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Cela étant fuppofé , cette reproduction n'eft '
qu’un développement produit par des lues qui
ne font plus employés par la partie coupée , m
qui font attirés par l’écoulement que la plate
occaftonne. Cette affluence des fucs fe manifefte
par le gonflement de l’écorce, par la formation
d’un bourrelet. Les germes, qui font dar.s ces
parties gonflées, y trouvent une nourriture beau-
coup plus abondante que celle qu’ils dévoient
recevoir ; parce qu’ils dévoient la partager ;avec .
des boutons ou dés bl anches végétantes & avec a n
grand nombre d’autres germes. Dès-lofs tés germes
condamnés peut-être à une vie toujours
obfcure,ife raniment par les aliméns qui ne leur
étoient pas d’abord deflinés, ils fe développent &
fonnént des racines, ou des branches,'fuivant les
circonflances. " :
IV.° M. Duhamel nous apprend , par fes.expériences
, que cette matière reproduélricç eft Une
gelée organifée, ou une écorce gêlatineufej qui
n’attend que l’atrivée d'un nouveau fuc pour fe ;
développer, & l’évaporation dés parties aqueufes,
pour prendre la forme qu’elle doit avoir. Voyeq
Accroissement , Bourrelet , Boutures;, '
Ecorce , Gréeee;, Plaie.' y ■ ‘
Quoique cette théorie explique bien ce phénomène,
cependant rout cela en encore un fùjer
fort important & fort obfcur de recherches in - ;
difpenfablement néceffaires pour éclairer l'écoL ■
nomie végétale : d’autant plus que la nature de ;
la reproduélion eft toujours déterminée par la
nature du milieu., où l’on place la partie des
végétaux qui a été blefféc. Quand elle eft dans
la terre, ou quelquefois dans l’eatt. Elle produit
des racines ; mais, dans l’air, elle fe couronne de
branches. Il n’y a'que la radicule qui fourni
(i'e des racines, & la plumule une tige & fes
feuilles, dans touslescas Iorfqu’elles font placées
en terre. r .
RESINES. Les Réfines font des matières sèches
inflammables , diffolubles dans les huiles &
l'efprit-de-vin, indiffolubles dans l’e a u , découlant
fouvent des arbres qui les produifent. Elles
paroifient contenues dans le fuc propre .des
plantes. ' .
Je mets dans le nombre des Réfines, les baumes
naturels, la térébenthine , 1 a p o ix , le maf-
t i c , &c. • . . > j , ,
La Réfine eft une fubftance; fondamentale des
.plantes. On la trouve dans la plantule , dans les
plantes étiolées. Sà quantité eft, à la vérité, moindre
dans ces dernières plantes que dans lès autres;
mais il y a déjà des parties réfîneufes & ,gom-
jneufes dans les pleurs de la Vigne. Voyei L ym-
Je ne crois pas que les Réfines foient une huile
éthérée épaiffie par un acide. .11 me' femble plutôt
que les huiles effenriéllès font .réduites à cet
état dé’ficcité, quand elles ont perdtt 'leur jéfprit
rctlei-.r après avoir été expofées à l’air : il paroît
R ES
au moins que ces huiles perdent bet efprit recteur
, 'en fe combinant avec Pair pur. Ce n’eft pas
que. cet èfprit reéteür. foit le principe de la fluidité
des’ huiles : mais .il eft bien certain que le*
huiles effentielles, en perdant leur odeur, perdent
, en partie , leur fluidité. II arrive aufli que
toutes ;les huiles^ s’épaiffiffent, en abforbant de l’air
p u r , & que les huiles: effentielles deviennent
alors une vraie Réftne. Voyt\ Esprit r e c teur ,
■ Huilr.-v | || ;. . .
G-eft un fait, certain que les huiles effentiellçs
abforbent beaucoup d’air pur. M. Berthollët a
fait voir que les huiles graffes, expolées à la lumière
, y prenoient une forme cireufe. M. Haffe
a prouvé que f acide nitreux produit fur ces
-huiles le même effet parce qu’il leur fournit de
L’air pur : on doit le croire puifque l’acide n itreux
efl décompofé de maniéré que l’air nitreux
s’échappe , en forte que l’oxygène doit refter combiné
avec l’huile qu il change en Réfine. L ’acide
nitreux réfinifie de même les huiles effentielles
en leur fourniffant de l’air pur : & on le fait
parce, que le mélange produit encore l’air nitreux.
M. Feurçroy a fait voir qu’une fubftance brune
ou rouge foncée, que l’eau enlève au quinquina
,& qui peut, être comparée au Réfino-extrac-
t f cfe Rouelle , eft fufceptible de diverfes modifications
fuivant la proportion d’oxygène qu’ellé
contient ; en forte qu’elle peut paffer, par ce
moyen, depuis la nature apparente d’une forte
d’extrait réfiiieux jufqués à la Réfine pure. Cet
habile Chimifte prouve que ces modifications font
dues au contaél de l’air, plus ou moins grand,
plus ou moins lô n g , &. que cette matière, qui
n’eft ni un extrait proprement d it , ni un mélange
de gomme & de Réfine, comme on l’a vu,
eft une fubftance particulière,abforbant par-tout
& toujours l ’oxygène, fe colorant, devenant
infoluble dans l’eau pkr cette abforprion, qui
finit forfque cette matière eft une véritable Ré-
; fme.'Èpftn il nous apprend que cette matière,
| qui e,ft la ,plus abondante de celles qui font enlevées
par l’eau au quinquina, fe précipite, tantôt
en une mafle filante & duèlile , tantôt fous
la forme d’une poudre d’un beau brun marron
& .pourpré, infoluble dans l’eau & l’alkokol, &
qu’elle perd toute apparence d’extrait, Cette partie
prend à l’âir la forme d’une poudre jaune,
inüpide , fufible au feu , réfineufe. Le refidu du
quinquina j épuifé par les; plus longues décoctions
, n’eft donc point une terre, mais une madère
végétale formée de carbone, de la bafe du
gaz hydrogène , d’azôte, & d’une foible portion
d’oxygène , qu’on peut augmenter par l’acide ni-
rrique , que cette bafe ligneufe décompofé &
qui fe convertit , par cette addition , en acides
végétaux.
’ Les chofes fe peuvent paffer de même dans
t Je végétal , la Réfine fe forme vraifemblablemeitt
r 6 s
fcent par l’ôSygène, où même ;çeilt-ètre par l'air
pur que la décômpofition de l’air fixe & de 1 eau
fournit aux huiles éthérées, J’ai parlé de 1 air pur,
parce que la lumière, qui peut dégager 1 oxygène
de l’air fixe & de Peau , lui donne le calo-
tique nébeffaire pour en faire de lair Pur .
parce que j'ai vu l’huile de menthe fe réfimfier
Sans Pair commun par l’air purqu elle lui prend.
Ceft donc par celte combinaifon que ceshuiles
ëthërées fe Changent en Réfine , & deviennent
ime partie cbnftituante du bois ou fa partie ré
finMeu.i èW. eftrumb' mit , ... 10 grains d huile de térébenthine
dans 40 pouces cubiques d’a cide marin
oxygéné : le mélange s’échanffa, 1 huile fut
réduite en vapeurs & prit la forme d une réfine
jaune. On voit bien encore ici que 1 oxygène
contenu dans cet air acide a produit cet effet.
CreU^ Annales de Chimie, P a r t ie J. de l ’année 1790.
’• La lumière agit en inême-tems par fon afft
nité avec l’oxygène, quelle arrache à latr hxe,
pour élaborer bette matière réfineufe : c eft au
moins alors qu’elle verdit les feuilles, les uges-
Au refie, il eft plus naturel d’avoir recours à ce
moyen qu’à la décompofition des acides végétaux
, qui fe compofent eux-mêmes, & qui
n’ont peut-être pas l’énergie néceffaire pour produire
cet effet. Aufli, dès que cette opinion explique
le fait, dès 'quelle fournit les élémens
néceffaires pour le conftater, dès qu elle eft dans
l’analogie de la Nature, je ne vois aucune raiion
pour la rejetter.
Il eft pourtant vrai que les Réfines contiennent
l’acide végétal; mais il fe f o rm e aufli peut-
être , peffdant le même-tems que la .Réfine, ou
1,;..,, niu.Ar il eft l’acide aui étoit déjà contenu
R O S *4*
Ce qu’il y a de v r a i , c’eft qiie l'acide ‘retirp
des Réfines n’iudique point, par fa quantité, la
force des Réfines : mais, comme on fait que les
huiles effentielles fe réfinifient, en fé combinant
avec l’oxygène, il eft très-vraifemblable que les
plus oxygénées feront auffi les plus parfaites.
La Réfine eft contenue dans des vaideaux
particuliers, comme dans lepin telle eft encore
mêlée avec la plupart des fucs des plantes. Àuffi les Réfines varient par le degré; fié1 leur confifi-
tance : il y en a qui font liquides , comme les
baumes : d’autres font combinées avec une matière
gommeufe & font en partie diffolubles dans
l’eau & dans l’efprit-de-vin.
Quand on diftille les Réfines, elles donnent
un phlegme acide, une huile odorante, quelque,
fois un fel aeidè fixe, & un charbon afléz fpon-
gieux.
M. Acliard , dans fes Expériences fur le Rhut
Toxieodcndron de Linné, rapportées, dans les Mémoires
de Berlin , pour ip86, nous apprend que
deux onces & demie de feuilles de cette plante
donnèrent trois dragmes & dix grains de Réfine,
la même quantité de feuilles fournit 4 dragmeç
& i fcrupules d’extrait gommeux. Trois onces &
trois quarts du hais féché de cette plante pror
duifirent fix dragmes d’extrait gommeux , & deux
dragmes quinze grains d’extrait réfineux.
Enfin 5 onces de racines féchées de cette
plante présentèrent une once cinquante grainf
d’extrait gommeux & deux dragmes quinze grains
de Réfine.
M. Scopoli a obtenu les réfultats fuivans de la
difliliation qu’il a faite d’un pouce cube de difife-
rens bois réfineux.
A rb res . P e fa n t .fp é c ifiq . Poids réels. Liqueur acid. H u ile . Charbon. Cendres.
Pin de M.ontag. 0,581
Mèlèfe. . . . . . 0,511
Pin Sauvage. 0,484
Pin cultivé... 0,319
Sapin...... .
Grains. pcniers,[Grains.
6 H
: ï 7 6 18
2 6 20
2 9 i 18
15 i 20
me paroît je l’ai
ur 01er en même.
Deniers. Grains.
■ 1 • \
1 7
1 21
1 9
1 7
trop pornee ex. uuy ’ r . , .
tirer quelques conférences. Il feroit à fouhai-
ter cjue des Obfervatèurs attentifs vouluffent la
continuer.
ROSÉE. G’eft fous les rapports feuls que la
Rofée peut avoir avec la végétation que je veux
çoniîdérer ce phénomène météorologique. Et
Dour cela i’obferyerai que l’eau de la Rofée eit
affez impp.re, mais qu’elle eft ^»fli très-vanable dans fon impureté , fuivant les circonftapcej,
P h y fiologic végétale. Tome I . er l* Ti Partie.
J en ai recueilli , en aivcrs icm», uc»
linges a que je faifois traîner fur des prairies k .
exprimer enfuite dans des vafes de verre, lorf-
crue ces linges étoient bien mouillés . mais la
couleur verdâtre de cette eau m’annonçoii
quelle avoit emporté quelquechofede la partie
colorante des feuilles, & l’analyfe me le confirT
moit. Enfin , pour avoir cette eau la plus .pure
poflihie, je l’airecueillie f au mois d Avril, dans