138 H i s t o i r e N a t u r e l l e .
cylindre de bois rond, & qu’ils n’étoient tranchés qu’aux
arêtes; je vis que ceux de la circonférence du coeur,
formoient des plans prefqüe parallèles entr’eux avec une
courbure allez fenfible, & que ceux de l’aubier étoiént
prefque abfolument parallèles avec une courbure infenfible.
J ’obfervai de plus que le nombre des couches ligneulès
varioit très-conlîdérablement dans les différens barreaux,
de forte qu’il y en avoit qui ne eontenoient que fept couches
ligneufes, & d ’autres en eontenoient quatorze dans la même
épaiffeur d’un pouce. Je m’aperçus aufii que la pofition de
ces couches ligneulès, & le lèns où elles fe trouvoient
lorfqu’on fàifoit rompre le barreau, dévoient encore faire
varier leur réliftance, & je cherchai les moyens de connoître
au jufte la proportion de cette variation.
J ’ai fait tirer du même pied d’arbre, à la circonférence
du coeur, deux barreaux de trois pieds de longueur, for un
pouce & demi d’équarriffage, chacun de ces deux barreaux
contenoit quatorze couches ligneufes prefque parallèles
entr’elles. Le premier pefoit 3 livres 2 onces i , & le
fécond 3 livres 2 onces J ’ai fait rompre ces deux
barreaux, en les expofant de façon que dans le premier les
couches ligneulès lè trouvoient polees horizontalement,
& dans le fécond elles étoient fituées verticalement. Je
prévoyois que cette dernière pofition devoit être avan-
tageufè; & en elfèt, le premier rompit fous la charge de
832 livres, & le focond ne rompit que fous celle de
972 livres.
J ’ai de même fait tirer plufieurs petits barreaux d’un
P ar t i e ex p é r iment a l e . 1 3 9
pouce d’équarriffage, for un pied de longueur ; l’un de ces
barreaux qui pefoit 7 onces ||y & contenoit douze couches
ligneulès polees horizontalement, a rompu fous 784.
livres; l’autre qui pefoit 8 onces, & contenait aulfi douze
couches ligneufes pofées verticalement, n’a rompu que
fous 8 60 livres.
D e s deux autres pareils barreaux, dont le premier
pefoit 7 onces, & contenoit huit couches ligneulès ; &
le fécond 7 onces ÿ f , & contenoit aulfi huit couches
ligneulès ; le premier dont les couches ligneulès étoient
polees horizontalement, a rompu fous 778 livres ; &
l ’autre dont les couches étoient pofées verticalement, a
rompu fous 828 livres.
J ’ai de même fait tireF des barreaux de deux pieds
de longueur, for un pouce & demi d’équarrilfage. L ’un
de ces barreaux qui pefoit 2 livres 7 onces j§§, & contenoit
douze couches ligneulès pofées horizontalement,
a rompu fous 12 1 7 livres ; & l ’autre qui pefoit 2 livres
7 onces f , & qui contenoit aulfi douze couches
ligneulès , a rompu fous 1294 livres.
Toutes ces expériences concourent à prouver qu’un
barreau ou une folive réfifle bien davantage lor/que les
couches ligneulès qui le compofent, font fituées perpendiculairement
; elles prouvent aulfi que plus il y a de
couches ligneufes dans les barreaux ou autres petites pièces
de bois, plus la différence de la force de ces pièces dans les
deux pofitiOns oppofées elt confidérable. Mais comme
je n’étois pas encore pleinement fatisfait à cet égard, j’ai
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