II. Que l’aubier fe convertit d’autant plus tôt en bois,
que la sève eft portée avec plus d’abondance dans des
arbres ou dans une portion de ces arbres que dans une
autre, ce qui eft une fuite de ce que nous venons de
dire :
III. Que l’excentricité des couches Iigneufes dépend
entièrement de l’abondance de la seve qui fè trouve plus
grande dans une portion d’un arbre que dans une autre,
ce qui eft toujours produit par la vigueur des racines,
ou des branches qui répondent à la partie de l ’arbre où
les couches font les plus épaiffes & les plus éloignées
du centre :
IV . Que le coeur des arbres fuit très-rarement l’axe
du tronc, ce qui eft produit quelquefois par l’épaiffeur
inégale des couches ligneulès dont nous venons de
parler , & quelquefois par des plaies recouvertes, ou des
extravafions de lùbftance, & fbuvent par les accidens
qui ont fait périr le montant principal.
QUATORZIÈME MEMOIRE.
OBSERVATI ONS
Des différens effets que produifent fur les
■ végétaux les grandes gelées d’hiver éf les
petites gelées du printemps.
Par M.rs d u H a m e l & d e B u f f o n .
T 1A Phyfique des végétaux qui conduit à la perfection
de l’Agriculture, eft une de ces Sciences dont le progrès
ne s’augmente que par une multitude d’obfervations qui
ne peuvent être l’ouvrage ni d’un homme feul ni d’un
temps borné. Aufli ces obfervations ne paffent-elles
guère pour certaines, que lorfqu’elles ont été répétées
& combinées en différens lieux, en différentes faifons, &
par différentes perfonnes qui aient eu les mêmes idées.
C ’a été dans cette vue que nous nous fommes joints
M. de Buffon & moi pour travailler de concert à l ’é-
clairciffement d’un nombre de phénomènes difficiles à
expliquer dans cette partie de i’hiftoire de la Nature, de
la connoiffance defquels il peut réfulter une infinité de
chofes utiles dans la pratique de l’Agriculture,
L ’accueil dont l’Académie a favorifé les prémices de
cette affociation , j.e veux dire le Mémoire formé de nos
obfervations fur l ’excentricité des couches Iigneufes, fur