n o H i s t o i r e N a t u r e l l e .
l ’ai dit, les mines en roche & qui fe trouvent en grandes
maftes folides, doivent leur origine à l ’élément du feu,
néanmoins il fe trouve auffi plufxeurs mines de fer en alfez
greffes maffes qui fe font formées par le mouvement
& l ’intermède de l ’eau. On diflinguera par l’épreuve de
l ’aimant celles qui ont fubi l’aétion du feu, car elles feront
toujours magnétiques, au lieu que celles qui ont été produites
par la flillation des eaux, ne le font point du tout &
ne le deviendront qu’après avoir été bien grillées & prefoue
liquéfiées. Ces mines en roche qui ne font point attirables
par l’aimant, ne contiennent pas plus de foufre que nos
mines en grain ; l’opération de les griller, qui efl très-
coûteufè, doit dès-lors être fopprimée, à moins qu’elle
ne foit nécelfaire pour attendrir ces pierres de fer affez
pour qu’on puiffe les concalfer fous les pilons du boccard.
J ’ai tâché de préfenter dans ce Mémoire tout ce que
j ’ai cru qui pourrait être utile à l’amélioration des canons
de notre marine ; je fèns en même temps qu’il relie beaucoup
de chofes à faire, fur-tout pour fe procurer dans
chaque fonderie une fonte pure & affez compaéte, pour
avoir une réfiftance fopérieure à toute explofion ; cependant
je ne crois point du tout que cela foit impoffible, &
je penfè qu’en purifiant la fonte de fe r , autant qu’elle peut
l ’être, on arriveroit au point que la pièce ne feroit que fe
fendre au lieu d’éclater par une trop forte charge : fi l’on
pbtenoit une fois ce but, il ne nous refleroit plus rien
à craindre ni rien à defirer à cet égard.
O N Z I È M E M É M O I R E .
E x p é r i e n c e s fur la force du Bois.
L e principal ufàge du bois dans les bâtimens & dans
les conftruclions de toute efpèce, efl de fùpporter des
fardeaux : la pratique des ouvriers qui l’emploient n’eft
fondée que for des épreuves, à la vérité fouvent réitérées,
mais toujours affez groffières ; ils ne connoiffent que très-
imparfaitement la force & la réfiftance des matériaux qu’ ils
mettent en oeuvre : j ’ai tâché.de déterminer, avec quelque
précifion, la force du boisg & j ’ai cherché les moyens de
rendre mon travail utile aux Conftructeurs & aux Charpentiers.
Pour y parvenir, 'j’ai été obligé de faire rompre
plufieurs poutres & plufieurs folives de différentes longueurs.
On trouvera dans la fixité de ce Mémoire le détail
exaét de toutes ces expériences, mais je vais auparavant
en préfenter les réfoltats généraux, après avoir dit un mot
de l ’organifation du bois & de quelques circonftances
particulières qui me paroiffent avoir échappé aux Phy-
fîciens qui fe font occupés de ces matières.
Un arbre efl un corps organifé, dont la ftruéture n’eft
point encore bien connue : Les expériences de Grew, de
Malpighi, & for-tout celles de Haies, ont â la vérité,
donné de grandes lumières for l’économie végétale, & il
faut avouer qu’on leur doit prefque tout ce qu’on fait en
ce genre ; mais dans ce genre comme dans tous les autres,