je ne parlerai pas non plus des autres tentatives, à l ’exception
de celle de M. de Souville i qui m’a paru la plus
ingénieufe, <St qu’il a Lien voulu me communiquer par
fà lettre datée d’Angoulême le 6 avril 1 7 7 1 , dont je
donne ici l ’extrait ( f ) . Mais je dirai feulement que la
foudure du cuivre avec le fer rend celui-ci beaucoup plus
aigre ; que quand on fbude de la fonte avec elle-même par
le moyen dufoufre, on la change de nature, & que la ligne
de jonétion des deux parties foudées n’eft plus de la fonte
de fer, mais de la pyrite très-caflante ; & qu’en général
le fbuffe efl un intermède qu’on ne doit jamais employer
lorfqu’on veut fouder du fer fans en altérer la qualité : je
ne donne ceci que pour avis à ceux qui pourroientprendre
cette voie comme la plus fûre & la plus aifée, pour rendre
le fer fùfible & en faire de groffes pièces.
(f) « Les canons fabriqués avec
» des Ipirales , ont oppoféla plus
>5 grande réfiftance à la plus forte
» charge de poudre, & à la manière
33 la plus dangereufe de les charger.
» II ne manque à cette méthode,
33 pour être bonne,que d’empêcher
33 qu’il ne fè forme des chambres
33 dans ces bouches à feu ; cet in-
» convénient, il efl vrai, m’oblige-
33 roit à l’abandonner fl je n ’ypar-
33 venois ; mais pourquoi ne pas le
33 tenter! beaucoup de perfonnes
33 ont propofe de faire des canons
33 avec des doublures ou des enve-
>3 Ioppes de fer forgé, mais ces
doublures & ces enveloppes ont «c
toujours été un aflemblage de cc
barres inflexibles que leur forme, <c
leur pofltion & leur roidéur ren- ce
dent inutiles. La Ipirale n’a pas «
les mêmes défauts, elle fe prête c<
à toutes les formestpie prend la ce
matière ; elle s’affàiiïe avec elle ce
dans le moule : fbn fer ne përd ni ce
fa duélilité ni fbnreflort , dans la ce
commotion du tir, l’effort efl; ce
diflribué fur toute fon étendue, ce
Elle enveloppe prefque toute ce
l’épaifleur du canon, & dès-Iôrs ce
s’oppofe à fa rupture avec une «
réfiftance de près de trente mille ce
Si 1 on confèrve l ’ufàge de forer les canons, & qu’on
les coule de bonne fonte dure, il faudra en revenir aux
machines à forer de M. le marquis de Montalembert,
celles de M. Maritz n’étant bonnes que pour le bronze
ou la fonte de fer tendre. M. de Montalembert eft encore
un des hommes de France qui entend le mieux cet art de
la fonderie des canon# & j ’ai toujours gémi que fon zèle
éclairé de toutes les connoiffances néceftaires en ce genre,
n’ait abouti qu’au détriment de fa fortune ; comme je vis
éloigné de lui, j ’écris ce Mémoire fans le lui communiquer
, mais je ferai plus flatté de fon approbation, que de
celle de qui que ce foit, car je ne connois perfonne qui
entende mieux ce dont il eft ici queftion. Si l ’on mettoit
en mafle, dans ce royaume, les tréfors de lumière que
l ’on jette a l ’écart, ou qu’on a l ’air de dédaigner, nous
» livres de force. Si la fonte éprouve
» une plus grande dilatation que le
» fer, elle réfifte. avec toute cette
» force ; fi cette dilatation eft moin-
» dre , fa Ipirale ne reçoit que le
» mouvement qui lui eft commu-
» niqué. Ainft dans l’un & l'autre
» cas l’effet eft le même. L ’affem-
» bfage des barres, au contraire,
» ne réfifte que par les cercles qui
. » les contiennent. Lorfqu’on en a
» revenu 1 aine des canons, on n’a
» pas augmenté la réfiftance de la
» fonte, fa tendance à fe rompre a
» été la même, & iorfqu’on a enveloppé
fon épaiffeur, les cercles «
n ont pu foutenir également l’ef- et
fort qui fe partage fur tout le «
développement de la fpirale. Les «
barres d’ailleurs s’oppolêiit aux 1 '
vibrations des cercles; La Ipirale cc
que j ’ai mife dans un canon de cc
fix, foré & éprouve ait calibre de cc
douze, ne pefoit que quatre-cc
vingt - trois livrés', elle ayoit 2 cc
pouces de largeur & 4 lignes cc
d’épaiffeur. La diftance d’une «
hélice à'l’autre,' étoit' auflt de 2 «
pouces, elle é’toit roulée à chaud cc
fur un mandrin de fer. »