tréteaux de 7 pouces d’équarriffage, de 3 pieds de hauteur
& d’autant de longueur, renforcés dans leur milieu par
un bois debout; on pofoit fur ces tréteaux les deux extrémités
de la pièce qu’on vouloit rompre. Plufieurs boucles
quarrées de fer rond, dont la plus greffe portoit près de
o pouces de largeur intérieure, & étoit d’un fer de 7 à 8
pouces de tour ; la fécondé boucle portoit 7 pouces de
largeur, & étoit faite d’un fer de 5 à 6 pouces de tour,
les autres plus petites ; on palfoit la pièce à rompre dans
la boucle de fer ; les greffes boucles fervoient pour les
greffes pièces, & les petites boucles pour les barreaux.
Chaque boucle, à la partie fupérieure, avoit intérieurement
une arête, elle étoit faite pour empêcher la boucle de
s’incliner , & auffi pour faire voir la largeur du fer qui
portoit fur les bois à rompre. A la partie inférieure de
cette boucle quarrée, on avoit forgé deux crochets de
fer de même groffeur que le fer de la boucle ; ces deux
crochets fe féparoient', & formoient une boucle ronde
d’environ 9 pouces de diamètre , dans laquelle on mettoit
une c le f de bois de même groffeur & de 4 pieds de longueur.
Cette clef portoit une forte table de 14 pieds de
longueur , fur 6 pieds de largeur, qui étoit faite de folives
de y pouces d’épaiffeur, mifes les. unes contre les autres,
& retenues par des fortes barres : on la fufpendoit à la
boucle par le moyen de la greffe clef de bois, & elle
fervoit à- placer les poids , qui confifloient en trois cents
quartiers de pierre, taillés & numérotés, qui pefoient chacun
2 y , y o , 1 oO‘, 1 y o & 200 livres ; on portoit ces pierres
fur
{ut la table, & on bâtiffoit un maffif de pierres large &
long comme la table, & auffi haut qu’il étoit néceffaire
pour faire rompre la pièce. J ’ai cru que cela étoit affez
fimple pour pouvoir en donner l’idée nette fans le fecours
d ’une figure.
On avoit foin de mettre de niveau la pièce & les
tréteaux que l ’on cramponnoit, afin de les empêcher de
reculer; huit hommes chargeoient continuellement la table,
& commençoient par placer au centre les poids de 200
livres, enfuite ceux de 150 , ceux de 100, ceux de y o ,
& enfin au-deffus ceux de 2y livres. Deux hommes portés
par un échaffaud fufpendu en l ’air par des cordes , pla-
çoiertt les poids de yo & 2 y livres, qu’on n’aurait pu
arranger depuis le bas fans courir rifque d’être écrafé ;
quatre autres hommes appuyoient & fbutenoient les quatre
angles de la table, pour l’empêcher de vaciller, & pour
la tenir en équilibre ; un autre avec une longue règle de
bois obfèrvoit combien la pièce plioit à rnefùre qu’on la
chargeoit, & un autre marquoit le temps & écrivoit la
charge, qui fbuvent s’efl trouvée monter à 20, 2y &
jufqu’à près de 28 milliers de livres.
J ’ai fait rompre de cette façon plus de cent pièces de
bois , tant poutres que folives,fans compter 300 barreaux,
& ce grand nombre de pénibles épreuves a été à peine
fuffilant pour me donner une échelle fuivie de la force
du bois, pour, toutes les groffeurs & longueurs ; j’en ai
dreffé une Table que je donne à la fin de ce Mémoire;
fi on la compare avec celles de M. Muffchenbroeck &
Supplément. Tome II. Q