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sève ne fauroit être fr abondante dans une mafle
parenchymatenfc , qui eft quelquefois confidé-
rable, fans y être foumifé à une e ircu-
Jarion particulière , & à une élaboration qui
en fera l’effet-, la couleur, l’odeur des fruits ;
ll f f changemôns qu’ils éprouvent ne. peîmetten t
pas d’en douter. On peut donc croire avec
fondement que cette sève qui arrive aux fruits
eft deftinée à la nutrition des Graines qui
-acquièrent bien-tôt toute leur grofleur, mais qui
'•ont befoin d’un temps plus long pour le perfectionner
& fe mûrir ; il .paroît encore très—vrai-
femblable , que tousr ces vaifleaux viennent
aboutir à la furface/CompàCleoù ils fourniffent
plus immédiatement aux vaifleaux nourriciers des
Graines, la nourriture qu’ils doivent yeur porter.
Je crois aifément que Ces vaifleaux font ceux qui
imifloient la Graine au piftil, & qui continuent
leur fonCHonsplus en grand depuis la fécondation.
O n , fe convaincra mieux de c e c i, fi l’on fait
intention que toutes lès parties de la fleur périf-
fem après la facondatiôn à l’exception dir piftil :
les pétales, les étamines tombent, il ne refte que le
piftil dont la bafe ifolée dans le calice des’fruits à
noyaux eft pourvue d’o rg a n e s q u i fervent" à la
producrion de la pulpe & à la formation du
noyau, comme je viens de le dire. Voye{ No y au .
On toit dans les noyaux une. place deftinée
poiir recevoir le vaifleau nourricier -, on la voit
aufti dans les pépins des poires ; il y pénètre
l ’écorce &les enveloppes inférieures de l’amande,
& il gagne le gros bout où il s’unit aux enveloppes.
On obferve feulement cette différence dans les
noyaux que la pointe de l’amande où eft la plantule
eft tournée du'côté du fty le , & la partie renflée eft
dû côté de la queue; ce qui fait faire un détour au
v ai fléau : mais ceci le rend encore pins remarquable.
11 y a lieu de croire que la boîte li-
gneiife remplace la cap fuie pierreufe,
3Le noyau n’a aucune adhérence avec l’amande;
il eft pour elle ce que le parchemin des logettes
eft pour lès pépins ; on diftingue même le plexus
réfituîaire dans la partie intérieure de la bbîte
ïigneufe des amandes à coquilles tendres.
;Cette boîte dfieufe ou Ïigneufe paroît un
corps glanduleux, parce que la macération la
divife en petits grains lejnblables au pierres des ;
paires. Voÿc\ N~oy au ,
C ’eft un fait bien digne de remarque, que la
partie charnue de rons les fruits, ne fafle des
progrès que lorfque la Graine eft formée ; &
que les noyaux comme les Graines aient atteint
leur grofleur quand le fruit eft à peiné ébauché.
On le remarque fur-tout dans les pêches. 11
paroîtroit que c’eft fans doute feulement alors
qiie les vaiffeaux dé la pulpe peuvent fe développer
oufe ramollir. La première opération eft donc
pour la formation des pépins & des amandes ; la
fécondé eft-pour leuj5 perfeétton. Aufti, dans tous
les tems, il part de la boîte Ïigneufe des filets ou
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vaiffeaux qui rampent dans Je fruit. Ces vaiffeaux
plus gonflés quand la graine, a pris fon
accroiflement, portent dans le fruit les fixes
qu’ils contiennent, & ils nourriflent ainfi le parenchyme
du fruit avec la nourriture qu’ils four-
niflbient à la Graine.
Quand on fuit les fibres ou les vaifleaux qui
s’échappent de la queue ,' on les voit fe divifer
pour pénétrer dans la Graine en tournant autour
du noyau : d’autres s’épanouiflent dans le
bois du noyau , & préparent les fucs nécefîaires à
la nourriture de l’amande. M a is.ily a aufti des
vaifleaux comme je l’ai obfervë, qui fortent de
cette boîte Ïigneufe pour développer le fruit
avec les autresTailféaux qui partent de la queue;'
de forte q ue , parmi ces vaiffeaux qui- S'échappent
de la q u e u e i i y en a encore qui pafiem au
travers du noyau , pour rentrer dans la fubf-
tance charnue. Ces vaifleaux doivent fans doute
lui porter une. nourriture particulière par fon
élaboration •& c’eft peut-être cette nourriture
qui caraClénie le fruit : il eft au moins vraifem-
-blabié que les chofes fe paffent de cette manière,
quand le noyau.eft endurci.
, J ’ai déjà fait obferver avec l’Abbé Spallanzani.
que la lubftance intérieure des graines contenues
dans le germe étoit fluide ; mais quelle prenoit
une forme folide par l’ébullition : il en eft de
même pour les^raines qui commencent à fe développer:
Grew l’avoit vue dans les fèves; quand
elles ont acquis la grofleur qu’elles doivent avoir
elles offrent encore , fous leurs enveloppés, une
matière fluide.
Cette amande, qui contient dans fon origine
une matière vifqueufe, montre à fa pointe un
petit point blanc qui augmente peu-à -p eu, &
il eft enchaffé dans une petite yefîie très-diflinCle
du refte de l’humeur glaireufe ; cette veflie ne
communique avec l’humeur glaireufe , que par
un filet ; tandis que le corps blanc qui eft f a -
mande grofîit, la veflie s’étend ; elle femble alors
abforber l’humeur glaireufe qui fempliffoit la
coquille; le corps blancàbforbe enfuiré l’humeur
que la veflie s’eft appropriée, & ii ne refte bien-tôt
plus que fes membranes; ainfi, l’amande grofiï t aux
dépens de la veflie dont elle confommeàfon tour la
fubftanee, & dont elle occupe enfin la capacité.
On ne voit point cependant la communication
entre l’amande & cette veflie, à moins que la
radicule ne ferve 'déjà pour développer l’amande
entière, comme une racine ordinaire. M. Duhamel
avoir bien apperçu une efpèce de vaif-
feau qui paflbit entre les lobes de l’amande pour
arriver au germe. Mais, quoiqu’il en foit, il paroît
démontré, par M. Duhamel lui-même, que l’amande
fe nourrit aux dépens de lavéficule, &
la véficule aux dépens de l’humeur glaireufe.
• Voye\ Noyau. -,
Les fruits capfulairesfemblent les pins Amples,
les pétales & les étamines y font alimentés par
ip ça lic ç ,
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Ië calice ; & ces fruits peu charnus" n’ônt que
les feules organes néceflàires à la nourriture
des Graines. Dans les'Jiiiques, les étamines for-
tent du calice à la bafe'du piftil formé d’un ou
deux ftÿgmates , & d’un ftyle qui fe courbe en
fortant du germe aftez âlongé". on voit que vers
les approches dix germe, le ftyle fe divife en deux
faifeeaux ; le plus confidérabfé borde le- côté
convexe de la fllique, & l’autre partie fuit le
côté inférieur. La première partie 'fournit quelques
rameaux à une. rabftancè charnue, recouvrant
la goixfle verte Ij & donnant naiftanccau
plexus réticulaire donLj’ai parlé ; tandis que l’intérieur
de la gonfle ' :6ft un parchemin formé
par des fibres dans une direction oblique : mais
la groffe nerviue'reçoit les vaifleaux onftdlicaux
& nourriciers des graines qîxi font toujours détachées
de la capfule. Dans les filiques, les graines
font attachées par le vaifleau ombilical au placenta
fitu<^ dans Taxe de- la capfule , & c e ! placenta
varie pour, la forme fuivant les plantes, comme
je l’ai déjà dit.
M. Duhamel croit que l’amande du pépin, ou
du noyau, s’accroît Tans le fecours du fruit,
que les liqueurs feules contenues .dans la graine
çontribuent à fon accroiflement. 11 eft vrai que
^orfque l’amande paroît, les fécrétiqns feroient
interceptées par . l’endurciflement de la bbîte
-Ïigneufe. Et à quoi ferviroit cette partie fluide
Contenue dans le noyau naiftànt, fl la graine étoit
pourrie par le fruit ? Cependant quand on y réfléchit,
la communication entre la graine &le fruit
n’eft jamais rompue ; mais cette communication
peut aufli bien favorifer la nourriture du fruit par
les alimens que lui fournit le noyau, que la nourriture
du noyâu par les aliments que le fruit
peut lui procurer.
J ’ai obfervé d’ailleurs que les graines des fruits
verreux avortés , étoient aufti bonnes que . les.
graines des plus beaux fruits de la même plante.
Et M. Mallet, Profefleur d’Aftronomie à G enève,
s’eft alluré , par une fuite d’expériences très-bien
faites , que les Graines des bleds étranglés & maigres,
donnent une récolte aufti abondante &
qulfi belle que les Graines les mieux choifies.
J ’ai dit que les plantés fe multiplioient fans
Graines. Voye{ Bouture , F écondité des
plantes , Marcottes. On voit encore plix-
fieurs arbres végéter vigoureufèincnt fans donner
naiflance à aucun fruit ni même à aucune -fleur ;
ce qui montre que les plantes peuvent vivre &
même fe multiplier fans produire ni fleurs ni
Graines. On fait qu’il y a des plantes qui ne
fleuriftenf quUiù bout d’un certain temps, qui
exigent pqùr> fleurir un certain climat. Cependant
Ton peut afFurer que toutes les plantes ont
leurs fleurs & leurs Graines , quand elles font
daqs les circonftances convenables pour les déve-
Jbppcr, ■ & que la ftcrilitér dç quclques-upes eft
ÿhyfiçloek véj’ àqU. Ton\e~Ùr L e Pç’ ÇfÇ)
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un vice: de l’individu ; c’eft au moins ce ,quo
Linné a bien établi pour le mufa.
On peut conclure de-là très-vraifemblable-
mènt, que les plantes dont les fleurs nous
échappent par leur petitefle , ont pourtant leurs
fleurs & leurs Graines. Baker nous apprend qu’un©
furface d’un pouce quarré couverte de .graines
de lyeoperdon contient quatorze millions de
ces Graines* Maratti a découvert les Graines des
fougères, quoiqu’il n’ait pas vu leurs fleurs.
11' en eft de même pour les champignons , les
mbififlùrés & les moufles fuivant les expériences
de Micheii, Réaumur, Linr-fé, Stehelin, Meefe ,
& fur-tout celles de M. Hedwigdans hkdeferip-
tion qu’il a donnée des plantes cryptogames.
Toutes ce$ plantes ont donc-leurs fleurs & leurs
Graines. Ce qui permet de conclure analogique-)
ment, que toutes- les -plantes ont de même leurs
graines & leurs fleurs, & je ne crois pas qu’ii y aie
plijfieurs cas en Phyfique , où l'analogie foit
aufti folidement établie, comme M. Koelreuter,
le conclut dans un livre publié, en 1 7 7 7 , fur.
les fterets de la Cryptogamie; il- y prouve que
toutes- les - plantes Cryptogames donnent des
fleurs & des graines; que ces fleurs font com-
plétres ou hermaphrodites > & que ces plantes
fe multiplient plutôt par graines que par une
autre manière. Je m’en fuis aflùré moi-même en
fuivant les dire6Hons& lesouvrages de M. Hedwig,
qui m’a appris dernièrement à voir tomes les
parties de la fructification dans ces plantes qu’on
a long-tems cru en être privées..!.
La production des plantes par les Graines na
donne pas toujours naiflance à des plantes parfaitement
femblables à celles qui ont donné
naiflance aux Graines qu’on a femées. On fait
combien eft grand le nombre de variétés qui
s’introduifent par ce moyen dans les efpèces. On
fait de même le parti que les jardiniers fa vent
en tirer pour diverfifier’ leurs oeillets , leurs tuli-r
es, &c. on fait enfin que le pépin d’une très-
onne poire, le noyau d’une excellente pêche
prodnifent toujours un fauvageon. Quelles font
les caufes de Ges^ phénomènes ? j’ai déjà traité une
partie de ce heàu fu je t, en' m’occupant de 1^
variété des efpèces, & de la manière de l’auge
menter relacivepxent aux couleurs, aux faveurs,
au h'ombrè des pétales,. P^yi^EsPÉcÈs, Pan a ?
churbs. - ■ - ■
11 faut ehfuite reconnoître l ’importance de l^.
greffe pour la bonté des fruirs ; c’efl un fait établi,
par fexpérience- la plus foutenue. Il paroît,
à cet égard, que la différente circulation de^
fluides dans le bourrelet de la greffé, occafionne
une élaboration particulière dans le fucs qui
change'leur nature , & par conféquent celje dq.
fruitr Voyei F r u it s , Gref fe.
On fait que les Graines favorifent la propa^r
gation des plantes dans .tout le globe en favorisant
leur traufport. Les yeijts, les ■ ■ fleuves,
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