
.produire le tout avec fes parties ,.fi. cette partie
n’en contenoit pas tous lesélémens. Il efl peut-
être peu de phénomènes plus propre1 à étonner:
-car enfin cette partie d’une feuille qui devient
un arbre, produit fans aucune fécondation nouvelle
toutes les parties d’un arbre entier, avec fes
fleurs & fes fruits propresà propager leur efpèce.
Mais ce qui; étonne ici pour cette feuille l doit
étonner de la même manière pour les boutures &
les marcottés.
La Phyfic-logie végétale efl ainfi remplie d’une
foule de phénomènes dont notre ignorance fur-
prencl notre raifon, & dont les yeux les plus
■ éclairés de quelque Philofophe heureux dévoileront
le myftère. «
. Mais où efl la puiffance qui produit cet effet
fu r la plante qui lie fouffre aucun retranchement
qui ne celte de. donner naiffance à des nouveaux
êtres depuis le commencement de fa vie
•jufqu’à fa m or t, en produifant un nombre plus
-ou moins grand de rameaux , en fourniffant un
nombre plus on moins grand de racines , de
feuilles?- Car enfin, en fuppofant une plante vivante
dans un point quelconque de fon exif-
•tance, on lui fuppofe les moyens de vivre & de
fe eonferver, mais ce n’efi pas cela, elle.a encore
une furabondance de vie qui paroît par une foule
de rameaux, &c. qui naifïent,croiffent & fecon-
fervent pendant toute l ’année. Il y a donc toujours
une furabondance de nourriture qui fe
portera dès germes particuliers pour les développer
, comme elle s’y porte Jorfque les retran-
îchemens nous rendent cela plus fenffble. Voye^
«Accroissement.
FECULES. Quoique l’obfervation feule des
plantes né permette pas de difiinguer cet élément
conflituant qu’on trouve dans la plupart
•de leurs parties, par le moyen de l’eau ; j’ai cru
■ qu’il convenoit d’en parler comme d’un élément
•des, végétaux qu’il efl 'important de cônnoître.
On voit déjà que, fi je me fers du flambeau de la
Chymie , pour éclairer ce fujet ,.je me bornerai à
profiter de la lumière qu’il répand fans l’analyfer
« 1 fans m’occuper des moyens propres à l ’étendre.
On ne peut d’abord fe difllmuler que cette
matière foir encore au berceau : & quoiqu elle in-
ïëreffe autant la curiofité par les découvertes
•qù’êîie promet, que l’intérêt particulier par les
avantages qu’elle doit offrir, elle a été très-long-
îems négligée. Ce n’eft guètes que depuis 40 ou 50
ans qu’on étudie les Fécules végétales, & il n’y a
qu’un bien petit nombre de Chy milles qui fe
foient dévoués à cette 'étude.
Les fucs que les plantes laiffent échapper ou
•qui font forcées, à les rendre par des incifions,
les fucs exprimés des plantes dépofent une partie i
■ •qui n’eft pas diffolùble dans l’eau; & ce dépôt fo r .
Âtie la Fécule. On en diflingue bientôt deux ef- \
fèces ; les Fécules blanches. & les Fécules cqîo-J
réés par d’autres couleurs.
La Fécule peut fe letirer en plus ou moins
grande quantité de toutes-les parties dés plantes ;
mais on la trouve fur-tout dans la graine des
graminées & des plantes légumineufes, de même
que dans les racines tubéreufes & charnues. Il
lernble que cette production efl le réfultat de la
nutrition de la plante, comme elle en elt l’aliment;
elle fort des fucs élaborés, elle remplit les ; mailles
du. réfeau végétal en fe mêlant-plus pu moins'à
toutes les autres matières qui l’incorporent avec
lui, elle fe trouve particulièrement dans les graines,
où elle épaifîit la liqueur obfervée dans leurs
germes fécondés, peut-être efl-elle alors modifiêé
dans la fleur d’une manière convenable pour fe
fiitrer dans les graines & y nourrir la plantulc.
Comme on trouve cétfe Fëculè dans toutes.les
parties -du végétal, elle ne peut y être apportée
que par les fucs qu’il travaille & par la combi—
naifon- dès matières qu’il s'approprie. Eh ! qui
peut douter que cette fublfance n’entre dansfa-
liment de la plante , puifqu’elle a fervi à fon développement
dans fon enfance ? c’efl le lait qui
l’a nourrie, & fi l’on en retrouve quelques produits
dans les racines, dans les feuilles,dans l’écorce
, dans la matière ligneuse ,-on voit cla-ï-
rement qu’elle fe reproduit toujours & qu’elle
fert ainfi toujours à la nourriture du végétal.
Mais quelle efl la nature de. cette Fécule &
de fon ufage ? dans la Fécule du bled la matière
la plus abondante efl l’amidon ; fubflance mu»-
queufe, formant une colle avec de l’eau chaude,
indiflolubîc dans l’eau froide, fufeeptibie de fermentation
& ne fourniflant par l’analyfè qu’un
acide végétal avec une huile pefante, \
On trouve enfuite un corps glutineux, vég£*
to-animal, comme quelques-uns l’ont appelle ;
il s’attache comme les réfines à toys les corps
fecs ; & il efl indiffoluble dans l’èau ; mais il fe
rapproche des gommes par fa réfiflance àTa&iofi
des efprits ardens * il ne fubit que la fermentation
putride comme les animaux ; & il donne
comme eux l’alkali volatil; mais ce corps gluti-
neux efl diffolùble par les acides végétaux comme
le vinaigre & la crème de tartre. M. Berthollèt
en a retiré la mofette en traitant ce gluten
avec l’acide nirreux, & il foupçonne l’acide
phofphorique.
Enfin on trouve dans la Fécule une matière
douce, poiffante , diffolùble dans l’eau froide,
de la nature des corps fucrés & fufceptibles de
la fermentation fpirituelle.
Tel efl le réfultat del’analyfeque MM. Macquer
& Fourcroy , donnent de la farine du froment.
Il efl vraifemblable que les autres Fécules varient
-pour les proportions de leurs parties çonftituantes.
Il efl plus vraifemblable que cette différence exifle
dans les Fécules des différentes parties d’unie
plante. Mais il efl certain que les grains des autres
#
plantes fournirent des quantités différentes de
eesfubflances;' qu’elles contiennent, par exemple,
moins de matière glutineufe que le froment. Les
racines ne fourniffem prefque que 1 amidon. »
'Avec cette connoiffance des végétaux , on n’efl
pôinr étonné de la fermentation que toutes leurs
parties peuvent.fubir ; on comprendra la diverfiré
d’àliments que la différence des. mélangés, pourra
préparer. On comprendra la germination prefque
inexplicable autrement; la matière niucofo-fucrëe
qùi fermente très-facilement,-fait fermenter comme
un levain la matière amilaeëe , & diffout par
fon acide la matière glutineufe, en forte que toutes
cés fubflances .forment une émulfion , un lai t v é - .
gétal pour le germe que la matière'mucofo-fucrée
a tiré 'de fa torpeur en excitant ïon irritabilité, j
On peut croire que cela fe renouvelle au Printems 1
pôur ranimer la végétation & nourrir la plante, j
IFfaùt peut-être en dire autant pour la maturité
dès fruits. Voyé\ Germination , Maturité,
VÉGÉTATION.
• Rien ne prouve mieux la préfence univerfelle
de cette Fécule mucilagineufe des végétaux , que
la-fabrique du papier ;■ M. Buquet l’obferve, Ce
papier efl fait avec des chiffons dé toile , compofée
df fil de chanvrë ou de lin , dont le rouillage
avoit détruit une partie de ce mucilage : cependant
ces fquçlettes végétaux fourniffent encore
par la fermentation., un mucilage qui produit le
papier en fe defféchant.
-Les Fécules 'colorantes.font bien moins connues
que celles dont je viens de parler. Rouelle
foupçonnoit que la partie verte avoir de grands
rapports avec le gluten de la farine ' mais les-
caractères chymiqües de ces deux fubflances font
trop différens. pour les rapprocher.
■ Quand on a vu la variété dès couleurs dans,
une.plante ; quand on à penfé que les mêmes,
ftics èn fe modifiant p'roduifent ces fucs différents
y quand ôn a obfett’é tju e laduraièré n’étoit
quaticl l’eau fe réfroidit, comme avec le brou’1
cle noix.
Il y a des Fécules qui font purement ré-
lîneufes, indiflolubles' à l’eau , diffolubles. pour
le plus grand nombre dans l’efprit ardent. Toutes
fe diflolvent dans les alkalis qui les mettent dans
l’étàt extraclif ou favonneux. M. Tingry à fait
voir que la matière de la cire étoit formée Clans
là Fécule verre; ce qui explique fort bien la
cire fournie parle cirier. J’ai fait voir encore qu$
la matière verte difloute dans 1 efprit—cle-vin ,
perdoit fa couleur quand elle étoit cxpofëé à la.
lumière & à l’air , mais que la lumière ne pro-
duifoit point ,cet effet , quand la lumière ne
■ comnYùniquoit pas avec l'air. Voyc\ meS-.MÉ—-
MOtE.ES,F li y S i Ç Û-Çh Y m iQ-UES T. I l l , LUMrÈRE..
pas toujours- la. caufe immédiate de ,cë's effets ; ;que le degré de maturité'où d’autres çirconfla'n- '
eës y influoienr, on s’eft convaincu bientôt que
cette fubflancê • c’ôloranre devoir être une prépa- :
ration particulière., fui)trié ; peut-être qu’elle
tènoit :dè/fbrt*F^s'-ffox-m>;flère‘s dë la vegéîàtiônj
Voÿt{ CduXEtJR.- -DÉS; PLÀN'TÉS \ M £T:miT£:); I
LüM'téré..
' La çonnoiff.nde des différentes Fécules‘qïiq. .
Macquer a claffées , en apprënant qu’i l doit -y -en
avoir plùiieurs autres efpèçes , éclaire pourtant j
fur la: nature, ,'d.e quelques-unes, l i a vu qu’un j
tïèst-grand nombre. de par:fies.;qoloraùtçsr végéta^; I
lçs füiir*ext|‘actives & fë diff dv(,nt trësr-facilement
c^ris l’èau,commeifàgarance:., &ç. : mais il paroît |
qü’imè!par;ftq.rë^néi3ie- .qfi lé fond de leurs,cou— J
l ç y r s d ’autres-,’matières.colorantes font réfino-
terreufes, compofées de 'félines & d’extrait; la j
réfme. diffontë. clans Teau-cfiaiicle.’ fe précipita j'
J ’ai-prouvé encore que la lumière rendojt plu—
' fleurs fois' aux- pétales des rofes de Damas, la.
I couleur que l’elprit-dc-vin leur ôtoitïucoeffive-
ment. • . .
En général; il paroît que le'fond de là couleur
des plan tes-efl jaunâtre , comme on le voit dans-
là plumule, & les plantes étiolées que la lumière
les verdit par la décpmpofition de l’eau qui leur
fournit petit—être l’air inflammable pour les huiles’
; & l’air:-pur. pour les acides ; tandis que la dé—
compofition de l’air fixé leur donne le carbone
néceflàire pour former ainfi les acides végétaux
les alkalis , Voyei É tiolement. .. Quoi qu’il en'
fo it , les principes immédiats des végétaux peuvent
être ceux.des parties colorantes : oü y trouve:
les parties extractives &'rélineufes , les-acides p ou r
les fixer & les animer ; le^alkalis pour les difeou—
dre.; les huiles graifes , pour former celles qui-,
font indiflolubles dans l’eau & l’efpri.t-de-v in..
Mais tout cela n’offre que des réfuitats de notre:
petite Chimie’ bien éloignés des rëfultats que. lai
Nature ppèrè dans fes .laboratoires.
FENTEdes arbres. On apperçoit fur lés arbres:
qui.ont quelques années,,-des Fentes qui fe pro-
lo’ngént dans fécorce perpendiculairement au
■
terreiny q,ui fQnt.all'e.z- voifines les-unes des autres.,
& qui ne s’ écartent- de cette perpendicularité
que lorfqu’elles rencontrent: un n.xud ou
quelques branchés ; pour l’ordinaire,- elles Icm-
blent reprendre., cette direélion , quand elles ont:
dépaffë l’obfladè qui: les gênoit, parce, que les-
fibres iignéufes qui à voient tourné cet ob fia cle
à leur direction perpe-hdicula-ire , fe féparent dans>
le irême fenspour ToVmer la Fente..
L ’épiderme ,:des arbres; .comme leur écorce,.
étoit fait 'pour s’étendre à meftirè que l’aibre-'
groflit, & poiif îe.couvrir dans fa grofleur. Mais-
quand là végétation .efl trop vigoureufe , quand
Fépiderme n’a pas le tems de s’étendre-, .il faut
qu’il- fe. fende: dans, le .fqns.le; »moins réfifiant.
'Ç’efl pour cela que l’ëpiçlêrjne; des arbres .qui
pouffent avec force, éclate,, tandis que l ’épiderme
dès arbres foibles n’èclate jamais.On obfervé 1s:
jméine phénomène quand1 on; pincé, les arbres ;,