13 2 Histoire ■Naturelle.
dû perdre 330 grains, & 371 grains de l’aubier du troifième
chêne auraient dû perdre 3^6 grains, ce qui ne
s’éloigne pas beaucoup de la première proportion ; la différence
réelle de la perte, tant du coeur que de l’aubier
de ce troifième chêne, venant de ce que fbn bois étoit
plus léger & un peu plus fèc que celui des deux autres.
Prenant donc la mefùre moyenne entre ces trois différens
bois de chêne, on trouve que 371 grains de coeur, perdent
dans l’eau 3 19 grains g de leur poids, & que 371 grains
d’aubier perdent 343 grains de leur poids ; donc le
volume du coeur de chêne efl au volume de l’aubier
: : 3 19 i ; 343 , & les malfes : : 343 : 3 1 9 j-, ce qui fait
environ un quinzième pour la différence entre les poids
fpécifiques du coeur & de l’aubier.
J ’avois choifi pour faire cette troifième expérience un
morceau de bois dont les couchés ligneufès m’avoient
paru affez égales dans leur épaiffeur, & j ’enlevai mes trois
cylindres, de telle façon que le centre de mon cylindre
du milieu, qui étoit pris à la circonférence du coeur, étoit
également éloigné du centre de l ’arbre où j’avois enlevé
mon premier cylindre de coeur, & du centre du cylindre
d’aubier; par-là j ’ai reconnu que la pefànteur du bois
décroît à peu-près en progreffion arithmétique, car la
perte du cylindre du centre étant 873, & celle du cylindre
d’aubier étant 9 3 8 , on trouvera en prenant la moitié de
fa fortune de ces deux nombres, que le bois de la circonférence
du coeur doit perdre 90^ j , &par l’expérience
je trouve qu’il a perdu 906 ; ainfi le bois depuis le centre
Part i e e x p é r iment a l e . 133
jufqu’à la dernière circonférence de l’aubier, diminue de
denfité en progreffion arithmétique.
Je me fuis affuré par des épreuves fomblables à celles
que je viens d’indiquer, de la diminution de pefànteur du
bois dans fa longueur ; le bois du pied d’un arbre pèfè plus
que le bois du tronc au milieu de fà hauteur, & celui de
ce milieu pèfè plus que le bois du fbmmet, & cela à peu-
près en progreffion arithmétique, tant que l’arbre prend
de l’accroifTement ; mais il vient un temps où le bois du
centre & celui de la circonférence du coeur pèfènt à peu-
près également, & c ’efl le temps auquel le bois efl dans
fà perfeétion.
Les expériences ci-deffus ont été faites fur des arbres
de foixante ans, qui croiffoient encore, tant en hauteur
qu’en grolfeur ; & les ayant répétées fur des arbres de
quarante-fix ans, & encore fur des arbres de trente-trois
ans, j ’ai toujours trouvé que le bois du centre à la circonférence,
& du pied de l’arbre au fbmmet, diminuoit
de pefànteur à peu-près en progreffion arithmétique.
Mais comme je viens de l’obfèrver, dès que les arbres
ceffent de croître, cette proportion commence à varier.
J ’ai pris dans le tronc d’un arbre d’environ cent ans, trois
cylindres, comme dans les épreuves précédentes, qui tous
trois pefoient 2004 grains dans l’air ; celui du centre perdit
dans l’eau 1713 grains , celui de la circonférence du coeur
17 18 grains, & celui de l’aubier 1779 grains.
Par une fécondé épreuve j’ai trouvé que de trois autres
cylindres, pris dans le tronc d’un arbre d’environ cent