
qui font par-tout; & comme il leur faut line
loin me déterminée de chaleur pour donner leurs
fleurs & leurs fruits , quoiqu’il leur foit indifférent
d’en recevoir l’influence pendant un mois ou
pendant quatre , on parvient à trouver en voyageant
dans un certain fens, pendant tout l'Eté,
ce's plantes qui fe luccèdent continuellement :
c’eft ainfi qu’on rencontrera toujours aifément
pendant cet intervalle .des. 'violentes & des
fraifes.
Cependant les plantes ne font pas tellement
attachées à certains lieux, que la Nature avec
] es foins, l’adreffe & la patience des hommes,
ne parviennent à faire naître dans nos jardins
&. nos climats des plantes qui fembloient devoir
leur être toujours étrangères. 11 y a des Graines
ailées que les vents transportent : les fleuves,
les rivières amènent dans les plaines les Graines
des plantes qui croiffent fur les montagnes :
l’océan lui-même favorife les voyages :x on a
trouvé des noix de coco, des graines de. la mi~
mofa feandens fur.les bords, de la Norvège : les
oileaux, qui fe nourriffentde graines, les fèment
quelquefois en rendant .leurs excrémens l le
changement fies graines lorfqii’on fème fes champs
eaufe des changemens dans les .plantes qui y
croiffent : enfin; on ;peut acclimater certaines
plantes de manière qu’elles s’accommodent aux
lieux qu on leur deflinp... Si nous étions obliges
de nous contenter des plantes rigoureufement
indigènes, . nous ferions forcés de rendre à tous
les lieux du monde la plupart des plantes^ cultivées
fi heureuferrjent dans nos jardins ;. nous
ferions qontrain fs en particulier de nous dépouiller
de nos-fruits & de nos légumes. Je n’entrerai
pas dans ce détail ; mais j’ajouterài• pointant que
r.Afie, l’A frique, l’Amérique & les parties mé- ,
ridionales de l’Europe que nous ayons mifes à ;
contribution pour notre nourriture^nos,remèdes, ;
nos bois & notre agrément „ jouiffent auffi des
plantes qui nous- font propres, profitent de nos j
préfens, & :fe pafferoient difficilement à préfent
de nos richeffes végétales"
J ’aurois pu augmenter cet article , fi.j’avois
voulu m’occuper delà Botanique microfcopique,
qui n’eft pas moins curieufe que celle: qui. tombe
fous nos fens. Combien de champignons furies
corps qui fe moififîént ?. Combien de conferves-
& de trémelles dans les infufions, dans les eaux
-pures:, & même dans les eaux thermalès fuivant
le dernières obfervations de M. Defauffûre..
HATIF. On donne ce nom aux efpèces des
plantes du même genre qui femblent dévançer
habituellement les autres dans leur végétation,
fur-tout fi on les-confidère relativement au feras
naturel' où elles doivent végéter. G’efl ainfi que
Ion connoît des efpèces de pois qui végètent
avant celles, qui font communément plus tar—
. dives.
.. i l meparoît d’abord que, comme il y a des
plantes qui demandent une femme de chaleux
moindre que d’autres, plantes pour végéter ix
peut y avoir de même des efpèces de plantes
(Jui fe développent avec une fomme de chaleur
moindre que celle qui <.ft néceflaire à d’autres efpèces
du même, genre : ces efpèces doivent alors
précéder les autres dans tous les événemens de
leur hifioîre. Mais il par oit que cela doit marii-
feffement réfulter vde la confiitution organique
de ces plantes. Ainfi , c’cft un fait reconnu que les
plantes qui nous viennent des climats méridionaux
lonr confiituéesde manière qu’elles fe développent
plutôt par l’aélion^de la chaleur que les plantes
de la même efpecè qui font accoutumées à notre
foleil. On moiffonne plutôt dans nos climats-
. lorfqu’on y fème les bleds du Midi, que lorfqu’on
y fème les bleds du Nord'où les nôtres, quoique
toutes les autres eîrconftanees foient égales : ce
qui me paroît prouver clairement que ce développement
qui eft plus prompt dans ce cas,
efi dû à une confiitution particulière & accidentelle
de ces bleds méridionaux, qui efi produite
fans doute par les circonftances où ces bleds fe
font trouvés ; car lorfque ces bleds ont été accoutumés
à notre climat par un fêjoûr de quelque?
années, il fe mettent, alors à funiffon des bleds
du pays,. & ifë ne fe moiffonnent pas plutôt
qu’eux : il en fera de même pour les bleds du
• Nord , qui -fe moiflonneront au bourde quelques
années aufli-tôt qüe les nôtres quoique d’abord'
ils aient été' plus tardifs.
On ne peut douter que la plupart des plantes^
exotiques que nous cultivons avec fuccès n’àient:
été deffaifpnnées, & qu’elles ne le fuffent encore
de la même manière fi l’on vouloir lés transporter
de nouveau dans leur vraie patrie après
avoir été acclimatées chez nous, & y avoir pris-
leurs habitudes. '' f
Il paroîr de-là que le climat a une influence
direôfe fur le germé de la graine ,. & fur fon développement
; mais, eomme chaque graine a befoin
qu’un certain nombre de degrés dû thermomètre:
indiqué, la chaleur qui lui efi* néceflaire pour
chaque' événement, de & végétation , il en efi de:
mêipe pour les plantes expatriées dans le lieu:
de leur tran(plantation; elles ont contrarié um
^ befoin déterminé d’une fomme de chaleur, fem-
blablé à celle qui leur a fait parcourir les événemens
de leur hiftoire il faut qu’elles éprouvent
cette chaleur, pour fe développer entière^
ment.. Mais, comme ces plantes S’habituent à
leur nouvelle patrie, cetre habitude influera fur
elles, dans-les divers climats où,elles feront placées,,
auffi-tôt que cette chaleur aura pu agir fur
elles, en fôrte qu’elles feront plus ou moins
.hativés dans leur . pays natal, fuivant le lieu?
qu’elles auront habité, pendant qu’ellês en auront
é'té éloignées, & fuivant lé tems de leur exill
Je ne fais fi.je me trompé ; mais il me femblè.
qii’il en eft de même pour les graines: comme fi.
H E L
£#fu des graines méridionales qft difpofé pour .
recevoir les impreflions de la chaleur, avec plus
d’énergie que celles de notre climat, comme la
partie amik.cée dèscotylédons eft peut-être plus
fermentcfcible , il faut peut-être au fil un degré
de chaleur moindre, pour produire le même :
effet fur les premières que fur lès fécondés ,Iorft.
que .cellesT-là germent dans nos' pays. La chaleur \
étant un puiflant moyen de développer les plantes
, il efi naturel qu’elle ait cette influence fur
tous les mornens dé leurs vies, avec d’autant
plus d’efficace, que les plantés lent plusfufeep-
tibles d’en recevoir les imprefiions. Auffi, les
plantes, qui le plient à notre climat,, n’éprouvant
plus la chaleur qui leur efi ’ deflinéé^“doivent
contrarier des qualités Un peu diffé rentés dé celles
quelles avoient : elles font forcées de ne recevoir
cette impreffion de la chaleur que dans dès"'
dofes plus petites , & comme elles doivent les
recevoir pendant un tems plus long, .les fibrès
■ végétales font moins fortement rémuées par là
chaleur, la circulation fe fait plus lentement,
le principe vital fe développe avec moins de
puifîance • leur vie eft moins active, moins rapide ;
elles prennen t l'habitude de cette oifiveté ; & elles
perdent ainfi p eu -à -p eu la propriété quelles
avoient de ,fè développer plutôt que les autres, f
de manière que la même intenfité de chaleur ne
leur fera plus produire les mêmes effets.
HELIOTROPISME. C’efl que propriété de
la plupart des plantes, par laquelle elles pàroif-
fent fuivre lé foleil dans fon mouvement diurne,
en fe tournànt alors .fpiijôurs vérs lui pendant
fon cours. On fait que le tournefol jouit en particulier
dé ce mouvement j fes fleurs font communément
en face du foleil. Mais, quelque
foit l’influence de cet aftre fur les plantes , en
le conüdéiaçt comme un corps lumineux, je ne
crois" pas que là lumière’ feule, par fa propriété
illuminante, produife ici cet effet; i! ine fem-i
ble que le 'lolèil doit encore agir'dans ce cas,
comme un Corps chaud, .ou plutôt C' mme iiri
corps, propre à. communiquer de la chaleur; li
ce n’éft pas comme un'corps.qui favodfe l’évaporation
des parties àquqùfesdé cés plantes.. Les
expériences de M. Guettard , & les miennes,démon
trënt, l’influence de la lumière; pour .augmenter
l'évaporation dans les feuilles; des Végér?
taux J ’imagine donc que )e: foleil produit cét
effet fur les tiges des plantes1 Héliotropes qui font
vertes, l ’aôHon du foleil for ces'plantes.,' remplit
leurs vaiffeaux par lé fluide qui v monté rfâ
quantité y fera d’autant plûs.graridè que le fpl’eil
agira fur eux avec plus d'énergié’ coffiffiè jèTài
fait voir. Il eft donc aifé dei comprendre^ que ,
lorfque ces vaifféaüx font foft 'rém|>l& 1 jffiHRn
fort tendus, & qu’ils rirent alors à.euX lé corps
auquel ils appartiennent, J de fofre qu’ils" forcent
ainfi ce corps j à les fuivre';' & comme le foleil
jéclaire fucceffivément toute la cifconféferrcé d'és
H É R 155
tiges, il en difleüd les vaiffeaux le§ uns après l'es
autres, de manière qu’ils tirent à ' eiix- dans des
tems différens lés différentes parties des tiges1,
& il leur fait progieflivement clmnger leur
fifuation.
Voi'à une théorie pour expliquer l’Héliotro-
pjfnie des plantes elle eft fonclée fur les idées
de Haies • mais, quoiqu’elle paroiffe affez fédui-
là.nte, je fuis bien éloigné de la trouver folide ;
on ne peut fe diffimuler que l’évaporation eft
proportionnelle.à la fuèiion, comme je l’ai fait
voir dans mes expériences, par conféquent, les
vaiffeaux doivent être prefqu’également remplis y
lorfque la lumière tombe immédiatement fur
ê ù x , ou lôrfqu’elle les éclaire latéralement; du
moins la différence qu'il doit y avoir ne doit pas
fêtre èonfidérable.
H faut pourtant l ’avouer, les fleurs Héliotropes
font alors penchées de manière qu’elles
offrent leurs difques' au foleil. Il en eft de même
des efpèces de bleds que M. Bonnet a obfervés1;
ils font toujours inclinés du Levant au Couchant ,
& jamais au Nord. Voyez Lumière , T r ans^-
ptration. Ce phénomène dépendroit-il de l’affinité
de la lumière avec les parties réfineufes dé
la plante? Mais; alors les plantes îéfinëiife^
feroient les plus Héliotropes; ce qu’on n’ôbferve
pas. Ou bien, cet Héiidfrôpifme viendrôit-ü
de la facilité de la lumière, pour fe combiner
plutôt avec de certaines plantes, qu’avec d’autres^
Je l’ignore. I l , me femble que le fait eft encore
à ’ expliquer.
HE RÉ ES- Çes Herbes font dés plantes ayant
• dés‘ tiges moins fermés & moins cqmpaéles que
celles des arbriffeaux qü foùs-arhriffealtx , qui
ne durent pas au-delà fle trois ans ; ‘mais le caractère
diftinélif des plantes herbacées, c’eft de mourir
chaque année jufqû’à la; racine, ou de perdre
en Automne ioutes leurs tiges extérieures,_ quoique,
fa'.racine,’ dans quelquëà efpèées, vive un
très-grand nombré d’années : il y en a d’autres
'en allez grand nombre^ don't la racine & la tige
ne lùbfiftènt ’ à peiné qùèr pendant quelques
mois, & peut-être feulemcrit pendant quelques
femaines. ,.
Je Crois qu’iJ oonyientde donner pci une idée
dé l’anatomie de quelques plantés hërbacées ; je
. chôifis- celle que Malpighi àfaife'cîe Vnpjuhi rujîi-
cüjn ou de l’açhe.,. & du bled de Turquie , où du
maïs.
' M'alpighi obfcrve d’abord que cette anatomie
dîffèrefpeu de céllë qu’il a faite des arbres & des
arbnfieàux. t
1 Uapium- rufiieum eft enveloppé d’une éCorce
âffûzyéÙRiffe^-formée par une fuite de véficules
éV^ittuaifés , fops lcfqueltes on obferve de larges
fài'fcèâitë dé fibréslignc ufes ;vôn' découvre la même
ftruélure dafis'la partieinterne.de l’éoerce où l’on
ffiftffigye auffi des fibres ligneûfes ; on trouve dans
i’^paiffeur’-de f écorce, niais fur-tout en-dedan»