y. J ’ai fait forger une mafle cubique de fe r , de y
pouces 9 lignes de toutes faces ; elle a fobi trois Chaudes
fucceffives, & l’ayant laifîe refroidir, fon poids s’eft trouvé
de 48 livres 9 onces. Après l’avoir pefée, on l’a mile de
nouveau au feu de Taffinerie, où elle n’a été,chauffée que
jufqu’au rouge couleur de feu, parce qu’alors elle commen-
çoit à donner un peu de flamme, & qu’en la laiflant au feu
plus long-temps le fer auroitbrfdé. De-là on l’a tranfportée
tout de fuite dans le même lieu obfcur, où j ’ai vu qu’elle
ne donnoit aucune flamme, néanmoins elle n’a ceffé de
paraître rouge qu’au bout de y 2 minutes, & la poudre n’a
cefle de s’enflammer à fà fùrface àvèc explofion que 43
minutes après ; ainfî l ’incandefcence totale a duré 9 y
minutes. On a pefé cette mafle une fécondé fois après
fon entier refroidiffement, elle s’eft trouvée pefèr 48 livres
i once ; ainfr elle avoit perdu au feu 8 onces de fon poids,
& elle en aurait perdu davantage, fi on l’éût chauffée
jufqu’au blanc.
En comparant cette expérience .avec les autres,1 on
voit que i’épaiffeur idé la mafle étant, de y pouces i | l’in-
candefcence totale a duré 9 y minutes 'dans cette pièce de
fer, comprimée-autant qu’il eft poffible ,:■ & que dans jes
premières maifes qui n’avoient point été comprimées par
le marteau, l ’épaiflèur étant de 6 pouces ;Tin.candefcence
a duré 1 oc minutes, & Irépaiflèur étant.de S pouces, elle
a duré 140 minutes. O r , 1.40:; 8 ou roy : 6 : : 95 :,yAv>
au lieu que l’ expérience . nous .donne •. yr |:. Les èaufes
cachées , dont la principale eft la compreffion de là matière,
& le s
Par t i e e x p é r iment a l e . 33
& les obftacles qui en réfultent pour l ’iflue de la chaleur,
fèmblent donc produire cette différence de y | à y — ,
ce qui fait|^ ou un peu plus d’un tiers fur f - , c ’eft-à-dire,
environ fur le tout. En forte que le fer bien battu, bien
fu é , bien comprimé, ne perd fon incandefoence qu’en
17 de temps , tandis que le même fer qui n’a point été
comprimé la perd en 1 6 du même temps. Et ceci paroît
fè confirmer par les expériencesy & 4 , où les maffes de
fer ayant été comprimées par une feule volée de coups
de marteau, n’ont perdu leur incandefoence qu’au bout
de 72 & 73 minutes, au lieu de 70 qu’a duré celle des
loupes non comprimées, ce qui fait 2 4 for 70 ou -~p
ou A- de différence produite par cette première compreffion,
Ainfi l ’on ne doit pas être étonné que la fécondé
& la troifième compreffion qu’a fubi la mafle de fer de
la cinquième expérience qui a été battue par trois volées
de coups de- marteau, aient produit - f au lieu de f de
différence dans la durée de l ’incandefcence. On peut
donc affurer en général que la plus forte compreffion
qu’on puiffe donner à la matière pénétrée de feu autant
qu’elle peut l’être, ne diminue que d’une feizième partie
la durée de fon incandefoence, & que dans la matière
qui ne reçoit point de compreiïion extérieure, cette durée
eft préeifément en même raifon que fon épaiffeur.
Maintenant, pour appliquer au globe de la Terre le
réfoltat de ces expériences , nous confidorerons qu’il
n ’a pu prendre fà forme élevée fous l’Equateur, &
abaiffée fous les pôles, qu’en vertu de la force centrifuge
Supplément. Tome I I E