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eft plu? confidérable, & que le Bois y arrive
plutôt à fa perfeèfion.
11 feroit curieux de connoître les rapports de
l ’Aubier avec' le Bois dans les Arbres de'différent
âges , cela peut même inréreffer ceux qui
deftinent des Bois à l’Architecture.
Voici la table que M. Duhamel en a dreffée
avec- un foin , une;,exactitude^ & une précilion
qui méritent la plus, grande confiance. Voye^
Physique des A b b r e s , T. i, page49.
; i i Diamètre total d’un rondin de chêne 30
pouces ; ëpai.JTeur des deux couches d’Aubier ,
36 lignes-, le rapport de la foiklitè du Bois eft
à celle de l ’Aubier., prefque comme 4 f eft à 1.
Diamètre, Pane. Epa'ff. (U l ’Aubier. Rapport. .
7 0 . Hg. //a ptuî.rfe 4 i-,
' ' 30. •• 4 | . 'à 1.
- 2.4. • " '0 a 1.
10."' 3 i à I-
•V 14; • i-r^ à 1, 2/. à-peu-pres V ri té.
BLANC. Maladie qui attaque les feuilles de
quelques plantes herbacées,,, cultivé:s dans nos-
jardins. O n-la redoute encore pour quelques
arbres, mais fur-tour pour les pêchers, ' , .
On reconnoît cette maladie-par les, taches
blanches qui couvrent lés feuilles des plantes
malades ; alors les feuilles 'paroiffent prefque-
tranfparentes dans l’endroit où elles font tachées ;
ce qui fait préfumer que le perenchyme vert
eft la partie fouffrante. - .
On obferve d’abord ces taches comme des
points Blancs fur les feuilles des oeuillets , des
plantes encurbitacées, des laitues, des chicorées;,
mais ils s’étendent b ien -tô t, & toute la, feuille
fe trouve prefque entièrement blanchie. Les
feuilles placées à 1-extréraité des branches ou des
tiges, font attaquées les premières par cette maladie
, qui fe communique aux jeunes tiges par
îe pétiole des feuilles. Bien-tôt les feuilles voi-
frnes fouffrent a leur to u r , blanchiffent & leur
maladie entraîne la mort de la plante.
Il parpitroit que les plantes élevées fur de? couches,
ou fous des, cloches, • font plus expofées
à cette maladie, que des plantes femblables élevées
en plein air. Seroit—ce parce que les premières
ont peu trânfpiré ? ou bien parce que leur âccroif-
fement rapide ne leur a pas laifîe,combiner cette
quantité de lumière , qui, doit produire 1 évaporation
de leurs parties aqueufes furabondantes ?
ne feroit-ce pas peut—être, aufti une efpéce d éfio-
lement ? ' /
Les oeuillets attaqités de cette maladie, offrent
à la vérité des fymptômes différents de ceux qu on
obferve dans les plantes cucurbiracées infeftées
4 « Blanc: leur parenchyme fouffre de même,
mais il paroît defféché. D ailleurs le Blanc eft
une maladie épidémique pour cette^ cfpèce de
plantes ; pn l’obferve fur plufieurs individus de
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cettë efpéce dans le même tems , & , toute la
plante en eft plus ou moins touchée dans toutes
fes parties.
Le remède le plus convenable, feroit de couper
la partie malade au-deftous de l’endroit où le
mal fe matiifofte, d’expofer l'es plantes au grand
air & au foleil autant que cela feroit p.offible,
& peut-être de les arrofer comme on le prefçrit
dans le Dictionnaire f Agriculture. Cette maladie
n’eft vraiment dangereiftè que Iorfqu’il y a un
grand nombre de feuilles malades, .parce que cela
annonce le dépériftemeut delà plante, ou plutôt
cela fait foupçonucr que les feuilles, ne'donnent
plus à la plante l’aliment qu’elles de voient lui
préparer. Mais toujours la plante feuffre , &
par défaut de nourriture que les feuilles malades
élaborent en petite quantité , & par la qualité
de la nourriture qui doit être mal digérée dans
des organes aufti viciés.
Les arbres font, moins fuiets à cette maladie
que les plantes herbacées, & les fuites-en font
peut-être moins funeftes pour eux ; il .y a toujours
un grand nombre de feuilles faines qui
peuvent conferver la vie aux arbres quelles cou-
.yrent ; le parenchyme de î’écorçe.fupplée peut-
être par l'élaboration desfucs qu’il prépare à ceux
que les feuilles malades ne peuvent plus préparer.
Mais on ne fait point qu’elle eft l’influence de
cette maladie fur l’Aubier , fur l’écorce ; on
ignore l’état des racines dans les plantes malades.
Il paroît néanmoins que les plantes éprouvent
des effets pareils ji ceux qui font produits, par
la privation des feuilles ou par les feuilles gâtées:
& j ’ai fait voir, par des e xp é r ien ce squ e les
feuilles étiolées comme les feuillesféches ne tiroient
point de sève,,& qu’ elles n’en auraient point eu
à élaborer quand elles auroiént pu faire cette
élaboration.
La caufe -de cette maladie n’éft point enc©re
connue. M . Adanfon, dans fa préface des familles
des plantes, détruit fort bien l’opinion_de ceux
qui avoieht cru que ces tâchés blanches étoient
l’effet d’une brûlure produite par l’aéiion de
gouttelettes de pluie ou de rôféé-, dont les feijjh
fes étoient couverte^, qui faifoiem converger
fur elles les rayons du foleil comme une lentille,
& y laifîbient des traces de brûlure ; mais il obferve
avec raifon , i . ° que quand çes gouttelettes
feroient fpheriques , elles font fi petites que leur
effet feroit nul. 2,0 Que ces gouttelettes font fi
plates dans lg partie qui touche la feuille , que
leur foyer feroit plus loin que la furface de la
feuille : enfin que cette maladie fe fait fur-tout
remarquer quand la furface des feuilles eft entièrement
humeétée.
Il eft évident que cette maladie a fon fiège
dans le parenchyme des feuilles, puifqu’il en
fait la partie, verte. Mais pourquoi pefd-il çette
couleur ? Nous favons que cela doit arriver,
Jorfque les. plantes croiflènt dan| i’obfcurité 5,
B L À
cependant il n’y a de Blanches que les parties
qui croiflèm depuis le moment où la plante à
été privée de la lumière. Les feuilles-, les tiges
vertes perdent abfolumënt leur couleur,, quand
elles font mouillées avec l’acide marin déphlo-
giftiqué ; elles la perdent encore , mais d une
manière moins fenfible - par 1 acide nitreux ;
enfin les feuilles & les tiges-perdent leur couleur
verte , pour en prendre une plus ou moins
bruneJ quelquefois plus ou moins Blanche,
quand elles' font expofées au foleil après avoir
été détachées de l’arbre.' • ' ' -,
Ne pourroit-ôn pas imaginer que L’eau qui
couvre les feuilles7 pénètre; leur ;épiderme , le
foleil en l’évaporant fur-le-champ , force ces
fibres à fe retirer plus! ou 'moins fui van t les cir-
conftances ? cette partie peut alors fe déforga-
nifer; le foleil qui agit avec force fur cette
partie mal défendue du parenchyme , la deiïèche;
la couleur change ; il Blanchit ; mais ce changement
annonce fa defiruélion.' Si cette hypo-
thèfe eft fondée, les arrofemens à l ’ombre'pon-r-
roient être utiles : en les employant d’abord ils
rérahliroient peut-être l’épiderme. •
Il feroit pofiible aufti fi mes idées fur T étiolement
font folides t fi cette maladie ' dépend
beaucoup du ralentiftcmenr de la tranfpi'raricn ,
il feroit poffible que les plantés élevées fur-coii-
ch e , dans une atmolobère humide cït elles
tranfpirent peu, fuftent fur-tout à caufe de cette
circonftance expo'ée à cette maladie. Il mê
paroîtrôit ainfi que'cette mÆadie pourroit être
caiiféè par le dérangement des organe? excrétoires
qui couvje-nt les parties Elanches des feuilles';
il' femble ait moins que ces feuilles ne donnent
fous l’éau de l’air pur, que par les pâmes vertes
qu’elles ont confervées ; en forte qu’on peu t préfumer
; u.-0 que ces feùiiles malades tranfpirent
moins; 2.0 Qu’elles n’élaborent pas l’air fixe
quelles reçoivent avec l’eau qui les abreuve, &
quelles ne” peuvent pas par conféquenr , -.s’approprier
la partie ' èharbGnneufe eu la partie
plîlogifliquée; qui eft un des élémens de lair
fixe.
Cependant cette explication ne pourroit pas
fe fou tenir , ' s’il arriv oit généralement çomme
on l’obferve quelquefois, que dans les feuilles
tachées de Blanc , Tépiderme eftfoulevë, comme
lorfque le parenchyme eft mangé par les infcertes.
Mais ce qu’il faut remarquer, c’eft que, dans
tobs les cas , l’épiderme fe Confcrve fain.
Au refte, lés circonftaneês de ce m a l, font toujours
un fujet de recherches pour les Obfer-
vateurs.
On ne connoît aucun remède pour guérir cette
maladie, on la préviendroit peut-être en fecouant
les feuilles des plantes, & en les délivrant de
l’eau qui les couvre. Au moins alors tranfpire-
roient-elles mieux , & quand elles feroient dé-
barraffées des gouttes qui y font femées, letlr
B L A t î
tranfpiration ne feroit pas dérangée dans toits
les Lieux où les gouttes fe trouvent.
Il y a une autre maladie particulière aux
arbres fruitiers, & fur-tout aux pêchers & aux
abricotiers, qu’on reconnoît à la couleur Blanche
'donte elle peint leurs feuilles, leurs bourgeons
<k leurs petites branches, on l’appelle Blanc ,
Lèpre ,■ Meûnier. Cette couleur Blanche eft produite
par un enduit cotonneux qui couvre les
parties des arbres attaqués de ce mal.
M. de Ville Hervé, à qui on doit la publication
des ouvrages de l’Abbé Roger Schabol , &
qui s’eft occupé comme Phyftcien de la culture
des arbres, a fuivi l’état des plantes que je veux
faire connoître avec attention, & l’a décrit avec
•exactitude.
Cette maladie s’annonce par un duvet Blanchâtre
, qui fe forme à l’extrémité des bourgeons
ou dès rameaux ; elle fe fait fentir aux dernières
feuilles de l’extrémité d’une branche ; d’abord
ces bourgeons., çes rameaux3 ces feuilles Elan-
ebiflent, les,1 parties voiftn.es Blanchiflent aufti
bien-t^t après, le mil s’étend^, les rameaux voi-
fths- s’infeétent, les rameaux, . les fe u il le s le s
fruits fe couvrent d’une cfpèce de farine, la
cfiûte préniturëè;d.es feuilles nuit aux boutons
à fruit, & ccs boutons qui failoient l’efp.ôir de
l’année fui vante, tombent atec Les feuilles.
On a rcinarcTuë que les bourgeons taillés trop
.courts, lés pêchers taillés de même, font plus
fujets à cette maladie que les autres ;; mais on
a fait la même oblervatioii pour lès arbres négligés
remplis de moufte, de plaies & de bois
mort.
11 faut obTefvèr encore qué les pêchers voifins
d’un autre pêcher ir.alâdè,;fc couvrent de blanc.
;Seroit-cc mi effet pj-oduit■ par la contagion ou
ypar l’état du fo l , & la .conformité des circonf-
tancès où fe trouveroient ces arbres.?
Enfin l’Auteur du Diélionnaire d’Agriculture
ajoute que cette maladie eft rare dans les pays Méridionaux
; que hs pêchers comme les abricotiers
aui font indigènes des pays chauds, font
plus fùjets à cette maladie que'les autres arbres;
& que les' pêchers en plein vent y font fur-tout
plus rarement expofés dans les pays chauds- que
les pêchers en efpalier. Seroit - ce parce qu’ils
’ne.font pas taillés, en parce qu’ils font mieux
ëxpofés à l’air ?
Cette maladie commence au mois de Juin
& ecminùe fes ravages jufquesà la fin du mois
d’Aoïir ; alors les feuilles'tombent: mais l’arbre
fera parfaitement fain l’année fui van te.
l i eft fi important dé découvrir les caiifes des
maladies, dans les plantes pour perfèélionner la
P.hyftologie végétale, que- je n’ai pas craint
,d’être un peu phis long fur écet ; Article que je
n’aurois peut-être dû ; mais l’idée d’un défordre
connu 'fait quelquefois remarquer celle de
l’ordre qu’on cherche.