les environs de ces arbres, comme les graines du pin
de Genève. '
A l’égard des fapins & des épicéas dont j ’ai voulu
faire des bois par cette même méthode fi facile & fi
peu difpendieufe , j’avouerai qu’ayant fait fouvent jeter
des graines de ces arbres en très-grande quantité dans
ces mêmes terres ou le pin a fi bien reuffi, je n en ai
jamais vu le produit, ni meme eu la làtisfaéfion d en
voir germer quelques-unes autour des arbres que j’avois
fait planter, quoiqu’ils portent des cônes depuis plufieurs
années. Il faut donc un autre procédé, ou du moins
ajouter quelque chofe à celui que je viens de donner,
fi l’on veut Étire des bois de ces deux dernières efpèces
d’arbres toujours verts.
I I.
D a n s les bois ordinaires, c’eft-à-dire, dans ceux
qui font plantés de chênes, de hêtres, de charmes, de
frênes, & d’autres arbres dont l ’accroifTement eft plus
prompt, tels que les trembles, les-bouieaux, les marfeaux,
les coudriers, &c. il y a du bénéfice à faire couper au
bout de douze à quinze ans ces dernières efpèces d’arbres,
dont on peut faire des cercles ou d’autres menus ouvrages
; on coupe en même temps les épines & autres
mauvais bois : cette opération ne fait qu’éclaircir le taillis,
& bien loin de lui porter préjudice elle en accélère
i’accroifTement; le chêne, le hêtre & les autres bon»
arbres n’en croiffent que plus vite, en forte qu’il y a
le double avantage de tirer d’avance une partie de fon
revenu par la vente de ces bois blancs, propres à faire
des cercles, & de trouver enfuite un taillis tout compofé
de bois de bonne eflence, & d’un plus gros volume.
Mars ce qur peut dégoûter de cette pratique mile, c ’eft
qu’il foudroit, pour arnfi dire, la faire par fes mains ;
car en vendant le cerclage de ces bois aux bûcherons
ou aux petits ouvriers qui emploient cette denrée, on
rifque toujours la dégradation du taillis, il eft prefque
împoffible de les empêcher de couper furtivement des
chênes ou d’autres bons arbres, & dès-lors le tort qu’ils
vous font, fait une grande déduction fur le bénéfice &
quelquefois l’éxcède.
I I L
D a n s les mauvais terreins qui n’ont que for pouces
ou tout au plus un pied de profondeur, & dont fa terre
eft graveleufe & maigre, on doit faire couper les taillis à
feize ou dix-huit ans; dans fes terreins médiocres à
vingt-trois ou vingt-quatre ans, & dans les meilleurs
fonds, rî fout les attendre jufqu’à trente : une expérience
de quarante ans m’a démontré que ce font à très - peu
près les termes dtt plus grand profit. Dans mes terres,
& dans toutes celles qui les environnent, même à plufieurs
lieues de dilîance, on choifit tout le gros bois, depuis
fèpt pouces de tour & au-defftis, pour le faire flotter &
l’envoyer à Paris, & tout le menu bois eft confommé
par le chauffage' du peuple ou par les forges ; mais dans