acquife, il fera aifé d’en tirer les procédés qu’il faut fuivre
pour faire fondre la mine avec avantage & avec certitude
d’en obtenir du bon fer, comme nous le dirons dans la
fuite.
Dans les fix autres elpeces de mine que j ’ai employées,
il s’en ell trouvé quatre dont le fable n’étoit point diffo-
luble a 1 eau-forte, & dont par confoquent la nature n’ étoit
pas calcaire, mais vitrifiable; & les deux autres qui étoient
à plus gros grains de fer que les cinq premières, conte-
noient des graviers calcaires en alfez petite quantité, &
des petits cailloux arrondis, qui étoient de la nature de
la calcédoine , & qui reffembloient par la forme aux
chryfalides des fourmis : les ouvriers employés à l’extraction
& au lavage de mes mines, les appeloient
oeufs de fourmis. Chacune de ces mines exige une fuite
de procédés différens pour les fondre avec avantage &
pour en tirer du fer de même qualité, .
Ces procédés quoiqu’affez fimples, ne laiffent pas
d’exiger une-grande attention ; comme il s’agit de travailler
fur des milliers de quintaux de mine, on eft forcé de
chercher tous les moyens , & de prendre toutes les voies
qui peuvent aller a l ’économie ; j ’ai acquis fur cela de
1 expérience a mes dépens , & je ne ferai pas mention des
méthodes qui, quoique plus précifes & meilleures que
celles dont je vais parler, leroient trop dilpendieufos pour
pouvoir être miles en pratique. Comme je n’ai pas eu
d autre but dans mon travail que celui de l’utilité publique,
j ’ai tâché de réduire ces procédés à quelque chofe d’alfez
fimple, pour pouvoir être entendu & exécuté par tous
les maîtres de forges qui voudront faire du bon fer ; mais
néanmoins en les prévenant d’avance, que ce bon fer
leur coûtera plus que le fer commun qu’ils ont coutume
de fabriquer, par la même raifon que le pain blanc coûte
plus que le pain bis ; car il ne s’agit de même que de
cribler, tirer & féparer le bon grain de toutes les matières
hétérogènes dont il fe trouve mélangé.
Je parlerai ailleurs de la recherche & de la découverte
des mines, mais je fuppofe ici les mines toutes trouvées
& tirées ; je fuppofe aulfi que par des épreuves femblables
à celles que je viens d’indiquer, on connoilfe la nature
des fables qui y font mélangés ; la première opération qu’il
faut faire, c ’eft de les tranfporter aux lavoirs , qui doivent
être d’une conftruêtion différente félon les différentes
mines ; celles qui font en grains plus gros que les fables
qu’elles contiennent, doivent être lavées dans des lavoirs
foncés de fer & percés de petits trous comme ceux qu’a
propofe M. Robert ( c ) , & qui font très - bien imaginés ;
car ils fervent en même temps de lavoirs & de cribles ;
l ’eau emmène avec elle toute la terre qu’elle peut délayer,
& les fàblons plus menus que les grains de la mine paffent
en même temps par les petits trous dont le fond du lavoir
ell percé ; & dans le cas où les fablons font auffi gros,
friais ■ moins durs que le graii\ de la mine, le rable de fer
les écrafe & ils tombent avec l’eau au-deffous du lavoir ;
(c) Méthode pour laver les mines de fer, in -i2 . Paris, 1757.