vations faites avec les thermomètres. On a recueilli depuis
l ’année 1701 jufqu’en 175*6 inclufivement, le degré du
plus grand chaud, & celui du plus grand froid qui s’efl
fait à Paris chaque année, on en a fait une fomme, &
l ’on a trouvé qu’année commune, tous les thermomètres
réduits à la divifion de Reaumur, ont donné 1026,
pour la plus grande chaleur de l ’été, c ’eft - à - dire, 26
degrés au-deffus du point de la congélation de l’eau.
On a trouvé de même que le degré commun du plus
grand froid de l’hiver, a été pendant ces cinquante-fix
années de 994, ou de 6 degrés au-deffous de la congélation
de l ’eau ; d’où l’on a conclu avec raifon, que le
plus grand chaud de nos étés à Paris, ne diffère du plus
grand froid de nos hivers que de j j , puifque 994
: 1026 1:31 : 32. C ’eft fur ce fondement que nous
avons dit que le rapport du plus grand chaud au plus
grand froid, n’étoit que : : 32 : 31. Mais on peut
objeéter contre la précifion de cette évaluation le défaut
de conftruélion du thermomètre , divifron de Reaumur,
auquel on réduit ici l’échelle de tous les autres,■ & ce
défaut eff de ne partir que de mille degrés au-deffous
de la glace, comme fi ce millième degré étoit en effet
celui du froid abfolu, tandis que le froid ahfolu n’exifle
point dans la Nature, & que celui de la plus petite
chaleur, devroit être fuppofé de dix mille au lieu de mille,
ce qui changerait la graduation du thermomètre. On
peut encore dire qu’à la vérité il n’efl pas impoffible que
toutes nos fenfàtions entre le plus grand chaud & le plus
P a r t i e h y p o t h é t i q u e . 555
grand froid, foient comprifés dans un auffi petit intervalle
que celui d’une unité fur 32 de- chaleur, mais
que la voix du fentiment femble s’élever contre cette
opinion, & nous dire que cette limite eff trop étroite,
& que c ’eft bien affez réduire cet intervalle que de
lui donner un huitième ou un fèptiè'me au lieu d un
trente-deuxième.
Mais quoi qu’il en foit de cette évaluation qui Te
trouvera peut-être encore trop forte lorfqu’on aura des
thermomètres mieux conflruits ; on ne peut pas douter
que la chaloir de la T erre , qui fert de bafe à la chaleur
réelle que nous éprouvons, ne foit très-confidérablement
plus grande que celle qui nous vient du Soleil, & que
cette dernière n’en foit qu’un petit complément. D e
même, quoique les thermomètres dont on s-eft fèrvi
pèchent par le principe de leur conftruétion, & par quelques
autres défauts dans leur graduation , on ne peut pas
douter de la vérité des faits comparés que nous ont
appris les obfervations faites en différens pays avec ces
mêmes thermomètres, conflruits & gradués delà meme
façon, parce qu’il ne s’agit ici que de vérités relatives
& de réfultats comparés, & non pas de vérités abfolues.
Or de la même manière qu’on a trouvé, par l’ob-
férvation de cinquante-fix années fucceffives, la chaleur
de l’été à Paris, de 1026 ou de 26 degrés au - deffus
de la congélation , on a auffi trouvé avec les mêmes
thermomètres, que cette chaleur de i ’été, étoit 1026
dans tous les autres climats de la Terre, depuis l ’Equateur
A a a a ij