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lui fournirent une once de cette liqueur, qui
lui firent trpuver une efpèce de miel par i évaporation.
M. Hoffman a fait une analyfe du Neélar d’un
aloës, fleuri à Yeimar ; c’étoit un Agave Amèneana.
11 s àpperçut que ce fuc donnoit de fignes d’acid
ité, qu’il rougiffoit le fuc du tournefol. Il en
recueillit une once, & il le filtra; il en refia
12 grains fur le filtre. Ce réfidu, diffous par
1 efprit-de-vin, fournit une matière cireufe qui
pefoit 9 grains. Le refte fut indiffoluble dans
1 eau & dans l’efprit-de—■v%i.
Trois onces du Neélar de la même plante,
miles dans une cornue, laiffèrent pafl'er une eau
acidulée, & il y eut un réfidu de 6i grains de
terre calcaire.
Cette liqueur traitée avec l’acide nitreux (tonne
du vinaigre, de l’acide tartareux , & même l’acide
du fucre en employant l’acide nitreux étendu
d eau. La terre calcaire y paroît l|fe avec l’acide
jnalique. Ce fuc, par la fermentation, fe change
en vinaigre. ( \ oyez Annales de Chym.it. de Crell,
1788, Partie I .re) Cette matière cireufe, que
M. Tingry a découverte dans les feuilles, fe
retrouve ici d’une manière plus développée.
Mais ceci appuie la découverte de M. Tingry^
puifqu on voit que la végétation peut préparer
■ cette cire.
Quelle eft la nature de ce Neétaire, quelles •
en font les utilités? Tout cela eft encore'dans j
les plus profondes ténèbres.
. Une liqueur aufli élaborée fuppofe un but
Lien important. On ne peut pourtant croire
que ce foit un moyen poùr/nourrir le germe,
puifqu on trouve un Neélaire dans les fleurs
mêmes qui font feulement à étamines. Peut-
être cette liqueur eft-e lle néceffaire pour le
développement des organes fexuels. Mais cet
ufage ne feroit nécefiaire que pour les planres
qui ont des Neélaires, & il y en a beaucoup
qui en manquent. Quoi qu’il en foit, les liqueurs
fucrées font les derniers produits de l’économie
végétale, & par conlèguent les plus précieux.
!fte pourroit —on pas imaginer que ce Neélar
eft un excrément des végétaux. Mais alors feroit-
il renfermé dans un organe particulier? Quoi
q u il en f o i t , le Neélar ne feroit point le
produit de la rofée, comme on l’a c ru ; puif-
que les fleurs élevées dans la chambre préparent
ce fluide comme celles qui végètent à
l’air.
Les Botaniftes nomenclateurs fe fervent des
différentes formes de cet organe dans différentes
plantes pour perfectionner la nomenclature
botanique, & Linné compte 18 efpèces de
Neétaire. :
NIELLE. Maladie des plantes &. des arbres ,
dont la définition n’eft pas encore généralement
reçue. Les uns y voyent les maladies qu’on
^appelle Blanc. Voye% Blanc. D'autfes y trou-
N (E XJ
vent la maladie qu’on appelle Brûlure. Voyeç
Br u lu r e . Mais cette maladie eft encore différente
de la .Nielle, maladie des grains, qui eft
la même que. celle qu’on appelle Charbon.
NOEUDS. On donne généralement ce nom
à toute efpèce de protubérance obfervée fur
les végétaux. Ceft ainfi, par exemple, qu’on
appelle Noeud ces confoles ou faillies qu’on
remarque à la bafe de chaque bourgeon, comme,
par exemple, dans l’aube-épine. Et ce Noeud eft
bien réel ; c a r , fi l’on enlève le bourgeon fans
maltraiter la confole fur laquelle il repofe , la
confole refte. Elle s’efface, à la vérité, lorfque
l’arbre croît , mais elle s’apperçoit toujours
quand on débite les bois ; &. on y diftingue
encore alors la direction particulière des fibres
qui formoient le Noeud. J ’ai parlé de ces confoles
: ( Voyt{ Boutons ). Je les ai repréfentées
comme des bourrelets, & elles en font vérita-r
blement. Les fibres ligneufes font repouffées par
le bouton qui fe forme , elles s’écartent, fe
preffent en s’écartant pour le laiffer fortir : les
fucsy font attirés avec abondance par les feuilles
du bouton : l’écartement des fibres augmente à
mefure que le b du ton gonfle : le Noeud ,ou le
bourrelet devient ainfi toujours plus fcnfible :
&. le bouton ou la branche qu’il produit fe
trouve planté au milieu de ces fibres ligneufes
qui s’enferrent & s’attachent à l’arbre : aufli
les fibres ligneufes font dévoy ées pour un moment
de leur route quelles reprennent, à la vérité ,
bien-tôt après. Quand on fait quelque amputa-r
tion à un arbre, le bourrelet qui fe forme &
qui s’approprie les fucs nourriciers de la plante
bleffée donne naiffance à un Noeud de cette
efpèce en favorifgnt le développement de queW
ques boutons,
JLes fortes contuftons produifent des Noeuds
en produifant des plaies qui occafionnent des
bourrelets. Voyt[ Bourrelets.
. On obferve dans la tige de plufieurs plantes
herbacées, pomme dans celles de quelques plantes
xligneufes, des Noeuds qu’on appelle articulations,
Genicula , parce qu’on en voit fortir de
nouvelles branches. 11 eft difficile de fuivre la
formation de ces Noeuds dans les plantes dont
la fubftance eft dure. Mais on peut mieux la
reconnoître dans les plantes dont les faifeeaux
ligneux font plus écartés,' qui contiennent une
plus grande quantité de mo.çlle ou de parenchyme,
cleftruclible par la macération. Alor$
la difpofition de ces fibres devient plus fenfi-
ble ; alors on s’aflure que ce Noeud eft formé
I>ar un arrangement de fibres propres à favo-
rifer la fortie du bouton.
Malpighi a décrit les Noeuds du bled-de-tur-
quie ; il montre chaque faifeeau de fibres de
cette plante entremêlé avec la moëlle intérieure,
& s'échappant un peuau-deffous du Noeud.
Quelques-unes de ces fibrç^ s étendent, pour
ainfi
N ( E U l ô ï
ainfi d’ire , fur d’autres : il y en a qui femblent ■
fe pouffer vers la circonférence, qui recouvrent
les fibres quelles rencontrent par le réfeau
•qu’elles forment ; alors, perçant l’écorce , elles
donnent en partie naiffance à une feuille, &
•en partie à un nouveau bouton. Ceft ainfi*
qu’en ^élançant du centre de la tige, elles forment
là partie extérieure du Noeud : dès que
ces fibres fortent du milieu des autres fibres
ligneufes qui enveloppent la circonférence de
la tige , elles offrent l’apparence d’un réfeau ;
& c ’eft dans ce réfeau que les boutons qui
donnent naiffance aux feuilles & aux tiges fe
trouvent placés ; ou peut - être c’eft ce réfeau
qui ouvre un partage aux feuilles & aux tiges
développées. Quand on obferve la feélion tranf-
verfale d’un Noeud de vigne faite à un jeune
rejetton, on y voit la moelle s’étendre également
p ar-tout, & fe porter en particulier,
jufques aux bourgeons. Mais, quoique la moelle
no paroiffe pas arriver en droiture aux bourgeons,
Sl quoiqu’elle femble fe féparer par
des vaiffeaux droits, li l’on fait au rejetton une .
feélion perpendiculaire au fol,' on voit la moëlle
paffer par-deffous.
Quand on étudie avec le microfcope la fec-
tion du Noeud d’une tige de bled defféchée,
on remarque un réfeau affez régulier compofé
par des exagones, qui en forment le fond ;,
ces exagones font mêlés de petits corps ronds,
dont le tiffu paroît plus fin : il eft affez fem-
blable à celui de l’écorce extérieure ; on retrouve
au milieu de la fubftance qui conftitue les parois
de cette paillé un tiffu ferré comme à l ’extérieur
i & il offre les mêmes apparences dans le
bord qui termine le tuyau de la paille pris
dans la moëlle, ou plutôt dans le bord lui-même ,
qui embraffe la moël'e.
Les Noeuds renferment les vaiffeaux pneuma-
tochymifères, fuivanr M. Hedwig : & cela doit
être puifqu’ilÿ' doivent donner naiffance à de
nouvelles tiges.
Les Noeuds réunifient un grand nombre de
vaifi’eaux, puifqu’on voit dans les infufions la
partie colorante fe preffer dans cette partie.
Enfin ces Noeuds forment une efpèce de cleifon
qifon obferve dans les joncs, rofeaux, cannes
à fucre.
Je joindrai à toutes ces obfervations celles
que j’ai faites.. J’ai étudié d’abord les Noeuds
du froment, avec le microfcope, au commencement
de Juin, fur les feélions ou les tranches,
de ces Noeuds, faites aufli minces qu’il m’â été
poflible; j’ai vu le fond du Noeud qui m’a parti
plein ; on y découvre une place blanchâtre qui
fembloir cotonneufe ; cette feélion blanchit à
l’air; j’ai trouvé au centre une partie affez lâche ;
les parois qui l’enveloppent ont une organifation
plus ferrée ; mais, elle redevient plus lâche en
’approchant de la circonférence. On croiroit
Pkyfioîogïe vcgitalc. Tome I .er J.re Partie.
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que le Noeud n’eft pas parfaitement plein, &
que là où il paroît rempli, on y voit feulement
une matière moins prefîée. Le Noeud peut avoir
1 ligne H de hauteur dans la partie la plus
épailfe, & cette partie eft affez brune,- mais il
peut, avoir fix lignes quand on compte l’efpace
fupérieur & inférieur qui le préparenr. II m’a
femblé que le dernier Noeud vers la racine étoit
le plus dur. Les feélions, près du Noeud, font
tubulées, comme on l’obferve toujours dans
l’intervalle de deux Noeuds. On diftingue clairement
dans la couronne ou la partie folide de
l’entre-Noeud , les vaiffeaux propres, lymphatiques
& le parenchyme ; ces vaiffeaux font plus
rapprochés près du Noeud, & le parenchyme
y eft plus abondant.
Les feuilles, qui enveloppent les tiges portant
l’é p i, fortent du dernier Noeud, ou de celui
qui eft le plus près du terrein. Les racines tirent
auffi leur origine d’un Noeud' qui eft enterré.
Au refte , j’ai vu des racines fortir d’un Noeud
élevé au-deffus du f o l , aufli-tôt qu’il étoit environné
de terre : il fembleroit de - là que les
Noeuds font des efpèces de boutons, ou plutôt
des bourrelets, qui produifent des boutons..
L ’épi & les feuilles fortent des Noeuds.
L ’épi eft un bouton à fru it , ou la réunion
de plufieurs boutons fortants d’un Noeud plein,
qui eft le plus près de terre. Dans la tige, il n’y
a plus de Noeuds remplis , & cela ne pourroit
être, puifque cet épi & la tige doivent tra-
verfer la partie tubulaire formée par les Noeuds
& leurs intervalles. Il eft au moins certain que
la tige verte, qui porte l’é p i, paroît au grand
jour avoir rempli cette partie qui eft vuide
dans les autres , & l’on comprend que cette
partie même, qui porte, l’épi, eft tubulaire au-
defiiis du Noeud fur lequel , elle repofe.
Aufli tous les tuyaux qui forment l’épi tirent
leur origine du dernier Noeud ; ils en fortent
tous fucceffivement à mefure qu’ils végètent.
Quand on a dépouillé une jeune plante de bled ,
il femble qu’on a une lunette à longue vue
dont les tuyaux font placés les uns dans les
autres ; & la lunette a pris toute la longueur
q u e lle . peut avoir, quand l’épi a reçu tout
ion développement: les tuyaux femblent perdre
leur épaiffeur à mefure qu’ils s’élèvent.
Les Noeuds font une efpèce de bourrelet
formé par l’accolade de la feuille qui enferre
les autres tnyaux ; la bafe de chacun fe foude
jufques à un certain point fur celui qui lui eft
inférieur.
Il eft certain qu’il y a autant de feuilles que de
Noeuds y que les Noeuds commencent à fe développer
là où la feuille fait le collet de l’étui
qui eft la bafe de l’ouverture de la feuille ; &
que le Noeud s’élève au-deffus de ce collet à
mefure que la plante croît ; q u e , dans ce moment,
l’étui formé par la feuille s’ouvre pour