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une double fpirale autour des branches, comme
fur le pin: cependant cette difpofi don n’eft pas
rigoureufe ; car les vrais Boutons des pins font
placés au bout des branches, &f non dans les
aiffeiles de leurs feuilles. J ’obferrerai ici que les
Boutons à fruits fuivent les Boutons à bois, en
• forte que ce que j’ai dit des premiers, peut &
doit s’entendre des autres, à l’exception d’un très-
petit nombre de plantes, comme la Mimofa &
fa Gleditlia, où cette difpofition eft un peu differente.
Tandis que les Boutons à bois font placés fur
toutes les branches du poirier, les Boutons a
fruits font fur-tout remarqués à l’extrémité des
petites;branches qui s’étendent peu, qui font
garnies de feuilles, & qui fcmblent plus remplies
du tiffü cellulaire--, dans les pêchers, lès Boutons
à fruits font placés fur les mêmes branches que ;
■ les Boutons à bois; & ils font, pour l’ordinaire,
très-vcalins -, de manière que les Boutons à fruits
privés des Boutons abois, périflenLlansreffource,
t e s Boutons font placés différemment fur leurs
branches -, ils s’implantent prefque perpendiculairement
fur la branche du lilas ; ils font collés
dans toute leur longueur fur celle du cornouiller.
- Je n’entrerai pas. dans de plus grands détails ; ils
intéreffent feulement à préferit la nomenclature
botanique.
Les Boutons font attachés par un pédicule fort
court à une partie gonflée de la branche quille
pouffe en-dehors; on y vqyoit, pendant l’E té
précédent, une ou deux feuilles favorjfant le développement
du Bouton qui s épanouira au Prin-
îems. Mais il eft curieux de fuivre la formation
de ces Boutons; cela peut éclairer un peu les procédés
de la Nature dans leur production. Les
Boutons ne commencent à paroître que lorfqùe
les feuilles font développées: il faut qu’un fuc
- vivifiant & nourricier abreuve la plante, baigne
les germes qu’elle contient, leur fourniffe une^
nourriture abondante : alors à 1 aiflelle des feuilles
©n voir s’élever un point d’abord imperceptible,
qui groflit peu-à-peu ; une efpèce de tumeur
ou de bourrelet fe forme à îa bafe de ce point ;
le Bouton prend la groffeur qu’il doit avoir.
<2 uand on voit coriftamment les Beutom paroî-
ire après les feuilles, fe placer à la racine des
feuillesy périffant. avec ces feuilles, on peut
conclure que ces feuilles font indifpenfablement
néceffaires à la produéHon des Boutons: & quand
„ ©n fait que les feuilles ont îa propriété d’attirer
à elles une grande quantité de fève, & de i’éla- "
borer, on préfhme que les Boutons font nourris
par les feuilles. Voye\ Feuilles.
L e Bouton eft une partie de rarbre repouffée
hors de lui ; ce Bouton eft recouvert à fa bafe
par Féeorce de l’arbre ; les fibres Iignenfes le
foorîennent ; im filet médullaire fe pénètre ; la
végéta ion du Bouton eft celle de la plante ; elle |
4cp.end beaucoup de FaéUon des -feuilles : & je i
B O U
foupconnerois fort que' les feuilles roulées dans
le Bouton à bois, & les feuilles en filets obfèrvées
dans quelques Boutons à-fleurs, jouent déjà dans
leur prifon le rôle quelles joueront au grand
air,; elles, attirent déjà lès fùcs qui doivent y
arriver, et. qui y pénètrent par l’écorcè. Jè fais
des expériences qui réalifent à préfent mon loup-
çon. Le bourrelet, formé au bas'du Bouton,
fert à préparer le lue qui doit en envelopper
les foiblcs parties, tout comme il prépare une
fève particulière pour les greffes. On jugera ai-
féfnent qu’une sève propre à développer une
écorce, robufte, à nourrir -des feuilles bien formées,
ferôit trop forte pour ces fleurs ou ces
feuilles enminiature. - •
Si l’on coupe l’extrémité d’un rameau tendre
où il y air des Boutons à bois & à fleurs, 6a
verra ces boutons s’ouvrir dans la partie crèiife
du rameau qui renferme la moelle & fe former
par le moyen de quelques fibres de la plante,
qui fe détachent de la tige pour donner naiffance
au fupport ou à la queue du Bouton ; aufiî,
lorsqu’on enlève avec foin l’écorce de la tige^.
& lorfqu’on la coupe autour du Bouton où elle
accompagne les fibres lignqufes, on verra que
le Bouton eft attaché au bois proprement dit.
Ces confidérations me portent à croire que t
fi les feuilles nourriffent le Bouton pendant 1 Eté,
le bourrelet achevé Ton éducation pendant 1 Hiver;
&, après avoir préparé le fuc que les feuilles
lui fourniffent, il élabore pour eux, îorfque les
feuilles font tombées, un lue particulier; cette
nourriture eft indifpenfable pour réparer lès per-*
tes oeçafionnées par l’évaporation, & pour four1-
nir l’accroiffement que les Boutons reçoivent.
La plupart des Boutons paroîffent au Prîn—
tems; mais il y . en a qui s’ouvrent en Hiver,
comme ceux du bois-gentil. Le tems de la feiiiE-
laifon & d elà floraifon varie pour lès plantes
■ différentes, fuhant les efpècés pour les pi arrêtes
de la même efpèce, fuîvant la température
du lien où elles font placées.
Mais commentées feuilles & ceç fleurs, qui
font fi tendres dahs leu*s Boutons, penvent-
elles percer toutes leurs enveloppes/ans déchirement
& échapper à la ténacité de îa colle gom-
mo-réfineufe qui fe.filtre dans les écailles? il
me fèmbîe qu’on n’a pas encore découvert 1s
moyen de cet accouchement; on a cru qu’une
humeur dîftillée alors les déeolloit ; niais cette
humeur a nourri le Bouton pendant 1 année pré*-
cédente fans occafionner ce, décollement. O®
obferve que les poils qui-recouvrent eesécailles
& le duvet qui enveloppe les petites fleurs St
les petites feuilles, font eomprcftiblès', & fac-îv
litent cette dilatation1 des écailles fans nuire aux
parties qui cherchent le jour; mais ces parties,
font fi molles,;fi peu élaftiques, d’ailleurs les.
fleurs & les feuilles qurfortent ne paroîffent pas
comprimées, en forte que je n’ofe expliquer
B O ®
phénomène qui mérite une éwde particulière-, .
oeut-être ces écailles font-elles moins vives,
moins fermes fur leurs bafes ■ « B M i n m IB t0U‘-Je foupçonneroies qKue Sle IboSur rel?e tt fWurl eleaqiuieeil
les écailles’ du Bouton font placées la
caufe de ce phénomène ! on obferve au Prm-
teins que' ce bourrelet fauffre pendant les pre- ,
iiûers uems de la végétation deux changement
confulérablds & prompts • il s alonge & il groffit
d’une manière très-lenfible ; ce qui occafionfle
un grand écartement dans les écailles qui ont pris
tout leur accroiffement; il n’eft plus étonnant fi
cet écartement déchire des vaiffeaux qui les atra-
thent au bourrelet; les écailles, qui ù e peuvent .
plus s'étendre, cèdent; & un petit mouvement
à la bafe du Bouton, en produit un grand au
ïomrnet; ce mouvement facilite la dilatation du ;
Eoiiton déjà gonflé par les fucs qu i! a reçu. A
mefure que le Bouton s’accroît, le bourrelet,
kroflit, lès écailles fe féparent de lui davantage
%L réfutent toujours moins au Bouton qui fegon-
«c; les,'écaülcs tombent enfin, quand le Bouton
cfl épanoui. „ ,
On obferve fur tout cela dans les Boutons à -
fruit du poirier : le Bourrelet du bouton grolut,
s’alonge- on y diftihgue les rainures où les écailles
ëtoient placées; on voit quelles font devenues
plus grandes que la bafe des écailles qui y éteqent
attachées; on obferve que ces ramures, rappro-
chéesau commencement de l’Hiver, fe lont eéar-
tés au Printems; enfin ces écailles fe déchirent
peu^à-peu & le déchirement commence par
les bords; auffi les écailles extérieures, qui enferrent
le tout, font le s premières qui fe détachent
leur bafe eft toujours fort amincie; elle eft
Ideffécliéè quand: elle tombe, parcè qu’il y avoir
long-tems qu’une de fes parties étoit féparée du
’ °cTmécanifme favorife l’épanouiffement du
Bouton le plus délicat ; la réfiflance devient
lans ceffe moindre que. l’elfort qui don la
vaincre. Voye'i E caillés. ,, „ r
' M. Bonnet, dans fes Recherches fur l ujage
des feu'Hcs, a obfervé que les Boutons, placés a
l ’extrëmiîé des tiges, fe développoient plus v i-
Éoureufement que ceux qui étoient placés à leur
bafe; il a vu de même qu’il fortoit plus de Boutons
fur la partie des branches expofées au foleil,
que-fur l’autre. Ces phénomènes s’expliquent ai-
fément d’après mes ' expériences ; j’ai fait voir
que la fuélion des feuilles étoit beaucoup plus
grande ail foleil qu’à l ’ombre ; de forte que les
feuilles, autour dès Bou tons placés au fommet des
branches, reçoiventroute la lumière,y attirent une
V pourriture plus abondante, favorifent davantage
le développement des Boutons; il en fera de,
même pçur 'les qôtés dès branches expofées au
foleil ; les feuilles, en élaborant une quantité plus,
grande de fuc déterminent un plus §rand nombre
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de germes à fe gonfler, à forcer leurs prifons,
& à donner naiffance aux Boutons qui fe montrent.
.
Les Boutons à fruits offrent à-peu-près let
mêmes phénomènes que les Boutons à hdts dans
leur production, leur confervation', leur développement.
L ’Abbé Schabol affûte que les Boutons
à fruits croiffent pendant trois ans, ils font
placés comme les Boutons à b o is , les premier,
à côté B féconds ; fouvent un Bouton à bois
eft -entre deux Boutons à fruits, & un Bantou
à fruits entre deux Boutons à bois : la chaleur
bâte leur développement, en hâtant celui des
feuille s.” • . •
Le Bouton offre l’idée d’une graine mure, il
en produit au moins les effets, ii ne paroît pas
avoir des racines ; mais fa bafeffort humeélée par
l’écorce &unbourrelet lui fourniffent une nourriture
fufbfantc pour fou développement, qui eft
une piante réelle'.; Au refte, la graine donne nail-
fance au Bouton, comme le Bouton donne naiffance
à la graine. Outre eela, les Boutons comme
la graine croiffent lorfqu’ils font féparés de la
planté ; la greffe eft la tranfplantation d’un Bouton
fur une branche qui n’eft pas la fienne i^on
inocule les gros Boutons de vigne, de poirier,
de maronnier, en enlevant un de ces Boutons
hors de fa dernière écaille, & en luienfubftituant
un antre ; cette inoculation réuflit pour 1 ordinaire
; enfin, les Boutons plantés en terre 3c
foignës prennent racine & donnent naiffance i
une plante femblable à' celle qui les a nourris.
A côté d’un Bouton à fruit, on voit fouvent
d’autres Boutons voifins, prêts à fe développer,
fi les circonftanees l’exigent ; ainfi, quand des
branches gelées ont détruit de bonne heure^ le
premier Bouton épanoui de la vigne, il s’en
développe un fécond qui remplit les efpérances
que le premier avoit donné, ces Boutoiis deviennent
quelquefois nuifibles en pouffant dos branches
chiffonnées qui défolent l’arbre. On voit
fouvent le même développement fur l’oranget
& le mûrier.
La direflion naturelle de la sève vers les Bon-
tons pour les nourrir, montre leur importance
dans la végétation ; on rie fauroit les couper
fans changer un peu l’économie végétale ; la sève
qui fe portoir vers, le Bouton coupé, doit fe porter
ailleurs; & y développer de nouveaux Boutons,
ou augmenter l e développement des autres.
Si l’on Supprime le gros. Bouton placé à
l’extrémité d’une branche; il eft clair que cette
branche ne peut plus s’aionger ; la sève, qui ne
fe portera plus à ce Bouton, nourrira les Boutons
exiftàns, qui deviendront des bourgeons,
& favoriièra le développement dp plufieurs autres
Boutons qui ri’aufoient pas encore paru. Si
l’on pince trop un arbre, i l . fe garnira par le
• bas, & deviendra un buîffon. Mais le rètran-
chement des Boutons n’eft jamais plus dangereux
• ' ' ■’ ii