
L e V itellus eft une partie de la Graine qui
fe préfente à PObfervateur fous différentes formes.
Elle eft placée peur l'ordinaire entre l'albumen
& l’embryon-, mais elle eft différente de
l’albumen & des cotylédons. M. Goérftner remarque
que , quoique le Vitellus ait été obfervé par
Malpighi & par d’autres Phyftologiftes, cependant
il n avoir pas été nommé par eux.
On reconnoît le Vitellus, i.° parce qu’il eft
étroitement lié avec le germe. z .° On ne le voit
jamais paroître, après La germination, hors de
la première enveloppe 7 mais il difparoît, fans
doute lorfqu’il a fervi à l'éducation obfcure de
la plantule. j . ° Si la Graine à un albumen, le
Vitellus tient le milieu entre lui & le germe;
de manière qu’il peut être féparé de l’albumen
tans lui caufer aucune altération dans fa figure.
Lp, Vitellus paroît air.fi un organe tout-à-fait
diftinél de l’albumen & des cotylédons, auxquels
on peut l’enlever facilement fans nuire à leur
çxiftence. -
La figuré de ce virelfhs eft -tout-à-fait variée :
il feroit très-difficile de la repréfenter avec
toutes-fçs variétés. Elle eft la plus fimple dans
la Graine des plantes, appellées imparfaites, des
fougères, des îiiouffes, &c. LeurGraine ne fem-
ble qu’uij Vitellus -, mais fans doute c’eft parce
q u e , dans une 'Graine fi petite , il n eft pas ailé
de diftinguer toutes-les parties qui la condiment.
Cependant .en fùivant avec attention tes Graines
dont je Viens de parler, on trouve que
l ’albumen reffcmblercit aflez au Vitellus. Dans
d’autres, ce Vîtellüé reffemble aux cotylédons.
Le viieiius, des graminées. a la figure d’une écaillé
à éçu - le gernie eft dans la partie antérieure.,
Falbumen eft dans la partie poftérieuré -, on peut
obferver ici clairement que le lien de ce Vitellus
avec l’albumen n’eft point organique • mais feulement
fuperfiçiel ; tandis que le Vitellus .fe lie
inanifoftement avec le germe par infertion pratiquée
vers la radicule-, la plumule eft au contraire
conftamment libre , & tout l’embryon
repofe fur le ni ion qiie l’écu forme par fa partie
antérieure-, quelquefois l’embryon y eft tour-
à-rfait découvert; quelquefois il y eft plus ou
moins enveloppé.
L es C otylédons font des parties organiques
e la graine, fini pies ou divifées, mais toujours liées
avec h plumule & la radicule d'e l’embryon -, elles
fe développent pendant la germination, & elles forment
les premières feuilles de la plante ; ces feuilles
diffèrent, pour l'ordinaire,des fouilles qui fe
développeront enfuîte. Jungius.les appelle Vulvoe
fçminales.. Le Baron de Gleîchen leur donne le
310m à&Lobi feminales. D’autres les ont défignées'
Foliota Jeminalïa. Linné adopte le nom de Cotylédon.
V. COTYLÉRONS, FEUILLES SEMINAIRES.
Les Cotylédons fembJent des parties intégrantes
du germe. Quelques Graines n’ont qu’un feul
Cotylédon ; d’autres deux ou plufieurs, Ils font
toujours étroitement unis au' germe dont ils pa *
roiftent faire une partie. Lorfqu’il n’y a qu’uu
Cotylédon,, il eft un prolongement médullaire
du germe-, fa tige eft plus ou moins éloignée,
de la radicule, comme en Fobferve aifément
dans les graminées. Les Cotylédons doubles par ■
tent des fiflures qui divifenr la partie du germe
oppofée à la radicule en deux parties égales.
Ces Cotylédons ne femblent d’abord que des
tubercules qui conlervent cette forme en plufieurs.
efpèces de Graines. Mais, dans d’autres
efpèces, ils fe changent en lamelles qui forit-
nourries par les liqueurs del’amnios. A mefure
que ces lamelles fe développent, elles perdent
leur forme plate 8c droite, & elles prennent
peu-à-peu celles--qu’elles auront, lorfque la
Graine fera mûre. Mais tout cela eft auffi déterminé
qu’il eft pôfilble, & il n’y a point de.
parties des plantes qui offrent une auffi grandp
régularité dans leur-forme, & autant d’uniformité
dans les progrès de leur développement,
que les Cotylédons.
La conftruéfion des Cotylédons préfente trois,
parties, Vëpiderme, le pa enchyme, /, s vaijft aux
& les trachées. Je ne crains pas d’entrer dans quelques
détails, ils font tout-à-fait particuliers aux.
Graines. Aufti j avois cru pouvoir les négliger en
m’occupant des Cotylédons, fous un point de vue.
plus général % au lieu que,dans cette analyfe de
la Graine , il convient de la montrer avec routés,
fis dépendances; comme on voit une machine
montée,, après en avoir deffiné féparément toutes
les pièces.
^ L ’épiderme enveloppe toiuèpa furface des Cotylédons
r il paroît recouvrir, le germe avec eux :
il eft le filtre-au travers duquel paffe la nourrie
ju r e qui développe les cotylédons & le germe.-
dans la Graine naifiànte, de même que lorfqu’elle-
a germé.
Le parenchyme du Cotylédon tient à l’écorce-
- intérieure du germe.. C’eft un tiiTu cellulaire dans,
lequel î! fe forme des parties1 huileufesfarineiifes.^
& d’autres matières qui s’épàiîlîifênt pour fournir
enfoite, en fe.délayant, un aliment à la plantiile..
La maffe des Cotylédons eft en général- herbacée
: elle approehe .de la matière qui forme lés.
amandes. Il paroît que les Cotylédons doivent être-
les nourriciers du germe, avant la germination-
par les fires qu’ils filtrent & qu’ils portent fans. -
doute dans la radicule, & de-là-dan s fa plumulej
mais , après lia germination , il fenibîe que lés-
chofes fe p a fient autrement, les fiics non rriciers-
pafient viaifemblablement de. l ’embryon dans lés
Cety-éçîons, où ils s’élaborent comme dans lés
fouilles ; c’eft peut-être pour cela qu’on y trouvé;
des-trachées : ce qui devient fenfibïé,. quand on-'
emploie les injections.
Le nombre des Cotylédons eft très-déterminé ;
il offre aùffi un moyen pour perfeélionner là
nomenclature Botanique.
On compte des Graines fans Cotylédons: elles
paroiflent privées d’un germe fenfible, & n’offrent
qu’une cicatricule avec le rudimens d’une radicule
, comme on l’obfervè dans les fougères.
La plante fe développe alors (ans feuilles lémi-
nales, & elle fe montre d’abord avec les feuilles
accoutumées. Aufti ces plantes fe multiplient
plutôt par boutures que par Graines , comme
les lichens & les conferves.
Il y a des Qraines qui n’ont qu’un Cotylédon,
& dans Jefquelleson le voit feul au fil-tôt qu’on
peut l’appercevoir : d’autres ont ce Cotylédon"
l'eu! quand la Graine eft mûre ; mais auparavant
il étoit féparé en plufieurs lobes. Enfin, quelques
Graines en germant donnent naiflanpe a une
vraie foliole ; tandis que d’autres n’en prôduifent
point , comme on le voit dans la culçute.
Les Graines ,qui ont deux Cotylédons, font
les plus communes, Il eft-difficile de diftinguer
également bien ces Cotylédons dans toutes les
Graines, ' quand elles font mûtes; mais on peut
les compter tou-joursv avant. cette maturité. Ces
Graines en germant prôduifent deux feuilles fé-
minales qui s’élancent dans F air, tandis que les.
Cotylédons reftent en7 terre, ou paroiffent feulement
à la furface., ce qui les a fait diftinguer
en Cotylédons fouterrains & aeriens.
Les Graines , qui ont plus de deux lobes, ont
été appellées poly-cotyiédones. Les efpèces de
- ces plantes ne font pas communes. Le nombre
des Cotylédons dans les Graines dé chaque efpèce
de plantes eft très-confiant.
Quant.à Fépaifleur, des, Cotylédons , ils font
ou gonflés,,, ou plans d’un côté & convexes de
l’auEre v ou comprimés , de manière qu’ils font
plans des jeux; côtés, ou * foliacés reffeipblans
aux feuilles.
La grandeur des Cotylédons eft telle que les
plus grands rem pli fient la coque, de la Graine,
les Cotylédons médiocres ne rempliffent pas parfaitement
cette coque-,, les petits n’en occupent
pas la moitié, & ceux, qui font les plus petits
fe diftinguent à peine avec des verres.
La- fituadon abfolue des Cotylédons , .eft toujours
vers la - partie fupérieure de" la radicule.
L eur pofirion relative eft extrêmement variable,
■ foit qu’on la combine par rapport à eux , o u '
avec les différentes parties de la Graine.
Quoique les Cotylédons foient contenus’ dans
■ une enveloppe , on remarque cependant dans
quelques Graines au travers de cette enveloppe|
les afpérités produites par des divifionsde fibres,
quelques fentes de pe tits lobes’& même' des trous. 1
Les Cotylédons ont fouvent Infigure du germe : ;
on trouve fur - tout cette- refiemblance dans les ■
monocotylédons. Mais lès Cotylédons des autres
Graines offrent une-furface plus ou moins plane,
courbée , découpée & en volutes.
I La-couleur d.es. Cotylédons eft une des; différentes
nuances du bbuiC; qui tire vers, le jaune,.
Mais ces Cotylédons verdi fient en germant ; fanîr
doute par l’influence de la lumière. 11 n’y a
guères que les Cotylédons des amarantes qui rougi
fient. Les Cotylédons n’o'nt point d’odeur, &-
s’ils en ont I elle n’eft ni douce ni aromatique ;
leur faveur eft amère dans quelques-uns , àcie
dans d!autres, farinçufe dans ie plus grand nombre,
& quelquefois douceâtre.
Il me refte -apparier d.e l’E mbryon ou du
G erm e. C’eft pour cette partie qu’eft fermée
l’organifation de la GraÎBe ;- c ’eft pour fa cônfer-
vation , fon développement, que tout ce que
l’on voit dans la Graine a été'préparé. Çoefaipm
l’appelle,corculum, quelques Phyfioiogiftcs lui ent
donné le nom de plante J'cminale. Adanfon 8c
Goérftner, le diftinguent par le nrot embryon. Je
me fuis toujours fervi de celui .de germe ,
" parce 'que j’ai adopté le fyftême de leur développement
inconnu à quelques - uns de ceux que
j’ai nommé ,: ou qui a été réjetté par les autres.
J ’ai déjà donné Fhiftoire du germe aux mets fécondation
& germe. J ’obferver ai ici. feu leu. ent que
d’accroiflement du germe n’eft pas le même dans
toutes les autres Graines : i l y en a où le germe
eft à peine un point perceptible , tandis qu’il
eft très-remarquable dans celles qui iaiflent diftinguer
la radicule prête à s’échapper de la prifon t
dans d’autres plantes, on, voit Ses deux extrémifos
du germe, qui font alorsfenfiblement plus grofies
que le refte.
La fubftance dugermê.ejl herbacée , charnue,
à l’exception de la Graine de la Rhizophora, dqr. t
la radicule eft prefque ligneufe. La matière du
germe paroît tout-à-fait. fimple ; il feinble que
la partie médullaire eft enveloppée .d’une écorce;
mais qe n’eft qu’une apparence ; car tous les.
vaiffeaiix de. la plante y exiftent , & on l’ap-
pefçoit dr,ns les germes de plufieurs Graines „
comme dans les fèves.., où. Fon diftinguc les
vaiffeaux qui unifient les Cotylédons, à la plan-
tule. :
La figure du germe eft plus on moins d été ruminée
par les Cotylédons. Elle eil aufti très-variée
: elle refiemble à un fufeàu, à une pyramide,
dont la radicule-formeroit la.bafe, & qui s’am-in-
ciroîten s’élevant : eile eft fungifonne ;■ de la bafe
étroite de la radicule, il s’élève une efpèce de
chapiteau qui s’élargit. ~ elle eft auffi pateiliforme ;
la-radicule eft un très-petit tubercule terminé-par
une capfüle rondé'. Mais lés .germes offrent mille
variétés, les- uns font droits,.'les autres fé ‘ courbent
de toutes manières, l î feroit impoffible de.
faire confioître les .refioitnces de la Nature pour
varier-fes formes, il fufrit d’en avertir pour en-
■ gager les Obfe.rvatc-urs à chercher fes variétés* à
en étudier les eau fe s , & en découvrir lesufages.
Quant à la fmiation; du germe,, elle eft telle
que fa »radicule s’approche de la furface de ta
Graine , tandis que la phjmule &..les Cotylédos*