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Jeulê qu’elle contient en fort ; elle fe mêle avec
Je lue du fligmate, & il lè forme par ce mélange
un fluide nouveau, qui efl repris par le
fbgmaïc, & porté jufqu'au germe qu’il féconde.
Kokcuter établit pour cela deux efpèces de
rameaux dans le fiyie & lefligmate; l’une qui
»répare le fluide du flyle, l ’autre qui ramène
les deux liqueurs après leur mélange. Je ne vois
rien d împoffible dans cette hypothèfe ; la complication
des moyens diminueroit peut-être
la probabilité ; mais nous ne faurions être iu^es
de ce qui efl Ample & compliqué ; puilque
celaeft relatif à \ effet qu’il falloir produire &
aux moyens qu’on pouvoit employer pour’ en
venir à bout.
Les ge rm e squ i fe développent pour former
les plantes, le développent pour: former les ■
brandies ; mais, s'il n’y a point de plantules fans .
étamines, il y a pourtant des branches fans elles.
Les germes fe développeroient-ils fans Fécon-
dation? Ne pourroit-on pas imaginer un fluide
pour opérer ce développement ? Les étamines
ne i opéreroient-elles pas? mais alors il n’y auroit
point de branches nouvelles, quand il n’y auroit
point de fleurs; il y a beaucoup d’arbres qui ne
donnent des fleurs que quelques années après
leur natffance. j *
Nefl-il pas plus raifonnable de croire que tous '
ces ermes ont été fécondés avec la plantuie ■
mais» que le développement des germes & des
bran hcu <Iue lorsqu'il y a une nourriture
cfuffifanre pour le favorilbr? Ce qui fe paffe
f,a" s 3 1 bourrelet appuie cette opinion ; ptiifque
, e.t I abondance de la nourriture qui détermine
la formation de la bouture, en déterminant la
Jormation des racines. Il en efl de même pour
les plaies faites aux arbres; la defiruélion d’une
partie de l ’écorce fournit un aliment fuffifant
pour la nourriture-de la partie nouvelle qui fe
développe ; le retranchement d’unebranche offre
une nourriture convenable à des germes intercutanés,
qui n’avoîent pu encore en recevoir une
alez grande quantité, parce quelle fe portoit
ailleurs * *unfî , fout peut fuivre du imême prin-
a p e & il femble que la marche de la Nature !
eit alors toujours la même. Voyez Bourrelet '
Boutons. ' > ’
Voilà ce qui fe pâlie généralement dans le
fêgne végétal j mais il y a encore bien des planres
qiu ne laiffent pas autant pénétrer la manière i
dont leur Fécondation s’opère. Telles font, par i
exemple , celles qui ne laifièm appercevoir que ;
les pniils, & ou Ion foupçonne peut-être plus j
es étamines, qu’on ne les voit, comme lesfuci I
les chara les moufles, les fougères : cependant ;
1 analogie laiffe. ctoire que les étamines fe trou--
vent plrçL ou moins réunies aux piflils, quoique 1
Cette réunion foit plus ou moins cachée. Mais !
ne pasimagîner auffi qu‘il y ait un moyen
ne Fécondation particulier pour ces plantes, '
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qifoique nous ne foyons pas encore venu à Bout
de le connoître ? Et fi les boutons portent des
tiges fécondes , ne pourroit-il pas y avoir des
graines fécondées comme les boutons ? Les O b- i fer7 atj ons ^ Hedvig ramènent ce3 plantes
a la formule générale.
C e lF encore un phénomène paiement difficile
a lamr, que celui que préfentent plufieurs
plantes qui fe reproduifent de même fans Fécondation
apparente. Telles font le Bananier, l’ananas,
quelques arbres fruitiers, qui fe multiplient
par bourgeons, qui peuvent être multiplié^ par
cayeux, par oeilletons, &ceux qui fe marcottent
par rejetons & boutures.
FÉCONDITÉ des végétaux. On ne fe fait
pas une idée des reffources de la- Nature pour
multiplier les végétaux fur la terre, de la prd-
lulion avec laquelle ils y font répandus. Quo'i-
que tout foit calculé pour la conservation des
elpèces, en comparaifon des moyens deflinés
pour la confervation des individus*, on s’étonne
encore des reffources multipliées de la Nature
pour opérer cette confervation.
. Ç P®Urfant ta confervation de fefpèce qui
intérefle la sûreté & le bonheur du tout; c’eft
la deltruêtion de findividu qui contribue à la
coniervànon de l ’efpèce, par les rapports de cette
defiruélion avec les différens êtres de l ’univers:
J c e» fur ce fondement que repofë la durée
de toutes les plantes depuis la création; comme
c elt de la permanence de leurs rapports avec
tous les êtres que dépend la reffemblance de
tomes les plantes décrites depuis plufieurs milliers
d années, avec celles que nous voyons aujouF-
d nui ; & c efl enfin d’après l’organifation parti-
culière de chaque végétal que la plante qui ne
lubfilte que quelques mois, efl auffi parfaite que
Je chêne dont il faut compter les fiècles pour
melurer la durée de fon exiflence.
Un feiil pied de maïs a donné jtifqu’à deux
milles graines; dé l’inula, 3000; de l’hélianthns
4CO0; du pavot, 32,000; du Typhe, 40,000
de Nicotiane, 360,000 au rapport de Ray. Chaque
graine contient cependant une tige, des branches,
des rameaux, des graines, &c. Chacune de
ces graines a été, fécondée par la poullière des
étamines; chacune d’elle en a été nourrie, développée;
chacune d’elle promet une plante oui
remplacera fa mère avec fa Fécondité.
On efl étonné quand on confidèrela quantité
prodigieule de graines fournies par'les planres-
iJodart, dans les Mémoires de V Jendémie des
àcienets de P a r is, pour 1700, a fait des calculs
qtu confondent l’imaginarion. Mais il convient
? eU»7 ê~ei? aPPrendre 1 de fuivre ces détails
de M. Duhamel, qu’un fèul grain d’orge pr0 7
dudit, en 1720, 143 épis, qui donnèrent trois
mille trois cents grains ; ces grains, femésl’année
luivante, produifirent un boiffeau, qui donna,
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%a 1722, quarante - cinq autres SoîHeaux & un
^D o d a r t, par ùn calcul très-modéré, donne
iiQ,“oôo graifies à un ormeau, pour la produc.
tion moyenne ; & il multiplia ce nombre par
fcoo, pour avoir la produélion totale des graines de
cet arbre pendant la vie; de forte que 32,000,000
graifies font le produit d un fetil arbre , & par
conféqûeïit d’une feule graine. Mais que fera-ce,
fi toutes ces graines, mifes en terre, ont produit
lift arbre auffi fécond que le premier, en con*
fidérant le produit de chacun de ces arbfes pendant
cent ans? On auroit une progreffion géométrique,
le premier terme feroit un ; le fécond,
33 millions ; le troifième, le quarré de cette
fomrne; le quatrième, le cube, & ainfi de fuite.
Cette quantité de graines ne peut & ne doit
pas réuffir; car alors une feule efpèce de plante
chafferoit toutes les autres hors du globe. Auffi
par mille circonflanees prévues, une foule de ces
graines périffent pour la végétation; mais elles
ne périffent pas inutilement, elles fervent de
nourriture aux animaux qui les rendent à la terre
pour la fertilifer.
Ce n’efl ici qu’une bien petite partie des reffources
de la Nature. Toutes les plames qui portent
leurs fleurs & leurs graines fur leurs rameaux,
peuvent encore réparer la perte de ces rameaux ;
à peine ont-ils été coupés, qu’une £oule de germes
intercutanés, profitant de la nourriture qui
fervoit à la branche retranchée pour former de
nouveaux rameaux, fe développent alors par ce
moyen. & donnent naiffance à des branches qui
n’auroient jamais paru fans ce retranchement.
Mais dans toutes les parties d’un arbre, où l’on fera
de pareils retranchemens, on produira des déve-
loppem'ens femblables, & les branches nouvelles
fourniront des graines, comme celles qu’on a
abattues. Mais ces germes cachés, qui n e fe développent
que lorfquefoccafion leur en efl offerte
par le retranchement de quelques branches , font
imperceptibles avant que ce retranchement ait
favorifé leur développement par la nourriture
qu’il leur a procurée. Ce n’e$ pas tout, ces nouvelles
branches développées contiennent encore '
une foule de nouveaux germes à développer,
qui n’attendent que des circonflanees favorables
pour fe développer de la même manière.
Les racines ont la même faculté de fe multiplier
quand on les coupe : une racine coupée
ne fe prolonge plus; mais il fe forme des racines
latérales, qui fe développent comme les
branches aux dépens de la nourriture qui fe pré-
paroit pour la'portion enlevéê. H y .a plus ; les
racines peuvent fournir des branches., lcrfqu’on
les met à lvair; une racine, qui perce la terre,
donnera un arbre entier, avec fes fleurs &. fes'
graines. Enfin il n’y a aucune partie dans un
arbre qui ne puiffe reproduire ter arbre, eu des
branches nouvelles, ou des racines qui donne-
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ront naiffanceà d’autres branches; on fait que
toutes les parties coupées d’une branche de faule
peuvent s’enraciner, & donner des feuilles &
des graines. Il y a des plantes, comme les fraifiers,
qui s’enracinent, quand leurs branches rampent
à terte. Voye[Bou r r e l e t , Bou tu res, Mar.-
cottes.
Les racinespeuventencore multiplier la plante,
non-feulement par leurs parties, mais encore
par des cayeux, comme dans les oignons ; par
,des rejetons, par des racines qui croiffent aux
noeuds des branches.
Si chaque morceau de branches & de racine»
fournit fouvent de nouvelles plantes , les
feuilles, & même des morceaux de feuille produiront
cet effet, comme Tbummingius la démontré
dans fes Meletemata. varia. Difons-le
donc,avec M. Bonnet, chaque plante, chaque
rameau, chaque feuille font des arbres en petit,
détachés du grand arbre planté en terre. Avec
de certaines précautions , ils peuvent y végéter
par eux-mêmes & y faire de nouvelles productions.
Les organes effentielsàla vie font répandus
dans tous le corps de la plante. Les mêmes organes
effentiels qu’on découvre dans le tronc
d’un arbre, on les retrouve dans les branches,
dans les rameaux, & jufques dans les feuilles.
On efl accablé par cette fécondité, par là gran>
leur, par fa permanence, par les moyens qui
la produifent ; il n’y auroit pojnt eu de jepro-
duétions auffi grande, s’il n’y avoit point eu de
retranchement ou de plaie;.cet arbre qui recouvre
une nouvelle tête, ne l’auroit pas recouvrée,
! s’il ne l’avoit pas perdue , & fes pouffes n a u -
. roient pas égalé celles qu’il a faites.
Ce ne font pas les fibres de la plante, qui
font la fource de la réproduélicn ; elles en font
partie; elles refient toujours des fibres; ce n’efl
pas le parenchyme qui ell dans le même cas, ce
ne font pas les fluides des plantes; ils fervent à
conferver fa vie. Le développement des graines
nous apprend qu’il doit y avoir, des êtres fem—
blables à elles pour produire ces nouvelles branches
qui font de nouveaux arbres, & qui doivent
avoir la même origine. Mais, comme il faut
des conditions particulières pour développer les
araires, il en faut pour développer ces êtres qui
donnent naiffiince auxbranches ; les retranchemera
qu’on fait à une plante fourniffent ces circonf-
tances, en inondant les environs des parties retranchées,
avec un fuc nourricier, qui dévelcpppe
ces êtres imperceptibles, qui les étend èt qui les
met en état de remplir leur nouvelle carrière.
Il paroîtroit qu’il y a amant de plantes que de
parties à féparer dans la plante. Cela fuppole une
organifatton bien Ample , mais, en même-tenu
bien particulière, puiiqu’une partie quelconque
du tout peut reproduire le_ tout lui-même. Il
faut au-moins que cette partie coupée contier.no
tous les élément du tout, car «lie ne pôuroit r«->
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