18 Histoire Naturelee.
pèfera chaude 6 0 1 livres lorfqu’elle fera rouge couleur
de feu.
3,° Que dans les matières qui, comme le fe r , font
fufceptibles d’un plus grand degré de feu, & peuvent
être chauffées à blanc fans fe fondre, la quantité de feu
dont elles font alors pénétrées, efl environ d’un fixième
plus grande; en forte que fur 500 livres de fer, il fe
trouve une livre de feu, nous avons même trouvé plus
par les expériences précédentes, puifque leur réfoltat
commun donne ; mais il faut obforver que le fer, ainfi
que toutes les fobftances métalliques, fe confirme un peu
en fe reffoidiffant, & qu’il diminue toutes les fois qu’on y
applique le feu; cette différence entre & ~ j , provient
donc de cette diminution ; le fer qui perd une quantité
très-fenfible dans le feu , continue à perdre un peu tant
qu’il en efl pénétré, & par conféquent fà maffe totale fe
trouve plus diminuée que celle du verre que Je feu ne
peut confirmer, ni brûler, ni volatilifer.
Je viens de dire qu’il en efl de toutes les fobftances
métalliques comme du fer, c ’e fl-à -d ir e , que toutes
perdent quelque chofe par la longue ou la violente aétion
du feu, & je puis le prouver par des. expériences incontef-
tabfes for l’or & for l’argent, qui, de tous les métaux,
font les plus fixes & les moins fojets à être altérés par le
feu. J ’ai expofé au foyer du miroir ardent des plaques
d’argent pur, & des morceaux d?or auffi pur, je les ai
vu fumer, abondamment & pendant un très-long temps ;
il n’eft donc pas douteux que ces métaux ne perdent
P a r t i e e x p é r ime n t a l e . 19
quelque chofè de leur fo'bflance par 1 application du feu ;
& j’ai été informé depuis, que cette matière qui s échappé
de ces métaux & s’élève en fomee , n eft autre chofe
que le métal même volatilifé., puifqu’on peut dorer ou
argenter à cette fumée métallique les corps qui la
reçoivent.
L e feu, fur-tout appliqué long-temps, volatilifé donc
peu-à-peu ces métaux qu’il femble ne pouvoir ni brider,
ni détruire d’aucune autre manière, & en les volatilifant
il n’en change pas la nature, puifqUe cette fumée qui
s’en échappe efl encore du métal qui conferve toutes fes
propriétés. Or il ne faut pas un feu bien violent pour
produire cette fumée métallique ; elle paraît a un degré de
chaleur au-deffous de celui qui efl néceflaire pour la fufion
de ces métaux ; c ’efl de cette même manière que l ’or &
l ’argent fe font foblimés dans le fein de la T erre, ils ont
d’abord été fondus par la chaleur exceffive du premier
état du globe, où tout étoit en liquéfaction ; & enfoite la
chaleur moins forte, mais confiante, de 1 intérieur de la
Terre les a volatilifés, & a pouffé ces fumées métalliques
jufqu’au fommet des plus hautes montagnes, ou elles fe
font accumulées en grains ou attachées en vapeurs aux
fables & aux autres matières dans lefquelles on les trouve
aujourd’hui. Les paillettes d’or que l’eau roule avec les
fables, tirent leur origine, foit des maffes d’or fondues
par le feu primitif, foit des forfaces dorees par cette
foblimation, defquelles l’aétion de 1 air & de 1 eau les
détachent & les féparent,
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