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& le ftéga?ement de ce fluide eft la caufe du mou- i
vement : la lumière peut amener le même effet
par l’impuliion; car fi les plantes étoient irritables ;
comme notre rétine parTaétion de la lumière,
je ne doute pas que l’irritabilité des plantes ne fe
manifeftàt par d’autres moyens, comme celle des
yeux. Quelque heureufe que foit cette explication
, il: feroit important de la rendre plus folide
par des expériences -, d’ailleurs fi cette explication
montre comment s’opère le changement de la
pcfition des feuilles dans certains cas, elle n’eX-
plique pourtant pas leur permanence dans cet
état après le changement, puifque le fluide doit ,
fe reproduire quand il a été diflipé.
STIGMATE. Partie fupérieure.du piftil ; elle
a une. forme très-variée-dans i les différentes e s pèces
de plantes, & .elle y eft auffi très-différemment
placée.
Le Stigmate eft fufceptible d’irritabilité , il
reçoit les poufiièrestdes étamines. Voyez Pistil.
L e Baron de Gleichen a i fait, l’anatomie mi-
crQfcopique du Stigmate de la tulipe ,. aupiu-
tôt du(ftyle fu f lequel il repofe. Les parties
jaunes, du Stigmate, quand elles •;font fermées,
s’ouvrent comme les feuilles d’un livre, & alors
on en. découvre fix : au bord extérieur de chacune,
de ces parties- jqon i voit s’élever des pointes
qui font d’une -matière jaune, vifqueufe, pleine de
véficules qui forment le Stigmate : ces pointes
obfervéés av'ec une ; lentille plus forte reffem-
blent à des quilles defféchées (quand on les mouille
elles s’ouvrent, & les. ouvertures ont des figures
différentes. On ignore l’ufage de çês quilles- &
de leurs ouvertures ;..mais on diftingue des fibrës
fur ces quilles quand elles ont été mouillées;
Le Stigmate eft quelquefois feul dans la.même
fleur. : ; quelquefois , il y en a plufieurs. comme
dans • lè millepertuis ? ordinaire qui en a trois.
Koëlreuter i en fupprima deux : il arrofa en fuite
celui qui rèftoit avec le pollen de la fleur à laquelle
il appartenoit : & toutes les graines de
cette plante furent également fécondées quoique
chaque Stigmate parût conduire à un germe particulier.
M. Weckerr croit que la fécondation s’eft
faite par Je moyen d’une communication , que ces
parties ont ayèc les: trois.loges comme dans les
loges des pavots où le même Stigmate aboutit à
diverses loges, féparées par des lames diftinéles.
Voyez A cia. Acad. Theod. Palatines.. T . I V ,
P- f | p i : V '
Le Stigmate eft droit, & élevé dans la plupart
des plantes: il fe'roule en-defîbus comme
un cercle,..dans quelques-unes, ou en fpirale
comme dans le fafran : ou enfin il, rampe comme
dans le pavot.
Lorfqu il. y a plufieurs Srigmates> ils font dif-
poféés fy mmétriquement fur - les côtés jdu flyle :
on l ’obférve ainfi dans quelques liliacées. Mais
il eft rare de le voir fur le côté quand il eft
feul, comme dans la Kaaiara,
s u c
Le Stigmate enfin a diverfes.forme$. Mais toutes
ces variétés du n om b r e d e la place & de la
figure , ont été faifiès par les Botanifles, pour per-
feélionner la nomenclature Botanique. .
STIPULES; Petites productions fous la forme
<? écailles ou de feuilles: qui naiftent de chaque
côté à la bafe des pétioles ou des pédoncules.
Voyez B o u t o n s , F e u i l l e s . Elles f o n t .rte p r é f e n -
tées comme de petits. jbourrelets .qui fervent à la
nourriture du bouton., || ’ ; ,,
STYLE. .C’eft une efpèce du tuyau fiftuleux
plus ou moins .alongé , ordinairement grêle ,
très-mince, porté fur l’ovaire, ou qui s’infère
quelquefois, à fon cô té , ou à fa b'afe. V o y e z
Pistil.
SÜÇ PROPRE. J’ai déjà dit fouvent que les
végétaux,avoient deuxefpèçes de. Sucs très-différents
• la lymphe , Voyez Lymphe , & un Suc
plus épais, plus confiftànt, qu’on appelle le ;Suc
propre. Cettè liqueur eft remarquable par fa
couleur : elle éft verte dans la plupart des végétaux
comme’ dans la pervenche, blanche dafislb
tithymale , . jaune comme dans la Che lidôiné,
ronge dans le campêche : elle eft goromeufe ou
mucilàgirièufe dans le cériïïer, lè prunier , l’abricotier
, réiineufe dans lè pin , le fapin-, le
méièfe : la faveur eft quelquefois cauftiqüe,-comme
dans les plantes Taiteufes : mais fouvent elle
eft infipidè. 1
j l y a des plantes dont les Sucs font les-mêmes
dans toutes leurs parties.'fIl y eh â d’àùtres' qui
annoncent des Sucs particuliers dans léurs- racines
-, qu’on ne retrouve pas dans la tige & les
feuilles', mais qui rëparoiflerit dans le fruit,
comme cfn l’oblêrve dans la pimprenelle; Il y
en a encore „.qui iont des Suce particuliers dans
chacune de leurs différentes: parties*,, ainfi que
les feuilles, l’é c o r c e le s fleurs,j'.les haies du
fureau & fes graines j qui ont chacuhe -ides «Sucs
différents. Enfin ■ en y faifant bien attention,
on s’apperçoit qu’il y a peu de plantes dont le
goût, l’odeur ne faffent diftinguer plufieurs .Sucs
très-diftinéls , & comme M. Duhamel le remarque
dans l’oranger & la fraife. Mais pes Sjucs
ne font pas tellement déterminés, que,la Culture
foit fur eux fans influence : ;,on fait lesçhange-
mens qu’elle opère fur les couleurs, & la. forme
de plufieurs fleurs : la privation du Soleil en
adoucit un grand nombre, comme le celéri
qu’on, met en terre,
C’eft dans le Suc propre , que la vertu des
plante? réfide : telle étoit au moins l’opinion de
Malpighi & de Grew. La liqueur blanche qui
coule du pavor eft feule narcotique : la vertu
diurétique du fapiri., eft dans fa térébenthine : la
propriété purgative du jalap eft dans >fa réfine :
les plantes qui ont beaucoup de lymphe, ou
celles1 dont la lymphe noie le Suc propre, ont
en général peu de vertu. Si l’on tire un fel e f-
fentiel des capnes à fucre, & de la liqueur qui
çottlè
s uc
coulent de l'érable, c'efl parce que .le Suc propre,
•eft mêlé' avec lebt; lymphe. Ceft.au Suc propre
nue les 'écorces .doivent la fupéîtonté de leurs
qualités fur celtes du bois'; ont fait 'que les Sucs
propres coulent'féulc'ment dans Lécorce . 11 faut
pourtant obîerve'r que le pêcher dont routes les
parties1 ont un gbut amer ; fournit une gomme
fans faveur, ,
Le fuc' propre; eft contenu dans des canaux
qui paroiffent plus'grands que ceux qui renfer- :
nteht la lymphe. On les trouve en dtifërens lieux
de la plantefu’ivaftt. fon efpèce. En général cependant
ces lues font placés, dans le votfinagede
Técprc'e 1 la téréltèhfhine’ dù fapin s’aoeaffe fous
l'épiderme dans des vélicules qui lui font parti-
'uulïères':1 lugénévrieir, le fandarac , ont leur fuc:
propre1 én'trê i’ccorce & le bois : là poix fuinte
de même entre l’écorce St le bois dans. la pefle,-
mais dâfts le méièfe la térébenthine coule dans;
le çorps même du bois. : ,. ;
Si l’on fait une entaille au tronc d’une plante,-
le fùe propfë s’écoule par la plaie : mais il paroit
s’écouler.plutôt dé ta. partie fupéneure de cette ‘
entailie que de l’inférieure', ce qui femble indiquer
qu’il dèfcen‘d plutôt du fommet des branches
qu’il ne s’y élève -, toute la plaie en eft hu-
m.etfée/& ce fuc paroît fur-toüt ferénnir entre
Fécorce ' & le bois • quoique ce ne foit pas le lieu
où l’on obierve les,plus gros canaux deftinés a
le renfermer : Si l’on enlève 1 écorce d un cen- I
fier , la gomme s’écoule de la partie füpêri'etite. *
enfin, fi l’on5 fait une entaille à une branche
de lapin, lors même que la branche feroit pan-
chée, la térébenthine fort toujours cïe la partie ;
de la plaie qui eft vers lé petit bout de la branche
• & l’on obferve la même cliofe dans le ti-
thymale., l’éclaire,,le pavot.v quand on-coupe ces, ;
plantes dans une fituation horizontale relativement
à la tige , alors il fort encore une plus
grande quantité de fucs pâr lè petit bout de la j
lige que. par 1 autre. ,• .
Ce fuc ^ en s’extravafant, ne forme ni écorce ni
bois, mais un dépôt de lues épaiflis qui nuiferiî
à l’arbre & qui y occafionnent des ulcères.
Cependant, quoique cette évacuation foit pour
l ’ordinaire nuifibie à nos arbres, fur-tout au
pêcher & au cerifier, il y a pourtant des arbres
auxquels elle eft necefiaire. La réfine élafti-
' que, eft un fuc qui s’échappe d’un arbre. M. Lo-
monofow aflure .que, dans 1 Ukraine, le fuc, qui
fort d’une efpèce de bouleau, mêlé avec une af-
gille grafle forme une matière femblable à la r é - ;
.fine élaftique : d’abord ce dernier fuc paroît fous
la forme de gelée : enfiiite il prend plusdecon-
fiflance : & peu-à-peu il fe colore^ Comme la
manganèfe : & on lui trouve alors 1 élafticité de
la réfine élaftique,
On ne peut douter que le fuc propre ne foit
dans les arbres une partie conflituante du bois; on le découvre ‘au moins dans leur partie réfi-.
Phy jio logie végétale. Tome I . er I . e'* p a r t ie .
S U C
peufe. On le voit encore découler dans le bois
nouvellement fait du fapin, oh le retrouve dans
fon . odeur , dans l'influence que la lumière
exerce fur lui, & dans l’efprit-de-vin, qui peut
le diflbudre , lorfqu’il y eft appliqué. Ce fuc
paroît contribuer à nourrir la planté'& àmû--
rir le bois : aufii l’aubier s’en eft aflimilé un§
partie beaucoup plus petite que le bois parfait,
& le bois s’en pénètre davantage , à mefure qu’il
s’achève. Le fuc propre paroît aufli fixé dans le
parenchyme des feuilles & dans celui de l’écorce,
foit qu’on le trouve fous une forme concrète,
foit qu’il s’élgbôre dans leurs mailles, & qu’il fe
préfente avec une : plus grande fluidité : mais
toujours l ’efprit-de-vin, le goût , l’odeur font
reconnoître; cè fuc comme un fuc féfineux. Si '
le fuc 'propre doit fe trouver quelque part,
c’eft fans;douté' dans le parenchyme des feuilles,
de l’écorce & des., racines où il fe fabrique,
comme je l’ai déjà dit. Voyez P aren ch ym ï: ,
; Sève. Au refte-, la prëféncè de' la Iuniière eft encore
néceftaire poùr cette élaboration ; c’ëft au
moins elle qui lui donné fa couleur, & il pa-
roîc que les bois formés àfl’obfcurité ont moins
de conftftance que ceux qui ont été formés à la
lumière/ Comme M. Bonnet l’a fait voir pour
: le cerifier par dès expériences.
Comment fe produit ce fuc? Par quels moyens
• la lymphe pafte-t-elle à cet état ? Quand nous
j avons vu l’évaporation que la lumière produit
dans les feuilles y les, ramifications multipliéës
dans lè (quelles la lymphe doit pafler, nous avons
vu. 'toutce qu’il nous eft permis d e v o ir , nous
avons' 'appris que cette lymphe, qui n’eft pas
l’eau pure,, fe débarraffe de fes parties aqueufes,
& par Conféquent qu’elle laifle fes parties fondes
dans la'plante. Mais comment la combi-
naifon de ces parties folides produit-elle le fuc
propre ? C’eft ici que notre foible vue eft arrêtée:
Qu’il nous fuftife de (avoir comment la
décompofitron de l’air fixe de l’eau peut
agir avec la lumière pour élaborer ces . lues.
Reconnoiffons- le franchement , on ne peut
donner ici que des foupçons , & je renvoie à
tout ce que j’ai dit & à tout ce que je dirai.
Voyez E au -, F euilles, Hu ile, L umiè r e, Sève,
VÉGÉTATION.
M. Scopoli a (ait une analyfe de la Térébenthine,
telle, quelle coule du fapin : elle fournit
une huile légère qui a fon odeur : l’eau qu’elle
donne, eft acide y.elle fait effcrvefçenee avec les
alkalis; elle change la couleur violette des végétaux
en rougé ; & elle précipite l’eau de chaux,
comme la diflblution d’argent dans l’acide nitreux.
Une once de cette Térébenthine , fans ad1
dition d’eau , fournit 29 grains d’une liqueur
très-acide , une dragme 59 grains d’une huile
blanche & légère , une demi-once 3 grains
d’une huile épàiffe & dorée, 8 deniers & z 1 grains
d’une huile rouge & épaiffe, un réfidu de ne,uf
M m