de tres-bonne fonte grife, dont on tirera d’excellent for,
& qui fora toujours de même qualité de quelque mine
qu’il provienne ; je puis l ’affurer de toutes les mines en
grain, puifque j ’ai W cela l’expérience la plus confiante &
les faits les plus réitérés. - Mes fors, depuis cinq ans, n’ont
jamais varié pour la qualité, & néanmoins j’ai employé
fept efjpèces de mine différentes ; mais je n’ai garde
d ’affurer de même que les mines de for en roche donneraient
comme celles en grain du fer de même qualité ,
car celles qui contiennent du cuivre, ne peuvent guère
produire que du for aigre & caffant, de quelque manière
qu’on voulût les traiter ; parce qu’il eft comme impoflîble
de les purger de ce métal, dont le moindre mélange gâte
beaucoup la qualité du for ; celles qui contiennent des
pyrites & beaucoup de fouffe, demanderaient à être
traitées dans des petits fourneaux prefque ouverts, ou à
la manière des forges des Pyrénées ; mais comme toutes
les mines en grains, du moins toutes celles que j’ai eu
occafion d’examiner, (& j’en ai vu beaucoup, m’en étant
procuré d’un grand nombre d’endroits ) ne contiennent
ni cuivre ni foufre: on fera certain d’avoir du très-bon
for & de la même qualité en fui van t les procédés que je
viens d’indiquer. Et comme ces mines en grain font,
pour ainfi dire, les feules que l’on exploite en France,
& qu’à l ’exception des provinces du Dauphiné, de
Bretagne, du Rouffillon, du pays de Foix, &c. où l ’on
fè fort de mine en roche, prefque toutes nos autres
provinces n’ont que des mines en grain ; les procédés
que je viens de donner pour le traitement de ces mines
en grain, feront plus généralement utiles au royaume, que
les manières particulières de traiter les mines en roche,
dont d’ailleurs on peut s’inftruire dans Swedenborg, &
dans quelques autres Auteurs.
Ces procédés, que tous les gens qui connoiffent les
forges, peuvent entendre aifément, fe réduifent à féparer
d’abord, autant qu’il fera pofiible, toutes les matières
étrangères qui fe trouvent mêlées avec la mine; û l ’on
pouvoit en avoir le grain pur & là ns aucun mélange, tous
les fers, dans tout pays, feraient exadement de la même
qualité ; je me luis affuré, par un grand nombre d’effais,
que toutes les mines en grains, ou plutôt que tous les
grains des différentes mines, font à très-peu près de la
même fubftance. L e fer eft un dans la Nature, comme
l ’or & tous les autres métaux : & dans les mines en grain
les différences qu’on y trouve ne viennent pas de la matière
qui compofe le grain , mais de celles qui fe trouvent
mêlées avec les grains & que l’on n’en fépare pas avant
de les faire fondre. 'La feule différence que j ’aie obfervée
entre les grains des différentes mines que j ’ai fait trier
un à un pour faire mes elfais, c ’eft que les plus petits
font ceux qui ont la plus grande pelanteur fpécihque,
& par conféquent ceux qui, fous le même volume,
contiennent le plus de fer ; il y a communément une
petite cavité au centre de chaque grain ; plus ils font gros,
plus ce vuide eft grand; il n’augmente pas comme le
.Volume feulement, mais en bien plus grande proportion;