
groffes nervures1 principales § qui s’étendent juf-
ques à la pointe de la Feuille *1 dans d’autres /
elles font en plus grand nombre , comme dans
le cornouiller ; le plus communément il n’y
a qu’une groffe nervure principale traverfant le
milieu de la Feuille , & fourniffant à droite &
à gauche les ramifications propres à faire le ré~
feau qu’on y obferve.
11 fembleroit que l’entrelacement plus ferré
de ces vaiffeaux aux bords dé la1 Feuille * en forme
lès bords éùx - mêmes. Ges; Bords quelquefois
paroiffent compofés d’une duplicaturé de l’épiderme
; mais alors ils font1 tranfparents. Les
bords épais font formés! par des vaiffeaux.
; Ces nervures font évidemment des vailfeaux,
On elles'en font les fôn<5Hôns.: On fait du moins1
lai faculté’ des1 Feuilles; pour 'pôifip'er l’èau par
lëùr pétiole ; on fait que les Feuilles fan ées ^reprennent
l‘eur fraîcheur, lorfquè leur pétiole eft
plongé dans l’eau on ne ' coupe jamais ces nervures
fàhsr les: voir pleines1 desève ; il fort de
Celles du figuier un lue laiteux ; & les nervures
des Feuilles odoriférantes, donnent un fuc très-
odorant -; -ce qui- démoritre en elles. là préfence
dès vaiffeaux féveux & des Vailfeaux prépresV ' -
‘ Toiîfès les parties des Feuilles font tellement
correfpondantes-, què .la blelfuré ffmiê dé fes
parties ^ l'enlèvement même de cètrè partie , né
nuit pas beaucoup au telle de la Feuille | & les
nervures confervent. leur verdeur , quoique le
parenchyme ait été détruit par les infedes. Lorfque
j’ai coupé une groffe nervure à une Feuille de
courge , ou; à une Feuille de figuier , la Feuille
na pas foufterc de estte coupure, les parties
même corfefpondantès à la nervure coupée' n’en
o'ii-trpas été' àffedées : mais lorfque j’en ai coupé |
plufieurs près du pétiole , alors la Feuille à péri,
reut-être à caufe de l’écoulement des fucs, qui
s’échappèrent par la plaie * peut-être auffi, parce
que la Feuille ne récevoit plus alors une nour- '
rîture- fùffilante. Quand j’ai coupé les grolfes ner-:
vures vers1 l’extrémité de la Feuilie;,Vcette partie1
m’a fcmhlé 'en avoirj fouffert davantage qu’à la
bafê , elle y avoir bien moins de moyens’ pour
fournir à fa' fübfifàncév 1 j ’ai -Voulu répéter ces
expériences en les variant ; j’ai coupé près de la
groflè nervure d’une Feuille de merifier, toutes
lés groffcs nervures qui en partaient, je les ai
coupé à quelques Feuilles d’un feu 1 côté , I quelques
autres de deux côtés; ;ees Feuillës. n’en ont
pas fouffert; à l’exception d’une très-petite fente
noire formée à chaque fedioh | la Feuille n’a-
voit .éprouvé aucune altération'fenfible. J’avois
fait vingt-fept plaies à une de ces Feuilles le 3 0 , :
Juillet, elle étoit encore parfaitement faine le 2
Novembre ; à la vérité, les bords de la plàieétoient
toujours bruns, & quoiqu’elle parût réunie ; la
réunion me femblôit tout-à-faif mécanique ; la
nervure coupée étoit tranfparente de deux côtés
de la plaie , mais elle étoit opaque à fes bords. i
J’avois fait îà même opération d’une attire
manière; j’avois fendu les .parties de la Feuille
attenante^ la nervure du milieu, entre les groffes
nervures .latérales,' la Feuille offroit la même
plaie , mais elle n’en avoit pas. fouffert davantage,
elle tenoit encore à l’arbre le 2 Novembre. Lés-
j infedes nous apprennent que les Feuilles peuvent
. perdre de grands lambeaux verds, fans périr lorf-
- qu’ils les ont mangés.
; Je fus curieux de couper le pétiole tranfverfa-
lement par une fente qui entamoit un quart de
| fon diamètre, la Feuille n’en fouffrit point, &
i elle refia faine aufii long-tems que les autres ;:
mais quand l’entamure occupoit les trois quarts
■ i du diamètre du pétiole, la Feuille fût deffêehée
trois jours après. Une Feuille dont je fendis le
; pétiole dans toute fa longueur & dans l’épaiffeur
| du tiers du diamètre n’en fouffrit point du tout î: j la fenre fut faite du côté dé la partie fupérieure.
de la Feuille.
J ’ai ferré fortement avec un fil le rameau auquel
la Feuille étoit attachée, je fis la ligature au-
. deffous de l’inferrion de la Feuille, & la feuille
• 1®' porta bien malgré le bourrelet qui fe formoit.
Il paroîtroit, par les expériences précédentes,,
que de quelque manière que les fluides circulent
; dans la Feuille ,‘ les petites fibres ou les petits-
. vaiffeaux fuppléent les gros & réciproquement.
Enfin j’ai coupé tous les bords de plufieurs
Feuilles de mérifier pendant le même tems ,&
cès Feuilles étaient parfaitement vertes au 2 de.
Novembre, les bords étoient bruns ; il paroît
donc encore que les fluides de la Feuille ne.
; s’échappent point p ^ la rupture dés-v ai fi taux,.
; comme dans les Feuilles de figuier <& de courge.
Mais le réfeau formé par les nervures & leurs.
■ ramifications n’eft pas vert , & fa; verdeur efi
i produite par un corps qui rr’efi pas ce réfeau ;
; fi l’on place le parenchyme ou le tiffu cellulaire
: dans- les mailles du réfeau alors on aura la
• Feuille7entière. Cette fubfiance verte légère fuc-
jculen'te fcmhiahie à un feutre, efi elle-même un
réfeau qui unit un très-grànd nombre d’un icules
cntr’ellés, & qui les lie aux vaiffeaux des nervures.
& à ceux du réfeau cortical ; on ignore la ma- .
nière dont ces vaiffeaux communiquent avec les
vaiffeaux de nervures, avec les glandes miliaires
répandues";fur la Feuille , avec celle du réfeau
cortical ; & l’on ne peut fe diifimuler cette communication,
puifqué les glandes corticales font
?.tellement adhérentes; au parenchyme , qu’il ne
fe fépare pas anffi facile ment dés plaies où il y a
des;glandes corticales, que de celles où il n’y ent
a point ; d’ailleurs quand les glandes font altérées,
le parenchyme efi altéré de même ; enfin toute
la fin f.ice d’une Feuille fanée efi reverdie par la
ludion ; du pétiole.
Les Feuilles exifient dans la graine avec la
forme que nous leur voyons ; on lés obferve
ainfi’entre les cotylédons où elles forment la plu?
mule ■ elles font de même 'entières dans le bouton ;
de"forte que1 à tous.égards, elles fe développent |
feulement quand elles ..viennent à fe montrer
Vovei Bouton, Cotylédon. Il paraît clairement
«me c’ëft à la maniéré dont les côtes si échappent
du pétiole qu’eft dite la variété obfervéc dans
les Feuilles des différentes plantes ; mais cette
variété dépend uniquement de la nature du pétiole
qui dépend à fon tout de la nature de là
plante qui forme le pétiole & le bouton dans lequel
la Feuille eft renfermée.
Il fembleroit que les Feuilles ont de grands
rapports avec les racinespuifque les boutons
des bourreletss qui donnent des rameaux & des
Feuilles lorfqu’il font dans l’a i rd o n n en t toujours
des racines quand ils font placésdans la terre.
Il y a des Feuilles appelées [impies ; elles font
formées par l’épanouiflement unique de» faifceaux
du pétiole. Les Feuilles compojèes font formées
par' plufieurs. Feuilles Amples, & le pétiole commun
lé divife pour donner naiffance i chacune
d’elles. .
Je me garderai bien de décrire toutes les variétés
obferyées entre les Feuilles des divers arbres,
j’en remarquerai pourtant quelques-unes :
il y en a qui font fort e'paijfes & fucculentes, on les
nomme ,grafles-, on nomme aufii grades les plantes
auxquelles ces. Feuilles appartiennent, comme
la joubarbe & l’aloës : d’autres font fiches &
unies comme celle du laurier îles unes ïomcreujees
défilions profonds dans leur partie fupérieure,
& relevées par-dedous d’arêtes faillantës, comme
les feuilles defâuge : les unes font lides & brillantes,
°J’ài trouvé que la couleur pâle de la furface
inférieure des Feuilles étoit. produite par I air
i contenu entre l’épiderme & le parenchyme : au
plutôt dans les véficules du parenchyme , & j ai
fait voir qu’en expofant fous l’eau une Feuille a
l’action de la pompe pneumatique , on voit lortir
l’air, qui eft remplacé par l’eau : alors les parties,
; où cet échange s’eft fa it, prennent la même couleur
comme celles du laurier cerife : d autres?!
font rudes comme celles du figuier n l f a,, es
Feuilles velues,=comme celles Uni phlomis ; d autres
fermes comme celles du platane *, d autres.
malles, comme celles du catalpa.
Les Feuilles ne diffèrent pas moins par la couleur;
elles ont toutes les nuances dê verd; quelques
unes ont des nuances de bleu , comme
l’othonna; d’autres deviennent rouges , comme
fur l’érable & la vigne. La partie inférieure des ■
Feuilles eft prefque toujours d’une couleur différente
de la fupérieure ; la nuance du verd y eit
moins foncée. Enfin il y a des Feuilles panachées
en blanc , en rouge ou en jaune.
Les deux furfaces desFeuilles ne fe reffemblent
point : quoiqu’elles foient recouvertes par le même
épiderme, quoiqu’elles aient le meme réfeau
cortical, des nervures, un parenchyme, cependant
la furface fupérieure eft lifte & tuftrée ayant des
nervures indiquées fans faillie, elle eft rarement
couverte de poils, la fécondé offre ces nervures,
elle eft fouvent plus ou moins velue , plus ou
moins rude , les mailles .du parenchyme y font
plus ou-moins fenfibles, fa couleur eft plus pâle,
l’épiderme plus teùdre que furia furface fupérieure.
Dans les Feuilles dont la furface fupérieure fe
verte que la furface fupérieure. Ce qu.t
montr'eroit que l’air eft interpofé entre l épiderme
& le parenchyme , s’il n’eft pas contenu dans le
. parenchyme lui-même. Voye{ A ir .
Chaque efpèce de Feuilles a une forme parti-
: culière. Aufli lesBotaniftes n’ont pas manqué de
trouver dans cette forme un caraôlère particulier
' pour diftinguer les plantes. On le voit dans
milles des plantes de M. Adanfon , dans la F/ore
FrancoifiAu Chevalier de Lamark. Jemarrete&je
renvoie au DicTion. Botanique celte defcripnon.
Quant à la couleur des Feuilles , elle rélide
dans le parenchyme , car lepiderme.& le réleau
cortical font fans; couleur , je ne veux pas traiter
: ici ce curieux fujet. Voyt{ C ouleur, uns \ £G£—
taux , Etiolement , L umière et PANACiéu-;
îles: Cependant cette couleur efl‘ modifiée par
l’épiderme qui lui fert de vernis bu de glace oc
qui diminué Un peit fon intenfité. ' "
Les Feuilles ne font point placées au hatard.
fur les branchés; mais, comme .elles, fortenr des
boutons, elles y font placées dans le même ordre
qu’eux. Voy'i Boutons a F euilles, HH
, Au milieu de toutes les reflemblances que f e
Feuilles femblent avoir emr’elles , on voit mille;
; variétés fe mukiplicrj’Ies unes, comme le npyer
î ont leurs queues fort groffes à leur inleruon dans
la Feuille ; ou bien la Feuille s’élargit pour envelopper
la tige, comme, dans les ombelhrères; la
partie inférieure des Feuilles des graminées forme
un tuyau dans lequel paffe la' tige ; il y a
des branches qui femblent traverfer les Feuilles;
il y a des pétioles accompagnés de deux pentes
Feuilles appell'éés Stipules ; ces petites Feuilles
varient beaucoup parmi les plantes qui en ont;
les Feuilles de lilas; à Feuilles découpees_
ne font point découpées1,fu r les tiges qui
pouffent , ou qui n’ont pas une. année.
Les Feuilles dé la grande Joubarbe font quelquefois
plus: alongées que dans leur état naturel,
elles font quelquefois plus petites fur la pente,
joubarbe • & en recônrioiffanr lafinguliere variété
qu’on obferve dans les Feuilles, on s étonne de
la confiance qu’il y a dans cette variété. Auffi
les Botanifies ont faifi plufieurs caraflères b o - 1 taniques dans la forme.des Feuilles, leur place, 1 leur fituation, leur direflion ,‘ leur finus, leurs
bordures, leur fonimêt, leurs ffirfaces, leur longu
eu r , leur fubfiance, leur1 durée & leur com-
; pofition. Je n’entre pas dans ces détails, paice