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que le bois aminci plie beaucoup • les Fibres
doivent Être élaftiques , puifque les plantes reprennent
leur première ûtuation quand elles ont été
courbées ; feroit-ce comme Fobferve l'Auteur
du Dictionnaire d’Agriculrure, à l’élafticiréou à
la faculté de fc retirer, qji’eft dû le refferremem
éprouvé par, les plantes bîeffées à la place de leur
bleflure ? D’après ce principe la plaie s’ouvre ;
parce que la Fibre coupée fe retire ; mais la
flexibilité ne détermine pas la quantité de l’çla-f*
ricité, puifque les corolles qui font très-flexibles
font peu diadiques.
Ces fibres; font capables d’extenfion. Un fil de
lin peut s’étendre quand on le tire par les deux
bouts ; & la force pour réfifter à cet effort, eft
déterminée par le degré deeoh'éfion de fes parties.
Mais ce pouvoir de s’étendre efi grand dans la
Fibre végétale , fur-tout quand la puiffance qui
l’étend n’agit qu’avec lenteur. On en peut juger
p a r l’exrenfion que.les Fibres ont fouffertes, pour
pafler de l’état où elles éroient dans h plantule,
à celui où elles font quand le chêne a pris toute
fa grandeur, qui efi fans doute la borne preferite
à I’extenfion de fes Fibres.
En réfléchiflànt fur la vie du végétal, on eft
porté à croire que les Fibres végétales font irritables
; mais on n’a encore aucune preuve pour
établir directement cette irritabilité.
M. Hedwig a publié le commencement d’ un
ouvrage curieux fur ce fujet, de Fïbroe vegeta-
bdis & ammalis ortu., ftçl. prima.
La grande célébrité de ce Botanifte , la nouveau
té & la probabilité de fes idées m’ont engagé
à les faire connoître.
I f définit la Fibre -végétale une fuite de particules,
dont la figure efi filiforme, tellement liées
& agglutinées entre lies qu’elles né peuvent être
féparées que par une force extérieure. U croit
que les Fibres ultimes de M. Duhamel font imaginaires.
Il affûte que ces Fibres font baignées
par un fluide ; que ces Fibres reçoivent dans leur
fiubfianee les particules de ce fluide ; mais il ne
croit pas q uelles foient des tubes creufés dans
toute leur longueur.
M. Hed wig montre ces Fibres dans la radicule
du germe qui fe développe quand on le déchire.
On y voit alors un amas de tabules & de cellules
légèrement unies entr’elles, dont la foible cohé-
fion forme les parois des,organes de la plantule.
11 feroit fans doute impoflible .de compter ces
Fibres longitudinales-, car quel eft le nombre
des Fibres de ce chêne âgé de plufieurs fiècles?
Cependant on les voit toutes plus ou moins
fluides dans la plantule. Ce profond Anatomifte
obferve avec raifon que plufieurs plantes qui
font d’abord très-iendrcs , deviennent ligneufes
envieilliffant, & il remarque comme M. Bonnet,
que toutes les plantes offrent dans leur origine
un tiffu vafcuiaifc qui.fe remplit peu-à-peu par :
la ivu ration, i
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• M. Hedwig fait ici un grand pas ; il croit que
les vaiffeaux ainfi devenus folides forment les
Fibres, parce que cette branche qui paroîtfi molle
au Prin teins, où l’on diftingue tous les vaiffeaux,
offre en Automne un tiffu de Fibres ligneufes.
Voici comment il explique cette métamorphofe:
Les trachées que les injections cqjorent , ou
plutôt ces vaiffeaux filiformes qui confiituent le
canal à air par leur entortillement, ces trachées
font la Fibre végétale ; ces vaiffeaux fpiraux qui
forment les parois des vaiffeaux à air font dans la
direétion des Fibres ligneufes-, en descendant
vers la, tige les fpires deviennent plus lâches ,
quelques-unes s’unifient à différentes diftances,
en forte que les parois du canal aérien deviennent
un réfeau, dont la lurface extérieure & intérieure
ell inégale. Elle s’épaiffit en divers endroits, par
l’addition des filaments vafculeux , & elle devient
peu-à-peu ligneufe comme dans les melons, les
troncs des plantes dé pourpier. M. Hedwig ajoute
qu’il a plufieurs préparations qui confirmentcette
théorie, & je puis ajouter qu’il a eu la bonté de
me les envoyer , &--qu’il m’a rendu de cette
manière le témoin de fes belles découvertes.
Ces Fibres ou vaiffeaux qui ont la 2pome partie
d’une ligne de diamètre, fe rem pliffent bien-tôt
quand la circulation eft arrêtée ou 'fufpendue ,
d’autant plus que l’eâu tirée par ces vaiffeaux
n’eft pas pure -, mais cela ne feroit vrai que pour
les plantes herbacées qui vivent quelques mois ,
& dont la fin de la vie doit altérer les organes
& les humeurs ; il auroit fallu montrer la même
chofe dans les jeunes tiges des plantes ligneufes.
Les Fibres doivent donc leur origine aux vaifi-
feàux de tout genre , à l’exception des efpaces
v aides qui font dans les tubes formés par les fpires
des yaiflèaux qui en confiituent les parois ; ce font
feulement ces fpires déjà tubiformés, qui forment
les Fibres. Voyez Vaisseaux , T rachée.
Ces vaiffeaux deviennent folides en fe remplif-
fant ; mais il. faut qu’il s’en développe toujours
de nouveaux pour produire de nouvelles Fibres.
Ces vaiffeaux appérçus dans les racines, & qui
s’alongent par la végétation , font l’origine des
fibres : leur alongement finit quand elles ont
acquis toute leur dureté. Il refteroir pourtant à
expliquer comment les Fibres croiffent quand
elles ne font plus vaiffeaux.
M. Hedwig complette fa théorie par ces détails.
Si l’on coupe au Printems une branche de poirier
tranfverfalement, on voit fous la peau une couche
plus colorée qui forme les vaiffeaux propres. En
Automne fur une branche fe-mblable , ces vaif-
feaux paroiffenr plus gros, & leurs diamètres diminuent
en s’approchant du centre ; ces vaiffeaux
font pouFtant fortis hors de la racine. L’année
fuîvante, il fe forme une nouvelle couche de
vaiffeaux qui recouvrent ceux de l’année précédente,
ceux-ci recouvrent à leur tour fes vaiff
féaux de trois ans qui-deviennent plus -intérieurs
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& dont le diamètre diminue, mais il^s’alongent
& lorfque leurs couches commencent à fe durcir,
on a le liber, l’aubier & le bois fucceffivemenr.
Dans ce fyftême, .les trachées ou plutôt les filets
fpiraux qui les forment devroient, ou fe fonder
pour faire la Fibre iigrieufe qui eft droite ; niais
on les retrouveroit quand on expofe la Fibre
ligneufe à l’aèiion des diffol vans chymiques | cependant
cela n’arrive pas- dans le bois parfait :
ou bien elles fe dêrrmleroi'enr peu-à-pou en s’étendant
-, & on ne manqueroit pas de l’obferver •
mais perfonne ne le remarque. Au refte, cette
explication fait jouer aux trachées un rôle important
Si utile : Si jufques à préfent on ne fiïvewt
guère qu’elle- éroit leur fonéiion , lur-tom depuis
qu’on a démontré qu’elles ne font pas feulement
des vaiffeaux aériens. Voye\ T r aciîéeb.
FLEURS. Les'parties de la plante qui renferment
les organes de la repro'rîùèfiofl du végétal.
Je donnerai feniîement ici une notice des parties
qui coinpofent la fleur fans entrer dans aucun
détail : ils trouveront leur place quand je parlerai
de chacune de ces parties féparément.
Le pédoncule ou ed qu’on rionime vulgairement
la queue • cette efpèce d'e figé Ou dé branche qui
porte-la Fleur & qui lui fert de fourien. Quelques i
Fleurs en font privées.
Le calice qui contient comme Un vâfe fontes
les parties delà Fleur. Plufieurs Fleurs en manquent
ablolument.
La corolle formée par Ces feuilles Colorées appelées
pétales. Toutes les Fleurs n’en font pas ornées.
La corolle êll l’enveloppe immédiate du piftil
& dés étamines, qui eft très-colorèe , mais três-
caduquedanslé pavot, très-colorée & point caduque
dans AP hyacinthe & le narcifte , colorée & -
perfiftantê-dans le polygonum , colorée feulement
en fes bords dans l’omythogalum , colorée en
dedans &. point en dehors dans lé Thefium ,
point colorée ou toujours verte dans le dlenopô-
diuin , la mercurialis , lé cannabis. Lés pétales
font les parties dont la corolle eft eorripofée.
Voyez PeTa i/es.
Uètamine ou le. filet qui fondent Panthère.
Voyez Etamines. J
Le Piftil compofé de T ovaire du ftyle St. dti
flygmate. L ’ovaire qui eft à la bafe du piftil renferme
lés germes. Voyez O v a ir e , St y l e ,
St y g mate.
Ces parties de la Fleur font les principales -,
cependant elles ne font pas in difp’en fable nie fit
nécefiàires : il y a dè$T leurs où le filet des 'éfami-
nes & lê-piftil manquent : mais on voit dans tous
les fo minets, le ftygrnate & l’ovaire.
Afin dé corn piété r cerfe deter i p fion dés Fleurs,
•je parlerai encore de la baie, partie qui tient lieu
de corolle & de calice dans les plantes gfamin'ébs.
Elle eft compofée dé pâiilettès ou d’écâilles inégales
entr’elles, tantôt oppofé^s les unes aux autres,
fimples. ou doublés de chaque côté, tantôt
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folïtâircs entre lés Fleurs, tantôt enfin envbricruéc5
en affez grand nombre ; mais jamais inférées ciï-
Gulaireinetit fur ieréceptable ; ce qui les diffinguo
de la corolle & du calice,des autres plantes. Ces
paillettes font ordinairement tranfparcntes, coriaces
, ôvales-o'blbngues, pointues & peu colorées.
On leur a donné le nom de valves. Elles
jfortem fouvént un filet pointu, qu’on nomme
barbe, comme dans forge.
Le fpathe elï une efpéce de graine membra-
bettfe qui s:Onvre tantôt de bas en haut, & tantôt
de", côté, dont l’emploi cil -de renfermer une
ou plufieurs Fleurs. Cette partie pour l’ordinaire
d’une feule pièce , périt & fiche auffi-tôtquelle
efi 'ouverte, comme dans le nàrcifie ; mais elle
dure autant que la Fleur dans l’aium.
La collerette eft une efpècé d’ériveloppe qui
environne une od plufieurs Fleurs ; mais qui cil
toujours placée à quelque diftance de ces Fleurs .
& jamais Contiguë à leur rêceptabie.
Le réceptacle eft l’efpèce de bafe fur laquelle
repo'ftnt immédiatement la Fleur & le fruit. C’eft
en général l’extrémité du pédoncule & ordinairement
le centre de gravité diicalice. On lui donnée'
le nom dé placenta , lorfqu'il reçoit les Vaiffeaux
dcflincs à nourrir les graines.
La braâie ou feuille florale. VayeçBractéc,
Le Nectaire qui eft un rèfervoir pour contenir
une matière mieüeufe : il fait une partie de la
corolle. Voye{ N ec taire.
Chacune de ces parties varient dans les différentes
efpèces qiiiéri font pourvues, & fourmfiènt
des caraélères botaniques. '
La difpofition dès fleurs fur leurs plantes
fert encore à caraélérifêr leurs efpèces. Elle eft
extrêmement variée.
On appelle Fleurs complétés celles qui renferment
les organes néceifairèsà la reproduéliotï
de la plante. On appelle Fleurs incomplètes celles
qui renferment dès étamines fans piflils ; on les
appelle fauJTes Fleurs , parce qu’elles ne donnent
aucun fruit. On donne le même nom .aux Fleurs
qui contiennent des piflils fans étamines. Les
cucui biraeées portent ces deux efpèces de Fleurs-
incomplertes,comme le noyer. Le palmier, l’épinard
portent chacune de ces Fleurs fur des
pieds féparés.
Les Fleurs doubles font des mon lires dans leur
efpccè ; le nombre de leurs pétales eft fort augmenté.
La culture a la plus grande influence pour
produire: cet effet. Il paroit que l'abondance de
la-nourriture-élargit les filets des étamines, & en
fait des-pétales qui fc mnlripiient quelquefois
dans la rofe , de manière qu’on peut en compter
jt tiques à- cent. Mais ces pétales ne font'pas tous,
produits' par les -étamines; il n’y eh a pas cent
dans la rofe. D’ailleurs dans cetre Fleur le nombre
des .pétales augmente , quoi qu’elle conferve-
fes éfainines, & que fes piflilsfoùrniilént encore
des graines fécondes, .On obferve la nf.imc ebbfà