2 3 4 H i s t o i r e N a t u r e l l e .
fécond a pris dans le même temps 7 livres 12 onces
2 gros. Au bout d’un mois le premier morceau n’avoit
pris que 8 livres 12 onces, tandis que le fécond a pris
dans le même temps 9 livres 11 onces 2 gros. Au bout
de trois mois de féjour dans l ’eau, le premier morceau
n’avoit pris que 10 livres 14 onces 1 gros, tandis que
le fécond a pris dans le même temps 1 1 livres 8 onces
5 gros. Enfin ce n.’a été qu’au bout de quatre ans lept
mois, que les deux morceaux fé font trouvés à très-
peu-près égaux en pefanteur :
3,.0 Q u ’il a fallu vingt mois pour que ces morceaux
de bois, d’abord defféchés jufqu’au dernier degré, aient
repris dans l’eau autant d’humidité qu’ils en avoient fur
pied & au moment qu’on venoit d’abattre l ’arbre dont
ils ont été tirés. Car au bout de ces vingt mois- de
féjour dans l ’eau, ils pefoient 4.5 livres quelques onces,
à peu-près autant que quand on les a travaillés :
4.° Q u ’après avoir pris pendant vingt mois de féjour
dans l’eau autant d’humidité qu’ils en avoient d’abord,
ces bois ont continué à pomper l’eau pendant cinq ans.
Car au mois d’oétohre 1751, ils pefoient tous deux
également 4.9 livres* Ainfi le bois plongé dans l’eau, tire
non-feulement autant d’humidité qu’il contenoit de sève,
mais encore près d’un quart au-delà; & la différence
en poids de l ’entier defféchement à la pleine imbibition ,
eft de trente à cinquante, ou de trois à cinq environ. Un
P a r t i e e x p é r i m e n t a l e . 2 3 5
morceau de bois bien fe c qui ne pèfè que 3 liv r e s , en
pefera y lo rfq u ’ii aura féjourné plufieurs années dans
l’eau :
<° L o rfq u e l’ imbibition du bois dans l’eau eft p lénière,
le bois fuit au fon d de l ’eau les viciflitudes de l ’atmo-
fp h è re , il fe trouve toujours plus pefant lo rfqu ’ il p le u t,
& plus lég er lo rfq u ’il fait b eau , com m e on le v o it par
les pefées de ces bois dans les dernières années des
exp érien ces, en 1 7 5 1 , 1752 , & 1 7 5 3 ; en forte q u ’ on
pourroit d ir e , avec jufte ra ifo n , q u ’il fait plus humide
dans l’eau lo rfq u ’ il pleut que quand il fait beau temps.
E x p é r i e n c e V I I I .
Pour reconnaître la différence de Vimbibition des bois,
dont la folidité eft plus ou moins grande.
L e 2 avril 1 7 3 5 , j ’ai fait prendre dans un ch ên e
âgé de fbixante a n s , qui veno it d ’ être abattu , trois petits
c y lin d re s, l ’un dans le centre de l ’a rb re , le fé c o n d à
la circon féren ce du bois parfait, & l ’autre dans l ’aubier;
ces trois cylindres pefoient chacun 9 8 3 grains. J e les
ai mis dans un vafé rempli d ’eau d o u c e tous trois en
m ême t em p s , & je les ai pefés tous les jours pendant
un m o is , p o u r v o ir dans quelle p ro p o rtio n . fe faifoit
leur imbibition.
G g ij