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les fubftances huileufes qui font folides comme
Ja cire, contiennent de l’oxygène, & quelles
lui doivent leur état de folidité.
Je finirai cet article en obfervant que les
Huiles font étroitement liées avec les acides
végétaux , qu elles,, entrent peut-être* dans leur
compofition, & qu’elles forment avec eux ces
-favons acides des fruits les plus agréables. M.
Scheele a retiré l'acide dû fucre hors des Huiles
graffes.
HyBRIDES. Linné, dans Une Differtadon, intitulée
: Plantoe Hybridce, a donné ce nom à
des plantes produites par une fécondation extraordinaire,
en forte que la graine, qui devoir
être fécondée par la poufîîère d’une plante
de fon efpèce, eft devenue féconde par les
dune-plante qui éroit d’une efpèce
différente. .
Comme on fait l’influence de la culture &
du climat fur les plantes, orh pouvoit facilement
attribuer les variétés remarquables offertes
par quelques plantes inconnues à ces caufes
fuffifamment énergiques par elles-mêmes. Auifi
les anciens Botanistes, comme Linné l’a obfervé,
prirent le parti de placer ces plantes fmgulières
dans des variétés qu’ils rapportoient à l’efpèee
de la mère , & qu’ils caraéférifoient par les dii—
tm&ions frappantes que ces plantes offrent.
Mais,en réfléchiffant davantage frir la manière
dont la fécondation s opère, &. en écoutant les
conféquenees fournies par l’analogie fuppofée
entre les animaux & les végétaux ; on vint à
penfer que des. plantes d’efpèces différentes
pourraient fe féconder, & que la graine produite
par cette fécondation, pourrait donner
naiffance à des plantes nouvelles^ Ce foupçon
fit faire des recherches &. des expériences &
ce foupçon. fît éclore une vérité; il mit d’ans
le cas d.obftrver qu il y avoir des plantes nées
d’une union adultérine, qui avoient acquis
«ne permanence propre à leur afllgner une
place confiante dans le régne végétal.
Cette recherche avoir fes écueils-, il étoit
facile de fe. tromper; mais cependant, avec des’
foms, on pouvoit fe garantir de l’erreur Si
une plante étoit telle que fes différences avec
une autre futient des- reffemblances avec une
troifième, tandis que fes reffemblances avec la
précédente feraient des différences avec celles-
ci ; alors on. devoir être fortement porté à croire
que cet, individu rirait fon origine des deux
antres dont il avoit les traits. jL’expérience a
donné une grande force.à cette idée ; puifqu’on
eft parvenu à produire des efpèces de ce genre
par des.fécondations artificielles ; & ToEiferva-
ùon a prouvé que ce phénomène avoit lieu
dans les, campagnes où les plantes font fort
»idées, comme dans les Jardins où elles- font
très-voifines.
Marchand fit le premier cette ohfçrvation
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fur la mercuriale en 1715. Gmelin la rehotr-
vella^ fur quelques delphinium, en 1749; maisr
depuis ce tems, les obfervations de ce genre;
ont été bien multipliées comme on peut le*
voir dans la Differtadon de Linné, intitulée r
Plantes Hybridce.
Linné a trouvé dans le Gothland le forbier
Hybrique ; on le voit auffi dans les montagnes»
de N.eufc'bârteL Ce grand Botanifte rapporte
encore, dans la Differtadon citée, qua—
rante-fept efpèces de plantes femblablemens
Hybrides.
M. Koëlreuter s’,efî occupé de cette matière
pendant treize ans, & il a choifi, pour le fujet
de fes expériences, les digitales & les lobéiies ;
il prit la pooffiète fécondante de la digitale
pourprée qu’il répandit fur les piûils de la*,
digitale jaunâtre ; il eut des graines fécondes*,
qui donnèrent naiffance à des Hybrides mani—
feftes; ces plantes furent plus fortes que celles
qui leur avoit donné le jour; tandis que les
deux digitales qui avoient fervi à produire la
digitale Hybride, font bifannuelles,. la nouvelle:
plante produite fut vivace, & elle participa,,
d une manière frappante ,. aux qualités des deux
autres.
Ce Botanifîe, juflement célèbre, combina fes?
expériences de quarante-quatre manières, pour
découvrir fî, dans tous les cas, ces fécondations,
artificielles fe faifoient heureufement ; mais il
n y eut que cinq expériences' qui réunirent.
Enfin il chercha a féconder les efpèces Hybrides*
avec les poufîières des plantes originales, ou ces»
efpèces Hybrides les unes par les autres ; mais,
ces tentatives furent ftériles. On a fait des expériences
femblables* aux premières fur quelques
Belles de nuit, & elles ont produit des plantes;
Hybriques, comme celles qui furent faites fu r
la digitale; enfin M. Koëlreuter a tenté de.-,
nouveau ces expériences fur le genre des mauves»
& p y a eu de grands fuccès. Voyez les Mémoires
de VAcadéme de Pétersbourg pour Vannée:
i y $z & î j 8i6 . .
On peut conclure de ces expériences, que
plimeurs efpèces de plantes que nous croyons
originales, font probablement de la clalle des
Hybrides • que l’on pourrait en former encore
de nouvelles efpèces ; & que la Nature les produit
peut-être continuellement. Mais, d’un autre côté
ces expériences apprennent auffi que toutes les*
fécondations extraordinaires qu’on croirait poffi-
bfe ne réûffifîènt pas»r & l’on comprend bientôt,.
r.° qu’elles feront bornées par Tes rapports qu’il
y a entre la groffeur des poufîières, & l’ouverture
des pifîils qu’elles doivent pénétrer ; à.0 que
ces mélanges1 feront ftériles „ îorfque les’poufîières
ne fourniront pas aux germes.quelle? doivent
développèr la nourriture qui leur convient • 2 °-
cela arrivera de même , Iorfque le degré de
maturité des poufîières ne fe trouvera pas ce
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qti’il doit être, quand les germes âorofit acquis }
leur développement. Il y a fans doute bien d’autres
califes inconnues, qui s’oppofent à ces fécondations
qu’on pourrait foupçonner d’abord probables.
A u ffi, je erois que l’on peut conclure
d’après ces confidérations & ces expériences, que
la permanence des efpèces eft ençore-pbB confiante
qu on ne l’imagine au premie^oup-d’oeil.
Èt il me paraît que les deferiptions de Diofcoride,
témoignent toujours en faveur de cette permanence
-, que la raifon & l’expérience femblcnt
établir.
Quant au phénomène de la fécondation -des
plantes Hybrides, il n’offre rien qui foit différent
de la fécondation des plantes ordinaires : ce font
des poufîières qui agiffent fur le germe pour le
développer, & comme ces poufîières nourriffent
d’abord le germe qu’elles développent, & agiffent
fur lui en le nourriflànt, il eft naturel de croire
que * comme ces poufîières font différentes de
celles qui doivent fervir au développement de ces
germes, elles altèrent plus ou moins quelques-uns
4e leurs organes, quelques-unes de leurs formes,
de leurs couleurs , &c. Mais ces poufîières ne
fauroient changer totalement ce germe, parce
qu’elles agiffent fur une plante déjà faite ; & dont
elles peuvent tout au plus modifier les fucs &
les mailles. D ’ailleurs , comme les expériences
apprennent que les poufîières doivent avoir une
grande analogie avec les germes ; il s’en fuit
encore , que les différences produites par les
pouflières j ne peuvent être bien conlidérables ;
parce que des poufîières qui ne feraient pas
en rapport avec ce germe, ne le développeraient
pas. Ainfi, la poufîîère d’une violette ne féconderait
pas un germe de cerifier , parce que les
moyens pour développer le germe de la première,
doivent être bien différens pour développer les
germes,du fécond. C ’eft auffi pour cela que les
expériences refferrent ces fécondations fmgulières,
entre les efpèces les plus voifines du même
genre.
(?h peut remarquer ici , que l’analogie des
plantes avec les animaux ne fe foutient pas -,
ou fe foutient;mal ; puifque les plantes Hybrides
ne font pas ftériles, comme la plupart des mulets
; & puifque les fécondations de cettq efpèce
produites dans le règne animal, réufîifîènt fou-
vent entre des efpèces affez éloignées, comme
celle de la vache & du cheval, ou de l’âne. Voyez
Espèces , Fécondations.
j .
JAUNISSE. Maladie qui affeéte une plante
entière , & qui fe manifefte fur-tout par la couleur
jaune que les feuilles prennent.
Cette maladie eft quelquefois très-prompte,
de manière que, dans.peu de tems, tome la plante
paffe du vert au jaune : ou bien cette maladie j
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eft lente ; en forte que les feuilles n’arrivepi
que par nuances à cette couleur.
Il paraît que les mêmes caufes produifent la
même maladie dans les deux cas ; il paraît encore
que la fûpprefïion de la sève ou fa diminution,
ou des engorgements empêchent l’évaporation de
la^ partie la plus aqueufe de cette sève , ou le
reflux de là sève élaborée .y ers les extrémités inférieures.
C’eft pour cela que la Jauniffe fubite
eft plus commune au Printems , que dans les
autres faifons. Le paffage prompt du froid au
chaud, & du chaud au froid, en eft la double
.caufe ; dans Je premier cas, on a une nourriture
abondante que le paffage du chaud au froid
retient dans les feuilles, foit en fupprimant l’évaporation
de la partie aqueufe qui doit fe vapo-
r ife r , foit en retenant dans les feuilles les frics
qui dévoient refluer vers -les racines pour les
nourrir.
La Jauniffe lente eft produite par les moufles1
les lichens qui recouvrent les arbres & qui
y interceptent leur tranfpiration. Les excroif-
fances qui fe forment au pied de quelques arbres,
font auffi naître le même effet, en attirant le fuc
nourricier , ou plutôt en retenant une partie de
celui qui devoit être employé au profit de l’arbre.
Les sacines noyées dans les eau x , ou qui ne
peuvent pas s’étendre, deviennent encore une
caufe de la Jauniffe des plantes ; parce qu’elles
ne peuvent fournir qu’une sève délayée, qui eft
une nourriture peu convenable , ou infuffifante ;
c’eft pour cela que les animaux qui rongent les
racines des plantes, produifent les mêmes incon-
véniens. Enfin, les arbres expofés à une chaleur
trop fo r te , & qui ne font pas arrofés, fouffrotit
de la même manière. Les arbres vieux jauniffent
dans leur feuillage , & cette couleur, qui eft pour
eux celle de la décrépitude , devient le prognoftic
de leur mort.
Il eft facile de comprendre que les plantes
qui vivent aux dépens de ce qu’elles reçoivent, pé-
riffent d’inanition quand'leur nourriture eft fup-
primée par une caufe quelconque ; & que les
fymptômes du mal éprouvé par les plantes , s’annoncent
par la couleur jaune de leurs feuilles
qui fouffrent les premières de cette privation,
puifqu’elles font les* organes élafeorateurs de la
nourriture des végétaux. Par la même raifon des
feuilles gonflées par un fuc que l’évaporation,
bu le reflux vers les» parties inférieures, ne fauroient
leur enlever, ont dans leur parenchyme
un fluide qui croupit, & qui les fait paflèr au
jaune par l’altération qu’il leur caufe.
IMB1BITION. Cette faculté de certains
corps pour fe pénétrer des fluides dans lefquels
ils l ’ont plongés, de manière que le fluide entre
dans les pores de ce corps, ou que ce fluide
fe mêle avec les fluides dont lé corps eft com-
i pofé.
Les plantes, dans leur état naturel, font placées
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