z.° Q u ’au même âge de quarante-fix ans, dans un
bon terrein, les chênes communs avoient i d’aubier &
3 de coeur, & les chênes de petits glands i d’aubier
& z s de coeur ; ainfi dans les bons terreins, les premiers
ont un fixième de coeur plus que les derniers :
3.0 Q u ’au même âge de quarante-fix ans, dans le
même terrein maigre, les chênes communs avoient feize
ou dix-fept couches ligneufes d’aubier, & les chênes
de petits glands en avoient vingt-une; ainfi l’aubier fe
convertit plus tôt en coeur dans les chênes communs que
dans les chênes de petits glands:
a .° Q u ’à l’âge de quarante - fix ans, la grofleur du
bois de fervice, y compris l’aubier des chênes à petits
glands dans le mauvais terrein, efl: à la grofleur du bois
de fervice des chênes de même efpçce dans le bon
terrein, comme 21 \ font à 29 ; d’où l ’on tire, en
fuppofant les hauteurs égales, la proportion de la quantité
de bois de fervice dans le bon terrein, à la quantité
dans le mauvais terrein, comme 8q.i font à 4 6 2 , c eff-
à-dire prefque double; & comme les arbres de même
elpèce s’élèvent à proportion de la bonté & de la profondeur
du terrein, on peut aflùrer que la quantité du
bois que fournit un bon terrein, efl beaucoup plus du
double de celle que produit un mauvais terrein. Nous
ne parlons ici que du bois de forvice, & point du tout
du taillis ; car après avoir fait les mêmes épreuves & les
mêmes calculs for des arbres beaucoup plus jeunes,
comme de Yingt-cinq à trente ans, dans le bon «St le
P a r t i e e x p é r i m e n t a l e . 323
mauvais terrein, nous avons trouvé que les différences
n’étoient pas à beaucoup près fi grandes ; mais comme
ce détail foroit un peu long, & que d’ailleurs il y entre
quelques expériences for l’aubier «St le coeur du chêne,
félon les différens âges, fur le temps abfolu qu’il faut
à l’aubier pour fo transformer en coeur, «St fur le produit
des terreins maigres, comparé au produit des bons
terreins, nous renvoyons le tout à un autre Mémoire.
Il n’eft donc pas douteux que dans les terreins maigres,
l ’aubier ne foit plus épais, par proportion au bois, que
dans les bons terreins ; & quoique nous ne rapportions rien
ici que for les proportions des arbres qui fe font trouvés
bien fains, cependant nous remarquerons en paffant, que
ceux qui étoient un peu gâtés, avoient toujours plus
d’aubier que les autres. Nous avons pris aufli les mêmes
proportions du coeur & de l ’aubier dans les chênes de
différens âges, & nous avons reconnu que les couches
ligneufos étoient plus épaiffes dans lés jeunes arbres que
dans les vieux, mais auffi qu’il y en avoit une bien moindre
quantité. Concluons donc de nos expériences & de nos
obforvations :
I. Que dans tous les cas où la sève efl portée avec
plus d’abondance, les couches ligneufes, de même que
les couches d’aubier y font plus épaiffes, foit que l’abondance
de cette sève foit un effet de la bonté, du terrein
ou de la bonne conftitution de l’arbre, foit qu’elle dépende
de l’âge de l’arbre, de la pofition des branches
ou des racines, &c :
S f ij