laitier le plus pur, & qui formoit du très-beau verre cfi
couleur verdâtre.
L e premier morceau pefoit chaud 6 livres 14 onces
2 gros j , & refroidi il ne pefoit que 6 livres 14 onces
1 gros, ce qui donne pour la quantité qu’il a perdue
en fe refroidifTant.
Un fécond morceau de laitier, femblable au précédent,
a pefé chaud y livres 8 onces 6 gros p , & refroidi 5 livres
8 onces y gros, ce qui donne y jy pour la quantité dont
il a diminué en fo refroidifTant.
Un troifîème morceau pris de même fur la dame du
fourneau, mais un peu moins ardent que le précédent, a
pefé chaud 4 livres y onces 4 gros f-, & refroidi 4 livres
y onces 3 gros I , ce qui donne y ÿ j pour la quantité
dont il a diminué en fo refroidifTant.
Un quatrième morceau de laitier qui étoit de verre
folide & pur, & qui pefoit froid 2 livres 14 onces 1 gros,
ayant été chauffé jufqu’au rouge, couleur de feu, s’efl
trouvé pefor 2 livres 14 onces 1 gros f ; enfuite, après
fon refroidiffement il a pefé comme avant d’avoir ete
chauffé, 2 livres 14 onces un gros jufte, ce qui donne
rfy r pour fo poids de la quantité de feu dont il étoit
pénétré.
Prenant fo terme des réfoltats de ces quatre expériences
fur 1e verre, pefé chaud couleur de feu, on peut affurer
qu’il perd en fo refroidifTant y^y, ce qui me paroît être 1e
vrai poids du feu, relativement au poids total des matières
qui en font pénétrées, car ce verre ou laitier ne fo brûle,
P a r t i e e x p é r im e n t a l e . 17
ni ne fo confume au feu ; il ne perd rien de fon poids,
& fo trouve feulement pefor yÿy de plus lorfqu’il efl
pénétré de feu.
V .
J ’a i tenté plusieurs expériences fomblables for 1e grès,
mais elles n’ont pas fi bien réuffi. La plupart des efpèces
de grès s’égrenant au feu, on ne peut les chauffer qu’à
demi, & ceux qui font affez durs & d’une affez bonne
qualité pour fopporter, fans s’égréner, un feu violent,
fc couvrent d’émail ; il y a d’ailleurs dans prefque tous,
des efpèces de clous noirs & ferrugineux qui brûlent dans
l ’opération. Le foui fait certain que j ’ai pu tirer de fopt
expériences for différens morceaux de grès dur, c ’eft
qu’il ne gagne rien au feu, & qu’il n’y perd que très-peu.
J ’avois déjà trouvé la même chofo par les expériences
rapportées dans 1e premier Mémoire.
D e toutes ces expériences, je crois qu’on doit conclure:
1 .° Que 1e feu a , comme toute autre matière, une
pefanteur réelle, dont on peut connoître 1e rapport à. la
balance dans les fobftances qui, comme 1e verre, ne
peuvent être altérées par fon action, & dans le/quelles il
ne frit, pour ainfi dire, que paffer, fans y rien biffer &
fans en rien enlever.
2.0 Que la quantité de feu néceffaire pour rougir une
maffe quelconque, & lui donner fa couleur & fà chaleur,
pèfe , ou fi Ton veut une fix-centième partie de cette
maffe; en forte que fi elle pèfe froide 600 liyres, elle
Supplément. Tome IL G