la pefanteur du/rfeu par l ’expérience de la balance',, on
pourra peut-être quelque: jour en déduire la denfité de cet
élément, & îraifonner enfuite fur la pefanteur & J’élafticité
du. feu , avec autant de fondement que fur la pefanteur &
l ’élafljcité -de l ’air.
J ’avoue que cette expérience qui ne peut être faite
qu’en grand , paroît d’abord affez difficile, parce qu une
forte balance, & telle qu’il la faudroit pour fopporter
plusieurs milliers, me pourrait être affez: finfihle pour-
indiquer une petite différence qui ne feroit que de quelques
gros. Il y a ici, comme en tout, un maximum de
précifip'Bviqui probablement ne fe trouve:nr: dans- laipluÿ
pétjjje ^ ,nin dans:, latplqs' grande balancej^polfihlep P ie
exemple i, je cïois que .fi dans.' une balante ; avéc .laquelle
on peut pefer une livre,: l ’on arrive:ài:un .point ,de:pr.éci-,
fiori d’un douzième dé «grain, 2 n’eft; pas-fur qu’on put
faire une balance, pour pefer dix-ntillièrs', qui pencherait
auffi-fenifi'Wçment pour a once., ^ros:, :4t. grains:,; cç
quf efl ;la différence proportionnelle de 1 à 10000 , ou
qu’au contraire, fi cette groffe balance indiquoit claire-::
ment cette, différence:, k petite, balance n’injiqueroït past
également bien, üdled'un douzième do grain..; &. que par.
aênféquent .nous ignbronp Quelle doit; êtretpour un poids;
donné la balance la plus .exaéte. ..
l,.es perfônnes qui s’occupent de phÿfique, expérimén-
tale, devraient faire la recherche de : ce problème ,■ dont
la folutiOn .qu’on ne peut obtenir, que; par l ’expérience,:
donnerait le maximum de précifion de toutes les balances.
L ’un
P a r t i e e x p é r i m e n t a l e . 9
L ’un des plus grands moyens d’avancer les Sciences, c ’efl
d’en perfectionner les inftrumens. Nos balances le font
affez pour pefer l’air, avec un degré de perfection de plus
on viendroit à bout de pefer le feu & même la chaleur.
Les boulets rouges de quatre pouces & demi & de
cinq pouces de diamètre, que j ’avois laiffé refroidir dans
ma balance (b ) , avoient perdu fept, huit & dix grains
chacun en fe refroidifknt ; mais plufieurs raifons m’ont
empêché de regarder cette petite diminution comme la
quantité réelle du poids de la chaleur. Car, i.° le fer,
comme on l’a vu par le réfultat de mes expériences, efl
une matière que le feu dévore, puifqu’il la rend fpécifique-
ment plus légère, ainfi l ’on peut attribuer cette diminution
de poids à l’évaporation des parties du fer enlevées par le
feu. 2.0 L e fer jette des étincelles en grande quantité
lorfqu’il efl rougi à blanc, il en jette encore quelques-
unes lorfqu’il n’elt que rouge, & ces étincelles font des
parties de matières dont il faut défalquer le poids de celui
de la diminution totale ; & comme il n’efl pas poffible de
recueillir toutes ces étincelles, ni d’en connoître le poids,
il n’efl pas poffible non plus de lavoir combien cette perte
diminue la pefanteur des boulets. 3.0 Je me fois aperçu
que le fer demeure rouge & jette de petites étincelles bien
plus long-temps qu’on ne l’imagine, car quoiqu’au grand
jour il perde fà lumière & paroiffe noir au bout de quelques
minutes, fi on le tranfporte dans un lieu obfcur, on le
(b) Voyez ies expériences du premier Mémoire, tome I I , page 14$
«V fuiv.
Supplément. Tome I I B