noeuds, en forte que le bois ne s’eft trouvé bien franc
qu’au-delà de cette petite épaiffeur.
Ces noeuds viennent fans doute de l ’éruption des
branches que le chêne pouffe en quantité dans fa jeuneffe,
qui venant à périr, fo recouvrent avec le temps , & forment
ces petits noeuds auxquels on doit attribuer en partie cette
direction irrégulière du coeur qui n’efl pas naturelle aux
arbres. Elle peut venir auffi de ce qu’ils ont perdu dans
leur jeuneffe leur flèche ou montant principal par la gelée,
l ’abroutiffement du bétail, la force du vent ou de quel-
qu’autre accident, car ils font alors obligés de nourrir des
branches latérales pour en former leurs tiges, & le coeur
de ces branches ne répondant pas à celui du tronc, il
s’y fait un changement de direétion. Il efl vrai que peu
à peu ces branches fe redreffent, mais il relie toujours
une inflexion dans le coeur de ces arbres.
Nous n’avons donc pas aperçu que l’expofition produisît
rien de fenfible for l’ épaiffeur des couches ligneufes,
& nous croyons que quand on en remarque plus d’un
côté que d’un autre, elle vient prefque toujours de l’in-
fortion des racines, ou de l ’éruption de quelques branches,
foit que ces branches exiftent aéluellement, ou qu’ayant
péri, leur place foit recouverte. Les plaies cicatrifées,
la gélivure, le double aubier ,.dans un même arbre, peuvent
encore produire cette augmentation d’épaiffeur des
couches ligneufos ; mais nous la croyons abfolument indépendante
de l’expofition, ce que nous allons encore
prouver par plufieurs obfervations familières.
O b s e r v a t i o n p r e m i è r e .
T out le monde peut avoir remarqué dans, les vergers,
des arbres qui s’emportent, comme difent les Jardiniers ,
fur une de, leurs branches, c’efl-à-dire, qu’ils pouffent
fur cette branche avec vigueur, pendant que les autres
refient chétives & languiffantes. Si l’on fouille au pied
de ces arbres pour examiner leurs racines, on trouvera
à peu-près la même chofe qu’au-dehors de la terre,
c’eft-à-dire, que du côté de la branche vigoureufe, il
y aura de vigoureufes racines, pendant que celles de
l’autre côté feront en mauvais état.
O b s e r v a t i o n I I .
Q u’un arbre foit planté entre un gazon & une terre
façonnée, ordinairement la partie de l’arbre qui efl du
côté de la terre labourée, fera plus verte & plus vigoureufe
que celle qui répond au gazon.
O b s e r v a t i o n I I I .
O n voit fouvent un arbre perdre fobitement une
branche, & fl l’on fouille au pied, on trouve le plus
ordinairement la caufè de cet accident dans le mauvais
état où fo trouvent les racines qui répondent à la branche
qui a péri.
O b s e r v a t i o n IV.
Si on coupe une groffe racine à un arbre, comme
on le fait quelquefois pour mettre un arbre à fruit, ou
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