
P O R
au moins dans les arbres, il parqltroif ave<s quel •
que- fondement, que ces Poils .fontaufli des
-tubes abforbarits.
, Cependant rien n’empêcheroit que ces Poils ne
fiiffenr des" tubes excrétoires, -& que les autres
parties ne fùflent fournies d’organes propres aux
décrétions qu’on leur attribue. Ces Poils font
extrêmement variés dans leurs formes. M- Guettard
en a donné une defcription dans un ouvrage J
où il fait connoître les plantes qui, cpoilfent près j
ïTErampes. Il décrit de même les glandes aux- \
quelles ces Poils appartiennent, & il fe fort de ;
ces Poils & de ces glandes, pour établir un carac-
tère,de Botanique. Voye\ Glandes.
: Il y a des filets articulés, comme ceux des orties.
.Le duvet r qui recouvre le bouillon blanc :
& le phlomis, efl en partie formé par de gros
noeuds, qui donnent naifiance à des poils ttès-
xléUés.:Mais j’ai fait, connoître encore, en abrégé,
la plupart de ces filets ; Voye[ Glandes.;
: Gès poils > comme les mammelons dont ils
forcent, font dès organes dont on ne conncît
jque peu ou point la nature & 'les-fondions, &
■ comme lès derniers organes élaborateurs. font
-Louvent les plus importants dans l’économie des |
-êtres organifés ,.on. fent la néceflité'.d’approfon- !
•dir.les recherches qu’on a déjà faites fur.ce beau ;
iujet.
- PORES. On croit que les végétaux font coü-
-verts de Pores qui donnent, paffage à divers fini—
-des : & il me lemble qu’on a raifon : plufieurs
expériences permettent du moins -de le , .croire,
i l paroît d’abord que, les feuilles Lucent l’eau
quelles touchent par leurs furfaces , quoique
.leurs pétioles-ne la touchent afoluinem point.
<M. Bonnet l’a fait voir dans fes Réel fiches fur
-Viifage des feuilles. Il efl encore clair que lès
-feuilles laiffcnt fortir l’eau qu’elles contiennent
.ou que la plante leur fournit: comme on le
v o i t , quand on expofe .des plantes-fous des va-;
• fes clos- au foleil'. Les bois fe pénétrent d’eau j
: quand on les y tient plongés : les racines éprou-j
vent le même effet, dans les mêmes circonflan-j
;ces : les branches offrent le même phénomène:'
Les plantes fanées par la féçhereffe augmentent^
d e poids dans un lieu humide : de forte que puif-
qu’on efl affuré de l’entrée de l’eau dans les végétaux,
qui n’ont rancune folution dé continuité
apparente, & puïfqu’on la voit fortir , lorfque
Testchofes font dans cet état, il faut néccffaire-
ment qu’il y ait des Pores ou des ouvertures .
propres à laifler paflage à cette eau qu’on voit
entrer & fortir.
On tire la même conclufion pour Pair, quand
on fait que les feuilles expofées fous l’eau à la
lumière, rendent .beaucoup cî’air pur : & comme
quelques-unes e.n rendent d’au tan t;piu,s que l’eau
cù elles font plongées, efl plus imprégnée d’air
fixe , il en réfulre que l’air qui fort y efl entré ■
#Sous dans l ’eau. P ’ailleùrs> quand on jfoumet I
P OR
des feuilles à l’aélion de là pompe pneumatique £
on produit fur elles un effet qui reffemble à
celui qui efl opéré, p'ar le foleil l ’on voit alors
l’air fortir à flots hors des feuilles. Mais il faut
aflez de peine pour foutirer entièrement tout
l’air quelles contiennent.
. H efl cèrtain, qu après cek, preuves, on ne peut
cl ou ter de l’exiflcnce des Pores des 'végétaux.
Lcwenhoëk dit qu’il les,a comptés. Voye\ Feuilles.
M. Hedwig les a,décrit dans fon bel Ouvrage,
Tkeoria générations & fruaificaiio Js plantarum
cryptogamicarum, où il les reprëfente dans une
-figure. Voye[ T ranspiration. Cependant, je
l’avouerai, quoique j’aie cherché ces Pores par
le moyen du miçrofcope Ample, cîu microfcope
compofé, & du microlcope folàire, fur diverfés
parties de l’épiderme des plantes, je n’ai pas pu
réuflir à les voir. Malgré cela, je fuis bien éloigné
de mettre en doute les Obfervarions de ces
hommes îlluflres qui font faits pour voir .ce qui
échappe aux autres, fur-tout quand les Obfervations
qu’ils ont faites, font les conféquences
naturelles du raifonnement. Voye{ T ranspiration.
.
On a déjà compris I’ufage .des Pores, ils fervent
à fendre mile; aux. plan tes l’humidité contenue
dans Pair , & à donner paffage, foit à Ta
partie de la sève qui devient inutile à la végétation
, foit à l’air pur qui s’échappe après la dé-
compofition de, l’air fixe, lorfque cet air pur ne
peut fervir à de nouvelles combinaifons. Les
feuilles- qu’on enduit de rêfine, 'de, gomme , ou
d’huile, ou de colle de .fariné , de manière,à
empêcher leur tranfpiratïpn, & .à le u r ’ôter un
contaél immédiat avec Pair .extérieur „ périffent
bien,-tôt, ou par des engôrgemens inévitable^,
ou par une privation d’alimens qui leur font né-
ceflaires.
Je dois rappellcr ici ce que fa i dit fur futilité
dli bain pour les planiez-, f i l’on fent quelle
en efl la caufe : ‘eti; balayant ,|ès plantes/, en
entraînant tout ce qui peut ôbflruèr leurs Pores,
on rétablit la, facilité de leurs .excrétions; dç âe
. leurs fécrètions,. on, leur rend une communication
facile avec la lumière, l’air, l’eau fie.
Et l’on fait quelle efl l’importance^de cette, communication.
Voye{ E aU-, '
PORT. C’efl l’expreffton qu’on emploie pour
exprimer l’idée qu’on fe forme d’une plante,
par fon afpeél extérieur, pu bien / p ar la coufl-
dération feule de fon attitude, ’d elà phyfiono-
mie. Et comme chaque cfpèce a une attitude,
& une phyfîonomie particulière, on é’en fert
fouv^nt comme d’un caraélère propre à diflin-
guer cés efpèees entr’elles. Tous ceux qui ont
vu. un poirier, lin marrbnnier un faulc/ne .fe
méprendront pas en les nommant: ils fe borne-
rqrit à l’idée que leur lalflera l’observation çlè
îa^pbfirion de leurs branches fur , les figes, &
dç celle des feufti.es fur leurs branches. Mais on
p o u
feft bien-tôt convaincu /-quand on fe rappelle
que la difpofition des boutons fur les branches
êft foumife à un ordre invariable dans chaque
efpèce de plantes. Voye[ Boutons.
POURRITURE ou D issolution d lu tronc des
plantes, & fur-tout des arbres, qui fe communique
depuis leur fommét ; jufqu’à leurs
racines/ , ,
Toutes les Plantes qui ont reçu de fortes plaies,
& fur-tout Les arbres, font fujets à la Pourriture. !
Le bois, l’aubier des partiesblefféesfont privées ;
de la nourriture contenue dans la branche fouf— .
frante, ou de la nourriture qu’ils en reçoivent. ;
Si un bourrelet ne recouvre pas cette plaie, la 1
sève s’échappera par cette ouverture, 1 eau s y ■
introduira, le bois fe diffoudra, ia putréfaction
commencée fe propagera jufqu’ à ce qu’on coupe
les parties altérées. Mais,^ après l’opération , il
faut préunir le retour du mal, en recouvrant
la plaie fraîche qu’on vient de faire avec un
onguent, pour fui ôter le . contaél de l’air & de
ï ’eau. Il réfui te de-là , que lorfqù’on coupe des
branches, il faut quelles foient d’une grandeur
telle que l'écorce voifiqe puifle recouvrir bientôt;
Ta plaie { ,en - prenant garde que la feélion
de la plaie ne foit pas. horizontale, afin d empêcher
le féiour que les eaux pourroient y faire.
On doit éviter encore dé laifler des chicots qui
font toujours- dangereux, parce qu’ils laiflent
des rifques pour la pourriture. Mais on doit j
par-deflùs tout, garantir les plaies du contaél
‘■ de l’air & de l’eau.
• POURRITURE, ou Diflolu-tion de toutes les ;
parties végétales -, c’efl: une fermentation prolongée,
depuis le moment où les végétaux commencent
à fe développer julqu’à ce qu’ils finiflent
de végéter par une diflolution complette.
Les végétaux paroiflènt d’abord contenir tout
ce qu’il faut pour fermenter. Telle efl la matière i
fuçrée qti!on y trouve mêlée en différentes pre-;
portions , avec des parties terreufes,, mucilagi-,
neufes, aqueufes, acides &. alkalines. C’efl cette
/matière fucrée feule qui dëieripine la fermentation
, & fans elle il n’y en auroit point.^
M. Hermanfladt a bien prouvé qu’il n’y avoit
point d’efprits ardents avant la fermentation-,&
qu’ils en ëtoient -le produit, puifque les acides
traités avec les lues de divers végétaux ne font
point dulcifiés .par ce mélange, & ne donnept
point d’éther. Il croit que l’efprit-de-vin efl la
liaifon dè'l’acide tartareux du principe, inflammable
avec ï’eau e il regarde l’efprit ardent
comme une huile combinée avec l’eau , & il le
prouve par la préfence de l’acide du fuère que
l ’efprit-de-vin fournit.
La produéïion du vinaigré efl le fécond de- :
gré dè la fermentation :: c’eft le développement
■ .de l’acide tartareux , qùi efl feulement acide tar-
/tareux après la fermentation fpiritueufe. Mais la
: combinaiibn plus abondante de l’air pur avec:
p o u ij 7
cct acide, forme l’acide du vinaigre *, aulïï, pendant
fa formation, il y a une grande‘abforba-
tion d’air pur.
Il fembleroit que l ’efprit-de-vin forme la liaifon
de l’acide, tartareux du principe inflamma-
! blc de l’eau : mais Ta prélence de l ’air pur eft
néceffaire pour former l’acide tanareux & celui
de vinaigre. Dans le premier cas, l’air pur efl in-
difpenfabie pour la produflion de l ’acide tarta-
r.eux : dans le fécond , pour changer celui-ci en
vinaigre. L ’air fixe , qui paroît pendant la fermentation
fpiritueufe efl le principe inflammable
, ou la carbone, qui fe dégage & fe combine
avec l’air pur : & quand ce principe inflammable
ou ce carbone s’efl échappé , l ’air pur ,
lorfqu’il efl furabondant fe joint avec celui de
l’armofpfccre, pour développer l’acide tartareux^
& fe change enfin en vinaigre, lorfqu’il y a beau,
coup d’air pur.
La fermentation putride arrive enfin par la
combinaison de l ’air pur de l ’atmofphère avec le
principe inflammable ou le carbon: .du végétal,
qu’il lui arrache en défuniflant ces différentes
parties , lorfqu’elles fe trouvent dans de I certaines
circonflances. Après les belles expériences
de M. Auflîn , qui établiffent la formation de
l’alkali volatil par la combinaifqn de la mofette
avec l’air inflammable dans fon état de naifiance,
on comprend comment l’air inflammable . qui
s’échappe des huiles, forme ces fels que leur
fétidité décèle, lorfque cet air inflammable
s’unit à la mofette de l’air atmofphérique. Auffi,
dès que cet air inflammable commence à fe développer
, une odeur dëfagréable fe manifèfle-;
l ’eau , qui fe dëcompofe, fournit de l’air pur au
mélange , pour augmenter fa diffolution ; l’air
inflammable naiffant fe joint à la mofette avec
plus d’abondance , St il forme une plus grande
quantité d’alkali volatil. Enfin tout cela fe ré-
oèteà chaque ih fiant, jufqu’à cequetoutes les parties
végétales, qui font.volatiles, foientdécompofé,es
& diflipées par la produéïion de ces nouveaux
êtres, qui s’échappent continuellement.
C ’efl ainfi que les fruits mûriffent leurs parties
réfine.ifes diminuent par la décompofition,
qui fournit l’air inflammable , & cette réfine dif-
paroît à 'mefure que la maturité augmente. Petft-
être cette réfine'Contribnec-t-elle 4 rendre plus
j confidérable la quantité de la matière mnqueufe ;
ou plutôt la réfute , en abandonnant la matière
muqueufe , la rend plus fufceptible de la fermentation
;Quoi qu’il en foit, la Pourriture , qui
rompt tons les liens , fait difpareiire non-feulement
la matière réfineufe, mais aufli la -matière
inflammable.. C’efl , fans doute , pendant cette
défunion, que la matière vègéto-animale trouve
auffi le diffolvant qui la dëcompofe & l’on fait
que le fucre favorife beaucoup la difiblutioa
de cette matière particulière des végétaux par