroit erpire que le
Parenchyme nourrit la moelle tant qu’ils peuvent
fe communiquer, 6c que la moelle fe fèche aufiî-
tùt que cette communication eft rompue par
l ’endurciffement du bois qui met un oblige le !
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au paffage des vaiffeaux ou des fibres qui forment
leur union.
On obferve ce Parenchyme dans les feuilles.
Voyc% F euilles. Elles paroiffent le contenir
en très-grande abondance : on le trouve fous
leur épiderme : il eft formé par des véficules
comme dans les pétales qui en ont aufli. .Elles
abondent dans les graines.En général, onretrouve
par-tout dans les plantes ces réfeaux compol'és
de véficules ou d'utricules d’une forme ovoïde
ou fphérique.
La couleur du Parenchyme n’eft pas précifé-,
ment la même dans toutes les plantes : mais elfe
y eft plus ou moins verdâtre en paflânt au
blanc.
On apperçoit dans les écorces du chêne, du
peuplier, quelques corps durs qui ont une figure,
cubique.Cescorps fe divifent par grains, & comme
Duhamel 1c fuppofe, ces grains pourroient n’etre
qu un amas de tiffu cellulaire. Au refte, ces corps
ne fe trouvent pas dans l’écorce des jeunes chênes:
ce qui prouve qu’ils ne font pas eflëntiels à la
végétation..
Quand on réfléchit fur la nature du Parenchyme,
fur fa quantité, fur fou exiftencedans
toutes les parties du végétal, on conçoit bïen-tôt
qu’il doit avoir les plus grands ufages.
11 paroît d’abord que le Parenchyme contribue
à la cohéfion des végétaux & à leur fiabilité,-
C’eft lui qui lie leurs fibres ; qui eft la caufede
leurélafticité, puifque toutes les fibres qui forment
les plantes feroient éparfes 0ns lui. 11 fait donc
leur force & leur reflort : & il çonferve c«t
avantage dans les plantes ligneufes, lorfque la
réfine qu’il fabrique fe défl'èche dans l'çs véficules
& les remplit.
C’eft dans le Parenchyme que s’élàbore l ’air
jmr fourni par les plantes au foleii ; comme je
l’ai fait voir en. écorchant des feuilles de joubarbe
que je plaçai alors fous l’eau. Elles continuèrent
à rendre leur air pur comme auparavant
-, tandis que l’épiderme n’en rendoit point
du tout. Voyez mes Mémoires fhyfico-chimique s ,
T, I. C’eft le Parenchyme que la lumière du
foleii peint en vert en y décompofant l’eau 8c
l’air fixe. Voyez Etiolement , L umière.
Ce Parenchyme renferme encore de l’air;
fes véficules en font pleines ; & on peut l’extFaire
par le moyen de la pompe pneumatique : foit
que cet air y i'oit amené par des fluides qui y
arrivent, foit qu’il le fuce avec l’air fixe contenu
dans l’eau. Le Parençhyme de l’écorce produir
à cet égard, le même effet que le Parenchyme
des feuilles.
La couleur des pétalçs dépend aufli du Parenchyme
: c’eft lqi qui paraît préparer les fucs
qui le colorent, Voyez Couleur, des Pl an te s .
Le Parenchyme contient des fucs utiles à la
végétarien. Les filiques des plantes légumineufes
font pleines de ftics quand les racines y croiffent.
P A R
Mais, quand les graines ont atteint leur perfeéhon,
.les filiques fe dcffèchen;. Ce qui montreroit que
les fucs de ces filiques ont été préparés & employés
gu profit de la graine. Il faut dire, la même
chofe des fruits pulpeux. On peut conclure de
tout cela que tous ces Parenchymes différens
parleur place, diffèrent aufli par leurs propriétés.
Car. enfin celui qui fe peint en rouge qui a une
odeur particulière) n’eft pas celui qui eft vert
ou fans odeur. A plus forte raifon, le Parenchyme
de l’écorçe ne fauroit être le même que
celui des feuilles, & encore moins celui des pétales.
Mais nos fens ne peuvent fe repréfenrer
les différences qui doivent exifter dans cet organe
confidéré fous ces différents points de vue
& dans ces différentes places.
Il paroît que les fluides contenus dans le Parenchyme
y éprouvent un mouvement : les
vaifl’eaux qui partent des racines fe terminent
au moins dans le tiffu cellulaire. Mais les fluides
que ces vaiffeaux y amènent pourriraient s’ils y
étoient flagnans, & ils détruiraient l’être organil'é
dont ils font les alimens. D’où il réfulteque ces
fluides doivent fe mouvoir pour s'élaborer, fe
conferver & nourrir le végétal. D’ailleurs les
véficules du Parenchyme communiquent entre
elles, & avec les fibres ou les vaiffeaux de la
. la plante. Voyez Ecorce. Outre cela cette matière
fpongieufe, qui forme cet organe, peut faciliter
l ’aicenficn de la fève : il femble au moins que
les plantes, qui pouffent le plus rapidement, font
pourvues d’une quantité plus grande ae cePa—
renchytne ou de cette matière fpongieufe. '
On eft forcé de reconnoître que le Parenchyme
élabore les fucs : on a vu l’aélion de la lumière
fur lui : c’eft encore dans/ cette' partie que fe '
réunifient tous les petits vaiffeaux : c’eft-là où
dans fes filtres que fe préparent les fucs propres
& tous cefix qui peuvent être convenables à la
végétation : c’eft dans le Parenchyme des feuilles
que fe fait la plus grande excrétion d’eau fuper-
flue, d’air pur, de fines épais : & tout cela s’opère
dans le moment où l’élaboration doit être la
plusgrande, lorfque le foleii .agit fur les feuilles.
Mais ceci parait fe confirmer encore par le
changement que les fruits éprouvent en mûrif-
fant.
Il me femble que l’élaboration des fucs dans
le Parenchyme des plantes peut fe "démontrer
quand on confidère fes plaies des arbres, qui
ne fe réparent que par le moyen du Parenchyme :
lui feu! eft fufceptible d’extenfion : lui feul fe
gonfle pour former un’ bourrelet qui eft un dépôt
du fuc nourricier , qui développe l’écorce,
le liber, le bois, comme les boutons, ou fes
racines.
Il paraîtrait donc que le Parenchyme efi l’organe
vraiment végétant dans les plantes. Aufli
l ’on peut croire que la différence du tiffu cellulaire
dans les plantes fait peut-être la différence
P E D aif
des pla%es entre elles par la différénee de leur
organifarion 8c par conséquent de l’élaboration
qu’elles font éprouver aux fucs qui les rem-
p liftent.
Ce tiffu. cellulaire contrarié par le froid peut
repoufter les fucs qu’il' ne fauroit élabsrër. Il
fe dilate fans doute par. la chaleur pour recevoir
tous les fucs qui peuvent y être attirés. C’eft
vraifemblablement par l'alternative de la con-
traélion & de la dilatation dans les anaflomofes
des vaiffeaux avec les utiicules que ce phénomène
fe produit. Et à quel autre organe
pourroit-on confier l’élaboration des fucs qu’à
celui où ils abondent 8c où ils éprouvent tant
de modification ? Et à quel autre organe pourroit-
on attribuer la différence des bois, des fleurs,
des feuilles, des odeurs, des goûts, des couleurs,
qu’à celui où fe préparent les fucs qui doivent
baigner toutes les parties du végétal 8c déterminer
leurs propriétés ?
En un mot, comme ce Parenchyme exifte
dans, toutes les parties de la plante, il y agît
par-tout, il y combine par-tout, il fe lie partout
avec les vaiffeaux : il eft donc par-tout,
comme je le difois en commençant, famé de la
plante. Aufli la plante fouffre quand/on lui
. enlève les feuilles -, elle périroit lî on les lui en-
levoit toujours : tout comme elle fouffre & périt
quand on lui ôte fou écorce.
PEDICULE, PEDONCULE, PETIOLE. Je
rapproche ces trois mâts parce que les deux
premiers font prefque fynonymes, & que le troi-
fième a les plus grands rapports avec eux.
Le Pédicule ou le Pédoncule fert à foutenir
les parties'de la fruélification. Le Pétiole porte
les feuilles. Ôn fe fert pourtant fouvent du mot
de Pédicule pour défigner la queue des feuilles.
M. le Chevalier de la Marck dit, que le Pédoncule
eft ce .prolongement de la tige ou des rameaux
des plantes qui foutient les fleurs & les
fruits, St qu’on nomme vulgairement leur queue.
Le Pédoncule eft aux fleurs ce que le Pétiole
eft aux feuilles.
Le Pédoncule eft un organe bien remarquable
par fa nature , & la manière dent il produit
fon effet. Il eft recouvert par l’épiderme. On
obferve pour l’ordinairer dans fes deux extrémités,
deux renflemens qui s’annoncent déjà un
peu au-defftis de chacune d’elles. Ce Pédoncule
eft formé par un alfez grand nombre de
faifeeaux de fibres étendues, fuivant la longueur
de cet organe : & il ne femble pas donner
naiffance à des ramifications qui s’écartent fen-
fiblement du faifeeau principal.
Ces fibres d’abord tendres 8c flexibles, dans
les jeunes fruits, sfendurciffent à mefurc qu’ils
prennent de l’accroiffement : elles deviennent
enfin prefque ligneufes. Leurs faifeeaux font
remplis de parenchyme, qui s’endurcit avec
les fibres. On voit ces faifeeaux fe prolonger,