de même qualité. Voici les obfervations & les expériences
que j’ai faites à ce fùjet ; elles feront utiles & même
néceffaires à tous ceux qui voudront connoître la qualité
des mines qu’ils employent.
Nos mines de fer en grain ne fe trouvent jamais pures
dans le fein de la Terre, toutes font mélangées d’une
certaine quantité de terre qui peut fe délayer dans l’eau,
& d’un fable plus ou moins fin, qui, dans de certaines
mines, eft de nature calcaire, dans d’autres de nature
vitrifiable, & quelquefois mêlé de l ’une & de l’autre ;
je n’ai pas vu qu’il y eût aucun autre mélange dans les
fèpt efpèces de mines que j’ai traitées & fondues avec
un égal fùccès. Pour reconnoître la quantité de terre
qui doit fè délayer dans l’eau, & que l’on peut elpérer
de féparer de la mine au lavage, il faut en peler une
petite quantité dans l’état même où elle fort de la Terre ;
la faire enfùite lécher, & mettre en compte le poids de
l ’eau qui fe fera diffipée par le defsèchemènt. On mettra
cette terre féchée dans un vafe que l’on remplira d’eau
& on la remuera ; dès que l’eau fera jaune ou bourbeufé,
on la verfèra dans un autre vafe plat pour en faire évaporer
l ’eau par le moyen du feu; après l ’évaporation, on mettra
à part le réfidu terreux.' On réitérera cette même manipulation
jufqu’à ce que la mine ne colore plus l ’eau qu’on
verfè deffus, ce qui n’arrive jamais qu’après un grand
nombre de lotions. Alors on réunit enfèmble tous ces
réfidus terreux, & on les pèle pour connoître leur quantité
relative à celle de la mine.
Cette première partie du mélange de la mine étant
cortnue & fon poids conflaté, il reliera les grains de
mine & les fables que l’eau n’a pu délayer : fi ces fables
font calcaires, il faudra les faire diffoudre à l’eau-forte,
& on en connoîtra la quantité en les faifànt précipiter
après les avoir diffous ; on les pèfera & dès - lors on
faura au jufle combien la mine contient de terre, de
fable calcaire & de fer en grains. Par exemple, la mine
dont je me fuis fervi pour la première expérience de ce
Mémoire, contenoit par once, un gros & demi de terre
délayée par l’eau, un gros y y grains de fable diffous par
l ’eau-forte, trois gros 66 grains de mine de fer, & il y
a eu y 9 grains de perdus dans les lotions & diffolutions.
C ’eft M. Daubenton , de l’Académie des Sciences , qui
a bien voulu faire cette expérience à ma prière, & qui
l’a faite avec toute l’exaélitude qu’il apporte à tous les
fùjets qu’il traite.
Après cette épreuve, il faut examiner attentivement
la mine dont on vient de féparer la terre St le fable
calcaire, & tâcher de reconnoître à la feule infpeétion
s’il ne fe trouve pas encore parmi les grains de fer, des
particules d’autres, matières que l ’eau-forte n’auroit pu
diffoudre, & qui par conféquent ne feraient pas calcaires.
Dans celle dont je viens de parler, il n’y en avoit point
du tout, & dès-lors j’étois affuré que fur une quantité
de •t'y6 livres de cette mine, il y avoit 2,82 parties de
mine de fer, 127 de matière calcaire, & le relie de terre
qui peut fe délayer à l’eau. Cette connoiffance une fois