
branchés qui périroient fi l'on coüpoit l’écorce ,
foit par une incifion dans l’écorce des branches
qui auroient au - moins un demi - pouce de
diamètre.
• Ces moyens font toujours avantageux ; & ils
font indifpenfables pour les arbres dont le bourrelet
fe forme très-lentement. On pourroit même
dans ce cas envelopper la ligature avec de la terre
ou de la moufle mouillée qui détermineront la
fortie des racines , alors on ne plantera la Bou- •’<
ture que lorfque les racines fe feront mani-
feflées.
Quoique les boutons foient néceflaires au fuccès
des Boutures, leur nombre ne doit pas être trop
grand , il pourroit les épuifer.
Pour planter les Boutures * il faut leur donner
une bonne terre paffée à la claie , appliquer
cette terre contre les parties de la Boüture qù’on
ÿ place, & procurer à chacune d’elles, les cir-
conflances néceflaires aux arbres quelles doivent
reproduire ; ainfl, par exemple on plantera les
faules dans une terre humide.
Mais comme les Boutures périffent toujours,
ou parce qu’elles fe deflèchent , ou parce que
l’humidité les fait pourrir -, il faut habilement
ménager le degré de chaleur & d’humidité qui
leur convient, en les garantiflant de l’aélion immédiate
du foleil, & en les arrofant difcrètement
en forme de pluie.
. Le tems de faire les Boutures efl déterminé
par la nature des arbres * & par le climat -, dans
les'pays chauds, on fait les Boutures après la
chute des feuilles, on peut les faire de même
dans nos pays avec les faules, les peupliers , &c.
En général, comme ces plantes végètent prefque
toujours, & comme les arbres à bois blancs font
précoces , cette méthode feroit plus convenable
pour eux : mais il faut attendre pour faire des
Boutures avec les arbres qui pouffent tard, que
le mouvement de la sève foit bien établi, &
que les blanches gelées foient paffées. Enfin,
pour les arbres rares g il vaut mieux faire les
.Boutures dans des mannequins, les tenir dans
la ferre , jufques à ce que . la chaleur puiffe être
confiante. . . ^ '
Quand les Boutures font faites , il faut les
foigner -, on doit d’abord leur donner des tuteurs
pour les garantir de l’aélion des vents, diminuer
l’influence de l’évaporation qui les deffécheroient
trop • en général, il ne convient pas d’arrofer
les Boutures qui font faites avant l’Hive r, juf-,
qu’au Printems, mais il faut les garantir des groflës
gelées.
On pourroit profiter des vieux pieds d’arbres,
dont les fruits ont été trouvés bons pour multiplier
des individus qu’on regretteroit inutilement
quand l’arbre feroit mort : il fuffiroit de les
enterrer avec les rejettons qu’on leur auroit laiffé
au-deffus de l’ente ; alors ces rejettons devien-
4foiçnt autant de Boutures qu’on couperoit,
lorfqu’elles feroient bien enracinées, & q ui rajetiS
niroient un arbre prêt à périr fans reffource.
Tous ceiix qui s’irtféreffent à Ip confervatiois
des bonnes elpèces de fruits, doivent tenter toutes
les expériences poflibles pour multiplier fûreinent
& facilement leurs arbres par Boutures. Le même
moyen ne peut pas s’employer dans tous les cas,
mais la nature de l’arbre, ion écorce , fa végétation
plus ou moins facile , le tems où elle
devient vigoureufe , indiqueront les moyens les
plus convenables pour réuflîr, & l’expérience
conflatera leur efficace.
BRACTÉES ou feuilles florales. Ce font lés
petites feuilles toujours fituées dans le voifinage
des fleurs, Comme dans le tilleul ; elles font
ordinairement diftinguées des autres feuilles de
la plante, par leur forme fouvent, par leur
couleur comme le malampyrum arvenfe -, quoique
plufieurs plantes n’aient point ces feyilles,
il eflclair quelles doivent jouer ici lé rôle quelles
jouent ailleurs, & fervir à attirer les fucs pro*
près à développer la fleur ou fa graine ; ce
qui fe fait fans doute fuffifamment dans d’autres
fleurs, par le moyen du calice.
BRANCHES. Ces parties plus ou moins cori*-
fidérables des plantes, qui s’échappent d’abord de
leurs: tiges ou des parties qu’elles ont produites.
Il y a des Branches de différens ordres : les plus
groffes Branches fortent du tronc -, enfufte on
trouve les Branches qui partent des plus groffes,
& ainfl de fuite.
L ’anatomie des Branches efl la même que celle
du tronc -, on y trouve l’épiderme, l’écorce, les
couches corticales, l’aubier, le bois, la moelle.
Une Branche, comme on le dit très-bien, efl:
un arbre fans racine : mais c’efl aufli un arbre’
qui peut prendre des racines fuivant certaines’
circonftances. Voye^ Boutures. 1
Les Branches qui quittent le tronc , n’en font
pas des divifions partielles; eilesfont, elles-mêmes,,
parfaitement femblables au tronc. Il paroît que
les fibres du tronc laiffent un paffage au bouton
primordial de la Branche: ce bouton forme
dans le tronc, un cône renverfé dont le fommet
efl dans l’intérieur - alors ces fibres fe réunifient
autour de ce bouton -, c’efl pour cela que les fibres^
ligneufes y perdent leur parallélifme -, mais bientôt
routes les parties du tronc &. des branches
fe confondent, & l’on n’obferve même plus les
traces de cette réunion, quand on lés cherche
un peu au-deffous de l’in fer# on des Branches..
T a tige d’un arbre efl produite par Un bouton
qui la renferme & qui s’élance perpendiculairement
au terrein , les Branches latérales s’implantent
plus ou moins dans la tige , fuivant
quelles font plus ou moins vieilles. On reconnoît'
dans un arbre de 20 ans la première Branche de
19 ans qui s’efl formée. On lit fon âge, jufqu^au
coeur de l’arbre , par la difpofltion des fibrcs^lig-
, neufes qui ont perdu leur paralléUfme, tan&
ïrn’une Branche de deux ans ne dérangera le parallélifme
des fibres ligneufes que dans la couche
ligneUfe , qui lé formoit alors , & au lieu de
former des noeuds dans les fibres de 2© couches,
elle n’en formera que dans les fibres de deux ;
les noeuds paroiffent ici une racine pivotante qui
appartient à la Branche , & par laquelle celle-ci
efl implantée dans le tronc. Voye[ Noeud.
Chaque Branche fe termine par un cône dont
•le fommet repofe fur la coifcHe du liber ou le
bouton , dont elle tire fon origine , a été placé :
cela doit être , puifque les boutons font logés
dans l’écorce & que les Branches fortent hors
■ 'des boutons qui fe développent.
Les autres Branches font plus ou moins cylindriques
-, mais les petites Branches font plus...
ou moins polygones, & cela efl régulier dans
chaque efpèce -, les Branches, de 1 aune & de 1 o-
ranger offrent une coupe triangulaire, celles du
peuplier de Virginie efl: un coupe quarrée , la :
coupe des Branches du pêcher & du jafmin
jaune efl pentagone , les pruniers & les faules
•vec -beaucoup d’autres ont des Branches cylindriques.
La direction des Branches doit être déterminée
par le gourant de la fève , toutes les fibres
ligneufes fe dirigent au_ moins dans ce fens,
comme l’expérience le fait obferver.
: 'Les boutons des arbres ont une difpofltion
particulière fur chaque Branche & fur chaque
tige, les Branches qui fortent des boutons doivent
füivre cette difpofltion -, M. Bonnet l’a détermi-
fié. Voye\ Bouton.
M. Acianfon a trouvé dans cette difpofltion un
caraflère botanique dont il fe fért ; mais cet o r-
dre , particulier à chaque,efpèce efl moins fen-
fibledans les groffes Branches que dans les petites.
Enfin lés Branches elles-mêmes ont encore
entr’elles , fur le même arbre , une difpofitioh
-qui leur efl particulière , tandis que les plus j
baffes fe prolongent parallèlement au terrein ,
les autres font avec la tige des angles , qui s’éloignent
d’autant de l’angle droit qu elles font plus |
•voifines du fommet. Mais les petites Branches,
qui croîffent fur les groffes, ne fe difpofent pas
prècifémeht comme celles-ci , il fembleroit que
la lumière & les vapeurs influent beaucoup fur
leurs difpofirions. Voye\ Direction des T iges.
C’eft un phénomène bien remarquable que celui
du parai léljfme de Branches au terrein -,
mais un phénomène plus étonnant encore, ce
font des efforts de ces jeunes Branches pour reprendre
ce parallélifme quand on le leur a fait
perdre : il me femble dépendre beaucoup de la
partie verte de la Branche : je renvoie l’examen
de ce phénottnène à celui de la Dire c - '
tiqn des T iges et des B ranches.
M. Duhamel à cherché le mpport de folidi—
té des groffes Branches fortant du tronc lui—
même, & il a trouvé que la folidité des Bran.-
ches %ui partent du tronc excédoit la folidi té du
tronc qui les porte à-peu-près comme 5 efl à 4.
Il a fait voir enfuite que la folidité des Branches
du fécond ordre étoit, à la folidité du premier,
dans un rapport moindre 'que celui des Branches
du premier ordre avec le tronc. Il paroît
d’abord fingulier que les Branches du premier
ordre gagnent toujours fur le tronc , & que les
Branches du fécond ordre perdent fur celles du
premier : mais les branches du fécond ordre ont
beaucoup plus de petites branches que celles du
premier -, & il en périt un grand nombre; ce
qui diminué leur folidité, car la groffe Branche
auroit gagné en folidité ce qu’elle a fourni pour
l’accroiffement des petites qui font mortes.
Les Branches croîffent comme le tronc-, elles
afpirent la fève que la tige leur fournit, puif-
qu’eiles en font pleines au Printems, & puisqu’elles
tirent l’eau dans laquelle on les plonge,
quand on les y expofe au foleil, après les avoir
coupées ,- fi elles tirent la fève elles doivent 'de
même élaborer dans les feuilles dont elles font
couvertes & fe préparer ainfi l’aliment nécef-
faire à leur accroiffément & à leur nourriture.
Les Branches ont un rapport déterminé avec
lès racines le côté d’un arbre où dès Branches
■ font les plus fortes & les plus nombreuiés fe
trouve aufli le côté de l’arbre où les racines font
les plus multipliées & les plus rôbufles, il fembleroit
que les Branches jouent le principal rôle;
-il efl évident qu’elles nourrifiènr les racines,que
les racines péri fient, quand les Branches lbuffrenr,
& que les racines qui ne font pas nourries par
la fève qu’elles fucent, ne feroiènt que des canaux
oubliés, fi la fève élaborée dans les feuilles
des Branches ne pourvoyoit "àleur canfervatâon.
■ Voyei R acines.
/ L ’Abbé Schabol diflingue les Branches, i .9 en
Branches a bois , où l’on ne trouve que dès boutons
à bois ; leur furface efl" lifté , leurs fibres
font droites ferrées & faciles 'à fépater , elles
plient, mais ne fe rompent pas net. 2 * Les Bran
ches a fruits 3 où l’on découvre lés boutons à
fruit, elles font ridées-à leur empâtement, leurs
fibres paroiffent plus croifées, on croiroit qu’elles
contiennent un plus grand nombre de vaif-
feaux- & de pores ; on y trouve une fève plus
épaiflîe , ces Branches fe-rompent net quand on
les caffe. x.° Les Branches de faux bois , qui
percent à travers l’écorce, Tara forrir d’un bouton
elles reffemblent aux Branches à Bois.
a .° Les Branches gourmandes, qui fe nourriflént
aux dépens de celles qu’on voudroit rendre plus
vigoureufes, elles fortent de l’écorce , leur bafe
■ efl très-large, elles font bien nourries dans leur
longueur, elles croifent rapidement, leur couleur
brune efl celle des bourgeons qui fe changent
en bois, leurs boutons font petits, noirâtres-* clair
fermés , leur écorce efl rabotenfe. 5.0 Les Bïan*~
■ chts folles & chiffonnes font des petites Braï&t