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en fçnt plus redoutables pour eux. La gomme
extravafée ôte non-feulement à l’àrbre la nôtir-
riture, mais, elle bouche les pores dé là'tjra'nf-
piration en fe Répandant : cette Humeur retenue
engorge les parties où elle féjourne, elle ronge
alors ce qu’elle touche : le fer peut feul fauver
la plante en fupprimant tout c§ qui ell vicié :
mais il faut ôter le contaél de l’air aux plaies
qu’on a faites. ' ■
CHUTE des feuilles. V o y e { Feuille«.
CICATRICE. Les plaies faites à l’épiderme fe
gué ri (Te nt fans Cicatrice. Mais fi elles font plus
profondes, fi elles entament profondément l’écorce
j alors elles fe ferment par le moyen du
bourrelet qui fe produir. V o y e [ Bou r r e le t.
Ce phénomène, qui me lembîè remarquable, rf au-
roit-il pas fa caufe dans la nature de rëcôrqe
qui n’en point homogètiè? Lés coucfies‘extérieurés
qui forment un réfeau pltx's* lâché , fe’reprodui-
fent en écorce, & la reproduélion nelaiffe aucune
trace ; au-lieu que les couches plus intérieures
deflinées à reproduire le bois, ne,-peuvent pas
fe reproduire de la même manièreil fe forme
alors un bourrelet bien, appliquér fur’ la plaie,
mais qui ne fauroit s’unir intérieurement avec
elle, v o y e i C ouches ligneuses , Ecorce.1
CLOQUE. Les feuilles attaquées de cette ma-j
ladie fe recoquillent, perdent' leur couleur verre1,*
deviennent livides & noirâtres -, elles, paroiffenr
beaucoup plus épaiffes , repliées, raboteufes,
galleufes. Les bourgeons malades font boffüs ,j
leur fommité efl groflie , là' gômme endécoulè, \
& les fruits naiffants expofés au foleil fê dëffé-
xhent & tombent. Telle efl là defeription' que
l’Abbé Schàbol^donne de cétte maladie. On laj
remarquera mieux li l’on ajoute que lés" feuilles;
forment alors des touffes, au bout des branches,
que tous ceux qui cultivent des pêchers auront
obfervées.
Quelle efl la caufe de cette, maladie flrigulière,}
& quelquefois dangereufe ? J’avoue que les expli-j
cations, qu’on en donné t font plus] ou moins]
ingénieiifès fmais elles ne me paroiffentpas füf-j
fi fan tes pour rendre raifoh de ce phénomène* '
Voici quelques - unes des ' circonflancès- que
l’Abbé Scriàbol a vu fe réunir quand il "a Ôb-
fervé cette maladie • il lu>i a paru qu’elle fe dé-
vcloppoit fous des paillafîohs,! côhVme en plejn
air , que l’expofition au çouefrant étoit lit plus
«nalheureufe , que la Cloqrie ne paroiffôft ni:
après le tems obfcur, ni aprè^ les. pluies ffroi-,
des, ni même après' dès’gçléés'qüë lé‘foleil ne;
fuivoit pas. Il n’a pas vu que‘la Cloqué .fût
produite par des vents direéts du nord ; mais
il croit que les vents les plus redoutables font
ceux du fud , & du fud-ouefl, qui foufflent part
tourbillons ; ôn les voit clairement gâter- les
laitues,les pois, lesconcombres,.&_c.On réçnàr-
que alors fur leurs feuilles Tpne humeur cotonc
l o
[ fleufe. Cefî après les vents du fud-ouefl accom-
pagnés de coups de, foleil vifs, que la Cloque
attaque les' pêchers. Mais, malgré la confiance
que ïn infpire l’Abbé Schabôl, je rie puis croire ,
après les obfervations | que les vents foient la
feule caufe de la Cloque*
Cette maladie'efl produite dans un tems très-
court & d’une manière très-fènfible-, les vents ne
prodiiifent pas tc>û jours '-t cet; effet, & les vraie«
caufes d’un pareil phénomène font toujours éga#
lemerit àélivès, d’ailleurs toutes Tés 'féuiilésJd’un
arbre ne fout pas cloquées., quand quelques-
unes éprouvent cette maladie , quoique lé ven|
agiffe également fur elles.
11 me femblérpit plutôt que l’enflure fubitè des
bourgeons & desfèuilies,l’écoulement de la gomme,
de là fève annoucéht, .prie autre caufe.: Peut-être
le froid en arrêtant' la tranfoirariori des feuilles
favôrife leur gonflement-: l’altération de la tranf-
piraiion ëfl au irioiris démontrée- par l’humeur
cotonneufe obfervée fur les feuilles : & fans recourir
à une maladie particulière de répiderirtë,
ne pourroit-on pas foupçonner que là fève épajflie
par une càufè quelconque, féjourne dans les
vaiffeaux ofi.’éllè ]fe. trouve, parce qu elle ne
peut plus ..s’échapper par Içs po'res de là feuille?
L’Auteur du Diétionnaire, d’Agriculture à .cm
que les infeéles jétoipnt la, caufe' première dè" Cés
..ravages : éridérangeant l’organifation des feuilles,
ils pèuvent déranger leur tranfpiratiori • alors l’humeur
reflue vers les bourgeons qu’ellé rend difformes
après avoir dilaté leurs feüijllès autant,qu’il
j;étoit poffible. Et cela paroît, d’autant plus• vrai—
fémbiable ’qu’on trouvé, dès: prariçhës, faines au
milieu des celles qui font malades fce., qui fup-
- pofe au moins que la maffe de -la, fève n’éft pas
. altérée , mais qu’elle fe vicie‘feulement en arri-
; vant dans des .endroits particuliers.
Cet Auteur éclairé rend fon opinion plus probable
en affurant que là Cloque gagne de proche
proche, pendant un .certain tems ; que toutes
les feuilles Cloquées contiennent "des’ ‘pucerons ;
qqe.les pucerons en piquant ,lés feuilles '.pp,ur‘fe
nourrir .& y.fiépojer, leurs oeufsdonnant .naif-
i ; iànc'e aux figures, bizarres- de]ces .feuilles malades,
en les fgifant contracter , en y produifant des
des galles quiiifent l'épiderme ,.én logeant
...l’oeuf & en nourriffant Je ver qui .y »'écl’ot -, la pro-
digieufe multiphcation des puceroq^'j, là rapidité
des évënçmens de leur vie , expliquent jufqu’à
un certain point de là contàgiôn'de cette riialàdie ;
,1’eau miellée qui foftdu corps du .puceron,peut,
eh fe defféchant, donner fiaiffàucë au düvet plqnc
obfervé. fur les feuilles Cloquées • auffi la Cloque
ne fe manifefleque lorfque la chaleur s’efl fou-
tenue pour faiyè éclprçdes oeufs des pucerons.
, -Mais d’où viennent ces infeétes ? Un très,-pétit
nombre d’oeufs,peuf donner naiffance en. peju ‘de
tems Auqe fafniUe injoqibrable, &, l’on corriprend
^commént ce petit nombre, d’oeufs peut fp t^quver
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&r unarbre tmaisil faut obferverquefilespêche« j
ne font pas toujours ravagés par la Cloque, celt j
parce que toutes les faifons ne font pas également
fevorables au développement des oeufs. Mats on
doute de cette explication, quand on penfe que
les pucerons qui doivent toujours éclore en plus
grand nombre en Eté-r doivent auffi toujours
fournir plus ou moins des traces de Cloqu*e ; ce
qui n’arrive pas & ce (jui rend cette hypothèle,
qui paroît la meilleure, moins foiide.
L’organifation des feuilles efl dérangée par la
piquure des infeétes , par le fuc mielleux qu ils
répandent alors, la tranfpiration diminue pans ces
feuilles malades , & ces feuilles font obflruécs,
les liqueurs fè vicient, le parenchyme jaunit.
On efl en ufage à Montreuil de iailler les arbres
fe débarraffer de leurs feuilles cloquées, des nouvelles
pouffes viennent les remplacer. Quelques
Jardiniers ôtent ces feuilles & ces bourgeons clo-
qués, & font unq forte taille pour déterminer
une pouffe vigoureufo.
La Cloque en gâtant les feuilles fait avorter
quelquefois les boutons & les fruits de 1 année
fuîvante.
CONE DU BOIS. On a donné ce nom à la
couche ligneufe formée par le développement
d’un bouton pendant une année. Et on 1 appelle
ainfi, parce que la bafe de cette couche efl phas
large que fon fommer, & que fon diamètre diminue
à mefure que cette couche s élève au-deffus
du fol. Dans une fecctide année il s’élève un autre
Cône formé par un bouton qui terminoit le pre- ;
mier. Mais, tandis que celui-ci s élance en hau- i
teur, il fe forme des couches ligneufes autour j
du premier Cône, qui l’enferment, & qui nen j
forment qu’un feul Cône avec le fécond, au bout
de la fécondé Automne. Chaque année donne ainfi
naiffance à un nouveau Cône par le développement
d’un nouveau bouton : & chaque année tous
ces Cônes entés les uns fur les autres n en forment
qu’un feul par les couches ligneufes qui les enferment.
Dans un arbre de quatre ans,- on a
quatre Cônes entés les uns fur les autres, & inférés
par les couches ligneufes, en forte que le
premier Cône fera enveloppé de trois couches, le
fécond de deux couches, le troifième d une couche
, & le quatrième fera ce Cône lui-même
développé dans l’année. Voyc\ A ccroissementw
COTYLEDONS. On entend par ce mot les
feuilles féminalcs , ou les lobes : cette double
lignification efl déterminée par l’effet que les
Cotylédons produifent fur les jeunes plantes
pendant & après la germination. Il y a néanmoins
une différence remarquable ; les feuilles fémina-
les quine font pas les lobes eux-mêmes, ne fervent
à la plante, ni avant ni pendant la germination
comme les lobes qui jouent les deux rôles.
Voye{ F euilles Séminales , G ermination ,
L obes,
Suivant là définition de M. le Chevalier de la
Phyjiologie ‘végétale. Tome I .ey I .ere Partie.
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Marck, les Cotylédons font deux corps charnus
appliqués l’un fur l’autre, mais qui né fe tiennent
réellement que par un point commun, placé
tantôt latéralement, tantôt vers leurs extrémités,
& auquel aboutiffent les vaiffeaux nombreux
dont les ramifications fe difperfent dans leurs
fubflances.
Les Cotylédons qui remplirent la double fonction
de lobes & de feuilles féminales, comme
ceux de la fève, favorifentle développement de
la radicule & de la plumule pendant quelle efl
en terre ; ils contribuent enfuite au perfectionnement
de la plumule quand elle efl fortie de
terre avec eux.
Après avoir enlevé les enveloppes de la graine
d’une fève , on trouve deux lobes qui offrent des
organes vafculaires formés par le tiffu d’un trèsr-
grarid nombre de vaiffeaux qui rampent de mille
manières dans leur fubflance, & qui fe terminent
par des globules remplis d’une fubflance muqueu-
fe. Entre ces deux corps vafculaires, on voit le
germe renfermant la plantule prête â fe développer.
Mais il fe trouve précifément placé dans lc
point où cette étonnante ramification de vaiffeau
fe réunit pour former trois troncs principaux*
dont deux fe portent à la radicule, tandis que 1,
troifième s’élance à angle droit vers la plumule e
voilà le réfuitat des obfervations de MM. Eller ;
Duhamel & Hedwig lur les Cotylédons de la,
fève , du maronnier d’Inde, du haricot, du pépin
de poire.
M. Hedwig a vu un vaiffeau dans chaque
Cotylédon mais il n’en à vu qu’un feul defeenr-
dant de part & d’autre, entre le parenchyme &
la moelle de la radicule, jufques à fa bafe, il fe
terminoit par des anaflomofes. Cet habile Obfer-
vateur a vu encore le vaiffeau qu’il appelle conducteur
du fuc, & il a prouvé qu’on découvre
toujours le même appareil dans les graines qui
n’ont qu’un feul Cotylédon.
M. Duhamel a vu que ces vaiffeaux étoient
verds dans les fèves reliées quelque tems en terre,
& M. Bonnet en faifant germer ces fèves dans
l’encre, a eu le plaifir de voir ces vaiffeaux noircis
avec leur ramification, de manière qu’on
pduvoit les compter.
Il paroît en général que les Cotylédons font
des corps fpongieux formés par un parenchyme
fpongieux & par des maffes de vaiffeaux.
Un fuc particulier porté dans les Cotylédon»
s’y élabore, il efl conduit de-là par un canal qui
lui efl propre dans la radicule qu’il nourrit, & à
l’alongement de laquelle il pourvoit • la radicule
devient ainfi toujours plus capable de retirer hors
de la terre lesfucs qui lui font néceffaires, & quoique
ce canal paroiffe aveugle, quoiqu’on ne- luî
voie point de communication avec le parenchyme
& la moelle, cette communication doit être ouverte
-, au moins s’il faut en juger par les progrès
des racines : peut-être efUcepar une fuélion pure