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ferve feule le mouvement. M. Félix rofltana
a prouvé que ce mouvement n’étôit pas l’effet
de l’irritabilité, & que la chara n’en donnoit
aucun ligne. Dans l’intérieur de cette plante
on n’apperçoit ni fibres ni vaiffeaux : chaque
tubule a fa circulation propre: mais elle efi
uniforme dans tous : cette circulation cède pourtant
à l’agitation qu’on fait éprouver à la plante :
alors au moins tous ces cerpufcùles fe brouillent:
cependant les corpufcules reprennent leur place
avec le repos : la circulation fe rétablit comme
auparavant: niais elle ne fe fait pas dans le
vuide. La renoncule des prés, la fève, la mauve,
environ 30 efpèceS: différentes de plantes ont
offert ces phénomènes finguliers. Mais M. Corti
n’a pas vu comment la Sève traverfe les racines
pour arriver au fommet de la plante : il croit
qu’elle paffe au travers des diaphragmes qui fé-
parent les tubules, & il ignore la nature des
corpufcules qu’on voit nager dans le fluide.
SEXE DES PLANTES. Cette dénomination
tirée de l’analogie fuppofée entre le9 animaux
& les plantes, indique que les plantes ont des
organes analogues à ceux des animaux pour opérer
leur reproduction. Les étamines dans cette analogie
font les parties mâles. Voye\ Etamines ,
Poussières. Les piflils font les parties femelles.
Voye\ P istils , Stigmates. On font mieux cette
analogie quand on fuit l’ufage de ces parties.
Voyez F écondation des p lant e s , G ermes,
G raines.
Il paroît que les Anciens ont connu le fexua.
lifme jes plantes : Théophrafle parle des palmiers
femelles fécondés par des palmiers mâles.
Zaluzianski, en 1592., a très-bien diftingué le
fexe des plantes. Cammerarius, dans fon E pif-
tùla de Sexu Plantarum, publiée en 1694, dit
que des graines de mercuriale & de maïs ne mû-
riffoient point lortqu’on enlevoit les fleurs à
étamines. Mais Linné s’efi approprié cette idée
par Pillage qu’il en a fait, foit en développant
cette idée , dans fa Differtation, intitulée É Spon-
fidia plantarum, foit dans le parti qu’il en a tiré
pour faire fa nomenclature botaniqne.
Des obfervations nouvelles, des recherches
faites dernièrement, avec plus de foin fur les
plantes cryptogames, l’étude particulière de quelques
moufles, que M. Hedwig a eu la bonté de
m'envoyer, m’ont engagé à dire ici un mot
des organes générateurs, obfervés dans ces plante
s , & à regarder comme un fait que ces plantes
ou du moins le plus grand nombre, re f- ;
femblent, à cet égard, aux autres plantes, fur
le fexualifme defquelles nous n’avons aucun
doute.
Je ne rapporte pas ici les différentes opinions ;
qu’on a eu fur la nature des champignons : elles
font plus ou moins fondées : mais il paroît que
M. Hedwig a décrit les parties mâles de la gé-
pérgtipn des champignons, dans les Commentaria
s o M
Lipjîenjla, vol. x x v m . Koëlreufef place les organes
lexuels de ces plantes dans l’éçorce. Voye%
Secrets de la Cryptogamie. Mais Schoeffer
& Gqërflner n’ont pas fu, les voir.
Il fembleroit que les lychens, les aiguës, les
confcrves, les tremellcs, fe multiplient feulement
par boutures : quoiqueMicheli regarde l’ef-
pèce de pou ibère , qui les couvre, comme une
vraie femence : Goërftner y trouve un germe.
M. Hedwig croit que ce germe eft caché dans
la fubllance du bouton de . cette plante.
Les moufles font des plantes dont les parties
de la fru'élification font eachées , fui vant la définition
de M. Hedwig , Plantoe frudu calyptrato
inftrucloe. Mais ce grand Botanifle fait eonnoître
parfaitement toutes les parties caraéférifliques de
leurs fleurs, qui diffèrent peu de celles des fleurs
à piflils &. à étamines bien reconnues. Leur
petitefle,qui eft très-grande , & leur place, qui ell
très-cachée, empêchent d’abord de les trouver :
mais, en cherchant dans les parties intérieures
de la tige , ou dans fes côtés, ou dans fes rameaux,
on ne manque pas de les trouver d’abord ;
fur-tout quand on efl aidé par des bons verres,
& quand on fait ces obfervations au Printems, &
en Automne, qui eft le tems de leur floraifon.
Je n’entre pas dans de plus grands détails fur.
la nature de- ces fleurs, fur leurs étamines, leur
piflils,.&c. Tout cela fera fùrement dépeirit en
détail dans le Dictionnaire de Botanique : & on
pourra s’en inftruire, avec le plus grand plai-
fir,dans les beaux ouvrages que M. Hedwig a
publié fur ces - matières, dont j’ai déjà parlé
plufieurs fois , & dont on admire généralement
la beauté & la fidélité des figures enluminées,
ui ont été deflinées & peintes par foi-même. En- \
n , pour compléter la folidité de fes découvertes
, cet homme célèbre a démontré la réalité
des graines des moufles * en les femant, &
les moufles qu’il a vu croître, certifient la fo-
lidité de fes obfervations , couronnées déjà par
l’Académie de Pétersboùrg.
La plupart des fougèfes ont les organes de la
fruétification fur leurs feuilles & fur-tout fur leur
côté inférieur.
SOMMEIL des PLANTES. 11 y a des fleurs
qui fe ferment avant la nuit, & qui s’épanouif-
fent le matin à différentes heures *, cette obfer-
vation , continuée pendant un jo u r , a donné
l’idée de faire l’horloge de F lo re , que Linné a
publié le premier. Voye\ Fleur.
II a remarqué en même~tems qu’il y aroit
des feuilles, fur-tout les feuilles ailées, comme
celles des pois, de la luzerne , de la fenfitive ,
&c. qui offroient le même phénomène : & il
donna des détails curieux fur çe fujet, dans va
Differtation Somnus Plantarum.
Linné a obfçrvé encore que les fèuillçs -fe
contractaient, ou plutôt fe rapprochaient pen-»
dant la nuit : & il diftingué cette contraction
s o M
des mouvemens <tes feuilles pendant le jour.
Il définit cet état, la forme & la phyfionomie
des plantes pendant la nuit différente de la
forme & la Phyfionomie des plantes pendant le
jour. .
Ce Botanifte célèbre décrit ce phénomène
avec fon exaClitude ordinaire j il apprend que
cette contraction , ou ce rapprochement eft plus
grand & plus long dans les jeunes plantes que ,
dans celles qui font plus âgées.
Il montre que l’abfence de la lumière eft la ,
principale caufe de ce phénomène, & que la
lumière nè devoit être confidérée,. dans ce cas,
que par fa propriété éclairante, parce que le
froid de la nuit n’avoit pas une, grande influence,
pour produire cet effet, puifque les feuilles fe
contractaient pendant la nuit, dans les ferres
chaudes , comme en plein air.
Enfin ril fobferve que cette contraction fai-
foit prendre aux feuilles des formes différentes,
fui van t que ces feuilles étoient iimples ou
compofées.
Linné a même cru diftinguer le but de là
Nature dans ce mouvement : il imagina que les
jeunes pouffes étoient mifes ainfi à 1 abri des
injures de l’air’ des, rofées froides. Je n’en fais
rien; mais ce but ne me paroît pas aflez marqué
pour l’annoncer. D’ailleurs on obferve ce
phénomène , pendant l’Eté * lorfque la végétation
eft la plus forte, lorfque la température eft la
plus- chaude, & qu’il y a le moins de boutons à
garantir.
mû a cherché l’explication de ce phénomène
, & il la donne dans une lettre, qu’il
écrit à Linné. Il croit que le mouvement des
plantes, qui fe contractent: pendant la nuit, ont
de grands rapports avec les mouvemens des fon-
fitives. Hill confidère enfuite. ce phénomène
Corinne il fe produit dans la Nature , & ilpcnfe
d’abord qu’il n’y a que quatre fukfiances qui
puiffent influer fur ces mouvemensodes fouilles.,
la chaleur, l’humidité, l’air & la lrimière.
La Chaleur influe réellement fur ces «nouve-
nicns *, puifque quelques plantes à feuilles ailées ,
dont la pointe des lobes regarde le ciel en Egypte,
fe trouve dans nos pays & dans les momens les
plus chauds feulement parallèle à l’horizon.
L 'Humidité produit auffi un effet marqué fur
les feuilles ailées.: la pluie change leur pofifion •
les fouilles dont les lobes regardent le ciel dans
un beau tems, ou qui forment alors un angle
obtus, en embraffant le pétiole par la partie fu- j
périeure , cas mêmes lobes, iorfqu’il pleut, font
un angle obtus en deffous, par le rapprochement
de leur furface inférieure. On ne remarque
pas que l'air , qui eft toujours plus ou
moins chargé d’humidité, qui eft toujours pinson
moins chaud, ait une influence particulière fur
k Sommeil des Plantes. Mais il paxoir , 1’tiivant les :
S O M
obfervations de Hill, que la lumière joue ici le
plus grand rôle. -,
Hill choifit l’abrus, plante d’Égypte, pour rendre
fes expériences plus décifives, la feuille de
cette plante, eft compofée de 13 folioles attachées
par des pétioles courts & minces au pétiole général.
Comme la lumière efl compolée de petits
corps, toujours lancés fur ta terre , ce Botanifte
Anglois fuppofe quelle doit avoir quelque influence
fur les fibres délicates, & peut-être irritables
de quelques plantés ; c’eft auifi pour cela que
les folioles de l’abrus font relevées pendant que
la lumière les éclaire, & qu’ils fe penchent à
mefure que la lumière diminue.
La'lumière produit des effets différents fur
les différentes fouilles luivant la nature, les unes
s’ouvrent & fe retire fient plus, ou moins, les
autres le dilatent, la plupart ont un mouvement
particulier.
Hill a vu les feuilles de l’abrus, qu’il retira
de fon Cabinet, fe relever à mefure que la.lumière
les éclairoit, & fe rabaiffer à mefure que
le foleil approchoit de fon. coucher. Dans les
chambres peu éclairées , les feuilles de cette
plante s’ouvrent le mâtin ; mais elle ne prennent
pas alors une pofition horizontale : cependant
elles fe renferment pendant la nuit. La
plante trarifporrée du grand jour dans un lieu
obfcuF montre les mêmes mouvemens que ceux
qu’on obferve en plein air quand le foleil eft
couché.
Les fenfitives font remarquer des phénomènes
fomblables; la lumière développe leurs
feuilles, fépare leurs côtes; j- redreflè leurs pétioles:
l’obfcürité produit fur ces plantes un effet
plus grand & plus' remarquable que le ta& j
tandis que celui-ci ferme les; feuilles féparées j
recourbe leurs pétioles , les deux folioles refirent
écartées Pari de l’autre *, dans r©bfcurité , elles fe
collent, de manière qu’elles ne paroiffent en faire
qu’une feule : les feuilles commencent à s’ouvrir
avec le crépufcule du matin : elles commencent
à fe former avant le coucher du foleil: de forte
qu’il eft impofîible de douter l'influence de la.
lumière fur ce; phénomène *, foit cfiflelfe agiffe
- par fon impulfion feule ; foit qtfelledéveloppé
.fon énergie, ou par * fa combinaifon avec les
parties de la plante, ou par l’évaporation qu’elle
favorife. Mais il me-femble beaucoup plus vraî-
fombiable que ce mouvement des fouilles foit
l’effet de l'évaporation que la lumière provoque,
& de Pimpreflion de la chaleur fur les fibres des
pétioles quelle dilate. Ariflï l’explication dé
M. le Chevalier de la Marck rend à cet•• égard!
raifon de ce phénomène : il fuppofe que ceg
mouvemens font reflet de l’évapoiation de quelque
fluide, occafionnée fans doute dans la fenil
tive par un ébranlement que l’attouchement
de quelque? corps peut produire : la foconffe qi cr
cet attouchement fait naître, dégage ce fluide 4