dix ans, & qui pefoîent dans l’air 1122 grains, celui du
centre perdit 1002 grains dans l’eau, celui de la circonférence
du coeur 997 grains, & celui de l ’aubier 1023
grains. Cette expérience prouve que le coeur n’étoit plus
la partie la plus folide de l’arbre, & elle prouve en même
temps que l’aubier efl plus pelant & plus folidé dans les
vieux que dans les jeunes arbres.
J ’avoue que dans les différens climats, dans les différens
terreins, & même dans le même terrein , cela varie prodi-
gieufement, & qu’on peut trouver des arbres fitués affez
heureufement pour prendre encore de l’accroiffcment en
hauteur à l’âge de cent cinquante ans ; ceux-ci font une
exception à la règle, mais en général il efl confiant que le
bois augmente de pefanteur jufqu’à un certain âge dans la
proportion que nous avons établie; qu’après cet âge le
bois dés différentes parties de l’arbre devient à peu-près
d’égale pefanteur, & c’efl alors qu’il efl dans là perfection ;
& enfin que fur fbn déclin le centre de l’arbre venant à
s’obflruer, le bois du coeur fe defsèche faute de nourriture
fuffifante, & devient plus léger que le bois de la circonférence
à proportion de la profondeur, de la différence
du terrein & du nombre des circonflances qui peuvent
prolonger ou raccourcir le temps de l ’accroiffement des
arbres.
Ayant reconnu par les expériences précédentes la différence
de la denfité du bois dans les différens âges & dans
les différens états où il fe trouve avant que d’arriver à fà
perfection, j’ai cherché quelle étoit la différence de la
force, auffi dans les mêmes différens âges ; & pour cela j ’ai
fait tirer du centre de plufieurs arbres, tous de même âge,
c ’e fl-à -d ire , d’environ foixante ans, plufieurs barreaux
de trois pieds de longueur fur un pouce d’équarriffage r
entre lefquels j ’en ai choifi quatre qui étoient les plusparfaits
, ils pefbient ;
I er j me , nie r 1. 2. 3. 4. barreau.
Onces. onces; onces; onces.
................| | ! | | ( . . . .2 6 j § .................2< f 'j- | .
Us ont rompu fous la charge de
301' . . . . . . . 289' . . , . , 272' . . . . . . 272' .
Enfliite j ’ai pris plufieurs morceaux du bois de la
circonférence du coeur, de même longueur & de même
équarriffage, c ’efl-à-dire de 3 pieds, for 1 pouce, entre
lefquels j ’ai choifi quatre des plus parfaits, ils pefoient:
i .cr 2.d 3.™ 4 .mc
onces. onces. onces. onces.
25- f r -------------25- 7f - - - - 25i ± . . . . . . 2j | | . .
Us ont rompu fous la charge de
2621. . . . . . 258' ...............2551. . . . . .2 J 31,
Et de même ayant pris quatre morceaux d’aubier, ils
pefoient :
_ e r j f! me me I. 2. 3. 4.
onces. onces. onces. onces»
sV.........M ^ - . .M f f - v ' 1 7 - .M f r '
Us ont rompu fous la charge de
248’.. . r . , 2 4 2 , . . . 2 4 I 1. . . . . .2J0'.
Ces épreuves me firent foupçonner que la force du
bois pourroitbien être proportionnelle à fà pefanteur,. ce